Affaire « Christian N. » : Le temps n’atténue ni la peine des victimes ni la responsabilité du Ministère

CFTC – CFDT – CGT – FSU – SUD – UNSA

Le 20 janvier 2023 sept femmes, victimes de « Christian N. », devant le refus du ministère de la Culture de les dédommager du préjudice subi, en raisons de ses manquements, étaient présentes au tribunal administratif auprès duquel elles avaient engagé une procédure pour dénoncer l’attitude du ministère.

Elles étaient accompagnées par leurs avocates de la Fondation des Femmes. D’autres victimes, des amis, des conjoints et des représentants  des organisations syndicales du ministère de la Culture étaient également présents à cette audience. Cette affluence inhabituelle a d’ailleurs nécessité la réquisition d’une plus grande salle.

Le rapporteur public, dans ses conclusions, a réfuté la responsabilité du ministère. Il a néanmoins demandé « d’engager la responsabilité de l’État pour faute personnelle de l’agent N. commise à l’occasion du service ». Il a proposé, pour réparation du préjudice morale, d’indemniser les sept victimes présentes en leur versant de 22000 à 29 000 Euros.

Le ministère, lui, par la voix de son avocat, est toujours dans le déni.
– Personne n’a rien vu, n’a rien entendu, n’a parlé…
– Les courriers d’une des victimes adressés à Fleur Pellerin et Audrey Azoulay, alors ministres : jamais retrouvés !
– L’alerte à la médecine du travail : jamais relayée.
– Les allées et venues de « Christian N. » : incontrôlables. À ce propos, le personnel du ministère de la Culture sera heureux d’apprendre qu’un haut fonctionnaire n’a à justifier ni de son temps ni de son activité.
– Les entretiens de recrutement menés par « Christian N. », alors qu’aucun poste n’était vacant, n’ont alerté personne. 

Les questions légitimes des victimes n’ont toujours pas de réponse et, à notre connaissance, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée par le ministère de la Culture pour comprendre comment un haut fonctionnaire a pu, en toute impunité, pendant plus de 10 ans, faire plus de 200 victimes au sein même du ministère et pendant son service.

Si vous avez été victimes ou connaissez des victimes, n’hésitez-pas à contacter les organisations syndicales du ministère.

Déprogrammons Vivès de nos cultures

L’auteur de bande-dessinée Bastien Vivès était invité par le Festival d’Angoulême cette année pour une exposition carte blanche « dans les yeux de Bastien Vivès ». Connu pour assumer ses nombreuses bandes dessinées pornographiques mettant en scène inceste, viol et pédophilie (« l’inceste, moi, ça m’excite à mort »), l’auteur est aussi connu pour ses interventions dans des médias d’extrême droite comme l’Incorrect, ou ses posts « subversifs » sur les réseaux sociaux, allant jusqu’au harcèlement et menaces pour l’autrice Emma. 

Ces faits, connus et dénoncés depuis des années, montrent qu’une invitation « carte blanche » du Festival est un acte politique assumant un dédain pour toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles ainsi qu’une absence totale de compréhension des responsabilités qu’un festival renommé comme le leur à donner une plateforme dans un monde post #Metoo. 

Sous la pression des autrices, des militant·es puis des médias, le festival annule l’exposition et sa venue sous prétexte que l’artiste aurait reçu des menaces physiques et qu’il faudrait le protéger.

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Stop aux violences sexistes et sexuelles au travail et dans toute la société ! Le 25 novembre et toute l’année !

Union syndicale Solidaires

Il y a 4 ans presque jour pour jour, déferlait sur le monde une tempête nommée #MeToo ou #BalanceTonPorc. Elle ne s’est pas arrêtée à la porte des entreprises. Mais il reste encore beaucoup à faire pour l’égalité femme/homme, comme en matière de lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes, sur nos lieux de travail et plus largement dans la société.

Sexisme et culture du viol ancrés dans la société…
Que ce soit dans la rue, le métro, au sein de nos familles ou de nos couples, ou encore au travail, les agressions, harcèlements, violences sexistes et sexuelles, pouvant aller jusqu’aux féminicides, nous touchent toutes à des degrés divers.
En 2021, en France, 1 femme sur 2 a déjà subi des violences sexuelles. Depuis le début de l’année, 100 femmes ont été tuées par leur (ex-) conjoint. 164 000 femmes sont concernées par des violences physiques au sein du couple. Plus de 72000 ont été violées et près de 500 000 ont été agressées sexuellement.
Les femmes cis ou trans et toutes les minorités de genre, les femmes réfugiées, migrantes, sans papiers, les femmes en situation de handicap, les femmes précaires (70% des précaires sont des femmes), celles qui sont sans ressources, internées, détenues, les femmes âgées et les enfants sont particulièrement vulnérables aux violences patriarcales.
Les violences et attaques lesbophobes et transphobes sont sans cesse en augmentation. 80% des élèves trans sont victimes de harcèlement et cela pousse certain·es au suicide.

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