SGPA-CGT SUD Culture Solidaires SNAC-FSU CNT-CCS CFDT Culture

L’intersyndicale a été reçue ce jour en réunions (trois dans la journée !) par la direction de l’Inrap et la Direction de l’Administration Générale (DAG) du Ministère dans le cadre de la négociation sur les critères de la CDIsation.

CDISATION

La situation n’a pas évoluée depuis le 22 novembre 2006, alors que la liste doit être publiée vendredi 8 décembre.

Sur le principal point d’achoppement qui est « être en contrat le 31 12 2006 », contrairement aux engagements pris par la DAG et la direction de l’INRAP, aucune négociation avec le ministère de la Fonction Publique n’a eu lieu depuis le 22 novembre 2006, date de la dernière négociation.

Sur ce point, l’intersyndicale a appelé immédiatement le Conseiller Social du Ministre, Alain Abécassis. Ce dernier a convenu avec l’intersyndicale de l’injustice de ce critère de loterie et s’est engagé à « faire un plan de résorption de la précarité équitable et propre ».

propositions Intersyndicale INRAP, DAG, FONCTION PUBLIQUE
Estimation des besoins permanents 400 350
Période de référence 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006 1er janvier 2004 ou 2005 au 31 décembre 2006
Critères réglementaires +10 mois consécutifs ou +18 mois d’ancienneté dans la période de référence +10 mois cumulés dans la période de référence
Critères d’ancienneté Ancienneté cumulée au 31 décembre 2006 (Afan, Inrap) Ancienneté cumulée entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2006
Autres conditions Avoir eu un contrat pendant la période de référence Etre en contrat le 31 DECEMBRE 2006
Constitution de la liste des cdisables Une liste de 400 CDIsables + une liste complémentaire de 80 agents CDD. Une liste d’environ 350 + une liste complémentaire de ? agents.
Bilan au 28 11 2006 Liste intersyndicale de CDIsables prête pour vérification dès le 27 novembre 21h30 : toujours aucune proposition de liste de CDIsables

Le 30 novembre 2006, l’intersyndicale entend, non seulement finaliser la liste des CDIsables, mais aussi entamer les négociations sur le calendrier et le processus de CDIsation, l’affectation des futurs CDI et les catégories de recrutement.

PLAFOND D’EMPLOI 2007

Sur le plafond d’emploi autorisé au budget prévisionnel 2007, d’après les informations recueillies, il apparaît que celui-ci s’élève à 1803 ETP autorisés.
On est très loin du minimum nécessaire, soit 2000 ETP, pour répondre au plan de charge qui s’annonce pour 2007.

Le jeudi 30 novembre, l’intersyndicale attend des réponses fermes et qui tiennent compte des engagements du ministère de la Culture.

L’intersyndicale saura prendre ses responsabilités

Pour éviter tout enlisement du processus, soyons prêts à repartir au charbon !

Paris, le 28 novembre 2006

*écouter la météo marine le 1er décembre

PLAN DE RESORPTION DE LA PRECARITE A L’INRAP :
LE PERE NOEL EST-IL UNE ORDURE ?

Jusqu’à la réunion du 22 novembre dernier, SUD-Culture-Solidaires se félicitait de l’obtention d’environ 400 postes en CDI, ce qui permettait d’intégrer, pensions-nous, tous les CDD dits “ prioritaires ”. Cette avancée sociale sans précédent était à mettre au compte, des revendications de l’intersyndicale dans son ensemble, qui réclamaient haut et fort un plan de résorption de la précarité à l’INRAP.

Il semble qu’aujourd’hui, la liste des “ précaires” de l’INRAP revête diverses formes !

Le Ministère entend faire profiter de cette mesure les agents CDD [« dont les fonctions correspondent à des besoins permanents »]. Il a donné son accord de principe pour la « CDIsation » d’environ 350 à 400 agents.
Sachant que le nombre d’agents en CDD est largement supérieur à ce volume, quelle option sera en fin de
compte choisie ?

