Deuxième session des Etats Généraux pour le pluralisme : « L’information et le service public, c’est notre affaire »

Le samedi 17 mai, à la Bourse du travail de Paris, s’est tenue la deuxième session des Etats Généraux pour le pluralisme. Les organisateurs se sont accordés sur une déclaration finale résumée ci-dessous.

L’information, c’est notre affaire. Le droit d’informer doit être accessible à tous. Les médias sans but lucratif (et parmi eux les médias associatifs et syndicaux) doivent bénéficier prioritairement des aides publiques, directes et indirectes, bénéficiant paradoxalement, à ce jour, aux médias les plus mercantiles et, de fait, aux publicitaires. La remise en cause des ordonnances de 1944 et 1945 sur la presse sont inacceptables, comme le sont les abandons des tarifs postaux privilégiés et du taux réduit de TVA, ainsi que la perspective d’une libéralisation de la distribution de la presse.

L’information est un bien public. Ce ne doit pas être un bien privé soumis notamment à des censures arbitraires et à de secrets discrétionnaires. La protection des sources doit être garantie par une loi qui ne laisse aucune prise aux interprétations abusives de la police et de la justice. Les secrets commerciaux et bancaires doivent être levés. Les entreprises doivent être accessibles aux journalistes soucieux d’enquêter sur les conditions de travail.

Le droit d’être informé ne devrait excepter aucun domaine. Or, l’information sur les questions et les mobilisations sociales est atrophiée. Le droit d’informer, qui est aussi celui de tous les acteurs de la vie sociale, est confisqué par des responsables de rédaction qui prétendent de surcroît exercer un véritable droit d’ingérence dans l’organisation démocratique des mobilisations. Sans développement d’un réel pluralisme, les contestations que suscitent de tels abus resteront légitimes.

Le service public, c’est notre affaire

Contre la volonté de le dépecer aux bénéfice des télévisions privées et, plus généralement, de la constitution de « médias globaux » essentiellement privés eux aussi, il est urgent de sauver le service public de l’audiovisuel et de le développer. Un financement des chaînes publiques indépendant de la publicité et pérenne suppose, notamment, que la redevance, rendue proportionnelle aux revenus, pour ne pas aggraver la baisse du pouvoir d’achat des plus démunis, soit augmentée. Or, la « réforme » qui se prépare aura notamment comme conséquences un sous financement du sous-financement du secteur public, une centralisation et une rentabilisation lourde de menace sur l’emploi, sur la diversité des programmes et sur le pluralisme de l’information, la constitution d’un secteur public de seconde zone rendu disponible pour de nouvelles privatisations.

Contre les tentatives d’asservir l’information et la culture aux prétendues lois du marché, il est urgent de construire un pôle public et associatif des médias sans but lucratif, véritable service public de l’information et de la culture, garant du pluralisme, riche de sa diversité et respectueux de la multiplicité de ses formes. Dans ce but, la concession des chaînes privées à des groupes dépendants de marchés publics doit cesser. Pour cette raison, entre autres, la déprivatisation de TF1 doit être mise en œuvre. Les dispositions contre les concentrations multimédias doivent être renforcées. Le statut public de l’AFP, aujourd’hui menacée de privatisation, doit être conforté. Les médias du tiers secteur doivent être soutenus, par un fond de soutien mieux doté et étendu aux télévisions associatives. Celles-ci, comme les radios associatives, doivent bénéficier d’un droit d’accès à tous les réseaux de diffusion.

Puisque l’information et le service public sont notre affaire, c’est l’affaire de tous de se mobiliser pour défendre le pluralisme contre les attaques frontales qu’il subit et pour exiger son expansion.

Paris, le 19 mai 2008 – Contact : 06 21 21 36 13.

