Non la lutte des classes et pour la défense de nos libertés ne sont pas des « chamailleries » !
Nous avions été scié-es ce matin en découvrant la vidéo de Macron souhaitant une bonne fête aux travailleurs et travailleuses.
Nous avions même cru à un gag, quand il semblait regretter les « 1er mai parfois « chamailleurs ».
Parler de « chamaillerie » quand le 1er mai 1891, à Fourmies, la répression a fait 10 morts, dont 2 enfants, et que cela reste une date symbolique du mouvement ouvrier ?
Parler de « chamaillerie » quand ces dernières années, les manifestations du 1er mai ont été noyées sous les gaz ?
Parler de « chamaillerie » quand des manifestant-es sont obligé-es de se réfugier dans un hôpital pour échapper aux tirs de LBD et aux grenades explosives comme en mai 2019 à Paris ?
Non, la lutte des classes, la lutte pour une autre répartition des richesses, la lutte pour assurer la liberté d’expression et de manifestation ne sont pas des chamailleries, pas des jeux d’enfants, pas une « guerre des boutons »… Cette lutte fait des mort-es, des blessé-es, des mutilé-es !
Continuer la lecture de « Non la lutte des classes et pour la défense de nos libertés ne sont pas des « chamailleries » ! »Premier mai partout !
Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce 1er mai doit être plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs, une journée solidaire, déterminée et multiple dans ses formes d’actions. Même confiné-es nous restons vigilant-es et investi-es pour défendre les intérêts des travailleuses et travailleurs pour une véritable force collective, et se préparer pour la suite !
Vigilant-es, mais nous n’oublions pas les mois précédents et les luttes nombreuses qui les ont animés, gilets jaunes, luttes climatiques, mobilisations pour l’égalité, contre les violences faites aux femmes, pour les services publics et notamment les hôpitaux, pour la sécurité sociale et notamment les retraites ou l’assurance chômage. Elles résonnent avec force dans la période que nous traversons et restent notre boussole pour les semaines qui viennent. Non, ils n’ont pas changé de politique, à peine de communication, et leurs actes vont toujours dans le même sens, en faveur du capitalisme et de celles et ceux qui en profitent. Nous devons dès maintenant commencer la construction du rapport de forces pour changer la situation que nous avons connue et celle qu’ils et elles nous promettent.
Vigilant-es nous le sommes aussi sur les nombreuses attaques en cours via des ordonnances destructrices des droits, sur l’accroissement massif du chômage, de la pauvreté, sur les risques qui pèsent sur de nombreux secteurs, sur la santé des travailleuses et travailleurs exposé-es en nombre, de manière souvent injustifiée, sur l’absence encore des moyens de protection indispensables. Pour le gouvernement l’économie prime sur nos vies et nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner.
Alors le premier mai soyons massivement imaginatif-ves, créatif-ves, offensif-ves et multiplions les pancartes, banderoles, chants, slogans, casserolades à nos fenêtres, nos balcons, sur le pas de nos portes, faisons vibrer nos rues, nos murs de la force de nos convictions et multiplions les initiatives avec nos voisin-es. Relayons nos actions sur les réseaux. Le premier mai doit être le poing d’arrêt pour le monde d’avant. Le jour d’après ne doit pas être le même : imposons un autre avenir. #1erMaiPartout #PlusQueJamaisLe1erMai
Paris, 29 avril 2020
Révolte au Centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot
Les centres de rétention administrative (CRA) qui emprisonnent des étranger-es n’ont pas été tous évacués avec l’épidémie. A ce jour près de 170 personnes seraient encore détenues.
Le ministère de l’Intérieur continue à enfermer les personnes retenues dans des conditions indignes, et des cas d’infection au Covid 19 sont déjà avérés comme au CRA de Vincennes. Une des associations, la Cimade, qui intervient dans les CRA pour l’accès aux droits et qui donc peut veiller à ce qui s’y passe a suspendu ses permanences physiques depuis le 16 mars.
Ce dimanche 12 avril, les détenu-es des CRA de Mesnil Amelot et de Vincennes ont manifesté dans le centre au cri de « liberté » avant d’être réprimé-es : confiscation des portables, tabassages, transfert vers d’autres CRA, l’Etat policier a, une fois de plus, durement réprimé ces personnes dont le seul délit est de ne pas avoir de papiers.
Resf 77 a contesté les affirmations du préfet de la Seine-et-Marne sur les mesures de protection mise en place dans le CRA de Mesnil-Amelot alors qu’une quarantaine de personnes y étaient encore détenues au 10 avril. Le nombre exact de 47 personnes a été confirmée depuis à la l’AFP par la préfecture elle-même.
Rien ne justifie de garder détenu-es des personnes êtres humains dont le seul délit serait un séjour irrégulier. Rien ne justifie de mettre en jeu la vie de ces hommes et femmes. Nous exigeons la libération de toute personne détenue en CRA, des conditions sanitaires correctes pour tous et toutes, français-es et étranger-ères.
