La culture aux enchères !

« Tous ces objets précieux qu’on tenait loin du peuple, ou qu’on ne lui montrait que pour le
frapper d’étonnement et de respect, toutes ces richesses lui appartiennent. »

Circulaire du Comité de l’instruction publique de la Convention nationale, Instruction sur la manière
d’inventorier et de conserver, dans toute l’étendue de la République, tous les objets qui peuvent
servir aux arts, aux sciences et à l’enseignement, 1793.

Cette conquête sociale, issue de la Révolution Française, se voit aujourd’hui gravement menacée par le
projet de révision générale des politiques publiques (RGPP) voulu par Nicolas Sarkozy, président de la
République française.

Aujourd’hui, le Ministère de la Culture est le premier cobaye de cette réforme qui vise à démanteler le
service public au prétexte discutable d’en réduire le coût et surtout pour en détruire les missions. En
s’attaquant au ministère dans son existence même, c’est à la Culture dans son ensemble que le
gouvernement s’attaque. Il veut en finir avec l’exception culturelle française qui a servi jusqu’à présent de
rempart contre une marchandisation généralisée prônée notamment par l’AGCS.

C’est un tournant décisif, signe d’une régression d’une ampleur inégalée depuis la création du Ministère des
Affaires culturelles il y aura bientôt cinquante ans, et qui risque fort de remettre en cause tout ce qui a été
patiemment construit au cours de plus de trois siècles de politique culturelle en France. L’idée même que la
culture relève d’une responsabilité publique sur l’ensemble du territoire national et donc l’idée d’un
patrimoine culturel en tant que bien commun de la Nation est aujourd’hui remise en cause.

Le dogme du « moins d’Etat » entraîne une réduction des missions du Ministère de la Culture et de ses
moyens d’intervention, notamment dans l’art vivant ou la démocratisation culturelle ou encore le maillage du
territoire en matière culturelle. Ceux-ci, qui ne représentent pourtant qu’à peine 1 % du budget de l’Etat,
étant déjà largement insuffisants face aux besoins ! L’idée de la rentabilisation du Patrimoine, réduit à une
vulgaire marchandise, n’est pas loin. Le député UMP Jean-François Mancel est allé même jusqu’à déposer
un projet de loi visant à classer les oeuvres appartenant à la nation en deux catégories : celles inaliénables
en tant que « trésors nationaux » et celles « libres d’utilisation » qu’on pourrait vendre au plus offrant !

Fusion des directions centrales, baisse des crédits du ministère de 20 % sur trois ans, changement de statut
des établissements et des personnels et croissance accrue de l’emploi précaire (intérim, CDD, temps
partiel), baisse ou suppression de subventions, désengagement de l’Etat dans la gestion des musées par le
projet de transfert à une entreprise à caractère public, mais de droit privé (la RMN) ou aux collectivités
territoriales, autofinancement des musées par la mise en place de projets de location ou de vente des
collections publiques pour compenser le désengagement financier de l’Etat. Il s’agit d’une privatisation
masquée assortie d’une précarisation des personnels, présageant la fin du service public au service du
public !!!

Face à cette régression historique, qui frappe de plein fouet l’exception culturelle française, nous invitons le
public et les professionnels des Arts et de la Culture à converger avec l’action des agents du Ministère de la
Culture et à signer la pétition contre ces projets pour affirmer, tous ensemble, que ni la culture ni ses
travailleurs ne sont des marchandises !

Une manifestation nationale organisée par l’intersyndicale du Ministère
aura lieu le 20 mars 2008, pour lutter contre ces projets !
(départ du Palais Royal à 14 h pour rejoindre Matignon).

Sud Culture Solidaires, le 29 février 2008

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RGPP ET MUSEES : « NOUS AVONS UNE FEUILLE DE ROUTE ! »

Projets RGPP sur les musées : SUD Culture Solidaires fait le point sur les différentes pistes explorées.

Pour que votre information soit complète, nous joignons également :

  • La note de cadrage du directeur du cabinet du ministère concernant la modernisation de la RMN et la réforme des musées nationaux sous statut SCN
  • La note de cadrage du directeur du cabinet du ministère concernant le transfert de la propriété ou de la gestion de certains musées ou monuments appartenant à l’Etat
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Pour une grande journée nationale de grève et de manifestation le jeudi 20 mars

Le jeudi 21 février, plus de 800 agents de la Culture se sont rassemblés sous les fenêtres
de Christine Albanel à l’appel de l’intersyndicale du ministère de la culture pour dire
haut et fort leur refus de la RGPP.

La force de la grève dans les services et les établissements a assurément constitué une
étape décisive de la lutte contre une « réforme » qui vise directement le ministère dans
ses missions fondamentales, dans ses structures, son organisation et qui menace
explicitement les personnels dans leurs statuts.

Si la mobilisation des agents ne cesse de s’amplifier, c’est qu’ils savent pertinemment que
cette offensive gouvernementale contre le ministère et plus largement contre les
services publics dans leur ensemble risque fort de déboucher sur un vaste plan social ne
disant pas son nom.

Si le 21 février fut « une mobilisation particulièrement réussie », nous sommes résolus à
aller, tous ensemble, encore beaucoup plus loin pour dire NON à la RGPP.

Ainsi, l’intersyndicale du ministère réunie ce jour confirme sa décision de proposer à
tous les personnels de la Culture

une grande journée nationale de grève
et de manifestation le jeudi 20 mars.

La manifestation partira du Palais-Royal en direction de Matignon pour adresser ce
message clair au Premier ministre et à son gouvernement : la RGPP ne passera pas !

