Le Courrier de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la pauvreté

Le n° 98 du « Courrier de La Marche Mondiale des Femmes » est paru.

Au sommaire:

MOBILISATIONS

  • 1 – MMF : Mobilisation pour l’avortement en Europe
  • 2 – Pétition Loi Cadre contre les Violences
  • 3 – Appel a soutien a la journée d’action du FSM 2008 le 26 janvier prochain (voir n
    °97)

TEXTES

  • 4 – Soutien femmes zapatistes – Déclaration de la Garrucha – militantes MMF et Via
    Campesinas
  • 5 – La loi libéralisant la contraception a 40 ans – Communiqué MFPF
  • 6 – Relaxe en appel d une jeune femme victime de violence conjugale – Communiqué
    FNSF
    COLLOQUES, DÉBATS, RÉUNIONS.
  • 7 – Forum-Débat du CNDF : De la précarité a la pauvreté
  • 8 – Conférence-Débat animé par l association « Femmes pour l Europe »
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INTERVENTIONS DE SUD CULTURE SOLIDAIRES AU CTP DE LA Direction des Musées de France – 8 janvier 2008

Le CTP de la DMF, actualité oblige, a été l’occasion d’un long débat sur les conséquences de
la Révision générale des politiques publiques sur l’avenir de la DMF et des musées nationaux.
Comme nous l’avions fait à plusieurs reprises ces dernières semaines, nous avons profité de
cette occasion pour dénoncer le démantèlement annoncé d’une des administrations
essentielles du Ministère.

DESTRUCTION DE LA DMF

Dans le cadre de la future RGPP, des attaques sans précédents visent le ministère. La
réduction de dix directions d’administration centrale à quatre ou cinq grands pôles
touchera de plein fouet la DMF qui disparaîtra en tant que direction autonome pour
fusionner avec la Direction de l’Architecture et du Patrimoine. Il est vrai que son existence ne
se justifiera plus dès lors qu’elle aura perdu la gestion directe des musées qui sont
aujourd’hui encore Services à Compétence Nationale et qu’elle ne s’occupera plus que des
«orientations générales».

*Avec le transfert de certains musées aux collectivités locales, « pour leur permettre
de mieux s’insérer dans le tissu touristique et culturel local » nous allons assister à la même
mesure brutale que celle qui a concerné les transferts d’une partie des monuments
historiques. Il s’agit de se décharger purement et simplement, sur le dos des collectivités – au
travers de structures comme les GIP ou les EPCC – de la gestion de ces établissements.

*D’autres établissements, ayant le statut de Service à Compétence Nationale (SCN) seront
transformés en Etablissements Publics Administratifs ou regroupés avec des établissements
publics existants. Un des scénarios envisagés prévoit que le Musée Picasso et le château de
Pau seraient transformés en Etablissements publics, que les musées de Cluny et d’Ecouen soit
rattachés au Louvre, celui de l’Orangerie à Orsay tandis que d’autres musées
nationaux seraient regroupés pour aboutir à la création de seulement quelques établissements
publics. Lorsqu’on examine la manière dont se font depuis quelques années les nominations à
la tête de ces établissements, nul doute qu’il y aura matière à contenter quelques amis
politiques. Les conservateurs perdraient encore davantage du peu de pouvoir qui leur reste.

*Les autres établissements seront confiés à la Réunion des Musées Nationaux,
organisme de droit privé, alors même que le ministère n’a cessé de vider cette dernière
d’une bonne partie de sa substance et s’apprête à privatiser encore plus ses activités
commerciales.

*La RGPP prévoit également de réduire le nombre des opérateurs du Ministère. C’est
probablement dans ce cadre qu’il faut replacer l’annonce de l’arrêt des travaux du Musée des
civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qui constitue une marche en arrière alors que
les collectivités territoriales ont déjà versé leur contribution.

*Externalisation de certaines fonctions exigeant des compétences techniques particulières.
Doit-on s’attendre à des vagues d’externalisation, notamment sur les missions d’accueil et de
surveillance dans les musées, ou d’autres filières.

