

Syndicat « Solidaires, Unitaires et Démocratiques » de la Culture
Communiqué SUD Culture Solidaires
A l’évidence, depuis les rapports de Reine Prat et de Cécile Hamon, rédigés à la demande du ministère de la Culture, rien n’a véritablement changé.
Les violences sexistes et sexuelles dans le théâtre, ont fait l’objet de plusieurs dénonciations ces dernières années. Comédiennes, metteuses en scène, directrices, techniciennes ont témoigné du sexisme et de harcèlement qu’elles ont subies au quotidien de la part de metteurs en scène, de comédiens, de régisseurs ou de professeurs de théâtre.
Plus récemment, c’est Marie Coquille-Chambel, vidéaste et critique de théâtre qui a dénoncé le viol impuni par un comédien de la Comédie-Française pendant le premier confinement, pour que les langues se délient avec plus de vigueur. Grâce à #MeTooTheatre, de nombreux.ses professionnel.le.s du spectacle vivant, qui se sont réuni.e.s afin de libérer la parole et agir contre les violences sexistes et sexuelles dans le théâtre. En vingt-quatre heures, plus de 10 000 témoignages ont déferlé sur le réseau social pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. La manifestation organisée samedi 16 octobre place du Palais Royal et à proximité de la Comédie-Française, pour interpeller la ministre de la culture, a rassemblé 200 à 300 personnes.
Et si les travailleuses du Spectacle Vivant victimes de violences sexistes ont eu le courage de dénoncer ces agressions et bénéficient ainsi d’un début de visibilité dans l’espace public, combien d’autres restent inaudibles ? Combien de premières de corvées dont la parole ne parviendra jamais jusqu’à la sphère médiatique ?
Pour sa part, la ministre de la culture est en pleine opération de communication sur les labels AFNOR « égalité et diversité », alors même que les femmes ne représentent que 37% des postes de direction des centres dramatiques nationaux et régionaux, qu’elles ne mettent en scène que 35% des spectacles programmés dans des théâtres nationaux, et qu’elles n’étaient que 26% d’autrices présentées dans les théâtres nationaux en 2018-2019. Elle se contente de renvoyer les victimes vers la « hotline » Allo sexisme du Ministère, une forme de sous-traitance dilatoire, sans annoncer aucune mesure d’envergure pour lutter en amont contre les violences faites aux femmes. Du cas par cas, totalement inefficace pour venir à bout d’un problème systémique.
SUD Culture demande depuis des années un véritable plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au Ministère de la Culture. Des mesures concrètes doivent être prises par le ministère, les services déconcentrés, les établissements et mises en œuvre rapidement. Les revendications concrètes du collectif #MeTooThéâtre sont à retrouver dans la tribune publiée ce 13 octobre dans le journal Libération.
Au travail comme ailleurs, combattons le patriarcat !
Lyon, considérée comme un « laboratoire de l’extrême droite », depuis maintenant plus de 10 ans, subit de multiples agressions de l’extrême droite (attaques racistes, islamophobes, antisémites, attaques au couteau, attaques de manifestations, attaques de librairies, attaques LGBTIphobes, etc…).
Nous avons constaté ces derniers jours, à Lyon et ailleurs, ces dernières semaines, une accélération de ces violences, allant même jusqu’au projet d’attentats.
La situation lyonnaise, que nous dénonçons depuis plusieurs années, est en train de s’étendre sur l’ensemble du territoire.
L’extrême-droitisation des discours, du champ politique et médiatique a une immense responsabilité, et ce jusqu’au gouvernement.
Continuer la lecture de « Lyon : Manifestation contre les violences de l’extrême-droite le 23 octobre »Appel de la Marche des Solidarités, soutenu par SUD Culture Solidaires
Le jeudi 7 octobre à Montpellier, huit jeunes Africains sans-papiers ont été arrêtés sur le quai de la gare quelques heures avant le début du contre-sommet Afrique-France annoncé depuis plusieurs mois et organisé par un collectif d’organisations locales et nationales. La préfecture de police et le Ministère de l’intérieur ont été prévenus de cet évènement et n’ont interdit ni les réunions, ni les manifestations au programme. Pourtant le matin du 1er jour de ce contre-sommet, la préfecture a envoyé des policiers procéder à des arrestations ciblées et discriminatoires sur le quai de la gare.
Seul ce groupe de Maliens, de Sénégalais et d’Ivoiriens, qui avait pris le train au sein d’une délégation de 24 membres de différents collectifs de la région parisienne a été arrêté et emmené en garde à vue. On les a contrôlés au faciès et parce qu’ils sont descendus du train en groupe, parce qu’ils étaient Africains et qu’ils venaient contester, de manière organisée, la politique du gouvernement. Deux d’entre ont été transférés en centre de rétention avant d’être enfin libérés 5 jours plus tard grâce, entre autres, à une riposte et une mobilisation rapides qui ont commencé le jour-même devant le commissariat de Montpellier. Cinq autres sont sortis des locaux de la police avec OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) assortie d’une IRTF (Interdiction de Retour sur le Territoire Français) dès jeudi 7 octobre.
