Antisociale, l’autre épidémie

Depuis la mise en place des mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus, nos permanences syndicales sont submergées par une autre épidémie : celle qui consiste pour le patronat à profiter de l’état d’urgence sanitaire pour réduire fortement les droits des salarié-es voire s’en séparer en cette période de récession de l’activité économique. Pour cela, tous les moyens sont bons.

Alors que le gouvernement a redoublé de mesures pour assister le patronat et l’inciter à ne pas licencier à tout va celui-ci redouble d’inventivité pour s’affranchir des règles :

Il y a déjà le refus de prise en compte de nombreux droits de retrait exercés par de nombreux salarié-es se considérant en danger grave et imminent par des conditions de travail dangereuses et sans mesures de prévention au regard de la pandémie. Ces refus ont même pu être assortis, comme à la Poste, d’interventions de la police, en bafouant y compris le droit syndical.
Il y a toutes ces intimidations visant notamment les salarié-es dans les situations les plus précaires comme en période d’essai, en CDD ou encore les saisonniers. On ne compte plus en effet celles et ceux qui se sont vus renvoyé-es de l’entreprise dès le 14 mars dernier et les premières mesures de confinement !
Ce sont par ailleurs des saisonniers que l’employeur cherche à expulser de leur logement dès avant le terme du contrat en pleine mesure de confinement.
Ce sont aussi des salarié-es à qui on impose de prendre des congés payés en l’absence de tout accord collectif et que l’on ballote entre télétravail, temps partiel et congés payés. Sans compter qu’en chômage technique, certains employeurs n’hésitent pas à imposer, en toute illégalité, de travailler à la maison ou sur le terrain !

Beaucoup de parents se voient refuser un arrêt de travail pour garde d’enfant dès lors que l’employeur juge que le télétravail est possible… ce qui crée des risques pour les parents (surtout aux femmes qui prendront plus en charge) de « craquer » et pour les enfants surtout en bas âge d’accidents domestiques si la surveillance ne peut être continue ..

L’Union syndicale Solidaires rappelle fermement au patronat et au gouvernement que, même en période de pandémie, les règles du Code du travail ne sont pas suspendues :

S’agissant de la période d’essai, elle ne peut être rompue qu’en raison de compétences professionnelles jugées insuffisantes du salarié-e.
Pour les entretiens préalables en vue d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, l’ordonnance relative à la prolongation des délais de procédure prévoit la possibilité d’en différer la réalisation au-delà de la période de confinement afin qu’il puisse se dérouler dans le respect des droits et du principe notamment du contradictoire.

S’agissant de la garde d’enfant du fait de la fermeture des établissements scolaires, la règle est très claire : il s’agit d’un arrêt de travail, ce qui signifie pas de travail (et donc pas de télétravail) pendant la garde !

Plus grave encore, les employeurs ont une responsabilité pénale en matière de santé de leurs salarié-es et que, s’il n’y a pas d’autres possibilités, ceux et celles qui doivent travailler doivent être en parfaite sécurité pour eux-mêmes et leurs collègues… et qu’aucune décharge signée de leur part ne permet de s’en affranchir !
Enfin, le dispositif d’activité partielle a été mis en place pour empêcher le recours aux licenciements économiques là où, par exemple, l’Espagne a fait le choix de les interdire pour partie et que ce dispositif d’aide patronale est incompatible avec le télétravail ou toute autre forme de travail !

Face à l’arbitraire et à l’avidité, opposons le collectif et la solidarité pour protéger nos droits, nos vies et construire ensuite un autre monde. Le vaccin contre l’arbitraire patronal existe : c’est le syndicalisme de lutte et c’est à nous de le bâtir au quotidien, crise sanitaire ou pas !

Pour toute question sur vos droits en lien avec la présente crise sanitaire, appelez le 0 805 37 21 34, 7 jours sur 7 de 9h à 19h.