Et ce ne sont pas les seuls établissements où les pouvoirs publics et leurs gestionnaires inféodés relèguent les étranger-es et dont les conditions de vie sont souvent indignes, foyers de travailleurs migrants, « résidences sociales », aires d’accueil.. et pour lesquels des moyens supplémentaires doivent être mis en œuvre pour empêcher la propagation du Covid-19. Sans compter tous les lieux de fortune comme les hébergements précaires ouverts pour palier à l’incurie et le mépris de l’Etat et des préfectures, à l’instar de celui des ancien-nes hébergé-es du foyer Bara à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Ces dernier-es ont d’ailleurs manifesté le 4 avril. Nous n’oublions pas non plus les campements qui sont évacués quand les pouvoirs publics estiment qu’il est temps et avec des « solutions » d’hébergement contraintes….
Nous exigeons des conditions d’hébergement dignes pour tous et toutes par la réquisition des hôtels, appartements marchandisés en location Airbnb.
Antisociale, l’autre épidémie
Depuis la mise en place des mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus, nos permanences syndicales sont submergées par une autre épidémie : celle qui consiste pour le patronat à profiter de l’état d’urgence sanitaire pour réduire fortement les droits des salarié-es voire s’en séparer en cette période de récession de l’activité économique. Pour cela, tous les moyens sont bons.
Alors que le gouvernement a redoublé de mesures pour assister le patronat et l’inciter à ne pas licencier à tout va celui-ci redouble d’inventivité pour s’affranchir des règles :
Il y a déjà le refus de prise en compte de nombreux droits de retrait
exercés par de nombreux salarié-es se considérant en danger grave et
imminent par des conditions de travail dangereuses et sans mesures de
prévention au regard de la pandémie. Ces refus ont même pu être
assortis, comme à la Poste, d’interventions de la police, en bafouant y
compris le droit syndical.
Il y a toutes ces intimidations visant notamment les salarié-es dans les
situations les plus précaires comme en période d’essai, en CDD ou
encore les saisonniers. On ne compte plus en effet celles et ceux qui se
sont vus renvoyé-es de l’entreprise dès le 14 mars dernier et les
premières mesures de confinement !
Ce sont par ailleurs des saisonniers que l’employeur cherche à expulser
de leur logement dès avant le terme du contrat en pleine mesure de
confinement.
Ce sont aussi des salarié-es à qui on impose de prendre des congés payés
en l’absence de tout accord collectif et que l’on ballote entre
télétravail, temps partiel et congés payés. Sans compter qu’en chômage
technique, certains employeurs n’hésitent pas à imposer, en toute
illégalité, de travailler à la maison ou sur le terrain !
Beaucoup de parents se voient refuser un arrêt de travail pour garde
d’enfant dès lors que l’employeur juge que le télétravail est
possible… ce qui crée des risques pour les parents (surtout aux femmes
qui prendront plus en charge) de « craquer » et pour les enfants surtout
en bas âge d’accidents domestiques si la surveillance ne peut être
continue ..
L’Union syndicale Solidaires rappelle fermement au patronat et au
gouvernement que, même en période de pandémie, les règles du Code du
travail ne sont pas suspendues :
S’agissant de la période d’essai, elle ne peut être rompue qu’en raison de compétences professionnelles jugées insuffisantes du salarié-e.
Pour les entretiens préalables en vue d’une éventuelle
sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, l’ordonnance relative à la
prolongation des délais de procédure prévoit la possibilité d’en
différer la réalisation au-delà de la période de confinement afin qu’il
puisse se dérouler dans le respect des droits et du principe notamment
du contradictoire.
S’agissant de la garde d’enfant du fait de la fermeture des établissements scolaires, la règle est très claire : il s’agit d’un arrêt de travail, ce qui signifie pas de travail (et donc pas de télétravail) pendant la garde !
Plus grave encore, les employeurs ont une responsabilité pénale en matière de santé
de leurs salarié-es et que, s’il n’y a pas d’autres possibilités, ceux
et celles qui doivent travailler doivent être en parfaite sécurité pour
eux-mêmes et leurs collègues… et qu’aucune décharge signée de leur part
ne permet de s’en affranchir !
Enfin, le dispositif d’activité partielle a été mis en
place pour empêcher le recours aux licenciements économiques là où, par
exemple, l’Espagne a fait le choix de les interdire pour partie et que
ce dispositif d’aide patronale est incompatible avec le télétravail ou
toute autre forme de travail !
Face à l’arbitraire et à l’avidité, opposons le collectif et la solidarité pour protéger nos droits, nos vies et construire ensuite un autre monde. Le vaccin contre l’arbitraire patronal existe : c’est le syndicalisme de lutte et c’est à nous de le bâtir au quotidien, crise sanitaire ou pas !
Pour toute question sur vos droits en lien avec la présente crise sanitaire, appelez le 0 805 37 21 34, 7 jours sur 7 de 9h à 19h.
Paris, le 3 avril 2020