Cinéma et Audiovisuel, vers le démantèlement de la diversité culturelle en France ?

Une très forte baisse du soutien de l’État menace aujourd’hui la diffusion culturelle du cinéma et de
l’audiovisuel sur tout le territoire.

Sans en préciser l’ampleur, les services du Ministère de la Culture et de la Communication et du Centre National de la Cinématographie
confirment, dès 2008, une forte baisse des crédits déconcentrés disponibles en DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles), pour
les festivals, les associations régionales de salles, les circuits itinérants et, plus généralement, l’ensemble des acteurs de l’action culturelle
cinématographique du territoire français.

Le désengagement de l’État dans ce domaine serait catastrophique pour l’ensemble de la filière.

En effet, ce soutien financier de l’État (déjà très modeste avec moins de 5 millions d’euros en 2007) est vital pour la survie d’un grand
nombre d’actions jouant un rôle essentiel dans la « démocratisation culturelle » qu’appelait de ses voeux le Président de la République dans
sa lettre de mission à Madame la Ministre de la Culture. Sont menacés :

  • la circulation des oeuvres et leur rencontre avec un public large et diversifié,
  • la diffusion du patrimoine cinématographique,
  • l’accès à la diversité de la production (court métrage, documentaire, animation, fiction, expérimental…),
  • la sensibilisation et la formation des publics, notamment le jeune public en temps scolaire et hors temps scolaire,
  • l’aménagement culturel du territoire notamment en zone rurale et péri-urbaine.

En outre, cette action culturelle nullement symbolique ou à la marge, génère activités, résultats et emplois au bénéfice de l’ensemble du
cinéma dont elle contribue depuis des années au renouvellement. Affaiblir les acteurs de la diffusion culturelle c’est immédiatement limiter
les ressources des salles de cinéma, des distributeurs, des producteurs, des auteurs et des réalisateurs et, par là même, menacer le champ
de la création.

Menace imminente de rupture d’une politique d’aménagement culturel établie jusqu’ici selon le principe
fondamental de l’égalité entre les citoyens français

Le Chef de l’État et les Ministres de l’Éducation Nationale et de la Culture ont légitimement désigné l’éducation artistique et culturelle
comme une priorité. Or, l’éducation à l’image ne peut se développer si on affaiblit l’extraordinaire maillage des relais de cette action.
S’agissant d’éducation artistique et culturelle autour du cinéma, les réseaux de salles de cinéma, festivals et autres associations partenaires
des différents dispositifs jouent en effet un rôle déterminant. Ils ont permis aux projets École et cinéma, Collège au cinéma, Lycéens et
Apprentis au cinéma, Passeurs d’Images, d’exister et de s’amplifier. Sans ce réseau, pas de dispositifs ambitieux de découverte du cinéma
par les enfants, qu’ils soient encadrés par l’école ou par les animateurs socio-culturels.
Ces opérateurs, dans les domaines de la diffusion ou de la création, ont pu s’appuyer depuis de nombreuses années sur des cadres de
coopération politique innovants et structurants voulus et soutenus par le Ministère de la Culture : le développement des conventions Etat-
Régions, la nomination de nombreux conseillers cinémas dans les DRAC ont accompagné et consolidé l’ensemble de leurs actions en
faveur de la diversité culturelle. Cette remise en question aurait pour conséquence à très court terme de rompre ce pacte de solidarité au
détriment des territoires les plus fragiles.

Il y a aujourd’hui urgence à infléchir les arbitrages budgétaires en cours. Ils mettent en danger les acteurs de la diffusion culturelle du
cinéma, et ce, d’autant plus, qu’ils sont menés sans aucune concertation.
Sans une préservation des moyens financiers, les conséquences sur l’emploi culturel local et sur l’économie des nombreux territoires
concernés seront désastreuses.

C’est au Ministère de la Culture qu’il appartient de redonner un sens à la part « non rentable » de l’activité
humaine, celle de l’art et de la culture

Parce que le cinéma est aussi un Art, le Ministère de la Culture avait jusqu’à présent toujours contribué directement à poser et entretenir
l’équilibre entre Art et industrie, soutenant financièrement en région des organismes dont l’objectif est de rendre accessibles partout en
France des oeuvres cinématographiques nombreuses et variées à des publics eux-mêmes variés.
Si la politique n’est pas seulement une affaire de gestion et d’argent, il en est de même pour le cinéma, dont la diversité a besoin d’une
politique culturelle d’Etat ambitieuse pour perdurer.
Après le soutien réaffirmé en mars 2007 à Montréal par 38 coalitions pour la diversité culturelle au sein de l’UNESCO, ce désengagement,
s’il se confirmait, constituerait un très mauvais signal à l’attention de nos voisins et partenaires européens vis-à-vis desquels la France a
toujours joué un rôle moteur dans la reconnaissance du cinéma comme un art à part entière.