Nous observons que ce démantèlement de la DMF intervient au moment même où
l’inaliénabilité des oeuvres est remise en cause avec, d’une part la mise en place de la
commission Jacques Rigaud, ex patron de RTL, et, d’autre part le dépôt de la « loi Mancel ».
Il semble que ce soit plus particulièrement le FNAC et les FRAC, institutions si décriées par
le front National, qui soient particulièrement visées par la volonté de brader le patrimoine.

Dans tous ces cas de figure, la volonté est de se débarrasser des fonctionnaires et de pressurer
encore plus les rescapés :

*Privatisation d’une partie des personnels, adaptation, mobilités accrues, reconversions
professionnelles, précarité accrue.

*Non-remplacement d’un retraité sur deux, incitation au départ volontaire en faisant miroiter une
indemnité, suppression des entraves liées au statut des fonctionnaires pour qu’ils aillent exercer
leurs missions dans le privé.

*Rémunération des personnels à la performance et intéressement aux gains de
productivités, développement de la culture du résultat, accroissement des échanges prive
/public, suppression des limites d’âge qui subsistent encore, …

*Elargissement des horaires sans création d’emplois supplémentaire,….

GRATUITE DES MUSEES

Même si ce n’était pas directement lié à la RGPP, la seconde partie de notre intervention à porté
sur l’expérimentation de la gratuité des musées.

Lors de la campagne électorale, l’UMP avait préconisé la gratuité des musées et le coût de cette
mesure avait été estimé entre 150 et 200 millions d’euros. Le gouvernement a revu ces prétentions
à la baisse et décidé de mener une expérimentation de gratuité, totale ou ciblée du 1er janvier au 30
juin 2008, sur 18 établissements. A Paris et en région parisienne, le test concerne le musée Guimet,
le musée Cluny, le musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le musée national
de la Renaissance d’Ecouen, le musée des Arts et métiers, le musée de l’Air et de l’espace du
Bourget. En régions: le musée de la Marine de Toulon, le musée Adrien Dubouché à Limoges, le
musée Magnin à Dijon, le palais du Tau à Reims, le palais Jacques Coeur à Bourges, le château
d’Oiron, le musée national du château de Pau et le château de Pierrefonds. Une action de gratuité
ciblée un soir par semaine, à destination des 18-25 ans, concerne le musée national d’Art moderne
du Centre Pompidou (le mercredi), le musée d’Orsay (le jeudi), le Louvre (le vendredi) et le Quai
Branly (le samedi).

Pour notre part, nous défendons l’idée généreuse d’une gratuité des musées pour tous, mais nous ne
pouvons que dénoncer les conditions dans lesquelles cette expérimentation est mise en place.
La manière dont elle a été imposée au musée Guimet, au mépris des règles élémentaires de
démocraties, est particulièrement significative de la brutalité de ce gouvernement. Une lettre
ouverte a été adressée à la directrice de la DMF et à Christine Albanel. Rappelons que cette
dernière, après avoir émis des réticences est très vite rentré dans le rang.

Nos questions sont donc claires :

Les établissements concernés recevront une compensation financière, estimée à 2,2 millions
d’euros. Le financement de l’expérimentation n’étant pas prévu dans le projet de loi de
finances du ministère pour 2008, doit-on comprendre qu’elle sera compensée par
redéploiement interne des crédits ?

Comment seront remplacés les bénéfices de la billetterie ? Les éventuelles subventions seront
calculées sur quelles bases ? Le manque a gagner sera t’il compensé par une augmentation du
prix des expositions temporaires, comme on le constate outre-Manche ? Sera t’il fait appel à
par une augmentation des ressources du mécénat –à laquelle nous restons hostiles- comme le
préconisait le programme UMP ? Doit-on s’attendre à une privatisation et une gestion
mercantile toujours plus grande de la gestion des musées qui ne peuvent être compatible avec
ses missions fondamentales de conservation et de transmission.

Quelles conséquences sur la politique culturelle des musées, sur la stratégie de la direction des
publics, sur l’équilibre actuel du paysage muséal français ? Cette expérimentation
s’accompagnera t’elle d’actions de sensibilisation et d’éducation des publics ?

