Réfugié.es : un « deux poids deux mesures » insupportable !

Communiqué SUD Culture Solidaires

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les déclarations se multiplient au plus haut sommet de l’État en faveur de l’accueil des réfugié.es ukrainienn.nes. Si nous ne pouvons que nous en réjouir, et espérer qu’il ne s’agira pas de vaines promesses, que leur accueil se fera dans de bonnes de conditions, nous ne pouvons en revanche ignorer l’intolérable tri raciste qui a lieu à la frontière ukraino-polonaise notamment. Pendant que toutes facilités sont données aux réfugié-es en possession de papiers d’identité ukrainiens, les étranger.ères extra-européen.nes en provenance d’Ukraine sont laissé.es à eux-mêmes, voire refoulé.es, insulté.es. Ce traitement différencié est insoutenable.

Tout comme l’hypocrisie du gouvernement qui se présente comme le défenseur des réfugié.es alors que dans le même temps les migrant.es et étranger.ères présent.es en France font l’objet de maltraitance institutionnelle et de violences policières : tentes lacérées, « chasse au migrant », refus de la préfecture de recevoir des travailleurs sans papiers en grève depuis des mois, difficultés kafkaïennes pour obtenir des rendez-vous en préfecture… Nous n’oublions pas non plus que la seule réaction du ministre de l’Intérieur, à la suite de la mort d’une trentaine de migrant.es dans la Manche, a été d’appeler au renforcement de Frontex, la sinistre agence de contrôle des frontières, dont le budget a explosé depuis sa création en 2004.

L’État français n’a évidemment pas l’exclusivité de la répression contre les migrant.es. C’est tous les États européens qui pourchassent et refoulent les migrant.es, les réfugié.es qui tentent de rejoindre l’Europe, faisant de ses frontières de vastes cimetières. Ainsi, la semaine dernière, des milliers de migrant.es ont joint leurs forces pour tenter de franchir les clôtures barbelées de Melilla. La police espagnole a fait montre d’une violence inouïe en frappant les migrant.es à terre et en faisant usage de leurs armes. Plusieurs dizaines d’entre eux.elles ont été blessé.es par la police.

Cette même Europe sous-traite depuis des années le sale boulot, moyennant finances, de rétention et de traque aux migrant.es, à des pays aux marges de l’Europe  (la Libye, le Maroc, la Turquie, par exemple). N’oublions pas non plus tous les murs, tous les barbelés qui ont été érigés pour bloquer les exilé.es venu.es notamment de Syrie, d’Irak, d’Érythrée, d’Afghanistan…

SUD Culture Solidaires revendique l’accueil inconditionnel de tout.es les réfugié.es et exilé.es quelle que soit leur origine.

Pour un monde sans frontières !

Liberté de circulation et d’installation !

Non à la dissolution de Nantes Révoltée !

Communiqué SUD Culture Solidaires

Mardi 25 janvier 2022, le ministre de l’intérieur a annoncé lancer une procédure de dissolution du média indépendant « Nantes Révoltée » en prenant prétexte d’un appel à manifester contre l’extrême-droite relayé par le site.

Nantes Révoltée a mené, depuis des années, un travail quotidien de journalisme, réalisé des d’articles, de reportages, d’analyses et publié dix revues. Le site a documenté les violences d’État, et joue un vrai rôle de contre-pouvoir local et national. Il est consulté par plusieurs millions de personnes chaque mois. Sans Nantes Révoltée, il n’y aurait sans doute pas eu d’affaire Steve Maia Caniço en 2019, ce jeune homme noyé dans la Loire à la suite d’une charge de la police.

Nantes Révoltée donne la parole à celles et ceux qui sont inaudibles dans les médias dominants, qu’on exploite, qu’on réprime. Elle relaie donc les appels à manifester. C’est ce point que le gouvernement prend comme prétexte pour dissoudre ce média. Et c’est une attaque en règle contre la liberté de la presse et la liberté d’expression. Tout média qui aurait l’heur de déplaire à Jupiter sera-t-il menacé de dissolution ?

Et si relayer des appels à manifester est susceptible de tomber sous la menace d’une dissolution, demain le ministre de l’intérieur va-t-il dissoudre des syndicats, des associations ou des organisations politiques ?

Continuer la lecture de « Non à la dissolution de Nantes Révoltée ! »

Amiens : halte à la répression policière ! soutien à notre camarade Amandine !