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« L’information et le service public, c’est notre affaire » : Déclaration finale de la deuxième session

Sous le titre « Pour des médias soustraits à l’emprise des pouvoirs économique et politique », la déclaration finale de la première session des Etats généraux, tenue en septembre 2006, présentait un ensemble d’exigences et de propositions qui n’ont rien perdu de leur actualité. Bien au contraire. Confirmées, elles appellent des compléments

Sous le règne de Sarkozy, le pouvoir politique, le pouvoir financier et le pouvoir médiatique se tiennent par la main. Rarement, depuis des décennies, l’interdépendance entre le premier, administré nationalement par un chef de clan, et les seconds, détenus par une oligarchie de plus en plus concentrée, a atteint un tel degré. Les restructurations économiques en cours dans la presse quotidienne, les menaces qui pèsent sur l’audiovisuel public et les facilités accordées aux groupes privés, la marginalisation voire l’étouffement des médias associatifs forment une politique cohérente contre laquelle les résistances s’organisent et doivent s’intensifier.

L’enjeu est d’importance. Le droit à l’information – le droit d’informer et le droit d’être informé – ne doit pas être simplement proclamé : il doit être garanti (comme tous les droits sociaux aujourd’hui menacés par la conjugaison du libéralisme économique et de l’autoritarisme politique) et bénéficier en conséquence des ressources correspondantes.

L’information, c’est notre affaire. Ce n’est ni celle des gouvernants et des propriétaires des médias, ni celle des chefferies éditoriales et des prétendues élites qui les servent, ni celle des publicitaires qui la défigurent et des chargés de communication qui la maquillent. C’est celle de chacun et de tous, et particulièrement des journalistes professionnels, des citoyens-journalistes des médias du tiers secteur, des associations d’usagers et de critique des médias, des syndicats et des associations, et du public lui-même qui sont tous partie prenante, à des titres divers, de la production de l’information.

Le droit d’informer doit être accessible à tous ; tous doivent disposer des moyens appropriés de l’exercer. La pluralité des supports et la multiplicité des médias ne sont pas par elles-mêmes une garantie suffisante du pluralisme de l’information, indissociable de la diversité de ses sources et de ses formes. Les médias sans but lucratif (et parmi eux les médias associatifs et syndicaux) doivent bénéficier prioritairement des aides publiques, directes et indirectes, bénéficiant paradoxalement, à ce jour, aux médias les plus mercantiles et, de fait, aux publicitaires. La remise en cause des ordonnances de 1944 et 1945 sur la presse sont inacceptables, comme le sont les abandons des tarifs postaux privilégiés et du taux réduit de TVA, ainsi que la perspective d’une libéralisation de la distribution de la presse.

L’information est un bien public. Ce n’est pas – ce ne doit pas être – un bien privé dont les propriétaires des médias, le patronat et les gouvernants disposent à leur gré, en multipliant notamment – visibles ou invisibles – les censures arbitraires, ainsi que les secrets discrétionnaires. La protection des sources doit être garantie par une loi qui ne laisse aucune prise aux interprétations abusives de la police et de la justice. Les secrets commerciaux et bancaires doivent être levés pour que puisse s’exercer une information économique digne de ce nom. Les entreprises, et en particulier les entreprises privées – où les salariés, quand ils ont un emploi, passent une part majeure de leur existence – sont de véritables « zones de non droit » à l’information : les syndicats et les représentants des personnels doivent pouvoir les rendre accessibles aux journalistes soucieux d’enquêter sur les conditions de travail.

Le droit d’être informé ne doit excepter aucun aspect de la vie économique, sociale, culturelle et politique. Or ni la qualité ni le pluralisme de l’information, notamment quand il s’agit des questions sociales et des questions internationales, ne sont véritablement garanties : ce sont des rubriques généralement sacrifiées sur l’autel de l’audimat et de la rentabilisation financière. En particulier, l’information sur les questions et les mobilisations sociales, notamment quand elles émanent des associations et des syndicats, sont atrophiées. Leurs propositions et les motifs de leurs actions sont trop souvent tus ou défigurés par des experts en contre-réformes. Le droit d’informer, qui est aussi celui de tous les acteurs de la vie sociale est confisqué par des responsables de rédaction qui prétendent de surcroît exercer un véritable droit d’ingérence dans l’organisation démocratique des mobilisations. Sans développement d’un réel pluralisme, les contestations que suscitent de tels abus resteront légitimes.