Comme elle s’y est également engagée, l’intersyndicale proposera aussi dans les
prochains jours plusieurs rendez-vous d’action.

Elle appelle en outre les personnels, partout, dans toute la France, à poursuivre le
mouvement pétitionnaire « Non à la RGPP, outil de saccage du service public! ». Cette
pétition qui rencontre déjà l’adhésion de très nombreux agents sera portée à François
Fillon le 20 mars.

Continuons notre combat pour la défense
et le renforcement du ministère de la Culture !
C’est tous ensemble que nous allons faire échec à la RGPP !

26 février 2008

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Enchères sur la culture !

Lettre ouverte aux visiteurs du Musée national Picasso :

Enchères sur la culture !

« Tous ces objets précieux qu’on tenait loin du peuple, ou qu’on ne lui montrait que pour le frapper d’étonnement et de respect, toutes ces richesses lui appartiennent. » Circulaire du Comité de l’instruction publique de la Convention nationale, Instruction sur la manière d’inventorier et de conserver, dans toute l’étendue de la République, tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à l’enseignement, 1793.

Cette conquête sociale, issue de la Révolution Française, se voit aujourd’hui gravement menacée par le projet de révision générale des politiques publiques (RGPP) voulu par Nicolas Sarkozy, président de la République française.

En effet, le Ministère de la Culture est le premier cobaye de cette réforme visant à démanteler le service public pour en réduire le coût.
Fusion des directions centrales, baisse des crédits du ministère de 20 % sur trois ans, changement de statut des établissements et des personnels (auquel s’adjoint le développement de l’emploi précaire : intérim, CDD, temps partiel), désengagement de l’Etat dans la gestion des musées par le transfert à une entreprise à caractère public, mais de droit privé (la RMN) ou aux collectivités territoriales, autofinancement des musées par la mise en place de projets de location ou de vente des collections publiques pour compenser le désengagement financier de l’Etat. Il s’agit d’une privatisation masquée assortie d’une précarisation des personnels, présageant la fin du service public au service du public!!!

C’est un tournant décisif et singulièrement grave dans l’histoire des politiques culturelles en France : l’idée même que la culture relève d’une responsabilité publique sur l’ensemble du territoire national et donc l’idée d’un patrimoine culturel en tant que bien commun de la Nation est aujourd’hui remise en cause. Le dogme du « moins d’Etat » entraîne une réduction des missions et des moyens d’interventions du Ministère de la Culture qui ne représentent pourtant qu’à peine 1 % du budget de l’Etat.

Tous ces projets visent à la rentabilisation du Patrimoine, réduit à une vulgaire marchandise. Un député UMP, Jean-François Mancel, est allé jusqu’à déposer un projet de loi visant à classer les œuvres appartenant à la nation en deux catégories : celles inaliénables en tant que « trésors nationaux » et celles « libres d’utilisation » qu’on pourrait vendre au plus offrant.

Ce qui se passe actuellement au sein du Musée national Picasso constitue un avant-goût de cette politique. En effet, un projet de rénovation du musée est envisagé. L’Etat, dans sa logique de désengagement, ne financera pas du tout les travaux. La directrice de l’établissement pour récolter les fonds nécessaires a donc choisi d’entamer un cycle international d’expositions itinérantes d’une grande partie des œuvres du musée. La collection permanente dans son intégralité n’est donc plus visible depuis plusieurs mois et ce pour plusieurs années. Ce genre de pratique tendra à se généraliser avec la RGPP au détriment de tous les visiteurs des musées nationaux.

Face à cette régression historique, attaquant de plein
fouet l’exception culturelle française,
nous invitons les visiteurs du Musée national Picasso à se joindre aux personnels du Ministère de la Culture

  • Pour le retrait de la RGPP.
  • Le maintien de la Direction des Musées de France.
  • Le maintien des Musée nationaux-SCN dans leurs statuts actuels.

Pour affirmer, tous ensemble, que la culture ni ses agents
ne sont des marchandises !

Le mercredi 20 février 2008.
Les personnels du Musée national Picasso.

Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la fin des Musées nationaux tels qu’ils ont été crées à l’origine.

Les personnels du Musée National Picasso sont très inquiets quant à l’avenir du Ministère de la Culture. En effet, ce ministère est le premier à passer au crible de la révision générale des politiques publiques (RGPP) voulu par Nicolas Sarkozy, président de la République Française. Une note du directeur de cabinet de la Ministre de la Culture Christine Albanel est très clair quant au attention du gouvernement en ce qui concerne les Musées de France : « le conseil de modernisation des politiques publiques du 12 décembre 2007 a préconisé un processus de modernisation du secteur des musées qui permette de rendre un meilleur service aux usagers à un moindre coût pour les finances publiques. »

C’est un tournant décisif et singulièrement grave dans l’histoire des politiques culturelles en France : l’idée même que la culture relève d’une responsabilité publique sur l’ensemble du territoire national est aujourd’hui remise en cause. Le dogme du « moins d’Etat » entraine une réduction des missions et des moyens d’interventions du Ministère de la Culture qui ne représente pourtant qu’à peine 1 % du budget de l’Etat.

L’objectif du gouvernement est effectivement de baisser les crédits du Ministère de 20 % sur trois ans.

De désengager le ministère de la gestion des musées nationaux par le transfert vers une entreprise de droit privé ou les collectivités territoriales.

Face à ce désengagement de l’état, les musées devront pour s’autofinancer mettre en place des projets de location ou de vente des collections publiques.

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