Les propositions qui ont été faites par l’ INRAP et le ministère de la Fonction Publique lors de la première réunion de concertation du 22 novembre sont largement en deçà des engagements du conseiller social du ministre de la Culture (communiqué du 13 novembre 2006) : ne seraient pris en considération que les agents en contrat en décembre 2006 car la CDIsation doit passer par un avenant au contrat de travail. Pour résoudre cet obstacle, les représentants CGT, SUD et FSU de l’intersyndicale ont donc proposé à la Direction, qu’une fois que la liste des agents à « CDI-ser » sera établie, d’attribuer un mois de contrat à chacun d’entre eux en janvier 2007, de façon à pouvoir établir cet avenant.

Le développement de la précarité à l’INRAP ne date pas d’hier. Il ne date pas du 1er janvier 2006, ni même
encore de 2005. La sélection des futurs CDI ne peut être basée sur le seul contingent des bénéficiaires au 1er décembre 2006 de la bourse de l’emploi comme la DAGFP (Direction de l’Administration Générale de la Fonction Publique) et la DRH ont eu l’aplomb de le proposer aux syndicats. Pour SUD-Culture-Solidaires, il n’est pas question que soit seulement prise en compte la situation des agents CDD totalisant une continuité de 10 mois de contrat dans l’année ou encore 18 mois d’activité sur les 24 derniers mois.

La gestion empirique de l’emploi CDD faite par l’établissement a généré des situations aussi fantaisistes
qu’illégales : contrats de plus de dix mois, fractionnements d’un même contrat en plusieurs périodes
calendaires, etc. À cet égard, le constat révèle la très grande hétérogénéité des pratiques de gestion des
CDD d’une région à l’autre. Si dans certaines régions la mise en place de contrats longs a été favorisée,
dans d’autres, la politique inverse a été appliquée avec des pratiques de petits contrats mis, plus ou moins,
les uns à la suite des autres.

Nous considérons que le plan de de « CDIsation » doit aussi se baser sur un calcul de l’ancienneté réelle
cumulée depuis le 1er janvier 2004, à minima, voire même depuis la mise en place de l’EPA ou la période
AFAN.

La Direction entend décider seule du déploiement géographique de ces « nouveaux » CDI. Elle souhaite
avant tout les corréler avec l’activité actuelle de l’établissement. Nous pouvons comprendre la démarche
mais elle n’est pas si simple et logique qu’il n’y paraît. Nous le savons tous et le déplorons : l’activité
archéologique repose non pas sur une programmation et des choix scientifiques mais sur une régulation forcée basée sur… les capacités de l’INRAP à honorer les prescriptions. Une région “ faiblement peuplée ”
en archéologues fera donc moins d’archéologie qu’une autre région à effectifs plus importants. Par
conséquent, si les « nouveaux » CDI sont déployés sur la seule considération du volume de prescriptions,
cela tendra à rendre les « régions les plus actives »… encore plus …actives et, par un non-développement
de l’emploi, à maintenir au même niveau celle dont le niveau d’activité est modeste… Bref, le serpent se mord la queue… Il ne suffit donc pas de faire des statistiques à « deux-francs-six-sous » basées sur les 2 ou 3 dernières années mais de prendre en compte les évolutions de l’activité depuis au moins 10 ans ainsi que la diversité des politiques de prescription régionales corrélées à l’évolution (ou à la non-évolution) des effectifs de l’INRAP.

Ce constat étant fait, il nous semble donc plus argumenté que soit favorisée l’obtention d’un poste dans la résidence administrative la plus proche du domicile. Par conséquent, nous revendiquons que cette “CDIsation” passe par le recueil des voeux des intéressés en termes d’affectation géographique. Dans le même temps et par souci d’équité de traitement à l’égard des personnels bénéficiant d’un CDI, nous demandons aussi que le tableau de mutation soit appliqué pour muter les agents qui en ont fait la demande
et que toutes ces demandes soient honorées.

L’obtention d’un plan de résorption de la précarité et d’une procédure de repyramidage pour l’INRAP ne saurait apporter à eux seuls une solution face aux difficultés que rencontre l’archéologie. SUD-Culture-Solidaires revendique que le ministère s’engage enfin clairement en faveur d’une politique d’archéologie préventive qui réponde, de manière réactive, aussi bien aux réels besoins engendrés par l’aménagement croissant du territoire qu’aux objectifs d’une programmation scientifique. Une telle politique, fondée sur des critères scientifiques et non économiques, suppose que l’INRAP se voit autorisé un plafond d’emploi qui lui permette de faire face à ses missions. Les prévisions d’activité pour 2007 indiquent qu’il ne saurait être inférieur à 2000 ETP. Si la négociation sur le sujet est toujours en cours, les déclarations du ministère
montrent clairement qu’il persiste à vouloir continuer sa politique de régulation en adossant l’archéologie
préventive aux moyens disponibles.

