Main basse sur nos cotisations ?

Union syndicale Solidaires

Si le projet de loi portant prolongation de l’état d’urgence sanitaire a été longuement commenté, celui portant « diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l’épidémie de COVID 19 » l’est beaucoup moins. Bien à tort. Car ce projet de loi contient quelques dispositions particulièrement dangereuses et explosives. Comme par exemple celle contenue dans son article 3 ainsi rédigé « […] le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de douze mois à compter de la publication de la présente loi, les mesures […] destinées, afin d’améliorer la gestion de la trésorerie de l’État, à prescrire […] le dépôt sur le compte du Trésor des disponibilités des personnes morales soumises aux règles de la comptabilité publique et d’organismes publics ou privés chargés d’une mission de service public. »

Dit comme cela, évidemment rien de quoi inquiéter une population même avertie. Sauf qu’il s’agit ni plus ni moins de garantir la solvabilité de l’Etat dans une période où celui-ci est obligé à emprunter de fortes sommes sur les marchés financiers. Et donc assurer aux créanciers qu’en cas d’insolvabilité, ils pourront compter sur l’ensemble des disponibilités financières des organismes cités dans l’article, y compris donc celles des organismes sociaux. Au nombre desquels figurent les gestionnaires des régimes de retraites de base et complémentaires. Ainsi des AGIRC ARRCO, tout comme celui des professions libérales dont les avocats fortement mobilisés contre le projet de retraites.

C’est ni plus ni moins autoriser l’Etat à mettre la main en cas de difficultés sur nos cotisations de retraites complémentaires ! Tout cela par ordonnances, donc sans débat !

Actuellement en discussions devant l’assemblée, ce projet de loi et cet article ont fait l’objet de très nombreux amendements visant à le supprimer et au moins restreindre son champ d’application : tous ont été rejetés, ce qui démontre bien les intentions du pouvoir qui n’entend rien céder, pas même à la marge. Alors que la population s’est opposée majoritairement au projet de réforme des retraites, il ne s’agit pas maintenant que l’Etat au nom de l’état d’urgence sanitaire fasse main basse sur nos cotisations ! Tout comme le retrait définitif du projet de loi retraites, nous exigeons l’abrogation de cet article inacceptable.

La retraite, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder !

Paris, le 14 mai 2020

Déconfinement… et si oui, dans quelles conditions ?

Union syndicale Solidaires

Un plan de déconfinement a été présenté par E. Philippe devant l’Assemblée nationale le 28 avril dernier et au Sénat le 4 mai. Un projet de loi prolongeant l’état d’urgence jusqu’au 24 juillet est en cours d’examen. Le déconfinement est prévu pour le 11 mai dans des conditions qui devraient encore être précisées le 7 mai prochain, notamment sur ce qu’il sera possible de faire entre les départements rouges et les départements verts (ces derniers ayant selon les chiffres du gouvernement un taux de propagation du virus plus faible et un réseau hospitalier non saturé).

Pourtant, ce déconfinement, qui suit une gestion de l’épidémie chaotique, ne donne à cette heure aucune assurance pour la population de ne pas replonger vers une deuxième vague de l’épidémie encore plus meurtrière… Les « leçons » d’une première vague ne semblent pas avoir remis en cause les choix politiques antérieurs, sans forcément que ce soit une surprise.

Solidaires porte depuis le début de cette crise l’idée que c’est l’humain, la santé, le souci de donner les moyens de vivre à la population, notamment les plus précaires qui doit primer sur tout le reste. D’autant que la crise et l’ampleur de son impact restent en large partie de la responsabilité des politiques menées ces dernières années, tant sur la casse de l’hôpital public, des services publics, que celles qui ont favorisé les plus riches… sur le dos des travailleur-euses et des plus précaires.
Au-delà, il s’agit bien de faire d’autres choix de société, de justice sociale, écologique, féministe, qui doivent permettre un monde vivable, respirable, juste, égalitaire.

La suite ici :

Non la lutte des classes et pour la défense de nos libertés ne sont pas des « chamailleries » !

Union syndicale Solidaires

Nous avions été scié-es ce matin en découvrant la vidéo de Macron souhaitant une bonne fête aux travailleurs et travailleuses.
Nous avions même cru à un gag, quand il semblait regretter les « 1er mai parfois « chamailleurs ».

Parler de « chamaillerie » quand le 1er mai 1891, à Fourmies, la répression a fait 10 morts, dont 2 enfants, et que cela reste une date symbolique du mouvement ouvrier ?
Parler de « chamaillerie » quand ces dernières années, les manifestations du 1er mai ont été noyées sous les gaz ?
Parler de « chamaillerie » quand des manifestant-es sont obligé-es de se réfugier dans un hôpital pour échapper aux tirs de LBD et aux grenades explosives comme en mai 2019 à Paris ?

Non, la lutte des classes, la lutte pour une autre répartition des richesses, la lutte pour assurer la liberté d’expression et de manifestation ne sont pas des chamailleries, pas des jeux d’enfants, pas une « guerre des boutons »… Cette lutte fait des mort-es, des blessé-es, des mutilé-es !

Continuer la lecture de « Non la lutte des classes et pour la défense de nos libertés ne sont pas des « chamailleries » ! »

COVID-19 : Conférence téléphonique avec le Secrétaire d’État du 29 avril

Solidaires Fonction Publique

Solidaires est une nouvelle fois intervenu lors de cette téléconférence pour rappeler au ministre qu’il est indispensable que les agent-es de la fonction publique bénéficient de toutes les mesures de protection nécessaires à leur santé et sécurité dans la période actuelle mais bien entendu dans la période qui va courir à partir du 11 mai. Il est indispensable que la sécurité des agent-es soient au cœur des préoccupations et qu’aucun risque ne soit pris. Une nouvelle fois, il a malheureusement fallu revenir sur le manque de matériel de protection qui existe dans de nombreux services malgré le fait que l’épidémie est présente depuis de nombreuses semaines. Pour Solidaires il est indispensable que dans la période qui s’ouvre, aucune décision ne soit prise sans prendre en premier lieu en compte la sécurité des agent-es et des usager-es qui fréquentent les services publics. Cela est le cas bien entendu sur les missions accomplies comme l’accueil du public par exemple.

Compte-rendu complet :