Paris, le 3 avril 2020

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Une main d’œuvre étrangère si nécessaire

Communiqué Union syndicale Solidaires

Le Préfet de Seine et Marne, et son fidèle ouvrier l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), ont su procurer à 56 réfugié·es un CDD à hauteur du SMIC afin de prêter main forte au secteur agricole en manque de main d’œuvre composée habituellement de 200 000 saisonnier·es, dont 8000 non européen·nes (embauché·es sous contrat OFII). 

Dans un premier temps, nous pourrions nous satisfaire du geste d’une telle humanité… démontrant au passage que « les migrants » ne « volent » pas toujours le travail des Français » comme le clament les milieux d’extrême-droite et leurs publics nombreux. Mais ce qu’il nous faut dénoncer ici encore une fois, c’est le mépris des étranger·es en France : leur situation régulière aux yeux du droit Français et des règles de Dublin, ne les met pas à l’abri d’un total cynisme de la part du gouvernement. 

A ce jour, la moitié de l’économie serait paralysée, les demandes de chômage partiel se multiplient d’un côté tandis que de l’autre, on ne compte plus les témoignages de menaces de licenciement de la part des patrons, petits ou grands. C’est dans ce climat délétère qu’est apparu le « réfugié sauveur sous CDD » ; Pour combien de temps ? Aux premières heures du « déconfinement », elle et ils seront malheureusement sans doute remercié·e·s.

Paris, le 3 avril 2020.

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COVID-19 : le point de la situation dans notre DRAC

Nous exprimons tout d’abord notre soutien à nos deux collègues de la CRMH qui ont contracté, ainsi que leur famille, le COVID19, sous une forme apparemment modérée. Il ne semble pas qu’il y ait eu un risque de contamination des collègues qu’elles ont pu croiser. Nos pensées vont également à toutes celles et ceux dont des proches ont été atteint.es.

Rappel des mesures applicables pendant le confinement

Après de sérieux tâtonnements pour tenter d’endiguer l’épidémie qui se répandait à vitesse grand V, la consigne fixée par le plus haut sommet de l’État a été de limiter au maximum les contacts physiques en mettant systématiquement en place le télétravail et le travail à distance. Aujourd’hui c’est la norme pour tous les postes qui le permettent. Seuls les agent.es participant aux plans de continuité de l’activité en présentiel peuvent se rendre sur leur lieu de travail. Les agent.es ne pouvant exercer leurs missions à domicile sont, en principe, en autorisation spéciale d’absence mais ne le savent pas forcément car ils/elles ont peut-être été mis d’office sous ce statut. Ils/elles ne disposent pas forcément de l’attestation d’autorisation spéciale d’absence qui doit leur être impérativement communiquée par leur N+1.

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MEDIA PRESS MET PLURIMEDIA, SES SALARIES ET SES CLIENTS EN DANGER

Communiqué CFDT – CGT – FO – SUD Culture

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Depuis le rachat de Plurimedia par Media Press en février 2019, la situation de l’entreprise n’a cessé de se détériorer. Conditions matérielles déplorables, délocalisation, licenciements pour des motifs fallacieux et dans des conditions ne respectant pas le droit, départs de salariés dégoûtés ou en burn out (l’entreprise compte près de 25 salariés de moins qu’au moment du rachat), service aux clients dégradé malgré toute la bonne volonté des équipes pour assurer la meilleure qualité possible… La liste est longue, trop longue… … mais pas assez aux yeux d’une direction malveillante. Une direction qui, aujourd’hui, profite sans scrupule de la crise sanitaire actuelle pour accélérer la migration vers ses outils, en vanter les mérites, cracher une fois de plus sur tout le travail effectué par les équipes de Plurimedia depuis 30 ans. Des équipes qui se battent chaque jour pour faire vivre l’entreprise et servir les clients, mais aujourd’hui à bout de force, fatiguées de lutter contre des dirigeants qui sabotent leur travail. Fatiguées, mais pas résignées. Fatiguées, mais en colère.

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