La crise du coronavirus impacte tout le monde, mais certaines plus que d’autres ! La situation d’ «état d’urgence sanitaire» décidé par le gouvernement accentue des inégalités liées au patriarcat et à la répartition genrée des rôles, déjà bien ancrées. En outre, le confinement renforce la vulnérabilité des femmes victimes de violences dans la sphère domestique.
Plus on vit dans la précarité, plus on est exposée aux effets sanitaires et sociaux de cette pandémie, qui révèle toutes les incohérences et inégalités politiques, économiques et sociales de nos sociétés. C’est bien à la fois contre le patriarcat et le capitalisme qu’il faut lutter, et la crise sanitaire ne doit en aucun cas servir de prétexte pour casser nos droits et nos solidarités.
Les unions régionales Ile-de-France (URIF) CGT, FO, Solidaires, FSU, avec l’UNEF et l’UNL, rejettent la loi relative à l’ « état d’urgence sanitaire » adoptée hier à l’Assemblée nationale : cette loi ne prend aucune mesure destinée à fabriquer en urgence des stocks massifs de masques FFP2, aucune mesure pour ouvrir des lits de réanimation et de soins intensifs dans les hôpitaux, aucune mesure pour organiser le dépistage systématique comme c’est le cas dans d’autres pays.
En revanche, cette loi permet d’habiliter le gouvernement à légiférer par ordonnances pour remettre en cause les droits et libertés des salarié.e.s pour une durée indéterminée, notamment en matière de congés payés, de réduction du temps de travail, de repos hebdomadaire ou de liberté de réunion. Pour les URIF, cette loi reste plus que jamais inacceptable.
Tout à son obsession de faire primer
la vie économique sur la santé et le bien être des travailleurs et
travailleuses, le gouvernement entend profiter de la mise en place de
l’état d’urgence sanitaire pour abattre définitivement ces 35 heures
qu’il déteste tant. Ce sont donc nos congés, jours de RTT et autres CET
qui vont faire les frais de la lutte contre le coronavirus. Le
gouvernement a décidé que les employeurs pourraient imposer à leurs
salarié-es la prise de 6 jours de congés (confinés) sans avoir à
respecter de délai de prévenance qui est d’un mois avant la date prévue
de départ en congés. Il faudra juste que pour cela il y ait, maigre
concession, conclusion d’un accord collectif : au vu de la période et le
chantage à la continuation de l’activité, on peut craindre qu’il ne va
pas être très difficile à obtenir.
Pour les jours RTT et ceux portés aux crédits des comptes épargne
temps (CET), il n’y aura même pas besoin d’accord, l’employeur pourra
imposer sans délai la prise de 6 jours (au maximum) sur ces contingents.
D’ailleurs le même article dispose que le gouvernement pourra modifier
les règles d’acquisition des congés. Avec l’allongement possible de la
durée hebdomadaire du temps de travail à 48h et à 13h par jour, soit les
limites permises par les directives communautaires, la possibilité de
déroger au temps de repos hebdomadaire et au travail dominical, on peut
dire que c’est open bar pour le patronat ! Durées allongées de temps de
travail certes limitées à des secteurs « utiles à la sécurité de la
nation » et « à la continuité de la vie économique et sociale » : le
caractère volontairement flou de ces expressions laisse surtout présager
que c’est toute l’économie qui est potentiellement concernée !
Certes, ce sont des mesures exceptionnelles au regard d’une situation
exceptionnelle. Sauf qu’il n’est pas sur que ces mesures seront levées
une fois le virus vaincu tant la tentation est grande chez nos
dirigeant·es de remettre en cause la réglementation sur le temps de
travail. En effet, le texte définitif dispose que celles-ci
s’appliqueront tant qu’il faudra « faire face aux conséquences
économiques de la crise sanitaire ». Le risque est grand de voir des
politiques d’austérité s’appliquer et les exigences qui vont avec. Et
d’exiger des travailleurs et travailleuses qu’ils et elles se
retroussent les manches dès la crise sanitaire finie…
Une chose est certaine, l’union syndicale Solidaires n’entend certainement pas laisser faire un gouvernement dont la logique est par nature antisociale. Solidaires appelle les salarié-es à faire usage de leurs droits, et notamment de grève, pour empêcher ces régressions inadmissibles sur le dos d’une crise sanitaire et bientôt économique dont ils et elles souffrent comme le reste de la population et dont ils et elles ne sont pas plus responsables. Elle appelle tous les syndicats à refuser de signer un quelconque accord dérogatoire au Code du travail.
