Décryptage de l’accord Unedic du 22 mars 2014

2014 07 decryptage accord du 22 mars 10 juin 14L’analyse fouillée de la nouvelle réglementation révèle qu’elle touchera tous les chômeurs.
Le croisement des différentes règles qu’elle instaure est une machine infernale d’exclusion et de fragilisation, qui poussera chacun à accepter de travailler dans la plus grande précarité, en acceptant tous les petits boulots qui se présenteront.

 Pour mémoire, 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France.
Le développement d’une main d’oeuvre malléable découle des options politiques et économiques du gouvernement et des partenaires sociaux signataires.
L’opacité, l’obscurité, la complexité de ce texte, à l’inverse de la prétendue simplification annoncée, obligera le chômeur à se transformer en expert de sa propre situation. En face, les agents pôle emploi surchaufferont par la multiplication des dossiers générant des blocages, des indus et des failles
d’interprétation.

 Comme précédemment en Allemagne, en Grèce, en Espagne, en Italie, nous assistons au processus
européen de démantèlement de l’assurance chômage…

Lisez le Décryptage de l’accord Unedic du 22 mars 2014 en pièce jointe.

Des collectifs et organisations s’apprêtent à déposer un référé au Conseil d’État concernant la nouvelle convention d’Assurance chômage.

SUR la base des conclusions du Défenseur des droits qui a établi la discrimination fondée sur l’état de grossesse des intermittentes du spectacle dans la réouverture de droits aux indemnités journalières de l’Assurance chômage.

 SUR l’aspect discriminatoire par la convention d’Assurance chômage décrit ci-dessus, étendu à toutes les femmes en emploi discontinu.

 SUR l’aspect discriminatoire la convention d’Assurance chômage, au regard de tous les salariés en travail discontinu, en situation de congé maladie.

 SUR l’inégalité de traitement à l’égard de tou.te.s salarié.e.s en emploi discontinu, puisque cette convention, telle que rédigée, vise à obtenir une main d’oeuvre flexible en réduisant l’accès de tous à la protection sociale.

 SUR l’inégalité de traitement au regard de tous les salarié.e.s privés d’emploi puisque cette convention réalise des économies directement sur le dos des chômeurs et détruit des droits acquis par les salarié.e.s.

Le Défenseur des droits, la Cour des comptes, le HCEhf, le HCSP, tous les rapports convergent vers un état des lieux catastrophique :

Discrimination avérée depuis 2012, établie par le Défenseur des droits, fondée sur l’état de grossesse et reconduite dans la nouvelle convention, en toute connaissance de cause de l’Unédic.

• Le HCEhf (Haut Conseil de l’Égalité hommes femmes) n’a pas été entendu : Malgré sa mise en garde auprès du gouvernement sur le caractère discriminatoire de la convention et de l’action en justice qui va être menée, celui-ci a décidé d’agréer l’accord.

• En vertu des droits des assurés, de l’égalité de ces droits, et d’une manière plus large du simple respect de la loi, sans même dénoncer ce que d’aucuns appelleraient une parfaite hypocrisie législative, le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) considère que « l’on jugera injustes les inégalités qui résultent de circonstances indépendantes de la responsabilité des personnes ».

Les termes de cette convention n’ont pas été précisément étudiés avant qu’elle ne soit signée !
Le ministre du Travail a décidé de l’agréer malgré les nombreuses alertes envoyées – on pointera notamment celles de l’intersyndicale du ministère du Travail et du Syndicats des Avocats de France.

Les discriminations au regard des congés maladie et maternité pour les salarié.e.s en emploi discontinu peuvent être dores et déjà dénoncées car elles existaient dans la précédente convention et n’ont pas été corrigées.

D’autres entorses au droit des salariés sont aujourd’hui relevées, de nouveaux points contestables que nous allons réunir pour les dénoncer conjointement dans le cadre de cette saisie du Conseil d’Etat.

 Le travail des collectifs, associations et syndicats est en cours.

Parallèlement, la CGT dépose un recours administratif concernant la déloyauté des négociations.

Parallèlement, les grèves et actions continuent pour réclamer l’abrogation de cette convention.

Premières organisations signataires : Collectif Matermittentes, Coordination des Intermittents et des Précaires IdF, Recours Radiation, Sud Culture Solidaires, Sud Spectacle.

Contact presse pour Sud Culture Solidaires : Caroline Sart : 06.69.58.82.77

Aux camarades du Rail, Aux Chômeurs, Précaires et Intermittents En lutte pour défendre des droits et des valeurs

Réuni-e-s en congrès national à Angers du 16 au 19 juin 2014, les militant-e-s de Solidaires Finances Publiques apportent tout leur soutien à leurs camarades du Rail ainsi qu’aux Chômeurs, Précaires et Intermittents.