Concernant les SRA, SUD-Culture-Solidaires est loin d’être convaincu par les propositions ministérielles.
Fin janvier, des propositions devraient être faites pour pallier les déséquilibres entre régions et renforcer les
services en situation de sous-effectifs. Il est manifeste que les quelques postes de “ recherche ” qui viennent
d’être mis au concours ne sauraient suffire à combler les besoins.

Il est indispensable de mettre en place sans attendre une vraie politique annuelle de recrutement dans notre établissement. L’ INRAP est un établissement de recherche, qui doit avoir des critères de recrutements liés à l’activité de recherche mais aussi à l’administration de l’établissement. Pour la filière scientifique et technique, cela nécessite la transparence de fonctionnement d’un véritable jury scientifique mais aussi la prise en compte de l’avis des représentants du personnel à la Commission Consultative Paritaire. L’un des enjeux de cette politique de recrutement est aussi de favoriser sur le long terme un
renouvellement des personnels, un rajeunissement de la pyramide des ages et des débouchés pour les étudiants.

Il conviendrait également de développer davantage une politique d’accueil de stagiaires rémunérés. Ceux-ci
devraient être pris en charge par des formateurs INRAP, archéologues de terrain, à qui du temps serait octroyé pour familiariser ces derniers avec les métiers et les méthodes de travail propres à l’archéologie de sauvetage. Pour que ces nouveaux personnels puissent éventuellement s’insérer dans notre établissement sans pour autant rester “ techniciens ” toute leur carrière, il est nécessaire de créer des promotions sur postes permettant aux agents d’avoir une perspective de carrière sans passer obligatoirement par des mutations.

Pour obtenir une vraie politique de l’emploi à l’INRAP, il faut imposer une vraie politique
archéologique en France : des directives précises pour les SRA, au niveau national.

Nous ne pouvons pas continuer à laisser 92 % du territoire sans surveillance archéologique sans rappeler au gouvernement la convention de Malte : la sauvegarde du patrimoine ne doit pas se limiter à “ l’archéologie
spectacle ” !

Refusons cette régulation financière, tout en acceptant l’émulation scientifique issue d’une vraie politique
basée sur la recherche !

Une véritable taxe archéologique, basée sur les permis de construire, serait la meilleure manière de
stabiliser notre travail et son financement, tout en permettant d’éviter une précarité galopante. L’INRAP
pourrait alors effectuer un véritable travail scientifique, en stabilisant ses agents, en éradiquant la
concurrence financière et en favorisant l’émulation scientifique.

SUD-Culture-Solidaires revendique la mutualisation du coût des diagnostics ET des fouilles, la levée des
«exonérations-cadeaux» du gouvernement UMP introduites lors de la révision de la loi de 2001.

SUD-Culture-Solidaires revendique une archéologie de service public.

Le patrimoine national n’est pas une marchandise.

Les métiers et la pratique de l’archéologie ne sont pas une activité commerciale !

SUD-Culture-Solidaires, section INRAP, le 26 novembre 2006

Référendum 2007

ENSEMBLE, IMPOSONS D’AUTRES CHOIX !

Les mandats des membres des CTP, des CHS et du CNAS du ministère de la culture et de la
communication arrivent à échéance au cours du premier trimestre 2007. Ils doivent par conséquent être renouvelés. Le premier tour des élections se déroulera de décembre 2006 au 7
février 2007.

Cette consultation permettra d’apprécier la représentativité des différentes organisations syndicales du ministère. Ce vote déterminera, pour les trois années à venir, la répartition des sièges entre organisations dans
les différentes instances paritaires (locales et nationales) ainsi que les moyens (locaux, matériels, décharges de service…) que l’administration mettra à disposition de chaque syndicat au prorata des résultats qu’il aura obtenu. Ces quelques pages sont pour nous
l’occasion – en complément de la profession de foi que tout électeur recevra avec son matériel de vote – d’insister sur l’importance
que revêt pour chacun d’entre nous ce référendum.