Le service public, c’est notre affaire – Regarder la télévision, écouter la radio, et consulter, de plus en plus, Internet sont parmi les principales pratiques culturelles des français. Il n’est pas acceptable qu’elles soient livrées à des groupes privées qui les traitent en clients et en clients des publicitaires, simplement parce que leur principal objectif est la maximisation des profits. Il n’est pas acceptable que le pluralisme de la presse écrite d’information générale soit sacrifié par des rentabilisations strictement commerciales et des investissements dans les médias les plus profitables.

Contre la volonté de le dépecer, il est urgent de sauver le service public de l’audiovisuel et de le développer. Sous couvert d’envisager l’avenir de l’audiovisuel public, le pouvoir en place met tout en œuvre, à travers le mascarade de la Commission Copé pour une Nouvelle Télévision Publique, pour soutenir les chaînes privées et, plus généralement, la constitution de « médias globaux » essentiellement privés eux-aussi. Un financement des chaînes publiques indépendant de la publicité et pérenne suppose, entre autre pistes compensatoires, que la redevance, rendue proportionnelle aux revenus pour ne pas aggraver la baisse du pouvoir d’achat des plus démunis, soit augmentée. Or la « réforme » envisagée, telle qu’elle se prépare, aura en réalité des conséquences désastreuses : le sous financement du sous-financement du secteur public, et partant des radios associatives, une centralisation et une rentabilisation impliquant, sous couvert de « synergies », de lourdes menaces sur l’emploi, sur la diversité des programmes et sur l’information, avec la disparition du pluralisme au niveau national, régional et local. Résultat : la constitution d’un secteur public de seconde zone, replié derrière d’illusoires frontières et rendu disponible pour de nouvelles privatisations.

Contre les tentatives d’asservir l’information et la culture aux prétendues lois du marché, il est urgent de construire un pôle public et associatif des médias sans but lucratif, véritable service public de l’information et de la culture, garant du pluralisme, riche de sa diversité et respectueux de la multiplicité de ses formes. Ce qui suppose d’abord qu’il soit fait barrage aux nouvelles tentatives de privatisation et de renforcement des groupes privés. La concession des chaînes privées à des groupes dépendants de marchés publics doit cesser. Pour cette raison, entre autres, la déprivatisation de TF1 doit être mise en œuvre. Les dispositifs contre les concentrations multimédias doivent être, de surcroît, renforcés et non pas allégés. Le statut public de l’AFP, aujourd’hui menacée de privatisation, doit être conforté. Les médias du tiers secteur doivent être soutenus, par un fonds mieux doté et étendu aux télévisions associatives. Celles-ci, comme les radios associatives, doivent bénéficier d’un droit d’accès à tous les réseaux de diffusion. Ainsi un pôle public des médias (incluant l’AFP) serait constitué et pourrait nouer un partenariat privilégié avec tous les médias sans but lucratifs qui, affranchis de la pression des actionnaires et des publicitaires, contribuent au service public.

A toutes ces exigences démocratiques, les gouvernants, depuis le tournant libéral pris il y a plusieurs décennies, ont répondu généralement par des fins de non recevoir. A ces exigences démocratiques, la majorité du moment, sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, tourne complètement le dos. Mais puisque l’information et le service public sont notre affaire, c’est l’affaire de tous, individuellement et collectivement, de se mobiliser pour défendre le pluralisme contre les attaques frontales qu’il subit et pour exiger son expansion.

Premiers signataires (17 mai 2008) :

ACJ, Acrimed, Le Dispositif, FNVPQ, Métazone, SNJ, SNJ-CGT, Sud Culture, Union syndicale Solidaires,… ???

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CONTRE LA RGPP, MOBILISONS NOUS AVEC FORCE LE 15 MAI !

A plusieurs reprises, Christine Albanel a vainement tenté de vous convaincre que la RGPP appliquée au ministère de la culture constituerait LA grande avancée moderne attendue depuis 50 ans. Elle a aussi voulu vous faire croire que les organisations syndicales avaient été constamment associées aux discussions et aux prises de décisions.