Les un-e-s et les autres sont en lutte depuis plusieurs jours pour défendre leurs droits mais aussi, comme à la Direction Générale des Finances Publiques, pour tenter d’endiguer une vague néolibérale qui noie sur son passage tout ce qui crée le lien social et les valeurs communes de notre pays.

Tout comme pour nous, un front du refus et de la dénégation se heurte aux légitimes revendications portées des mois durant et qui les obligent depuis plusieurs jours à les clamer dans la rue par des grèves et des blocages.

Tout comme nous, nombre de ces camarades sont militant-e-s d’un syndicat membre de l’Union Syndicale Solidaires. Leurs combats sont les notres parce qu’ils sont justes et sont le reflet des valeurs que nous partageons.

En ce premier jour de leur congrès, les militant-e-s de Solidaires Finances Publiques adressent à toutes et tous leur soutien fraternel.

Angers, le 16 juin 2014

UNEDIC – Appel à la grève jusqu’au retrait du protocole du 22 Mars !

2014 06 09 UNEDIC – Appel à la grève et à la mobilisation -SUD Culture SolidairesVous trouverez ci-contre le tract de SUD Culture Solidaires appelant à la grève et à la mobilisation contre la réforme de l’assurance chômage.

Attention seul-es les salarié-e-s du champ culturel du secteur privé sont pour l’instant couvert-es par cet appel.

Un préavis de grève doit être déposé au ministère de la Culture pour couvrir les agents du secteur public qui souhaiteront s’impliquer dans cette mobilisation.

UNEDIC : L’urgence est là. Agissons !

La lutte sur l’assurance chômage est en cours, on ne le sait que trop peu. Elle nous concerne tou-tes.

L’Union syndicale Solidaires se positionne sur cette question mais l’implication de l’ensemble des militant-es doit augmenter. L’assurance chômage n’est pas un enjeu qui concerne les seul-es chômeurs/ses de longue durée. S’il faut continuer à lutter aux côtés des mouvements de chômeurs/ses, intérimaires, intermittent-es, précaires, c’est parce que cette lutte est la nôtre.

Un nouvel accord Unédic est en passe d’être agréé par le ministre du travail. Une nouvelle fois le gouvernement veut se cacher derrière un prétendu respect des « partenaires sociaux » pour laisser la loi du Medef s’imposer. Nous devons nous opposer à cette politique de régression sociale. Partout en Europe les réformes tendent à créer toujours plus de travailleurs/ses pauvres. Nous sommes nombreux/ses à n’en plus pouvoir de cet engrenage libéral antisocial. Il est urgent de faire entendre notre refus et d’agréger nos légitimes colères pour renverser cette politique.

Les médias et le gouvernement tentent de réduire cette lutte à celle des intermittent-es du spectacle, c’est-à-dire une extravagance sympathique puisqu’elle vient d’« artistes ». Oui, nous utilisons des moyens spectaculaires, mais c’est pour nous faire entendre toutes et tous et pour combattre la désinformation.

Des convergences commencent à se créer. Elles nous donnent de l’énergie. Elles doivent s’amplifier.Salarié-es du public ou du privé, chômeurs/ses, RSAstes, étudiant-es, retraité-es, avec ou sans papiers, bloquons ensemble cette machine avant d’être tou-tes trop précarisé-es pour avoir des forces à unir.

Si nous laissons les droits au chômage se dégrader, ce sont toutes nos luttes qui seront sans cesse plus difficiles à mener : plus nos droits se réduisent et plus la pression des employeurs est grande, plus le chantage au chômage ou l’incitation à sortir du salariat (notamment par le statut d’autoentrepreneur) mettent en danger nos moyens de lutte. C’est l’exacerbation de la concurrence entre les travailleurs/ses qui fait progresser l’extrême droite, dans les urnes et dans les têtes.

Il reste moins d’un mois avant l’échéance de l’agrément. La lutte n’est pas perdue.

Et au delà de l’agrément, c’est une lutte contre la précarisation que nous devons mener. L’Union syndicale Solidaires doit continuer à construire un discours qui tienne compte des mutations du travail et de l’emploi. L’ensemble des syndicats et des fédérations qui la composent doit se saisir de la problématique de la précarisation, faire entendre la centralité de cette problématique.

Il reste moins d’un mois avant l’échéance de l’agrément. Nous devons considérer ce délais comme une opportunité à saisir. Nous pouvons toutes et tous participer aux actions menées partout en France. Nous avons de très bonnes raisons, en tant que syndicalistes, travailleurs/ses, membres d’association, pour refuser l’état des choses, donc pour qu’un mouvement général se lance. N’attendons pas la prochaine manifestation pour nous attrister du manque de mobilisation et de perspectives. La coordination nationale des précaires, chômeurs, intermittents, intérimaires organise des actions nationales. Des Solidaires participent à cette coordination nationale dans de nombreuses villes. Tous les Solidaires doivent participer à créer de réels blocages. Le désir existe. L’urgence est là. Agissons !

Dunkerque le 5 juin 2014