Lors du dernier référendum au ministère en 2004 (et à l’INRAP en 2005), Sud Culture a de nouveau progressé
pour atteindre 13% des voix et devenir la troisième organisation syndicale du Ministère. Nous avons ainsi
pu obtenir, outre deux sièges au CTP Ministériel, des sièges dans de nombreux secteurs du ministère : DRAC,
administrations centrales, musées (Louvre, BnF, Picasso, Guimet, Fontainebleau, …).

Les élections qui se sont
déroulées ( CAP, CCP et CTP) depuis ont confirmé l’intérêt des agents pour Sud Culture. L’exemple le plus
significatif en est l’INRAP où nous sommes passés de 13,9 % en 2002 à 27,9 % en 2005. Aujourd’hui, nous
sommes localement implantés dans un nombre croissant d’établissements, et de nouvelles sections d’établissements
sont venues rejoindre celles déjà existantes.

En quoi ma participation à ces élections et les résultats de celles-ci pourraient-ils influer
en quelque manière que ce soit sur le développement de ma propre vie professionnelle ?

Le statut de 1946 a créé le paritarisme dans la fonction publique. C’est un mode de gestion qui permet
de réunir les représentants de l’administration et du personnel dans un certain nombre d’instances.

A l’occasion du présent référendum, c’est la représentation syndicale au sein des Comités techniques
paritaires (CTP) et des Comités d’hygiène et de sécurité (CHS) du ministère de la Culture qui va tout particulièrement
être renouvelée – au niveau local (DRAC, direction, établissement,…) comme national (CTP
Ministériel, CTP centraux, CNAS ).
Ces organes sont consultatifs. Ils ne sont pas décisionnels mais émettent des avis dans nombre de
domaines, tels : l’organisation des services ; la modernisation des méthodes et
techniques de travail et l’incidence de celle-ci sur la situation du personnel ; les
statuts ; la formation continue ; l’évolution des effectifs et des qualifications ; les
questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, etc.

Sud Culture Solidaires ne peut que constater que l’administration considère
ces comités paritaires comme de simples chambres d’enregistrement. Tout en ne
cessant de proclamer une prétendue volonté de dialogue social, les ministres successifs,
le plus souvent représentés par leurs directeurs de cabinet, ont pratiqué le
contraire. L’examen de chaque texte, de chaque décret se réduit à mettre la représentation
syndicale devant le fait accompli et à refuser systématiquement la plupart
des amendements proposés.

Si, lorsque la mascarade de dialogue social était par trop criante, les représentants de Sud Culture
Solidaires ont été amenés à boycotter telle ou telle séance, ils ont malgré tout tenu à respecter leurs engagements
envers leurs électeurs et se sont abstenus de pratiquer la politique de la chaise vide, contrairement à certaines
organisations qui l’ont appliqué de façon systématique depuis deux ans. A défaut de réussir à faire aboutir leurs
revendications, ils ont malgré tout réussi à obtenir les informations indispensables pour pouvoir analyser la réalité
de l’évolution du Ministère et la faire connaître aux personnels. A chaque fois que cela était nécessaire, ils
n’ont pas hésité à batailler avec pugnacité pour la prise en compte des droits de celles et de ceux qu’ils ont représentés.
Accorder sa confiance à une organisation syndicale plutôt qu’à une autre est donc un acte d’importance.

Bien sûr, ces espaces paritaires ne sauraient suffire pour faire avancer les droits des personnels. Toutes
et tous, dans le cadre de notre vie professionnelle, nous avons à un moment donné des acquis à défendre, des
droits à faire valoir, des revendications à faire aboutir et le seul usage du paritarisme ne suffit pas à établir un
rapport de forces suffisant pour faire bouger, pour faire reculer les réformes néfastes qui sont présentées. Par
essence, le rôle du syndicat est de défendre les intérêts moraux et matériels, individuels et collectifs des salariés.
Le choix de l’organisation syndicale qui portera ceux-ci, le poids de celle-ci au sein du ministère, son implication,
son efficacité… sont loin d’être des éléments neutres.