Il n’en est rien. La RGPP appliquée à notre ministère c’est la casse de son architecture et de ses missions, ainsi qu’une précarité aggravée et insupportable pour ses personnels, bientôt licenciables à merci.

Quant au « dialogue social », il s’est réduit à une véritable mascarade. Sa seule vocation fut de transmettre la bonne parole ministérielle étayée de quelques rares informations distillées au compte-gouttes par les casseurs du Ministère et de la politique culturelle de ce pays. L’important dispositif policier déployé lors du rassemblement du 19 avril a, par ailleurs, montré qu’il fallait écarter les agents directement concernés par ces mesures, lesquels font figure de trublions en puissance. Les organisations syndicales ont refusé ce jeu de dupes et indiqué qu’elles ne reviendraient à la table des discussions que sur la base d’informations précises sur les implications concrètes des diverses restructurations qui vont toucher le ministère : missions et devenir des personnels.

Vous savez que les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir du Ministère, des DRAC, des opérateurs culturels, des personnels et de leurs missions.

Le personnel du ministère de la culture a été particulièrement en pointe dans la contestation de la RGPP. Aujourd’hui, les convergences se sont étendues avec nos autres collègues des ministères puisque c’est l’ensemble de la Fonction publique qui est gravement menacée par la politique destructrice de Nicolas Sarkozy.

C’est pourquoi il est important que la grève du 15 mai soit la plus massive possible. Dans les administrations centrales, dans les musées, dans les monuments, dans les DRAC, dans les SDAP,… Partout, nous devons réaffirmer avec force notre refus de cette RGPP dont nous n’avons rien à attendre.

Notre présence dans la rue doit être également particulièrement visible (banderolles, pancartes diverses et variées) … et bruyante (amenez bidons et autres tambourins….). En province, nous invitons les personnels dépendant du ministère à organiser des « cortèges » culture au sein des différentes manifestations. A Paris, afin que les revendications du personnel culture aient le maximum de visibilité, SUD Culture Solidaires privilégie une présence au plus près de la tête de la manifestation, avant le cortège de l’Education Nationale, à la fin du cortège de Solidaires.

SUD Culture Solidaires, le 14 mai 2008

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Attaques contre le statut de l’AFP : réponse intersyndicale

La ministre de la culture, Mme Christine Albanel, a proposé dimanche un service spécial de l’AFP de diffusion des communiqués que l’ensemble de la rédaction et de ses organisations syndicales juge contraire à la définition même du travail journalistique et tout simplement peu réalisable dans les faits.

Cette nouvelle « proposition » après les mises en cause de l’agence par le porte-parole de l’UMP, auquel les syndicats ont déjà répondu en détail, et par le Président de la République devant les siens, est ressentie comme lourde de menaces contre l’AFP dans le contexte actuel et appelle plusieurs remarques :

– Mme Albanel a peut-être voulu « calmer le jeu » dans son camp en ménageant la chèvre et le chou. Mais elle a ainsi mis en cause le travail rédactionnel de mise en perspective, de choix, et de hiérarchisation de l’information qui est le principal travail des journalistes de l’agence. Elle montre aussi qu’elle n’a qu’une idée assez vague du travail des journalistes qui reçoivent des centaines de communiqués chaque jour. Ces derniers, livrés tels quels, seraient incompréhensibles et n’auraient aucun public.

– Il se trouve que dans le passé, l’AFP a eu un service purement technique et n’exigeant pas de travail rédactionnel, qui consistait à diffuser à des abonnés qui le souhaitaient les communiqués et décisions de collectivités locales. Le même chose existe avec des entreprises. De tels services, purement techniques et non rédactionnels, sinon une éventuelle médiation pour éviter des communiqués aux contenus illégaux, ont un coût et n’ont jamais pu être rentables, faute de clients prêts à les payer. Si dans le cadre du nouveau COM, Mme Albanel est prête à prévoir un budget pour un tel service, elle aura peut-être quelque chose à discuter avec le PDG de l’AFP qu’elle doit rencontrer vendredi prochain.