Nous qui créons, fabriquons, produisons, diffusons, accompagnons des films partout en France, qui amenons le
cinéma dans les villages, les quartiers, les écoles, dans des salles et aussi dans la rue, dans les hôpitaux ou dans les
prisons, qui organisons des festivals, des ateliers, des rencontres entre les professionnels et le grand public,

nous qui soutenons un cinéma de qualité, de courage, d’indépendance et de création, dans le cadre d’une politique
nationale concertée et durable fondée sur l’intérêt général, dans le cadre de la reconnaissance par l’OMC du
principe de l’exception culturelle et pour la diversité culturelle soutenue par l’UNESCO,

appelons solennellement l’État à réaffirmer la place du cinéma et de l’audiovisuel dans le champ de l’art et
de la culture,

invitons largement les personnes, les structures, organisations syndicales, professionnelles et
associatives qui se sentent concernées ou solidaires à se mobiliser dans la vigilance à chaque
échelon du territoire,

et, pour combattre ensemble les effets négatifs des arbitrages budgétaires pour 2008,

nous leur donnons rendez vous
le vendredi 11 janvier à 11H30
à Paris

pour une rencontre de tous les acteurs de l’action culturelle en France

Retraite : 37,5 … 40 … puis 41 annuités … et si on ne laissait pas faire ?

Saccage des retraites : c’est parti.

Lire le tract : Retraite : 37,5 … 40 … puis 41 annuités …Le gouvernement a transmis au Conseil d’Etat et aux caisses de retraite de la SNCF, de la RATP, d’EDF/GDF, ses projets de décret modifiant nos régimes de retraite. Pour l’Opéra et la Comédie française, les textes sont adressés directement au Conseil d’Etat. Ce n’est pas le passage de 37,5 à 40 annuités de cotisation que prévoient ces textes, mais 41 annuités !

Après la conférence de presse de Sarkozy, le personnel de TV5 s’insurge.

L’ensemble du personnel de TV5Monde, ses élus et représentants s’indignent des propos du président de la République française lors de sa conférence de presse du 8 janvier, propos laissant augurer la disparition de la chaîne dans son identité francophone et, à terme, sa disparition tout court.

Ils s’insurgent de remarques de Nicolas Sarkozy d’un « problème éditorial » de TV5, alors que son seul but est de « franciser » la chaîne de la Francophonie, francisation déjà refusée à plusieurs reprises par les partenaires de TV5, lors des conseils d’administration de la chaîne.

Les élus et représentants appellent le personnel à se mobiliser dans des actions à mener très prochainement pour se faire entendre.

Cette conférence de presse a démontré, dans la partie concernant la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France, que Nicolas Sarkozy entendait ignorer que le français n’appartient pas uniquement à la France. Alors que nous fêtons en 2008 la naissance du Québec, alors qu’en 2008, aura lieu le XIIe Sommet de la Francophonie, les Francophones de tous les pays n’existeraient de son point de vue que pour recevoir la parole de la France, à travers une chaîne nommée « France Monde ».

Le personnel de TV5 appelle également les partenaires à faire entendre leur voix. Il a pu constater leur vigilance et leur réactivité au cours des mois écoulés, il compte sur eux pour le soutenir dans ce qu’il entreprendra pour le sauvetage de la chaîne de la Francophonie.

Signataires : CE TV5, syndicats Sud, Cfdt, Cftc, FO, Snpca-CGC

Paris, le 9 janvier 2008

Naissance d’une Union syndicale regroupant des SUD dans la culture, les spectacles, les médias…

Plusieurs syndicats SUD viennent de mettre en place une Union syndicale pour rassembler les travailleurs des secteurs des arts, de la culture, du spectacle, de l’édition, de l’éducation populaire et des médias…

La nouvelle Union syndicale SUD Culture Solidaires vise à rassembler sur des bases inter-catégorielles, l’ensemble des travailleurs de ces secteurs, quel que soit leur statut ou leur situation sociale.

La naissance de cette Union syndicale aura des conséquences immédiates dans le secteur des médias, où elle viendra renforcer la présence de Solidaires, aux côtés du Syndicat national des journalistes (SNJ).

Le pôle médias de l’Union syndicale SUD Culture Solidaires est d’ores et déjà représenté par des syndicats ou sections SUD à l’Agence France-Presse, France 3, Radio France et TV5 Monde, ainsi que dans l’édition (Hatier, Encyclopaedia Universalis…) et parmi les pigistes et précaires (collectif « Pigistes solidaires »).

Site Internet du pôle médias : www.sud-medias.org

Paris, le 9 janvier 2008