Redevance : assez d’hypocrisie !

Le Rapport d’étape de la commission Copé vient d’être communiqué. Reprenant à son compte, dans ses « objectifs » une grande partie du rapport d’information présenté par Dominique Richard en mars 2006, il définit en trois pages très light des « hypothèses de travail », dans lesquelles il est abordé, d’une manière très frileuse et aléatoire, un point pourtant essentiel et indissociable du reste des réflexions engagées: le financement du manque à gagner provoqué par l’annonce de la suppression de la publicité !
Le côté light de ce rapport d’étape montre bien les limites de moyens de la Commission Copé pour s’attaquer à un chantier aussi considérable. Penser que l’on peut mener à bien en si peu de temps un travail que les anglais, experts, mettent trois ans à réaliser pour établir la charte de la BBC, dévoile l’inconséquence des conditions de la mise en œuvre d’une telle réforme.

Or, même s’il faut passer par une période transitoire et perdre progressivement la publicité, il reste évident pour SUD que la redevance est la manière légitime et naturelle du financement d’une télévision de service public. Elle, seule, nous garantie indépendance et stabilité. Elle, seule, nous permet de pouvoir développer une politique de programmes et d’information de qualité à long terme.
Nous avons une des redevances les plus basses d’Europe. Quand on nous parle de ne pas pénaliser les foyers ayant les revenus les plus faibles, nous ne pouvons qu’être d’accord, bien sûr.
Mais il est temps de mettre fin à un discours hypocrite, qui ne considérerait une augmentation de la redevance que dans sa forme actuelle de prélèvement. Ce qui la rend évidemment impossible. En tout cas irréalisable sans créer de graves disparités et atteintes au pouvoir d’achat des plus faibles revenus.

Actuellement, la redevance française de 116 €uros représente :
0,96% du salaire annuel net d’un salarié payé au SMIC
0,23% du salaire annuel net d’un cadre payé 50 000 €uros.

Qui oserait prétendre qu’il est injuste d’inverser la tendance de ces proportions? Serait-il impensable de changer ces données et de pouvoir ainsi augmenter équitablement la redevance sans pénaliser les plus faibles revenus?
SUD propose de définir un nouveau système de prélèvement de la redevance :
Ne plus se baser sur la possession d’un téléviseur, puisque tout le monde, désormais reçoit la télévision sur un poste de tv ou sur un ordinateur muni d’un tuner ou encore sur les téléphones : il faut organiser un prélèvement à la source et proportionnel aux revenus. Ceux qui sont actuellement exonérés le resteraient. La retenue à la source, avec l’établissement de tranches,

permettrait d’étendre, d’une façon équitable et solidaire, la contribution de tous les citoyens à un service public dont on connaît l’importance essentielle du rôle éducatif et de la qualité qu’il requiert donc.
Cela permettrait aux plus faibles revenus de bénéficier d’une baisse substantielle de la redevance actuelle, et aux plus gros revenus de supporter une augmentation tout à fait acceptable.

La baisse de la redevance pour une majorité des français serait même ainsi une mesure sociale.

Il n’est pas besoin d’avoir une compétence himalayenne en finance pour établir une grille progressive de prélèvement et faire une projection des sommes recueillies, pour s’apercevoir que l’on pourrait ainsi financer l’ensemble de l’audiovisuel public et stopper un sous-financement jusque là chronique.
Qui plus est, ce serait au moyen d’un revenu plus pérenne et plus moral que des taxes sur la publicité des chaînes privées ou encore la pénalisation des nouveaux moyens de communication. En sachant que dans un cas comme dans l’autre le consommateur sera pénalisé car les industriels compenseront ces taxes, soyons-en persuadés.

Il s’agit d’une question de volonté du pouvoir exécutif et législatif de changer le système actuel pour aller vers un prélèvement plus juste et plus efficace.
Au gouvernement et aux parlementaires de rédiger et de voter un projet. C’est de leur compétence. Celle des organisations syndicales n’étant pas de gérer le pays mais de défendre les citoyens et leurs droits.

Rappel des deux pistes de financement pour la commission Copé (en tout cas pour Nicolas Sarkozy) et les commentaires de SUD:

1/ Une taxe sur la publicité des chaînes privées qui ne dépasserait pas 3% et rapporterait aux alentours de 120 millions d’€uros. Il y a d’abord le côté totalement immoral d’une taxe dont l’importance serait conditionnée par l’audience de chaînes concurrentes ! Faisons des mauvaises audiences pour être mieux payés ! Mais dans le contexte du désengagement des annonceurs sur les chaînes en faveur d’internet, que l’on a déjà pu constater dans le paysage audiovisuel des USA et de la Grande-Bretagne (désengagement partiel de groupes majeurs tels que Procter et Gambel ou Unilever aux USA, ou désengagement total de groupes comme Heineken en Grande Bretagne…) on se demande comment prévoir un financement pérenne sur un secteur économique aussi instable.