– A l’heure où tout parti, tout syndicat, toute entreprise ou collectivité locale peut mettre ses communiqués sur son site internet, on voit mal la valeur ajoutée apportée par une diffusion par les moyens techniques de l’AFP à des abonnés qui le souhaiteraient et seulement à eux. Car il ne saurait en aucun cas être question d’imposer un tel flux de prose de valeur trop variable et incertaine à l’ensemble des abonnés. Ce serait en plus nier le caractère journalistique et indépendant de l’agence qui n’est pas jusqu’à nouvel ordre une agence de pub ou de communication.

Une telle transformation de l’AFP est-elle l’objectif des attaques venues du pouvoir actuel qui songe peut-être à de nouveaux cadeaux aux frais de la République aux « amis » de grands groupes de communication ?

Loin d’être un procès d’intention, une telle inquiétude est justifiée par le contexte actuel de remise en cause du statut très particulier de l’AFP qui a su lui garantir, bon an mal an, 50 ans d’indépendance éditoriale, au moment où est interminablement négociée la reconduction du Contrat d’objectifs et de moyens (COM) pour les années à venir. Ce dernier, qui prévoit notamment le montant des abonnements de l’Etat, devait être signé à la fin de l’an dernier avec l’Etat.

Les syndicats de l’Agence appellent tous les journalistes au premier chef et tous les citoyens à être vigilants et à défendre si besoin est leur droit à l’information, dont l’existence d’une AFP indépendante est un des principaux garants.

Il est temps que les représentants de l’Etat jusqu’au plus haut niveau, que les élus de la nation jouent tout leur rôle en cessant ces attaques intolérables contre la rédaction de l’agence pour tenter de la mettre en condition.

Ils devraient plutôt se pencher sur une véritable politique de développement de l’AFP avec tous les moyens financiers afférents, afin de mieux encore récolter et de diffuser l’information en France comme dans le monde, ce en 6 langues 24H/24 365 jours par an et assurer ainsi le pluralisme des sources d’information.

Après les propos tenus par la ministre, les syndicats demandent à être reçus par Mme Albanel.

Ils appellent une nouvelle fois la Direction de l’AFP et en premier lieu le Président Pierre Louette à protéger plus que jamais les acquits du statut de 1957.

Le 12 Mai 2008


Voir sur le site de Sud AFP (membre de l’Union SUD Culture Solidaires qui comprend également SUD Radio France, SUD France3, SUD Culture TV5Monde et SUD Culture) image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer

Toutes et tous en grève le jeudi 15 mai pour la défense et l’amélioration de la Fonction publique et pour l’essor du service public culturel

L’intersyndicale Culture et les personnels ont appelé à la convergence des luttes des différents ministères. Une grande journée de manifestations et de grève est prévue pour le 15 mai à l’appel de quasiment toutes les organisations syndicales de la Fonction publique sous des formes diverses pour la défense et l’amélioration de la Fonction publique, et pour le développement de services publics de progrès social au service de la population.

Cet appel à la grève intervient dans le contexte d’une levée de boucliers contre la Révision Générale des Politiques Publiques, contre les violentes attaques du gouvernement et de la majorité sur le Statut général des fonctionnaires et l’emploi public. Partout, dans tous les ministères, des luttes sont ainsi engagées pour faire échec à la politique de casse du service public et à ce qui constitue bel et bien un plan social touchant l’ensemble de la Fonction publique (à raison de 35 000 à 40 000 suppressions d’emplois par an).

Au Ministère de la Culture, la mobilisation n’a cessé de croître depuis l’automne. Au travers de rassemblements et manifestation massifs, de forte participation à la grève ou encore d’occupations remarquées de directions et bureaux, les personnels ont fait entendre fort et clair qu’ils ne céderaient pas une once de terrain au plan de la défense du service public culturel et de toutes ses missions comme sur celui de la défense de leurs emplois, statuts et droits.

