Madame la Ministre,
Du 16 au 20 juin 2008, se tiendra à Paris, Eurosatory qui constitue l’un des plus importants «supermarché de la mort»
destiné à alimenter en victimes, principalement civiles, les cimetières du monde entier, particulièrement ceux des pays
les plus pauvres. Doit-on vous rappeler, madame la ministre, que 80% des victimes sont et seront des femmes et des
enfants.
Madame la ministre, depuis la naissance de ce salon, SUD Culture Solidaires réclame la fermeture de ce salon qui
n’hésite pas à inviter des pays ne respectant pas les droits humains, la reconversion des usines d’armement dans des
emplois civils, la réduction du budget du ministère de la Défense dont une partie pourrait utilement alimenter votre
propre budget, notoirement insuffisant.
Madame la ministre, à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence de l’Europe, nous sommes, avec cette
manifestation, loin de l’idée d’une Europe qui se construit dans la paix, d’une Europe sociale qui préserve et développe
ses services publics et mette en oeuvre une politique au plus proche des citoyens. Pour SUD Culture Solidaires, le
service public culturel est un élément essentiel de sa construction, et pas la vente d’armes.
Or, Madame la ministre, s’il n’est certes pas dans vos attributions de mettre fin à cette manifestation, vous vous rendez
néanmoins complice de pourvoyeurs de mort qui vont proposer l’attirail complet de l’assassinat de masse, depuis l’arme
de poing jusqu’au char d’assaut. En effet, à l’heure où les réformes gouvernementales en cours présagent d’un sinistre
avenir pour le ministère de la Culture, le Musée du Louvre, l’un des opérateurs dont vous avez la tutelle, va accueillir,
sans le moindre état d’âme, contre espèces sonnantes, trébuchantes et nauséabondes, un banquet privé qui réunira, sous
la pyramide, le mardi 17 juin vers 19 h, tout le gratin du lobby militaro-industriel.
Madame la ministre, nous considérons qu’il est inadmissible qu’un des plus prestigieux musée du monde, l’un des
hauts lieux de la Culture française qui devrait rester au centre des échanges pacifiques entre les hommes, femmes, et
enfants du monde entier, devienne une officine macabre, un lieu de réjouissance pour ceux qui participent à la
destruction de leurs semblables, pour toujours plus de puissance et de profit.
C’est pourquoi, madame la ministre, une nouvelle fois nous protestons contre cette mise à disposition d’un espace
public et vous demandons de mettre fin au plus vite, à cette collusion entre culture et armement.
A l’heure où l’Etat demande à ces opérateurs culturels de multiplier leurs ressources propres, il est impératif qu’une
charte déontologique soit mise en place afin que la culture ne soit pas à nouveau soumise à la loi des puissances
d’argent.
Pour Sud Culture Solidaires
Dominique Noël