Enfin, les différences de pratiques et d’orientations syndicales sont flagrantes, en particulier sur les questions
interprofessionnelles qui influent sur notre vie au quotidien : retraite, salaire, précarité, protection sociale,
service public… Les offensives actuelles du Medef et du gouvernement en la matière n’ont fait que renforcer les
clivages existants dans le mouvement syndical français entre les organisations qui accompagnent ces politiques
libérales, qu’elles ne contestent pas et celles qui, comme SUD Culture Solidaires, proposent un syndicalisme
de lutte et de contre-pouvoirs.

Partout où les résultats du référendum auront été encourageants, il nous appartiendra de développer des
sections de Sud Culture Solidaires qui mèneront les luttes de terrain indispensables.

Un Ministère à la dérive

Le présent referendum doit être l’occasion pour chacune et chacun d’entre nous de
s’interroger sur l’évolution du Ministère de la Culture.

En près de cinq ans, deux ministres successifs ont oeuvré à l’émergence d’une politique destinée à transformer
la culture en une marchandise soumise aux lois du marché et au bon vouloir d’un patronat dont la charité
est sans cesse sollicitée par les services du ministère qui ont mis en place une toile couvrant tous les services
pour traquer le sponsor. Pour arriver à leurs fins, ils ont imposé, mois après mois, dans l’arbitraire le plus total,
une Stratégie Ministérielle de Réforme dont les axes essentiels ont été de limiter les missions et les effectifs du
Ministère.

Sans entrer dans le détail, citons :

 Le développement des moyens pour tenter de développer mécénats et financements divers et
contenir un budget qui ne répond plus, qui ne suffit plus aux besoins.
Le mécénat culturel est le premier mécénat
d’entreprise dans notre pays. Toutes causes confondues, les entreprises apportent environ 350 millions d’euros
par an aux actions d’intérêt général dont 57 % sont affectées aux actions culturelles, soit environ 200 millions
d’euros.

 des budgets au mieux en stagnation, au pire en baisse, mais toujours en trompe l’oeil et présentés comme favorables.

 une baisse régulière des effectifs.

 la réorganisation de l’administration centrale avec :

  • la mise en place d’un super secrétariat général pour mettre sous tutelle du cabinet du ministre l’ensemble des
    directions centrales,
  • la suppression de la délégation au développement et à l’action territoriale,
  • la transformation de la DAPA en un fourre-tout confus où d’anciennes sous-directions ont perdu toute lisibilité
    ou bien, à l’instar de la sous-direction de l’archéologie, ont purement et simplement disparu,

 l’abandon d’une réelle politique patrimoniale qui, sous couvert d’une décentralisation imposée au pas de
charge, s’est traduit par :

  • le rétrécissement des missions de service public des DRAC,
  • le transfert aux collectivités locales les services de l’inventaire (pourtant l’un des principaux maillons de la
    chaîne patrimoniale) et la réduction drastique des missions traditionnelles des CRMH,
  • les tentatives de transfert à ces mêmes collectivités locales de dizaines de monuments historiques dont le ministère
    a la charge et dont il ne veut plus assumer l’entretien,
  • le transfert aux propriétaires de monuments historiques de la maîtrise d’ouvrage des travaux,
  • l’abandon de la maîtrise d’ouvrage d’État pour les travaux sur monuments historiques n’appartenant pas à l’État.

 l’enterrement d’une véritable politique de recherche qu’avait tenté de mettre en place la loi sur l’archéologie
préventive votée en février 2001 par :

  • l’ouverture de cette discipline exigeante à la concurrence en la subordonnant de plus en plus au bon vouloir
    des aménageurs,
  • la réduction de l’INRAP à une simple agence de moyens où règnent flexibilité et précarité,
  • de fortes pressions sur les agents des services régionaux de l’archéologie pour qu’ils “ régulent ” leurs prescriptions
    et laissent détruire de nombreux sites archéologiques…

 le désengagement de la plupart des établissements publics et, en particulier, des grands musées qui a conduit
à accroître l’autonomie des principaux musées, transformés en EPA ou EPIC afin d’assurer une rentabilité à
court terme au détriment de leur mission fondamentale, à savoir la diffusion réellement démocratique du patrimoine
exposé. Le Louvre, entre autres, représente l’exemple type de cette course accrue à la marchandisation :
adoption de tarifs prohibitifs qui en font l’un des musées les plus chers du monde, restriction de la gratuité pour
les enseignants, pour certains artistes professionnels ou les étudiants d’art.

 les attaques incessantes contre le spectacle vivant qui, avec la réforme du système d’assurance chômage des
artistes et techniciens salariés intermittents du cinéma, de l’audiovisuel, de la diffusion et du spectacle, ont abouti
à l’abandon du régime d’indemnisation des intermittents qui, pendant les périodes non travaillées, leur assurait
une égalité de traitement.