Quel impact sur l’aménagement et l’organisation du musée des musées si la gratuité se
traduisait par un afflux de visiteurs ? Cette expérimentation s’accompagnera d’un
renforcement des personnels d’accueil et de médiation ?
Les raisons avancées pour cette expérimentation seraient la démocratisation culturelle. Qu’il
nous soit permis d’en douter au moment même ou ce gouvernement sacrifie les fédérations
d’éducation populaire et les associations qui luttent contre l’exclusion, les contrats de ville et
l’action culturelle dans les cités et ne fait pas les efforts nécessaires en faveur de l’éducation
artistique dans les écoles.

Les réponses de la directrice de la DMF

En participant à ce CTP, nous n’avions pas la naïveté de croire que des réponses seraient
apportées au malaise grandissant des agents de la DMF. Et pour cause !
Nous savons bien que les décisions se prendront ailleurs et certainement pas en écoutant les
responsables des administrations centrales, coupables aux yeux des initiateurs de la RGPP, de
ne pas avoir mis en oeuvre l’allègement de l’Etat qu’auraient induites les conséquences des
lois de décentralisation. Que ce soit à l’occasion du dernier CTPM ou lors de discussions avec
le cabinet du Ministère, nous avions été avertis que rien ne serait dévoilé avant que des
scénarii définitifs aient été décidés. En d’autres termes, nous serions informés quand la messe
sera dite.

En introduction, la directrice de la DMF nous a affirmé que c’était « un honneur et une
difficulté
» que le ministère de la culture ait été choisi en premier pour lancer la RGPP. Voilà
qui nous fait penser à l’honneur du pendu ou à ceux qui ont eu le privilège d’expérimenter les
produits pharmaceutiques. De fait, durant quatre heures, la directrice de la DMF a vainement
tenté de justifié la philosophie générale de la RGPP en nous indiquant que toutes les options
étaient ouvertes mais qu’aucune n’était, à ce jour, finalisée. Derrière ces réponses, parfois
embarrassées, rarement rassurantes (« Compiègne et Fontainebleau peuvent être transformés
en EPA. Cela aurait dû être fait depuis longtemps
», « les missions du personnel de
surveillance doivent être élargies
« , nous avons malgré tout eu le sentiment que notre
interlocutrice n’adhérait pas pleinement aux options les plus destructrices préconisées par la
RGPP, concédant que « l’objet des musées n’est pas de faire du profit mais de rendre des
services au public
». A telle enseigne que les représentants de l’administration ont décidé de
ne pas prendre part au vote d’une motion présentée par la CGT, laquelle reprenait
globalement l’analyse de l’ensemble des organisations syndicales du ministère. Ce qui était
une manière indirecte de ne pas voter contre … tout en respectant le devoir de réserve qui
incombe à l’administration. Plus que jamais, c’est au personnel de la DMF en particulier, du
ministère de la Culture en général, en liaison avec les usagers et le mouvement associatif, de
se lever et de refuser la destruction d’une politique culturelle forgée au cours de ces cinquante
dernières années.

Quant à la gratuité des musées, il nous a été rappelé qu’il s’agissait d’une expérimentation. Et
que, bien évidemment, s’il était constaté un afflux de visiteurs (c’est déjà le cas au musée
Guimet), du personnel supplémentaire serait affecté. Il n’y a donc plus qu’à vérifier.

Harmonisation des horaires d’ouverture au Palais de la porte Dorée

Seul un autre des points à l’ordre du jour a pu être abordé à l’occasion de ce CTP. Il concerne
le changement de planning (depuis le 1er janvier 2008) de certains des personnels de
l’Aquarium à la Cité nationale de l’Histoire de l’Immigration. « Pour permettre un meilleur
accueil du public
« , la DMF propose d’aligner les horaires du Week-end de l’Aquarium, dont
les missions ont été reprises par la CHNI (fermeture : 17h30) sur ceux de la CNHI
((fermeture : 19h), ce qui entraînera l’obligation pour les personnels aquariologistes ayant la
responsabilité de l’entretien des collections vivantes d’être présents un week-end sur cinq
jusqu’à 19h. Ce surplus de travail sera rémunéré en heures supplémentaires. Il nous a été
précisé que les agents concernés par cette mesure avaient été consultés et avaient donné leur
accord. N’ayant eu le planning définitif qu’en séance, nous avons jugé qu’il était difficile
d’avoir une idée des implications de ces nouveaux horaires sur le travail des agents et qu’il
convenait de les consulter de nouveau. Nous avons demandé, avec la CGT, que le vote soit
reporté au prochain CTP de la DMF. Enfin, nous avons demandé un bilan d’étape à 6 mois.
Finalement la DMF a tranché en demandant de considérer que ces horaires étaient un test
jusqu’au 1er février, date à laquelle elle les
proposerait au vote du CTP.

