Révoltes dans les centres de rétention : le gouvernement jette de l’huile sur le feu

Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE)

Le mouvement de révolte qui a éclaté ces derniers jours au Cra (centre de rétention administrative) du Mesnil Amelot met une nouvelle fois en lumière les conditions désastreuses dans lesquelles des personnes étrangères, à qui on reproche seulement d’être dépourvues de documents de séjour, sont enfermées dans ces lieux de privation de liberté. Des conditions qui ont empiré avec la crise sanitaire, notamment depuis l’automne 2020. La seule réponse à la légitime révolte de ces personnes a été une répression violente par les forces de police.

Les tensions se sont encore aggravées depuis que l’administration oblige les personnes en instance d’éloignement à subir un test PCR afin de pouvoir les expulser vers les pays qui exigent un test négatif pour entrer sur leur territoire. Celles qui refusent sont placées en garde à vue à la fin de la période de rétention et souvent condamnées à de lourdes peines de prison pour avoir fait obstacle à leur propre expulsion. Après avoir purgé leur peine, elles sont renvoyées en Cra et un cycle infernal Cra/prison/Cra/… s’engage alors pour nombre d’entre elles. Pourtant, ces condamnations sont contraires à la loi.

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Passe sanitaire et obligation vaccinale : La CGT, Solidaires, et la FSU saisissent le Conseil constitutionnel pour la défense des droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs

Si la vaccination a fait ses preuves depuis des années, elle ne peut se faire dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix. C’est par l’information, la pédagogie, le débat que les doutes peuvent être levés et non par la menace et la contrainte.
Plusieurs organisations dont la CGT, Solidaires, et la FSU ont déposé aujourd’hui auprès du Conseil constitutionnel une contribution extérieure sur la loi relative à la gestion de crise sanitaire. Pour nos organisations, cette loi s’attaque à plusieurs grands principes constitutionnels :

  • le droit à l’emploi,
  • l’égalité et l’interdiction de discrimination,
  • le respect de la vie privée et le droit à la protection sociale et de la santé publique.

Derrière la mesure emblématique de rendre obligatoire la vaccination des personnels soignants, plusieurs dispositions remettent en cause nos droits fondamentaux. Parmi celles-ci, l’accès à certains lieux recevant du public va être conditionné à la détention d’un “passe sanitaire” pour les personnes les fréquentant et pour les salarié.e.s y travaillant.
Dans ce cadre, la loi va notamment renforcer la subordination des salariés en octroyant aux employeurs des nouvelles dispositions disciplinaires non encadrées et ne pouvant être contrôlées ni par l’inspection du travail ni par la médecine du travail. Elle va créer ou accentuer anticonstitutionnellement de nouvelles discriminations entre salarié.e.s, en fonction de la nature de leur contrat de travail, du poste occupé ou de la branche professionnelle et du lieu dans lesquelles ils exercent leur profession.
Pour ces raisons, le Conseil constitutionnel ne peut que déclarer l’inconstitutionnalité de la loi et invalider les dispositions discriminatoires qui portent atteinte à nos droits fondamentaux.

Pour nos organisations, l’endiguement de la pandémie relève des politiques de prévention et de santé publique, plutôt que de le renvoyer à la responsabilité des seuls individus.
Pour cela, il faut des moyens pour l’hôpital public, les services de santé au travail, les personnels et lever les brevets des vaccins … tout le contraire de ce qui a été fait pendant la crise sanitaire.

Sans préjuger des décisions qui seront prises par le Conseil constitutionnel, nos organisations restent mobilisées et appellent les travailleuses et travailleurs à s’organiser sur leurs lieux de travail afin de faire respecter l’obligation faite aux employeurs de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et préserver la santé physique ou mentale des salarié.e.s.

Paris, le 3 août 2021

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Passe sanitaire et obligation vaccinale : contraindre, surveiller et punir

L’extension du passe sanitaire, mesure liberticide contre la propagation du virus, est aussi une attaque sans précédent contre les travailleurs et travailleuses. Entre restrictions d’accès à de nombreux lieux et menaces de sanction pour les récalcitrant-es, Emmanuel Macron ordonne et tout le monde doit obéir. Pour ne pas assumer une obligation de vaccination générale, nous voilà confronté-es à une obligation à géométrie variable source de division sociale.

La Culture en première ligne

Depuis le 21 juillet, le passe sanitaire a été étendu à tous les établissements culturels recevant plus de 50 personnes. SUD culture a dénoncé la mise en place de cette mesure profondément discriminatoire et inégalitaire, éloignant davantage encore les classes populaires – les moins vaccinées- de la culture.  En outre, la mise en œuvre de ce passe sanitaire porte atteinte aux missions des agent-es  d’accueil auxquelles ils et elles sont attaché-es. Accueillir le public, quel qu’il soit et non le contrôler, le trier en fonction de son statut sanitaire. Ce n’est pas notre métier ! Une mesure inique qui va bien à l’encontre de ce que notre syndicat défend depuis toujours : l’accès à la culture pour toutes et tous. D’ailleurs, depuis les annonces gouvernementales, les annulations s’enchaînent et les lieux culturels se vident…

Au diable les masques ?