2/ Une taxe infinitésimale sur le chiffre d’affaire des opérateurs de la téléphonie mobile et des fournisseurs d’accès internet. Prévue initialement aux alentours de 1%, elle serait divisée par deux. Son apport passerait donc de 400 millions à 200 millions d’€uros. Mais la commissaire européenne à la Société de l’information Viviane Reding estime que le « financement du projet français… notamment par une taxe sur internet était à contre logique ». Elle a rappelé qu’il s’agissait certes d’un projet national, donc hors de son champ de compétences, mais a affirmé « qu’elle s’en mêlerait si les mesures étaient contraires au développement que l’on a donné à l’internet ». La faisabilité de cette mesure est également contestée par des experts dont Guy Carcassonne.
Une autre piste a été évoquée qui serait l’augmentation de certaines ressources propres de France Télévisions notamment par la remise à plat des décrets Tasca. Bien insuffisante, hélas, pour compenser le manque à gagner.

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Assez de mépris envers le personnel du Ministère ! ! !

Demain jeudi, lors d’un CTPM spécial RGPP, Christine Albanel daignera enfin s’exprimer directement devant vos organisations syndicales sur ce que nous considérons comme un véritable saccage de notre ministère.

A cette occasion, l’intersyndicale du Ministère de la Culture vous a conviés à participer à un rassemblement demain, jeudi, entre 12 et 14 heures, aux colonnes de Buren afin de faire entendre, à nouveau, votre voix et rappeler fermement votre refus de la RGPP.

Nous venons d’apprendre que Christine Albanel, pourtant prompte à essayer de vous convaincre des «bienfaits» de cette RGPP, refusait de vous entendre et avait décidé de fermer purement et simplement les accès du Ministère aux colonnes de Buren et au Palais Royal.

Cela en est trop ! Nous n’acceptons pas ce diktat et il ne saurait être question, pour SUD Culture Solidaires, que le personnel soit exclu de la mobilisation au profit des seules organisations syndicales.

On vous refuse l’accès aux colonnes de Buren. Soit !

Alors réunissons-nous le plus nombreux possible, à proximité du Ministère, place Colette, à partir de 12h, afin de refuser l’injustifiable. A 13 h, nous vous rendrons compte de nos interventions et des réponses de Christine Albanel.

Et ensemble, discutons et décidons des prochaines actions à mener dans la foulée de ce rassemblement du 17 avril 2008 !

Sud Culture Solidaires, le 16 avril 2008

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Sauvons la culture ! Manifeste d’intérêt général pour l’art et la culture.

La liste est désormais longue des différents appels et manifestes pour sauver tel ou tel pan de la culture.
Après sauvons la recherche, sauvons l’université, voici sauvons la culture ! Appel à une mobilisation citoyenne pour l’art et la
culture.

Emparez-vous de ce texte, signez-le et faites-le signer sur le site http:// www.sauvonslaculture.fr. Et rendez-vous le mercredi 7 mai
pour une grande journée de mobilisation nationale autour du texte, dans tous les lieux d’art et de culture.

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PEUT-ON IMAGINER CE PAYS SANS MINISTERE DE LA CULTURE ?

Les 4 et 9 avril figureront désormais au Panthéon des journées noires de la destruction des services publics et de notre
modèle social. Le 4 avril, parce que cette date confirme amplement la liquidation de l’architecture de notre ministère. Le 9
avril, qui a vu le conseil du ministre mettre fin au mythe de l’emploi protégé des agents de la Fonction publique. Le
ministère de la culture n’échappe pas à cette furie destructrice…. Alors même que d’autres mesures dévastatrices sont
encore attendues dans les prochaines semaines ! La décision a été prise de réduire le nombre des directions du ministère
de dix à trois.

C’est pratiquement la disparition du ministère !

►La politique muséale est abandonnée : chaque établissement sera bientôt livré à lui-même et à la rentabilité
commerciale.

►Les DRAC sont maintenues, mais la définition de leurs missions est renvoyée à plus tard. Même l’intégration des
SDAP dans les DRAC fait encore l’objet de subtils marchandages.