Voici les points qui devraient être mis à l’ordre du jour du prochain CTP (1er février :
Approbation des procès verbaux des comités paritaires des séances des 11 et 17 janvier
2007(pour avis). Modification du règlement intérieur du musée national du Moyen Agethermes
de Cluny (pour avis). Programme de formation pour l’année 2008 (pour avis).
Nouveaux horaires d’ouverture au public de l’Aquarium de la porte dorée (pour avis).
Ouverture des musées nationaux lors des fêtes légales et des jours fériés pour l’année 2008
(pour avis). Modification de l’appellation du Musée Biblique Marc Chagall (pour avis).
Programme prévisionnel de travaux au musée Picasso (pour information). Modification du
règlement intérieur du musée Magnin (pour avis). Perspectives d’ouverture du musée de
l’Orangerie aux visiteurs individuels le matin (pour information). Nos représentants au CTP
de la DMF sont joignables en laissant un message à leur intention à la permanence de SUD
Culture Solidaires (01 40 15 82 68 ou sud@culture.fr).

SUD Culture Solidaires

10 janvier 2008

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Didier TOURANCHEAU devrait avoir l’honnêteté de démissionner !

SUD Radio France / SUD France 3 demandent la démission de Didier Tourancheau, président de l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel (AESPA), tête de liste UMP aux municipales à Sanary-sur-Mer.

AESPA ?

(l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel)

UMP !

(Union Majorité Présidentielle)

Didier Tourancheau, l’actuel président de l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel (AESPA), ex DRH (Directeur des Ressources Humaines) de Radio France, est candidat, tête de liste, aux municipales de Sanary sur Mer avec l’investiture de l’UMP !

Il n’hésite pas ainsi à s’asseoir sur les principes de la nécessaire indépendance du service public de l’audiovisuel et des devoirs d’impartialité et de neutralité liés à sa fonction.

Pour SUD Radio France et SUD France 3, l’engagement politique du président de l’AESPA est incompatible avec ses responsabilités.

Certes l’audiovisuel public voit régulièrement défiler des responsables acoquinés avec le pouvoir politique. Après Michel Boyon, ex-PDG de Radio France qui, en son temps, a rejoint, comme Directeur de cabinet, Jean Pierre Raffarin, Premier Ministre ; c’est aujourd’hui Jean Marie Cavada, le porteur de vestes réversibles qui, sous la bannière de l’UMP, se présente aux municipales à Paris, dans le XIIème arrondissement.

Ces trajectoires illustrent bien le verrouillage politique de l’audiovisuel public.

Elles montrent également tout le crédit qu’il faut accorder aux propos du Président de la République qui, tout récemment encore, se plaignait, dans la presse, du traitement que lui infligeaient les médias aux mains, selon lui, de gauchistes.

Après s’être fait débarquer par le très libéral Jean Paul Cluzel, actuel PDG de Radio France, Didier Tourancheau s’est vu offrir un parachute doré à la Présidence de l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel (AESPA).

(Rappelons que le collège des employeurs est l’instance paritaire qui régit nos sociétés : Radio France, France 2, France 3, RFI, RFO, l’INA. Cette association a pour principal objet la négociation avec les organisations syndicales représentatives des personnels, les conventions collectives et accords applicables au secteur public de l’audiovisuel).

C’est donc aujourd’hui un responsable important en exercice, Didier Tourancheau, qui fait un superbe bras d’honneur à l’indépendance de l’Audiovisuel Public.

Probablement inspiré par l’opportunisme de son ex-patron Jean Marie Cavada, par la bienveillance du très indépendant Michel Boyon (voir plus haut) Président de l’actuel CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel), Didier Tourancheau en oublie le devoir d’impartialité lié à sa fonction.

Cette candidature est incompatible avec les responsabilités du Président de l’Association des Employeurs du Service Public de l’Audiovisuel.