Aucune prétendue union nationale n’empêchera nos luttes légitimes de s’exprimer, d’imposer une meilleure répartition des richesses et un temps de travail fortement diminué.
CGT Gibert Joseph, Sud Commerces et Services, Sud Culture Solidaires, Syndicat des libraires d’Ile-de-France
Si Bruno Le Maire voulait faire le buzz, c’est réussi après son intervention sur France Inter mercredi 18 mars. Alors qu’une majeure partie de la profession est à l’arrêt (librairie) ou en train de diminuer son activité (édition, diffusion, distribution, etc.) certaines entreprises en profitent pour augmenter leurs profits quitte à manier le bâton et la carotte comme Amazon qui recrute à tour de bras, annonce des hausses de taux horaire tout en menaçant les salarié·e·s qui voudraient exercer leur droit de retrait et ne garantit pas les mesures sanitaires indispensables dans cette période de pandémie.
Santé publique et capitalisme ne font pas bon ménage Le patronat commence à s’inquiéter de la hausse verti- gineuse des demandes de retraits et d’arrêts maladie. Même confiné·e·s ils veulent nous faire tourner la machine économique ! En quoi l’achat d’un livre, d’un DVD, d’un grille-pain, d’un nouveau téléphone portable ou d’une console de jeu est une nécessité vitale? Il semblerait que la liberté d’entreprendre et du commerce l’emportent sur le droit à la santé et à la sécurité des travailleurs·euses comme les caissier·e·s, les livreurs·euses… Le 20 mars l’Assemblée nationale a voté des m esures dérogatoires au droit du travail qui permettent aux patrons d’imposer aux salarié·e·s de prendre des congés, de modifier leurs jours de récupération, de RTT…
Communiqué CGT Gibert Joseph, Syndicat des Libraires d’Ile-de-France, SUD Culture Solidaires
Nos organisations syndicales s’opposent fermement à la réouverture des librairies évoquée par le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Le ministre évite ainsi d’imposer à Amazon d’arrêter au minimum ses livraisons de livres. Nous exigeons nous la fermeture sans délai des entrepôts d’Amazon et apportons notre soutien aux salariés de cette entreprise qui sont actuellement en danger. Nous saluons les nombreuses prises de position de libraires, salariés ou non, pour refuser cette réouverture. Nous condamnons sans réserve les déclarations inconscientes de certains patrons de la profession qui se sont dits favorables. Y compris si il ne s’agit que d’un service de commande et de retrait. Nous condamnons également les soutiens au ministre de « personnalités » du monde culturel qui ne paraissent pas conscients des réalités. Le métier de libraire est un métier de contact, rouvrir les librairies est donc une aberration sanitaire doublée d’un non-sens économique et social. Nous commençons à avoir connaissance de libraires touchés par le COVID-19, ils et elles ont cessé le travail samedi soir. Nous leur apportons tout notre soutien. Dans l’éventualité où la proposition de M. Le Maire serait mise en application, nos organisations syndicales mettront tout en œuvre pour que les salariés de la librairie continuent de se protéger en ne reprenant pas le travail. Nous appelons nos collègues, nos clients, nos soutiens à faire connaître ce communiqué. Le risque de nous voir imposer une réouverture est réel. Restons chez nous.
Pour tout contact : CGT : cgt.gibertjoseph@gmail.com, www.facebook.com/CGT-Librairies, SUD Culture Solidaires: 61 rue de Richelieu 75002 Paris, Tél. 01.40.15.82.68 sud@culture.gouv.fr, syndicatdeslibrairesidf@gmail.com
La gravité de la crise sanitaire qui frappe notre pays a conduit le président de la République
et le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles. Partout désormais,
le confinement et la limitation des déplacements aux besoins de première nécessité sont à l’ordre du jour.
Ces
restrictions et consignes, inédites par leur ampleur et leurs
conséquences sur le fonctionnement
de notre société, les relations sociales et l’économie, sont bien sûr
également valables pour les travailleuses et les travailleurs et le
monde du travail. Alors que président de la République puis le
gouvernement ont signifié clairement que le travail à distance
devait être privilégié en toutes circonstances, en même temps, ils
obligent tous les salariés des secteurs dits essentiels à continuer
d’aller travailler et préparent des lois de réquisition. Certes, ils
précisent que la sécurité sanitaire doit être maximale,
mais nous ne sommes pas dupes dans les circonstances actuelles.
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