Une main d’œuvre étrangère si nécessaire

Communiqué Union syndicale Solidaires

Le Préfet de Seine et Marne, et son fidèle ouvrier l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), ont su procurer à 56 réfugié·es un CDD à hauteur du SMIC afin de prêter main forte au secteur agricole en manque de main d’œuvre composée habituellement de 200 000 saisonnier·es, dont 8000 non européen·nes (embauché·es sous contrat OFII). 

Dans un premier temps, nous pourrions nous satisfaire du geste d’une telle humanité… démontrant au passage que « les migrants » ne « volent » pas toujours le travail des Français » comme le clament les milieux d’extrême-droite et leurs publics nombreux. Mais ce qu’il nous faut dénoncer ici encore une fois, c’est le mépris des étranger·es en France : leur situation régulière aux yeux du droit Français et des règles de Dublin, ne les met pas à l’abri d’un total cynisme de la part du gouvernement. 

A ce jour, la moitié de l’économie serait paralysée, les demandes de chômage partiel se multiplient d’un côté tandis que de l’autre, on ne compte plus les témoignages de menaces de licenciement de la part des patrons, petits ou grands. C’est dans ce climat délétère qu’est apparu le « réfugié sauveur sous CDD » ; Pour combien de temps ? Aux premières heures du « déconfinement », elle et ils seront malheureusement sans doute remercié·e·s.

Paris, le 3 avril 2020.

Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical !

A partir du lundi 30 mars à 9H00, l’Union syndicale Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical
le 0 805 37 21 34.

Alors que cette classe politique ne pense qu’à sauver le capitalisme, pour les milliers d’adhérentes et d’adhérents de notre Union syndicale, l’heure est à la protection de la santé et la vie des travailleurs et travailleuses. Dans de trop nombreux secteurs, les patron-ne-s refusent de fermer les lieux de travail sous la pression du gouvernement. Dans les secteurs qui doivent continuer à fonctionner pour lutter contre la pandémie, cela ne peut se faire sans respecter les droits des salarié-es ! Le gouvernement a pris des ordonnances le 27 mars, restreignant particulièrement les droits des travailleurs-euses quant aux congés, RTT, à la durée du temps de travail notamment.

L’Union syndicale Solidaires met tout en oeuvre pour aider les salarié-es, les chômeurs/ses, les étudiant-es à faire valoir leurs droits, et met à disposition un numéro d’appui syndical animé par des militant-es de tous les secteurs. Ce numéro, pour être accessible à toutes et tous, prend la forme d’un “numéro vert”, gratuit depuis un téléphone fixe ou portable.

La protection de la santé et de la vie des travailleurs et travailleuses est une urgence.

L’union syndicale Solidaires revendique et soutient les travailleurs et travailleuses qui luttent pour :

  • la fermeture immédiate de tous les lieux de travail non essentiels à la vie du pays, sans perte de salaire, ni restriction de droits ;
  • la protection maximale des personnes devant continuer à travailler, droit de retrait effectif pour tous et toutes ;
  • la réorganisation du travail par les salarié-es qui sont sur place ;
  • le maintien et extension des droits des chômeurs et chômeuses ;
  • l’interdiction des licenciements.

Covid-19 : Battantes face à la crise, gagnantes pour nos droits !

Union syndicale Solidaires

La crise du coronavirus impacte tout le monde, mais certaines plus que d’autres ! La situation d’ «état d’urgence sanitaire» décidé par le gouvernement accentue des inégalités liées au patriarcat et à la répartition genrée des rôles, déjà bien ancrées. En outre, le confinement renforce la vulnérabilité des femmes victimes de violences dans la sphère domestique.

Plus on vit dans la précarité, plus on est exposée aux effets sanitaires et sociaux de cette pandémie, qui révèle toutes les incohérences et inégalités politiques, économiques et sociales de nos sociétés. C’est bien à la fois contre le patriarcat et le capitalisme qu’il faut lutter, et la crise sanitaire ne doit en aucun cas servir de prétexte pour casser nos droits et nos solidarités.

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Le capitalovirus à l’assaut de nos congés !

Tout à son obsession de faire primer la vie économique sur la santé et le bien être des travailleurs et travailleuses, le gouvernement entend profiter de la mise en place de l’état d’urgence sanitaire pour abattre définitivement ces 35 heures qu’il déteste tant. Ce sont donc nos congés, jours de RTT et autres CET qui vont faire les frais de la lutte contre le coronavirus. Le gouvernement a décidé que les employeurs pourraient imposer à leurs salarié-es la prise de 6 jours de congés (confinés) sans avoir à respecter de délai de prévenance qui est d’un mois avant la date prévue de départ en congés. Il faudra juste que pour cela il y ait, maigre concession, conclusion d’un accord collectif : au vu de la période et le chantage à la continuation de l’activité, on peut craindre qu’il ne va pas être très difficile à obtenir.

Pour les jours RTT et ceux portés aux crédits des comptes épargne temps (CET), il n’y aura même pas besoin d’accord, l’employeur pourra imposer sans délai la prise de 6 jours (au maximum) sur ces contingents. D’ailleurs le même article dispose que le gouvernement pourra modifier les règles d’acquisition des congés. Avec l’allongement possible de la durée hebdomadaire du temps de travail à 48h et à 13h par jour, soit les limites permises par les directives communautaires, la possibilité de déroger au temps de repos hebdomadaire et au travail dominical, on peut dire que c’est open bar pour le patronat ! Durées allongées de temps de travail certes limitées à des secteurs « utiles à la sécurité de la nation » et « à la continuité de la vie économique et sociale » : le caractère volontairement flou de ces expressions laisse surtout présager que c’est toute l’économie qui est potentiellement concernée !

Certes, ce sont des mesures exceptionnelles au regard d’une situation exceptionnelle. Sauf qu’il n’est pas sur que ces mesures seront levées une fois le virus vaincu tant la tentation est grande chez nos dirigeant·es de remettre en cause la réglementation sur le temps de travail. En effet, le texte définitif dispose que celles-ci s’appliqueront tant qu’il faudra « faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire ». Le risque est grand de voir des politiques d’austérité s’appliquer et les exigences qui vont avec. Et d’exiger des travailleurs et travailleuses qu’ils et elles se retroussent les manches dès la crise sanitaire finie…

Une chose est certaine, l’union syndicale Solidaires n’entend certainement pas laisser faire un gouvernement dont la logique est par nature antisociale. Solidaires appelle les salarié-es à faire usage de leurs droits, et notamment de grève, pour empêcher ces régressions inadmissibles sur le dos d’une crise sanitaire et bientôt économique dont ils et elles souffrent comme le reste de la population et dont ils et elles ne sont pas plus responsables. Elle appelle tous les syndicats à refuser de signer un quelconque accord dérogatoire au Code du travail.

Aucune prétendue union nationale n’empêchera nos luttes légitimes de s’exprimer, d’imposer une meilleure répartition des richesses et un temps de travail fortement diminué.

Virus ou pas, construisons le rapport de force !

Manifestant-es couleur Solidaires

https://solidaires.org/Le-capitalovirus-a-l-assaut-de-nos-conges