Synthèse de Sud Culture Solidaires : LA RGPP EN MARCHE AU MINISTERE (N°4)

« En route vers un « ministère prospectif, proactif et efficace » !

SUD Culture Solidaires vous fait parvenir le dossier-synthèse sur la RGPP réactualisé. Cette réactualisation (en bleu dans le texte) prend en compte :

  • la liste des décisions du CMPP du 11 juin qui vous ont été communiquées par différentes sources. Au delà du verbiage technocratique habituel destiné à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, ces décisions ne font que confirmer, en les amplifiant, les menaces de régression qui pèsent lourdement sur l’avenir du Ministère, ses missions et ses personnels. Sont ainsi réaffirmés : un désengagement financier accru qui mettra en péril de nombreux acteurs culturels ; le dogme de la réduction de l’emploi public y compris parmi les opérateurs du Ministère ; la volonté de réduire radicalement l’architecture du ministère et d’externaliser-privatiser tout ce qui peut l’être notamment à la Réunion des Musées Nationaux et à l’INRAP où il est demandé d’étudier la possibilité juridique de filialiser l’ensemble de l’activité « fouilles » tout en précarisant encore plus son personnel. L’une des rares « avancées » concerne le rattachement des SDAP aux DRAC qui constituait l’une des demandes fortes des organisations syndicales. Encore faut-il s’opposer à leur « centralisation » dans les chefs-lieux de région. Plus que jamais, l’avenir du Ministère dépendra de la capacité de tous ses personnels qui vont subir de plein fouet les effets de cette politique, de toutes ses filières, à se mobiliser. En un mot comme en cent, LEUR AVENIR EST ENTRE LEURS MAINS.
  • les données (également en pj) communiquées à la réunion qui s’est tenue le 11 juin entre l’administration et les organisations syndicales sur les effectifs et les recrutements du Ministère. Si cette réunion a permis de faire le point sur ce sujet, il a été impossible d’avoir des éléments sur les coupes sombres envisagées dans le cadre de la RGPP. Ces données ne devraient pas nous être communiquées avant septembre.
  • Une rapide analyse sur le budget 2008.

Avec sa RGPP, avec son projet de loi sur la mobilité, avec ses mesures profondément antisociales, c’est un projet de société, que le gouvernement, que le président de la république nous dessine. Une
société où les solidarités disparaissent, mais où les chaînes de l’exploitation deviennent plus lourdes.

SUD Culture Solidaires, le 13 juin 2008.

Une semaine marquée par la mobilisation !

A l’appel de l’intersyndicale les personnels, réunis à plusieurs centaines jeudi 12 juin en assemblée
générale sous les fenêtres de la Ministre de la Culture, on manifesté leur opposition, comme ils le font
depuis 6 mois, aux projets gouvernementaux annoncés dans les différents Conseils de Modernisation
des Politiques Publiques visant à réduire les missions et les effectifs du service public culturel qui
s’inscrivent comme pour tous les autres ministères dans le cadre de la RGPP, véritable « Plan social »
prévoyant plus de 180 000 suppressions de postes en 3 ans avec la loi dite de « Mobilité ».

Pendant ces trois derniers jours de nombreuses assemblées générales ont eu lieu dans les musées,
les monuments, les établissements et les services rassemblant plusieurs centaines d’agents, comme
au Louvre, à Orsay ou à Versailles. De nombreux sites ont vu leur activité fortement perturbée suite
aux arrêts de travail des agents, plusieurs étant fermés partiellement ou ouverts gratuitement au
public. En administration centrale, particulièrement visée dans les dernières semaines par les projets
de fusion, l’assemblée générale du 10 juin dans l’immeuble des Bons-Enfants à réuni près de 200
agents, occupant le hall toute la matinée avant de participer nombreux à la manifestation de l’aprèsmidi
où le cortège Culture s’est fait encore particulièrement remarquer.

Les menaces pèsent lourdement sur l’avenir du Ministère, de ses missions et de ses personnels avec :

– ▪ les dernières annonces faites par le gouvernement lors du 3ème Conseil de Modernisation des
Politique Publiques :

● extension aux opérateurs du périmètre d’application de la suppression d’un poste sur
deux libérés par les départs à la retraite,

● réduction des subventions de l’Etat aux établissements de la culture,

● développement de la mise en concurrence commerciale du service public de l’archéologie
préventive (INRAP), filialisation (privatisation) d’une partie de ses activités de fouilles,
menaces sur le statut des personnels de l’INRAP,

● filialisation de grands secteurs de la RMN,

– ▪ l’inscription de la loi dite de « Mobilité » véritable déclaration de guerre contre le service public,
en procédure d’urgence à l’Assemblée Nationale pour la semaine du 23 juin

– ▪ et pour en finir le refus catégorique du Cabinet de transmettre aux organisations syndicales le
nombre de postes supprimés dans les administrations centrales comme dans les services
déconcentrés ou encore les établissements pour les 3 ans à venir.