Le 29 avril, les organisations syndicales étaient conviées, par le cabinet du Ministère de la Culture, à une réunion censée établir un « calendrier de travail » pour discuter de leurs futures mesures RGPP. De véritable débat, il n’y en a jamais eu jusqu’ici, ni sur les conséquences des restructurations ni sur l’emploi. L’intersyndicale Culture ne reviendra à la table des discussions que sur la base d’informations préalables et précises sur les implications concrètes des diverses restructurations qui vont toucher le ministère : missions et devenir des personnels.

D’ores et déjà, l’unité et la force exemplaires de ce mouvement de fond ont fait reculer Christine Albanel et son cabinet quant à leurs projets néfastes, notamment en ce qui concerne la sphère muséale et plus particulièrement le devenir des musées sous statut de services à compétence nationale.

Bien que sensiblement ébranlée par la détermination et la pugnacité des agents à dire non à la RGPP, la ministre de la Culture entend maintenir coûte que coûte le cap fixé par le Président de la République et le Premier ministre : démantèlement de structures ; cure d’austérité budgétaire dans le cadre général d’un vaste plan de désengagement de l’Etat.

Alors que le 3ème Conseil de Modernisation des Politiques Publiques devrait se tenir fin mai, toujours sous l’égide de Nicolas Sarkozy, la journée de grève du 15 mai doit sans nul doute permettre à notre mouvement de franchir un nouveau palier.

Les semaines à venir seront cruciales.

Les convergences nécessaires sont mises en oeuvre par l’intersyndicale Culture avec l’ensemble des acteurs culturels qui pâtissent eux aussi de la politique de Christine Albanel.

Les convergences s’étendent non seulement à toute la Fonction Publique mais aussi bien au delà avec tous ceux qui refusent l’instauration d’une société profondément inégalitaire.

Avec 301 manifestations dans toute la France et plus de 200 000 personnes dans les rues le 1er Mai, la fête des travailleurs, vient de donner le coup d’envoi d’un mois de mai à très forte tonalité sociale. Cette journée placée sous le signe de l’unité syndicale a de nouveau montré la volonté des salariés de se battre sur les questions brûlantes des salaires et des retraites.

Ce pouvoir politique quoi qu’il en dise n’a aucune légitimité à détruire les services publics et les acquis sociaux.

Ce sont les travailleurs qui tout au long des décennies passées ont conquis de haute lutte ces acquis.

Ce sont les salariés qui ont construit une Fonction publique au service de tous. Aujourd’hui, c’est tout cela qui est contesté par ce gouvernement.

NON, nous ne capitulerons pas devant ceux qui veulent imposer l’abandon de l’intérêt général au profit des intérêts particuliers de certains.

Ceux-là même qui possèdent et en veulent toujours plus !

Ceux-là même qui veulent moins de service public.

Ceux pour qui le mot SOLIDARITE ne signifie rien.

L’intersyndicale convaincue que seule la convergence des luttes permettra de mettre en échec cette politique gouvernementale, appelle l’ensemble des personnels du Ministère de la Culture
à prendre part massivement à la journée de grève et de manifestations du 15 mai.

N.B : Un préavis de grève a été déposé couvrant l’ensemble des personnels du ministère, de droit public et de droit privé.

5 mai 2008

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Culture : le Synavi lance aussi un APPEL À TOUS LES CITOYENS POUR UNE RELANCE GÉNÉRALE DES POLITIQUES PUBLIQUES

Nous refusons avec la plus grande détermination l’application sans concertation de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), contraire à l’idée même de bien public et à toute pensée et politique novatrices.

Du 24 au 31 mai 2008, partout en France, dans tous les lieux de création des arts vivants nous appelons au témoignage, à la revendication, à l’organisation solidaire pour une Relance Générale des Politiques Publiques !

C’est à une accélération sans précédent du renoncement à la notion de bien public et de service public à laquelle nous assistons, à un processus de désengagement entrepris depuis plusieurs années et dont on voit maintenant très clairement l’objectif poursuivi : la privatisation de l’ensemble des richesses collectives. Voici un rapt qui nous lèse tous, dans notre avenir, dans celui de nos enfants.