Ces dernières années ont vu une pression politique croissante sur les mouvements sociaux : arrestations préventives, garde à vue punitives, procès d’intimidation, violences de la police envers les manifestant-es quelles que soient leurs modalités d’action. Pour l’État, toute contestation, toute contradiction, et jusqu’aux simples slogans sont perçus et médiatisés comme une violence inacceptable envers l’autorité publique. Le message est clair : notre présence même dans la rue est un affront à leur « démocratie » et surtout à leur pouvoir, nous ne devrions simplement pas exister.

Ainsi, en janvier 2020, une manifestation contre la réforme des retraites mêlant syndicalistes, gilets jaunes et militant-es autonomes dans le centre d’Amiens a été une fois de plus l’occasion pour la préfecture de taper arbitrairement pour faire un exemple. Arbitrairement ? Pas tout à fait, puisque notre camarade Amandine, qui est clairement repérée comme une des figures animant la contestation locale des gilets jaunes, se retrouve visée.

Interpellée puis placée en garde en vue durant deux jours, un premier procès la condamne en juin 2020 à 800 euros d’amende pour non dispersion après sommation aggravé d’un haut-fait de dissimulation du visage. La peine est dérisoire, à la hauteur des accusations et de leur fondement, mais une condamnation reste une condamnation et une menace latente de récidive pour paralyser toute action. Soutenue par SUD Culture Solidaires, Solidaires 80 et les gilets jaunes Réfractaires du 80, notre camarade décide donc de faire appel de ce jugement inique.

Soyez nombreuses et nombreux à la soutenir dans la salle d’audience et devant le palais de justice d’Amiens pour son procès en appel le mercredi 19 janvier à 13h30 ! S’attaquer à l’une d’entre nous, c’est s’attaquer à nous tou-tes !

Procès en appel des « 7 de Briançon » : la solidarité et la liberté d’expression menacées

Paris – Briançon, le 26 mai 2021. Demain, jeudi 27 mai 2021, à 14h se tiendra à Grenoble le procès en appel des sept personnes solidaires, dites-les « 7 de Briançon », reconnues coupables en première instance, le 13 décembre 2018, pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière ». Elles encourent, chacune, 10 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo ont été condamné.e.s à des peines allant de 6 mois avec sursis à 12 mois de prison, dont quatre mois fermes, pour avoir participé le 22 avril 2018 à une manifestation. Celle-ci visait à dénoncer une action de Génération Identitaire qui avait, la veille, bloqué le col de l’Échelle (Hautes-Alpes) et à exprimer une résistance face à la militarisation de la frontière, des discours de haine et des violences qui mettent la vie des personnes étrangères en danger.

« En appel, les juges auront à décider s’il était criminel d’exprimer publiquement son soutien aux personnes exilées et de s’opposer aux opérations d’intimidations d’un groupuscule d’extrême droite dissous depuis, ou si cette expression publique était bien légale et légitime ! A la haine, ces militant.e.s ont répondu par la solidarité. Il est inacceptable que pour cela, certain.es aient été condamné.es à de la prison ferme », déclare Agnès Antoine, au nom du Comité de soutien des 3 + 4 de Briançon.

« Les personnes solidaires ne doivent pas être poursuivies ou condamnées pour avoir manifesté leur soutien aux personnes dont les droits sont quotidiennement violés notamment à la frontière franco-italienne. Ces pratiques d’intimidations et de pressions à l’encontre des défenseur.e.s des droits humains sont inadmissibles et mettent en danger l’impératif de fraternité qui est le nôtre  », déclare Alexandre Moreau, président de l’Anafé.

Amnesty International France, l’Anafé, La Cimade, Médecins du Monde, Tous Migrants et le Comité de Soutien au 3+4 de Briançon appellent à la relaxe immédiate et définitive de ces défenseur.e.s des droits humains, poursuivi.e.s pour s’être mobilisé.e.s en faveur du respect des droits des personnes exilées à la frontière franco-italienne.

