Frédéric Mitterrand doit céder ! Halte au mépris ! Halte à la répression !

La surdité doublée de répression dont fait preuve le ministre de la Culture
n’a abouti qu’à élargir le mouvement de grève commencé le 23 novembre au Centre Pompidou.
Dès samedi, des agents précaires ont participé aux assemblées générales pour voter la grève.
Les AG se poursuivent quotidiennement et continuent à voter la grève tout en cherchant à s’organiser
collectivement.

Lisez ce communiqué ci-dessous.

Frédéric Mitterrand : entre l’impuissance et le parjure

En notre république sarkosifiée, où le bon peuple est convié à venir débattre du sexe des anges pour tenter de
répondre à la fameuse question posée par Montesquieu : « Comment peut-on être persan ? », pardon,
français….. le ministère de la culture fêtait paisiblement, et dans l’indifférence générale, ses cinquante
ans.

Lorsque éclata un coup de tonnerre dans ce ciel apparemment serein : la grève, déclenchée le 23 novembre
au Centre Pompidou, bientôt élargie à la Bibliothèque publique d’information puis à de nombreux musées,
monuments, établissements publics dépendant du ministère de la Culture, à Paris comme en province.

C’est l’annonce de suppressions d’emplois (presque autant que ceux gagnés lors de la grève de 2006) qui a
mis le feu aux poudres. En réalité, c’est la conséquence de la RGPP – « Restriction générale des politiques
publiques » – qui entre dans sa deuxième phase. Après l’administration centrale, c’est maintenant au tour des
établissements publics et des DRAC de faire les frais de ces dégraissages d’effectifs.

Nous sommes aujourd’hui à un tournant !

Au-delà du malaise social profond qu’elle révèle, la grève au ministère de la culture est une manifestation de
résistance emblématique à l’entreprise, déjà bien avancée, de dynamitage de la fonction publique.

En durcissant sa position face au mouvement de grève, le gouvernement veut faire un exemple : il entend
montrer que rien, ni personne, ne pourra s’opposer à la « modernisation de l’Etat », telle qu’elle a été conçue
par le Président de la République et mise en oeuvre par son gouvernement.

C’est là la mission qui a été confiée à Frédéric Mitterrand, quoique ce dernier ne l’ait avoué, contraint et
forcé, qu’à l’occasion de sa rencontre avec les syndicats le 2 décembre.

Ce jour-là, le masque est définitivement tombé ! Impuissant à empêcher la délocalisation du siège de l’Inrap
à Reims, le ministre de la culture a donné l’impression de jouer son va-tout en jouant les va-t’en guerre !

Ce faisant, Frédéric Mitterrand se parjure1. N’avait-il pas affirmé, lors du premier CTPM qu’il présida en
juillet dernier que « jamais, avec lui, les syndicats n’auraient en face d’eux un ministre antisocial »?

SUD Culture appelle tous les agents du ministère à rejoindre et renforcer le
mouvement de grève.

Paris, le 7 décembre 2009

Grève au ministère de la Culture

SUD-Recherche-EPST tient à exprimer sa solidarité avec l’action menée par les personnels du ministère de la culture contre la
suppression de postes de titulaires et pour le maintien d’un vrai service public en matière de culture !

Nous sommes bien placés pour mesurer l’intérêt de relier les 2 objectifs, dans la recherche on a réussi à ne pas avoir de réduction globale de postes cette année, ce qui n’empêche pas le ministère de dévoyer de plus en plus les recherches en direction des intérêts privés, tout en multipliant la précarité… que vous connaissez déjà trop !

“L’HERITAGE NE SE TRANSMET PAS, IL SE CONQUIERT”. André Malraux (1935)

Le gouvernement a entamé un vaste mouvement de casse de l’ensemble des services publics qui contribuent au
maintien du lien social dans notre pays : Recherche, Poste, transports publics…

Le service public de la culture est tout autant menacé. Au cours des prochaines années, l’ensemble des
établissements du Ministère de la Culture vont devoir subir une baisse drastique des effectifs et des subventions.

Le Louvre n’y échappera pas. Comme c’est déjà le cas, cette baisse se traduira par une plus forte dégradation du
service public et donc des conditions d’accueil des visiteurs. En même temps, le musée devra accroître toujours
plus ses ressources propres en organisant des manifestations privées qui l’éloigneront de plus en plus de ses
missions initiales.

Le ministre en charge de la culture, fermement décidé à accompagner servilement cette politique destructrice, a
fermé la porte à toute négociation. C’est pour cette raison que, depuis le 2 décembre, les agents du Louvre sont entrés en grève reconductible.

Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’un tel mouvement, par essence pénalisant pour les visiteurs, est déclenché. Ce
mouvement ne se limite pas à sauvegarder les acquis sociaux des personnels, il s’agit bien, pour nous, de défendre
une véritable politique culturelle de qualité, accessible à l’ensemble de nos concitoyens.

Nous soutenir aujourd’hui, c’est défendre le patrimoine culturel de demain !

Le 7 décembre 2009