Didier TOURANCHEAU devrait avoir

l’honnêteté de démissionner !

Paris, le 10 janvier 2008

SUD France 3 et SUD Radio France

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Cinéma et Audiovisuel, vers le démantèlement de la diversité culturelle en France ?

Une très forte baisse du soutien de l’État menace aujourd’hui la diffusion culturelle du cinéma et de
l’audiovisuel sur tout le territoire.

Sans en préciser l’ampleur, les services du Ministère de la Culture et de la Communication et du Centre National de la Cinématographie
confirment, dès 2008, une forte baisse des crédits déconcentrés disponibles en DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles), pour
les festivals, les associations régionales de salles, les circuits itinérants et, plus généralement, l’ensemble des acteurs de l’action culturelle
cinématographique du territoire français.

Le désengagement de l’État dans ce domaine serait catastrophique pour l’ensemble de la filière.

En effet, ce soutien financier de l’État (déjà très modeste avec moins de 5 millions d’euros en 2007) est vital pour la survie d’un grand
nombre d’actions jouant un rôle essentiel dans la « démocratisation culturelle » qu’appelait de ses voeux le Président de la République dans
sa lettre de mission à Madame la Ministre de la Culture. Sont menacés :

  • la circulation des oeuvres et leur rencontre avec un public large et diversifié,
  • la diffusion du patrimoine cinématographique,
  • l’accès à la diversité de la production (court métrage, documentaire, animation, fiction, expérimental…),
  • la sensibilisation et la formation des publics, notamment le jeune public en temps scolaire et hors temps scolaire,
  • l’aménagement culturel du territoire notamment en zone rurale et péri-urbaine.

En outre, cette action culturelle nullement symbolique ou à la marge, génère activités, résultats et emplois au bénéfice de l’ensemble du
cinéma dont elle contribue depuis des années au renouvellement. Affaiblir les acteurs de la diffusion culturelle c’est immédiatement limiter
les ressources des salles de cinéma, des distributeurs, des producteurs, des auteurs et des réalisateurs et, par là même, menacer le champ
de la création.

Menace imminente de rupture d’une politique d’aménagement culturel établie jusqu’ici selon le principe
fondamental de l’égalité entre les citoyens français

Le Chef de l’État et les Ministres de l’Éducation Nationale et de la Culture ont légitimement désigné l’éducation artistique et culturelle
comme une priorité. Or, l’éducation à l’image ne peut se développer si on affaiblit l’extraordinaire maillage des relais de cette action.
S’agissant d’éducation artistique et culturelle autour du cinéma, les réseaux de salles de cinéma, festivals et autres associations partenaires
des différents dispositifs jouent en effet un rôle déterminant. Ils ont permis aux projets École et cinéma, Collège au cinéma, Lycéens et
Apprentis au cinéma, Passeurs d’Images, d’exister et de s’amplifier. Sans ce réseau, pas de dispositifs ambitieux de découverte du cinéma
par les enfants, qu’ils soient encadrés par l’école ou par les animateurs socio-culturels.
Ces opérateurs, dans les domaines de la diffusion ou de la création, ont pu s’appuyer depuis de nombreuses années sur des cadres de
coopération politique innovants et structurants voulus et soutenus par le Ministère de la Culture : le développement des conventions Etat-
Régions, la nomination de nombreux conseillers cinémas dans les DRAC ont accompagné et consolidé l’ensemble de leurs actions en
faveur de la diversité culturelle. Cette remise en question aurait pour conséquence à très court terme de rompre ce pacte de solidarité au
détriment des territoires les plus fragiles.

Il y a aujourd’hui urgence à infléchir les arbitrages budgétaires en cours. Ils mettent en danger les acteurs de la diffusion culturelle du
cinéma, et ce, d’autant plus, qu’ils sont menés sans aucune concertation.
Sans une préservation des moyens financiers, les conséquences sur l’emploi culturel local et sur l’économie des nombreux territoires
concernés seront désastreuses.