Cette politique très organisée, dans de multiples secteurs où la notion de service public tendait à assurer une égalité pour chaque citoyen, est une négation de la dimension sociale et collective. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, des universités et de la recherche, de la justice, de la poste, des transports collectifs, mais aussi de l’accès à la culture, à l’art et à la création artistique, avec constance ce gouvernement démantèle, désorganise et liquide les fondements du pacte républicain.

Dans les dernières décennies, de nombreuses mutations sociétales se sont opérées : les services publics ont couvert en grande partie les territoires, avec une dynamique favorisée par le développement considérable des mutations techniques et permettant une plus grande proximité avec l’usager. Mais dans le même temps, nous avons vu aussi se développer une marchandisation de la presque totalité des secteurs, nous avons assisté à leur mise aux normes des valeurs marchandes et du libéralisme, de la finance et des intérêts privés qui se substituent peu à peu à l’intérêt général.

Au-delà du secteur public, des salariés sont en lutte pour la défense de leurs droits les plus élémentaires. Le droit à ne plus être considérés comme des clandestins et pour d’autres à pouvoir travailler là où vivent leurs familles ; à s’assurer ne serait ce que le minimum nécessaire à une vie dans la dignité ; à ne pas connaître une espérance de vie de dix ans moindres que les autres travailleurs ; à bâtir un avenir d’émancipation pour chaque personne, où qu’elle soit et qu’elles que soient ses origines et conditions sociales.

Aujourd’hui, nous voyons se multiplier des initiatives, des appels à réagir [[- Journée nationale du 29 février 2008 contre le désengagement de l’État dans l’art et la culture et pour la défense de la diversité artistique et culturelle

Actions et pétitions

 « Le service public est notre richesse : mobilisons-nous !», contact@service-public-notre-richesse.fr

 Appel à défendre la culture, intersyndicale du ministère de la Culture CFDT – CFTC- CGT- FO- FSU – SUD – UNSA

 « Sauvons l’université ! », sauvonsluniversite@googlegroups.com

 grève des enseignants et manifestation le jeudi 15 mai

+ autres appels et actions nationales et locales à venir]], à se mobiliser, et nous nous y associons sans réserve. À ce mouvement, nous voulons contribuer le plus utilement possible : nous proposons de mettre nos énergies et nos outils de travail à la disposition d’une lutte solidaire et transversale à l’ensemble des champs et secteurs concernés.

Nos lieux de travail sont faits pour des actions partagées et pour la parole adressée publiquement. Pour dire quelle société nous souhaitons construire ; en quoi et comment nous aspirons à nous enrichir mutuellement de l’expérience et des savoirs humains et professionnels ; quelle place est faite dans nos cités, dans nos entreprises, dans nos espaces publics pour que soient mis en œuvre des processus d’émancipation, pour que soient démultipliées les démarches de mise en représentation du monde et que puissent ainsi s’ouvrir des horizons.

Du 24 au 31 mai, dans nos cités, dans nos quartiers, dans ces espaces ouverts au débat [[– théâtres, fabriques de création, lieux d’exposition, cinémas, lieux de musique vivante, espaces transversaux, Centres culturels, MJC et lieux d’éducation populaire, lieux ouverts et publics, etc…]], vivons et disons notre exigence, dressons nos revendications comme autant d’appels à s’organiser. Pour que le mouvement aujourd’hui engagé se développe et s’élargisse, mettons nos efforts et nos aspirations en commun, manifestons notre volonté pour une société solidaire et juste.

Pour agir ensemble et trouver toute information et contact : SYNAVI 36 cours Général Giraud 69001 LYON – tel : 04.78.39.47.17 Port : 06.68.62.00.69 – Mail : contact@synavi.info

Nous sommes un tiers secteur de la culture : des compagnies, des structures, équipes et collectifs des arts de la scène et de la culture, organisés au sein du SYNAVI (Syndicat national des arts vivants) et rassemblés au sein de l’UFISC (Union fédérale d’intervention des structures culturelles).

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