Continuer la lecture de « Liberté pour les 7 de Montpellier ! »Le 9 juin 2021, la Ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot, rappelait que les bibliothèques constituent le premier réseau culturel de France et participent activement à l’éducation des citoyens et au développement de la lecture. Cette déclaration faisait suite à l’adoption par le Sénat de la proposition de loi de Madame Sylvie Robert, proposition qui inscrit dans la loi la liberté et la gratuité d’accès des bibliothèques.
Le classement soudain, quelques semaines plus tard, des bibliothèques municipales et intercommunales dans la liste des lieux soumis au dispositif du pass sanitaire crée une inégalité d’accès à des établissements qui se définissent par leur accessibilité sans condition à tous les citoyens, et qui avaient parfaitement su s’adapter à la crise sanitaire en restant ouverts en continu depuis mai 2020, grâce à des protocoles sanitaires stricts.
Seul lieu culturel totalement gratuit, ouvert à tous sans filtrage ni billetterie, les bibliothèques ont une fonction sociale majeure, elles jouent un rôle important dans l’apprentissage et la culture de la lecture, déclarée Grande cause nationale par le président de la République en juin 2021.
Restreindre leur accès prive de ce service public de proximité une partie de la population, parmi elle de nombreux enfants dont les parents ne disposent pas du pass sanitaire et des adolescents qui ne l?auront pas eux-mêmes à partir du 30 septembre.
Ces restrictions sont d’autant moins compréhensibles que les toutes les librairies, les bibliothèques universitaires, la Bibliothèque publique d’information et la bibliothèque nationale sont exemptées du dispositif (ce dont nous nous réjouissons). Il est pourtant évident que de nombreux élèves et étudiants utilisent les bibliothèques publiques de nos communes à des fins scolaires ou tout simplement pour s?éveiller. Il est évident qu’une partie de la population la plus précaire utilise les bibliothèques pour l’accès à Internet ou pour une aide administrative ou sociale.
A partir du 30 septembre, la situation en France sera donc la suivante : on nous demandera de refuser l’entrée à la bibliothèque aux enfants de 12 ans et plus dépourvus du pass sanitaire, tandis que le public défilera sans aucune restriction dans la grande majorité des lieux, par exemple à la Fnac ou dans les salons de beauté.
Afin de garantir l’accès de toute la population à ce service public de proximité et notamment les plus jeunes, nous vous demandons d’exempter les bibliothèques et médiathèques des collectivités territoriales du dispositif du pass sanitaire.
Suite au mouvement de grève contre la mise en place du passe sanitaire pour accéder aux médiathèques, des procédures disciplinaires ont été entamées pour sanctionner les initiateurs, notamment à Grenoble. Un collectif d’acteurs de la culture appelle « à l’abandon immédiat des procédures engagées contre les bibliothécaires refusant le contrôle du passe sanitaire et défendant un accès inconditionnel, gratuit et universel à ces lieux de partage… »
Le 22 juillet, le journal Libération publiait une tribune réunissant de très nombreuses signatures d’associations, de syndicats, de partis politiques, de personnalités et d’élus, s’opposant au projet de loi sanitaire et dénonçant le passe sanitaire car « toute vie sociale et professionnelle sera contrainte par le fait d’être vacciné ».
Plus loin, les signataires insistaient et précisaient « nous aspirons à des mobilisations dans les semaines et les mois qui viennent ». Cet appel clair à faire mouvement fut largement entendu, et, dès le 24 août dans la ville de Grenoble, les bibliothécaires lançaient un mouvement de grève reconductible, toujours en cours aujourd’hui, pour dénoncer la discrimination de l’accès des usagers à ce service public à cause du contrôle du passe sanitaire, notamment pour les publics les plus précaires, éloignés de la vaccination et privés ainsi de l’accès à la culture et aux services essentiels.
Tous les astres étaient alignés au dessus du ciel de Grenoble, d’un côté des agents prêts à perdre des journées de salaire pour défendre l’accès aux services publics et à la culture, de l’autre, un maire, Éric Piolle, qui avait fièrement brandi son stylo et signé avec une belle détermination une tribune refusant le passe sanitaire et surtout appelant à la mobilisation. On allait voir ce qu’on allait voir et déjà les montagnes alentours retentissaient de la bataille à venir !
Continuer la lecture de « [Tribune] Mauvaise passe ! Bibliothèques : faire obstacle à la répression liée au passe sanitaire »