C’est au Ministère de la Culture qu’il appartient de redonner un sens à la part « non rentable » de l’activité
humaine, celle de l’art et de la culture

Parce que le cinéma est aussi un Art, le Ministère de la Culture avait jusqu’à présent toujours contribué directement à poser et entretenir
l’équilibre entre Art et industrie, soutenant financièrement en région des organismes dont l’objectif est de rendre accessibles partout en
France des oeuvres cinématographiques nombreuses et variées à des publics eux-mêmes variés.
Si la politique n’est pas seulement une affaire de gestion et d’argent, il en est de même pour le cinéma, dont la diversité a besoin d’une
politique culturelle d’Etat ambitieuse pour perdurer.
Après le soutien réaffirmé en mars 2007 à Montréal par 38 coalitions pour la diversité culturelle au sein de l’UNESCO, ce désengagement,
s’il se confirmait, constituerait un très mauvais signal à l’attention de nos voisins et partenaires européens vis-à-vis desquels la France a
toujours joué un rôle moteur dans la reconnaissance du cinéma comme un art à part entière.

Nous qui créons, fabriquons, produisons, diffusons, accompagnons des films partout en France, qui amenons le
cinéma dans les villages, les quartiers, les écoles, dans des salles et aussi dans la rue, dans les hôpitaux ou dans les
prisons, qui organisons des festivals, des ateliers, des rencontres entre les professionnels et le grand public,

nous qui soutenons un cinéma de qualité, de courage, d’indépendance et de création, dans le cadre d’une politique
nationale concertée et durable fondée sur l’intérêt général, dans le cadre de la reconnaissance par l’OMC du
principe de l’exception culturelle et pour la diversité culturelle soutenue par l’UNESCO,

appelons solennellement l’État à réaffirmer la place du cinéma et de l’audiovisuel dans le champ de l’art et
de la culture,

invitons largement les personnes, les structures, organisations syndicales, professionnelles et
associatives qui se sentent concernées ou solidaires à se mobiliser dans la vigilance à chaque
échelon du territoire,

et, pour combattre ensemble les effets négatifs des arbitrages budgétaires pour 2008,

nous leur donnons rendez vous
le vendredi 11 janvier à 11H30
à Paris

pour une rencontre de tous les acteurs de l’action culturelle en France

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Retraite : 37,5 … 40 … puis 41 annuités … et si on ne laissait pas faire ?

Saccage des retraites : c’est parti.

Lire le tract : Retraite : 37,5 … 40 … puis 41 annuités …Le gouvernement a transmis au Conseil d’Etat et aux caisses de retraite de la SNCF, de la RATP, d’EDF/GDF, ses projets de décret modifiant nos régimes de retraite. Pour l’Opéra et la Comédie française, les textes sont adressés directement au Conseil d’Etat. Ce n’est pas le passage de 37,5 à 40 annuités de cotisation que prévoient ces textes, mais 41 annuités !

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Après la conférence de presse de Sarkozy, le personnel de TV5 s’insurge.

L’ensemble du personnel de TV5Monde, ses élus et représentants s’indignent des propos du président de la République française lors de sa conférence de presse du 8 janvier, propos laissant augurer la disparition de la chaîne dans son identité francophone et, à terme, sa disparition tout court.

Ils s’insurgent de remarques de Nicolas Sarkozy d’un « problème éditorial » de TV5, alors que son seul but est de « franciser » la chaîne de la Francophonie, francisation déjà refusée à plusieurs reprises par les partenaires de TV5, lors des conseils d’administration de la chaîne.

Les élus et représentants appellent le personnel à se mobiliser dans des actions à mener très prochainement pour se faire entendre.

Cette conférence de presse a démontré, dans la partie concernant la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France, que Nicolas Sarkozy entendait ignorer que le français n’appartient pas uniquement à la France. Alors que nous fêtons en 2008 la naissance du Québec, alors qu’en 2008, aura lieu le XIIe Sommet de la Francophonie, les Francophones de tous les pays n’existeraient de son point de vue que pour recevoir la parole de la France, à travers une chaîne nommée « France Monde ».

Le personnel de TV5 appelle également les partenaires à faire entendre leur voix. Il a pu constater leur vigilance et leur réactivité au cours des mois écoulés, il compte sur eux pour le soutenir dans ce qu’il entreprendra pour le sauvetage de la chaîne de la Francophonie.

Signataires : CE TV5, syndicats Sud, Cfdt, Cftc, FO, Snpca-CGC

Paris, le 9 janvier 2008

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