►Des pans entiers de l’action culturelle sont superbement ignorés : les écoles d’architecture, les écoles d’art, les fonds
accordés au théâtre et au cinéma…. Aucune nouvelle, aucune mesure ! Oubliées ? Evanouies ? Disparues ?

Le démantèlement du ministère est prononcé : une partie ira au privé, une autre dans d’autres ministères, mais une partie
disparaîtra purement et simplement.

Cette destruction des services publics s’accompagne d’un volet social qui sera prochainement mis en place via
la loi sur la mobilité dans la Fonction publique.

Soyons clairs : il s’agit de nous imposer, dans les prochains mois, une mobilité contrainte, de gérer des dizaines ou des
centaines de suppressions de postes prévues dès 2008, de précariser nos emplois, de remettre en cause votre statut.
Certes, une partie d’entre-nous échappera à ce scénario, mais dans l’immédiat, toutes et tous, nous serons dans l’attente
d’un futur incertain.

Il n’y a qu’une seule façon de continuer à exister : se manifester !

Certains ont pu dire que qu’il fallait rompre avec les fondamentaux établis par le conseil national de la résistance.

Nous ne pouvons répondre qu’une seule chose : la résistance est à l’ordre du jour !
Nous allons très vite, en concertation avec les autres organisations syndicales – du public comme du privé – et avec les
professionnels de la culture, proposer diverses façons de le manifester. Si des pans de la culture de ce pays doivent
mourir, autant mourir debout.

Nous ne pouvons accepter l’alignement sur un modèle de fragilisation sociale, de discorde politique et de soumission
intellectuelle au nom d’une révision qui nous alignerait sur des modèles politiques et économiques qui réduisent la culture
au rang de marchandise alors même que ces modèles s’écroulent. Sommes-nous devenus aussi incultes? Nous
n’accepterons pas ce coup d’état et ferons de mai, une nouvelle fois, un printemps qui dit : ASSEZ !

Tous ensemble, continuons et amplifions encore le combat contre la RGPP !

L’intersyndicale qui met tout en oeuvre pour gagner la convergence des luttes avec les autres ministères
proposera dans les heures qui viennent de nouvelles actions.
Le CTPM convoqué le 17 avril prochain sera consacré exclusivement à la RGPP. Il sera présidé par Christine
Albanel. C’est un rendez-vous important à ne pas manquer.
L’intersyndicale appelle donc l’ensemble des agents du ministère à se rassembler ce jour là sous les fenêtres de la
ministre pour manifester leur rejet de cette politique de casse et pour
faire échec à la RGPP.

SUD Culture Solidaires, le 10 avril 2008

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RGPP : à la CULTURE, le combat continue…

Ce jeudi 10 avril, à l’appel de l’intersyndicale culture, les personnels du
ministère ont de nouveau occupé la Direction des Musées de France à l’occasion
du Comité Technique Paritaire consacré à la Révision Générale des Politiques
Publiques (RGPP). Cette action fait suite aux annonces gouvernementales du 4
avril, lors du 2ème Conseil de modernisation des politiques publiques, confirmées
le 8 avril par le Directeur de Cabinet.

Il a encore une fois été question de faire barrage tous ensemble à la destruction
programmée de la Direction des Musées de France, de la Réunion des Musées
Nationaux et du réseau des musées nationaux.

Les personnels plus que jamais déterminés à défendre le service public culturel
et le ministère de la culture, et à montrer le vrai visage d’une politique
uniquement motivée par les dogmes du moins d’Etat et du moins d’emplois ont
exigé que le Cabinet de Christine Albanel vienne enfin s’expliquer face aux
agents.

Mais la ministre de la culture et son cabinet n’ont pas dérogé à leurs pratiques :
fuyant tout débat, s’en tenant à la langue de bois des communiqués officiels et
niant le droit des personnels à l’information et au débat démocratique, ils sont
une nouvelle fois restés calfeutrés rue de Valois.

Le message des personnels en lutte et de l’intersyndicale est pourtant sans
aucune ambiguïté : notre combat n’est pas prêt de s’interrompre et va encore
s’amplifier dans les jours à venir.

Le 17 avril se tiendra, en présence de Christine ALBANEL, une séance
extraordinaire du Comité Technique Paritaire Ministériel sur la RGPP.

D’ores et déjà, l’intersyndicale appelle l’ensemble des personnels à se
rassembler ce jour, à partir de 12 heures, aux colonnes de Buren, pour exprimer
une nouvelle fois le refus de voir casser le ministère de la culture via la RGPP.

Paris, le 10 avril 2008 – 19 heures

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