Il est plus que jamais nécessaire de rester mobilisés et démontrer que d’autres choix sont possibles
qu’il s’agisse de l’avenir des services publics, mais aussi face à la liquidation en cours de nombreux
acquis sociaux tels que les 35 heures, les retraites, le code du travail, la santé, …

L’intersyndicale mettra donc tout en oeuvre pour, depuis le ministère de la Culture et en lien avec nos
luttes, fédérer celles et ceux qui combattent tous les mauvais coups infligés par ce gouvernement qui
n’a d’autres intentions que de faire payer aux salariés les cadeaux faits aux plus riches.

Dans l’unité, notre combat continue !

Pour permettre aux personnels de déterminer les modalités de poursuite de la lutte, le préavis de
grève reconductible est maintenu.

Le 12 juin 2008

Tous salariés, Tous usagers, Tous concernés !

Aujourd’hui, mardi 10 juin, le président de la «République», ou plutôt du MEDEF et de la bourse, vient à la Cinémathèque, présenter son plan d’intégration des handicapés. A l’image de toute sa politique depuis un an, fondée sur l’opposition du discours et des actes, sur des mots vidés de leurs sens, une telle visite ressemble surtout à une provocation.

Une provocation, parce que parler de «l’intégration des handicapés» alors que des dizaines de milliers d’entre eux/elles survivent avec seulement 500 euros par mois, c’est se moquer des gens.

Une provocation, parce que, même s’il fait semblant de s’occuper du sort des fractions les plus fragiles de notre société, en réalité le gouvernement supprime des milliers de postes dans l’éducation nationale, rendant ainsi plus difficile l’accueil des enfants handicapés et remplace le principe de solidarité par celui de rentabilité, laissant ainsi de côté tous ceux qui ne peuvent pas payer.

Une provocation, car le président se sert de la Cinémathèque comme d’une tribune médiatique pour sa carrière, alors que l’Etat supprime 2 millions d’euros du budget de cet établissement public.

Une provocation, car le chef de l’Etat vient ainsi dans un établissement public le jour d’une grève générale des agents des services publics, qui a pour but de lutter contre la politique de destruction qu’il a lui-même mis en place.

Cette politique de destruction passe avant tout par le projet de loi «relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique ».
En effet, ce projet est une arme de plus dans l’arsenal gouvernemental pour défaire les droits acquis par les travailleurs par des dizaines d’années de lutte. Après la casse de la Sécurité sociale, la réécriture du Code du Travail, la liquidation en marche des retraites, l’allongement du temps de travail…, il s’agit cette fois d’en finir avec ce volant de salariés pas encore assez flexibles au goût du patronat : les fonctionnaires.

Cette loi, si nous la laissons passer, signifie ni plus ni moins que la fin des services publics accessibles à tous (même si cette notion est mise à mal depuis trop longtemps). Les fonctionnaires, si décriés et caricaturés – à dessein –, deviendront des salariés aussi menacés dans leur emploi que les autres travailleurs ; il s’agit concrètement d’aligner par le bas !

Ce projet de loi est destiné à mettre en pratique la « Révision générale des politiques publiques » (RGPP), qui prévoît de soumettre les établissements publics à la logique de la rentabilité, du chiffre et des économies budgétaires, n’hésitant pas à en transformer certains en société privées, comme à la Culture, au ministère de l’Ecologie et à l’Equipement

Concrètement, pour mettre en œuvre ces opérations de restructurations, le projet de loi prévoit :

  • La possibilité de priver les fonctionnaires de postes et de salaires, un « licenciement » qui ne dit pas son nom. Si le poste d’un fonctionnaire est supprimé, que ce fonctionnaire reste deux ans sans poste et qu’il refuse, pendant ces deux ans, une réorientation professionnelle et trois propositions de poste, il pourra être mis en disponibilité d’office, sans salaire et sans chômage.
  • La possibilité, même la généralisation, pour les titulaires, du cumul d’emplois à temps non-complet. Or, ces temps partiels risquent d’être subis et non choisis, le secteur privé est là pour nous le prouver.
  • L’extension du recours à la précarité, que ce soit par l’augmentation des CDD, qui sont pourtant déjà nombreux dans la fonction publique, par la gestion des précaires du secteur public par des « Agences de service public » qui se substitueront aux établissements publics en tant qu’employeurs et par la possibilité de faire appel à des intérimaires pour remplacer des agents publics sur certaines fonctions. Donc, une généralisation de la sous-traitance déjà bien implantée dans les établissements.

Cette politique de casse en règle, inspirée des directives européennes et de l’OCDE, exposée clairement dans le rapport de Jacques Attali pour « la libération de la croissance », doit amener, comme l’annonce le gouvernement, à supprimer jusqu’à 150 000 emplois dans la fonction publique d’Etat d’ici 2012.

« Mieux avec moins » (Fillon) ? Non : pire avec encore moins de bouts de chandelles !!