Dans le même temps, le gouvernement a levé l’obligation du port du masque dans tous les lieux culturels pour les personnes munies d’un passe sanitaire valide.  Il a donc été décidé de mettre sciemment la santé des personnels en danger, la vaccination n’empêchant pas complètement d’être contaminé-e et contaminant-e. Lever les mesures barrière est, dans ce contexte, totalement irresponsable, d’autant plus en cette période de nouvelle flambée épidémique. Les personnels resteront quant à eux soumis au port du masque. La situation n’étant pas suffisamment anxiogène et génératrice d’iniquités, ce même personnel pourra accueillir un public vacciné certes mais …. dénué de protection individuelle. Les dangereuses incohérences sanitaires du gouvernement semblent sans fin.

Obligation vaccinale des personnels : c’est non !

Pour SUD Culture, si l’accès à la vaccination doit être égale pour toutes et tous, l’obligation faite au personnel en contact avec le public est inadmissible. Cette obligation vaccinale et son contrôle par l’employeur porte gravement atteinte au secret médical et crée un précédent des plus inquiétants pour le droit des travailleurs et des travailleuses. La menace de suspension est intolérable. Elle l’est d’autant plus, qu’encore une fois, ce sont les premières de corvées qui la subissent.. A défaut de convaincre, la coercition et la sanction ! Ce n’est pas à nous de payer pour l’incurie du gouvernement et pour sa gestion désastreuse de l’épidémie ! 

Vers une surveillance généralisée

Outre le caractère inégalitaire du passe sanitaire, il banalise une société du contrôle et de la surveillance. Il est effarant de contraindre une partie de la population à en contrôler une autre. De plus, la question du risque de détournement des données personnelles n’est pour nous pas résolue malgré l’aval de la CNIL sur le passe sanitaire. En effet, le passe sanitaire permet à n’importe quelle personne scannant les QR codes de consulter les données de santé des personnes détentrices dudit passe : date, lieu et type de test PCR, résultat du dépistage; fabricant du vaccin, date de la dernière injection, et de savoir si une personne est, par exemple, immunodéprimée. On imagine bien le danger d’un outil entre les mains des patrons.

SUD Culture condamne ces mesures liberticides, cette nouvelle offensive contre les droits des travailleur.ses. Nous demandons l’abandon de l’obligation vaccinale pour les personnels au contact avec le public et du passe sanitaire. Nous souhaitons une levée des brevets sur les vaccins, et enfin des moyens pour l’hôpital public !

Si le gouvernement ne fait pas marche arrière et maintient sa volonté de sanctionner les personnels, SUD Culture proposera aux salarié-e-s du secteur culturel différentes modalités d’action afin de combattre ce traitement sécuritaire de la pandémie.

Liberté? Égalité? Fraternité?… Qu’ils disaient….

SUD Culture Solidaires

Le 28 juillet 2021

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Oui à la vaccination, non au passeport sanitaire et aux licenciements !

Communiqué Union syndicale Solidaires

Face à cette pandémie mondiale, l’Union syndicale Solidaires réclame depuis des mois la levée des brevets et l’accès au vaccin pour tous les pays afin que l’ensemble de la population mondiale puisse y avoir accès.

La vaccination, un des outils de lutte contre la pandémie, ne peut occulter l’incurie gouvernementale en matière de moyens humains et matériels pour les hôpitaux. Elle ne doit pas non plus être un prétexte à l’explosion d’un discours anti-scientifique voire complotiste, ni à stigmatiser les personnes qui craignent encore de se faire vacciner.

Les craintes sur la vaccination peuvent exister, liées au légitime manque de confiance envers ce gouvernement. Il faut des moyens humains massifs d’accompagnement pour répondre aux questions qui peuvent se poser.

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[RESF] SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS EN GREVE DE LA FAIM EN BELGIQUE !

Appel à envoi de mails

Comme tout le monde le sait, 450 sans papiers sont en grève de la faim depuis 50 jours en Belgique pour demander leur régularisation. Le gouvernement belge semble prêt à les laisser mourir plutôt que de leur donner le droit de vivre normalement dans le pays où ils sont (et travaillent !) pour beaucoup depuis des années, voire des dizaines d’années !

De nombreuses personnalités ont publié un appel sur Médiapart pour appeler à la solidarité avec ces femmes et ces hommes en lutte : Mourir pour des papiers ?
A lire (pas nécessaire d’être abonné à Médiapart), à faire lire, à faire circuler.

Pour contribuer au soutien des sans papiers en lutte en Belgique, nous appelons le maximum de personnes à envoyer des mails –un mail, 10 mails, 100 mails !—au premier ministre belge Alexander De Croo, à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden et au secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdien disant explicitement que notre condamnation de leur politique s’adresse également aux gouvernants français, complices des gouvernants belges par leur silence mais aussi et surtout en menant sur ces questions une politique tout aussi abjecte que la leur.

Destinataires :

contact@premier.be
kabinet.verlinden@ibz.fgov.be
info.mahdi@mahdi.fed.be

https://solidaires.org/Regularisation-immediate-des-sans-papiers-en-greve-de-la-faim-en-Belgique

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