Continuer la lecture de « Procès en appel des « 7 de Briançon » : la solidarité et la liberté d’expression menacées »

Toulouse : les occupant.es du TDC expulsé.es par la police

Communiqué de presse des occupants du Théâtre de La Cité évacués par la police ce mercredi 12-05-21 à 7h du matin

A 7h du matin, les Occupants de Théâtre de la Cité ont été évacués par les forces de police sur demande de la direction du théâtre. La déclaration de trouble à l’ordre public est datée du 8 avril, pendant que la direction déclarait dans la presse qu’aucune expulsion du théâtre n’était prévue. Nous dénonçons l’hypocrisie, la lâcheté, la malhonnêteté de cette direction qui a tenté dans les premières semaines de l’occupation de récupérer cette occupation pour revendiquer l’ouverture des lieux culturels, qui revendiquait pour cela et même par voie de presse, sa solidarité avec les occupants pour finir par fomenter il y a un mois une évacuation et par sa mise en œuvre, par les forces de l’ordre, sous contrôle d’huissier, sans préavis! Voilà où se situe en réalité cette solidarité! 

Dans sa déclaration de trouble à l’ordre public, la direction dénonce le fait que « des personnes étrangères au milieu culturel ont progressivement pris place dans les locaux du théâtre de la cité » « précédemment occupé par des intermittents du spectacle » « qu’il est à ce jour impossible de déterminer l’identité des occupants, ce qui empêche tout débat contradictoire ». La direction ment sans vergogne! Les occupants du TdC ont toujours été des précaires de tous secteurs, et ce depuis les premiers jours de l’occupation! La direction connait parfaitement les personnes qui occupent le théâtre depuis 2 mois! La direction a refusé tout débat contradictoire dès lors qu’elle s’est rendue compte qu’elle ne parviendrait pas à nous imposer SA revendication! A savoir la réouverture des théâtres la seule en réalité qui lui importait. Les lieux culturels vont pouvoir ouvrir à partir du 19 Mai. Il est maintenant très clair que la présence des occupants est devenue gênante, il ne s’agit donc plus de les soutenir mais de les faire évacuer par la police. Le TdC compte toujours ouvrir ses portes au public le 19 Mai ? 

LES OCCUPANTS, eux, comptent poursuivre la lutte à tout prix contre la réforme de l’assurance chômage, pour des droits sociaux pour toutes et tous.

20 mars 2021: stop à l’impunité!

20mars-vierge-1

Appel du Réseau d’Entraide Vérité et Justice, des collectifs de familles de tué·e·s, de blessé·e·s et de mutilé·e·s par les violences et les crimes des forces de l’ordre et des agents pénitentiaires.

Depuis 10 ans, les victimes des violences d’État marchent pour la vérité,  la justice et la réparation. Cette année, pour afficher leur volonté d’union,  de soutien et de solidarité mutuels, elles ont décidé de créer le Réseau d’Entraide Vérité et Justice.  

Ce samedi 20 mars 2021, notre réseau appelle à des marches et rassemblements partout en France, dans le cadre des Journées internationales contre les violences des forces de l’ordre et contre le racisme.  Née le 15 mars 1997 à Montréal, au Canada, la Journée internationale contre la brutalité policière s’est aujourd’hui étendue à la Suisse, à l’Allemagne, au Royaume-Uni, à la France, à la Belgique, à l’Espagne, et au  Portugal, en passant par le Nigeria, les États-Unis et le Mexique.  

Le 21 mars, la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée en mémoire du massacre de Sharpeville (Afrique  du Sud) en 1960, où la police a tué 69 personnes noires, lors d’une manifestation pacifique contre l’apartheid. 

En France, les crimes et les violations des droits humains ont été institutionnalisés avec le Code noir de Louis XIV, puis le Code de l’indigénat. Depuis, la répression violente voire mortelle des personnes racisées est constante et elle s’étend désormais à toutes celles et tous ceux qui  contestent la politique gouvernementale.  

Les dérives de l’utilisation de la force par les « personnes dépositaires de l’autorité publique » ne cessent de s’aggraver à l’encontre de toute la  population. Des violences répétées, permanentes, qui ne sont ni des « bavures », ni des « dérapages », ni des faits-divers isolés. 

Au cours des 44 dernières années, 746 personnes sont décédées à la  suite d’une intervention des forces de l’ordre, dont 78 du fait d’agents hors  service (selon le seul recensement existant, réalisé par le site d’information Bastamag). En 2019, on totalisait 26 décès, 29 en 2020. À cela,  s’ajoute le nombre effarant de blessé·e·s et mutilé·e·s « pour l’exemple » : depuis trois ans on a dénombré 30 éborgnements et 5 mains et 2 pieds  arrachés par des LBD ou des grenades.

La suite ici : https://blogs.mediapart.fr/reseau-dentraide-verite-et-justice/blog/110321/20-mars-2021-stop-limpunite