Tous les usagers que nous sommes pâtiront de cette purge des services publics. Il est fini le temps où l’on tentait de nous faire croire que la privatisation et l’ouverture à la concurrence étaient synonymes de baisse des prix pour les usagers : la liquidation des PTT, d’EDF-GDF et autres entreprises publiques n’ont en rien entraîné de baisse des prix, comme le montre la hausse du prix du gaz. Par contre, cela a débouché sur des politiques salariale et sociale catastrophiques envers les travailleurs de ces entreprises (précarité, bas salaires, plans sociaux, harcèlement, cadences intenables, répression anti-syndicale, etc.). Pour les usagers, cela se traduit en plus par une dégradation de la qualité des services publics ou par leur disparition pure et simple dans de nombreuses zones géographiques (fermetures de bureaux de poste, d’hôpitaux, de gares, de classes d’école, etc.). L’usager, devenant « client », n’a plus qu’à être la vache à lait des actionnaires.
Par ailleurs, l’Etat applique une politique d’affichage : prétendant vouloir résorber le déficit public, il transfère de plus en plus de compétences vers les collectivités territoriales. Si l’impôt sur le revenu baisse, les impôts locaux devront bien compenser… en attendant que la TVA sociale revienne sur le tapis ? Les dindons de la farce seront, là encore, les travailleurs, les usagers… nous tous !

Enrayons la machine !!

L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas seulement d’empêcher la marche vers la précarité de ceux qui n’y sont pas encore. L’enjeu est aussi d’en sortir ceux qui y sont déjà ; dans quelque secteur que ce soit, le public comme le privé. Nous y parviendrons en conquérant une vraie stabilité des emplois et des conditions de vie.
La lutte contre la précarité et pour défendre les services publics est une lutte quotidienne, ici et maintenant. Une lutte dans laquelle le plus grand nombre de travailleurs peut trouver leur place dans l’intérêt de tous.

Passons à l’offensive pour porter un coup d’arrêt à la casse sociale et pour reconquérir nos droits !!

Pour des services publics utiles et accessibles à TOUS !
Contre la précarité : titularisation des précaires et créations de postes !
Contre la dévastation capitaliste !

Aucun secteur ne peut espérer gagner seul. C’est seulement par une action interprofessionnelle commune que nous pourrons faire reculer le gouvernement. C’est pourquoi il faut nous unir concrètement dans la mobilisation le plus tôt possible. Organisons des réunions communes dans nos quartiers, mettons en place une Assemblée Générale d’arrondissement.

Luttons plus pour gagner plus !

Collectif intersyndical et interprofessionnel du 5ème -13ème (CNT, SUD, FSU), UL CNT 5e-13e, CNT-BNF, SUD-BNF, SUD-Rail PRG, SUD-PTT Paris, CNT-STE 75, SUD-Culture, CNT-Cinémathèque, SUD-Education 13e, SUD-Photos, SUD-FNAC Italie2, CNT-Paris I, CNT-Paris III, etc…

-Appel à la grève du 18 juin 2008- Non à la casse du service public audiovisuel !

Le 8 janvier 2008, le président Sarkozy annonçait la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Cette décision entrainera un manque à gagner de 810 Millions d’euros de recettes publicitaires auxquels il faut ajouter le coût de remplacement des programmes (400 Millions d’euros) soit 1,2 Milliards d’euros, représentant environ 40% du budget de France télévisions, et 45 Millions d’euros pour Radio France !

Cette simple annonce a d’ores et déjà provoqué une déstabilisation économique et financière du groupe France télévisions qui, pour la première fois depuis sa création, affichera un résultat déficitaire en 2008. Les 317 salariés de la régie publicitaire (FTP) sont les premières victimes de ce plan social élyséen.

Cinq mois après l’annonce, aucun modèle économique alternatif n’a été élaboré alors que tous les verrous semblent se lever pour accompagner le développement du secteur privé (double coupure, suppression des seuils anti-concentration, etc.). Dans le même temps, ce sont l’INA et RFI qui se voient privés de leur ressource.

Dans ce contexte, les risques de démantèlement de l’audiovisuel public sont plus que jamais évidents. Dorénavant l’onde de choc touche toutes les entreprises de l’audiovisuel public, France télévisions, Radio France, l’INA, RFI, TV5, CFI, France 24, etc.

L’Intersyndicale de l’audiovisuel public refuse cette logique de casse qui met en danger le pluralisme de l’information et la production-fabrication de nos programmes. Elle exige le maintien d’un financement intégral et cohérent de toutes les entreprises de l’audiovisuel public. Elle réaffirme son attachement à la redevance qui doit rester le socle de son financement, avec des ressources complémentaires crédibles. Elle refuse que l’ajustement économique se fasse sur le dos des salariés :

 par la réduction du périmètre,

 par des suppressions massives d’emplois,

 par la casse des conventions collectives.

A cette fin, l’Intersyndicale appelle les salariés de l’ensemble des sociétés du service public audiovisuel à cesser le travail le 18 juin et à manifester à Paris Place de la Bastille à 14h.

Paris, le 9 juin 2008