SUD Culture Solidaires
12 rue Louvois
75 002 Paris
Tel : 01 40 15 82 68 / Fax : 01 40 15 85 99

sud@culture.fr

Le site web de SUD Culture Solidaires

Pigistes en colère

Lettre-pétition adressée aux candidat-e-s à l’élection présidentielle

Madame, Monsieur,

La lutte contre la précarité de l’emploi est l’un des thèmes centraux de l’élection présidentielle. Au moment où vous comptez sur les travailleurs des médias pour informer de votre campagne, nous souhaitons attirer votre attention sur la face cachée du monde des médias : la précarité des pigistes.

Les pigistes, ces travailleurs des médias rémunérés à la tâche, se comptent par milliers : titulaires de la carte de presse (7.000 journalistes pigistes), intermittents de l’audiovisuel public ou privé, animateurs de sites Internet, reporters photographes payés uniquement en honoraires ou droits d’auteur,… La plupart vivent dans la précarité qui se traduit pour eux par l’absence de sécurité d’offre de travail, donc de revenu.

Prenez des engagements forts en faveur des pigistes !

 Engagez-vous à ce que toutes les aides et les ententes passées entre la presse, le secteur de l’audiovisuel et l’Etat (comme les «Contrats d’objectifs et de moyens»), soient automatiquement liées à l’adoption d’une charte sociale pour le respect des droits des pigistes. Droits qui sont inscrits dans le Code du travail et dans les conventions collectives (quand elles existent !), mais trop souvent ignorés, voire bafoués, par les dirigeants des médias.

 Engagez-vous à favoriser un projet de loi visant à assurer aux pigistes le droit à une stabilité de travail et de revenu. Dans les entreprises bénéficiaires des aides de l’Etat, le nombre de précaires ne doit pas dépasser les 10% des effectifs titulaires de chaque métier !

 Engagez-vous à limiter par la loi la concentration des médias qui tue le pluralisme et réduit l’emploi !

Médias anciens et nouveaux : partout la même précarité

Audiovisuel : XX est réalisatrice de documentaires pour les chaînes de télévision publique. Elle peut travailler pour des émissions connues, qui fonctionnent bien, et qui ont des « moyens ». Pourtant, le temps de travail qu’elle passe pour préparer les sujets, faire la recherche, les écrire, les proposer, puis les corriger, plusieurs fois parfois, à la demande des producteurs ou des diffuseurs… n’est pas rémunéré ! Elle peut travailler des mois sur des propositions de films : si le film est finalement refusé, elle ne recevra aucun salaire, ni dédommagement, pour cette période de travail pourtant essentielle à la production d’un reportage fouillé, ou d’un documentaire. Intermittente, elle est tombée au RMI depuis le « protocole » de 2003, car elle ne cumule plus suffisamment d’heures de travail rémunérées pour bénéficier des indemnités. Des milliers de ses collègues réalisateurs, journalistes et techniciens de l’audiovisuel sont désormais dans la même situation qu’elle.

Presse écrite : YY est depuis plus de dix ans pigiste permanent en province d’une agence de presse renommée. Théoriquement, ses éléments de salaire (primes etc.) devraient être les mêmes que ceux des journalistes en CDI. Mais son employeur refuse de lui verser la prime d’ancienneté. Les pigistes, ça rapporte gros et c’est pas cher : un grand groupe de la presse magazine emploie une trentaine de journalistes fixes et… 700 pigistes !

Photo : ZZ a été pendant plus de 20 ans pigiste pour une importante agence de photojournalisme. Sa rémunération n’était pas versée en forme de salaires mais en droits d’auteur, ce qui réduit considérablement les charges sociales. Il est en procès avec son ancien employeur qui nie son statut de journaliste salarié, alors qu’il était titulaire de la carte de presse. Cette pratique patronale est monnaie courante dans le photojournalisme.


Signer la pétition