Le pouvoir organise la chasse aux sorcières
Union syndicale Solidaires
Depuis l’ignoble assassinat de Samuel Paty, condamné par l’ensemble du mouvement social, les débats sur la liberté d’expression et sur la laïcité ont très vite évolué vers des attaques de la part d’une partie de la classe politique, des éditorialistes, mais aussi de ministres. Cela s’accompagne d’un déferlement haineux dans les médias et sur les réseaux sociaux contre l’ensemble des musulman∙es et celles et ceux qui luttent contre le racisme spécifique qu’elles et ils subissent.
Dans ce flot de haine, l’expression “islamo-gauchisme”, est utilisée pour faire croire que des militant.es antiracistes seraient complaisant∙es avec l’islamisme radical et les “complices moraux” du terrorisme. C’est une tentative de disqualification manipulatoire des organisations antiracistes.
Ainsi, plusieurs syndicats dont des organisations membres et des adhérent∙es de notre Union syndicale, des associations, des organisations politiques, des journalistes et des personnalités publiques ont été pris∙es à partie ces derniers jours dans les médias et sur les réseaux sociaux, où se multiplient mensonges, amalgames et menaces. Ces propos entraînent une division grave dans la société et font le jeu de l’extrême droite qui prospère sur le racisme et l’amalgame musulman∙e / arabe / terroriste.
Les mêmes qui disent défendre la liberté d’expression essayent d’en limiter son champ. Les mêmes qui sont au pouvoir depuis des décennies cherchent à nier leurs responsabilités dans la situation. Les mêmes qui participent à renforcer les dominants veulent nier aux dominé∙es le droit de les contester. Ce sont les mêmes qui entretiennent des relations et signent des contrats notamment militaires avec les pires régimes.
Condamner le terrorisme et lutter contre est une évidence, mais dans une démocratie les moyens d’y parvenir se discutent. Défendre la laïcité sur la base de la loi de 1905, composante essentielle de notre société, est une évidence, mais elle ne doit pas être instrumentalisée ou prétexte à discriminer.
Notre syndicalisme s’inscrit dans une longue tradition de combats pour l’émancipation sociale. Nous réaffirmons que nous luttons aussi bien contre le fanatisme religieux que contre le racisme.
La période est grave. Certain∙es essayent de fracturer encore plus la société et d’empêcher toute critique de leur politique. L’Union syndicale Solidaires refuse les amalgames honteux et dangereux qui désigneraient un ou des bouc-émissaires. L’Union syndicale Solidaires affirme son soutien et sa solidarité aux structures et personnes qui défendent les droits et les libertés de toutes et tous et qui sont attaqué∙es dans cette véritable chasse aux sorcières. Nous ne nous laisserons ni impressionner, ni museler. Nous devons faire front collectivement et ne pas rester silencieux∙euses face à ces attaques.
Coopérative Smart : Un plan social qui ne dit pas son nom !
SUD Culture Solidaires relaie et appelle à signer la pétition de soutien aux 4 000 travailleurs/ses du secteur du spectacle de la coopérative d’activité Smart que Pôle Emplois veut priver injustement de leurs droits au chômage et de leurs statuts d’intermittent-e-s.
Nous sommes à leurs côtés et nous participons à cette mobilisation, car les droits de ses travailleurs/ses doivent être reconnus, tout comme le statut de la coopérative d’activité à laquelle ils et elles appartiennent.
https://polecontreemploi.wesign.it/fr
Alors que le Gouvernement clame partout qu’il n’abandonnera pas le secteur de la culture, la SCIC SmartFr et la SCOP La Nouvelle Aventure ont fait l’objet d’une attaque sans précédent de la part de Pôle Emploi Services.
4.000 intermittent·es du spectacle salarié·es de ces deux coopératives ont reçu, de façon simultanée, le même courrier du directeur de Pôle Emploi Services qui menace de les priver de leurs droits à l’allocation chômage si ils continuent à travailler dans le cadre de Smart après le 1er octobre 2020.
Cette procédure est inédite dans sa forme, erronée dans ses fondements et scandaleuse dans le contexte actuel. Elle montre à quel point l’administration a une parfaite méconnaissance de nos métiers et du modèle coopératif.
Ce qui est reproché à La Nouvelle Aventure et SmartFr est de jouer le rôle de sociétés-écrans, de ne pas être les véritables employeuses des intermittent·es et de se soustraire aux obligations d’employeur et de producteur.
C’est totalement faux ! La Nouvelle Aventure dispose d’une licence d’entrepreneur de spectacles renouvelée depuis dix ans et est bel et bien productrice. Les deux coopératives remplissent toutes leurs obligations légales et paient toutes les cotisations sociales qui bénéficient au régime des intermittents. Leurs membres sont salariés et socialisent, dans le cadre de la coopérative Smart, des mécanismes de protection mutuelle dont ils sont les sociétaires et qu’ils gouvernent ensemble démocratiquement.
Derrière les arguments avancés par Pôle Emploi Services, il s’agit en réalité d’un plan social qui ne dit pas son nom. Dès le 1er octobre, il empêchera plus de 4.000 personnes de travailler. Au travers de cette opération, c’est le statut de l’intermittence qui est en jeu – mais aussi, quel que soit le secteur concerné, la dose de mutinerie qu’introduisent les coopératives de travailleur·ses dans les mécaniques bien huilées de l’économie. Est-il si subversif que des professionnel·les s’associent pour protéger mutuellement leurs droits à bien pratiquer leurs métiers ? Préfère-t-on la subordination individuelle à des donneurs d’ordres plutôt que l’autonomie collective ? C’est ce que semble penser Pôle Emploi Services en faisant la promotion, à la place de Smart, du GUSO, dont elle est l’organisme de tutelle…
Assez des beaux discours sur la culture ou l’emploi, nous demandons que les droits des artistes et technicien·nes associé·es dans Smart soient respectés et que Pôle Emploi Services cesse de les menacer !
Nous ne nous laisserons pas faire. Au travers de SmartFr et de La Nouvelle Aventure, Smart actionnera toutes les voies possibles de contestation de cette décision. Avec détermination. Avec confiance dans la justesse de ses principes et de son projet. Avec la volonté de défendre notre régime d’assurance-chômage, unique en Europe, et les modèles coopératifs innovants d’entreprises partagées.
La Marche Nationale des Sans Papiers, c’est parti !
Union syndicale Solidaires
« Parce qu’il s’agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès. Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin la régularisation de tou-tes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour tou-tes. » Extrait de l’appel : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/
La marche nationale des Sans Papiers s’est élancée le samedi 19 septembre de Marseille et de Montpellier pour rejoindre Paris et l’Elysée le 17 octobre. Des centaines de personnes accompagnent les sans papiers qui marcheront pendant un mois pour demander la régularisation de tou-tes les sans papiers, un logement pour tou-tes et la fermeture des centres de rétention administrative. Une manifestation a aussi eu lieu à Toulouse.
L’Union syndicale Solidaires soutient et participe à cette mobilisation construite avec la Marche des Solidarités, mouvement pour l’égalité des droits, contre le racisme et pour la régularisation de tou-tes les Sans-Papiers. Elle appelle au soutien lors des étapes par l’aide financière et logistique, la participation aux initiatives publiques, et à être massivement présent-es le 17 octobre pour l’arrivée à Paris.
Cette initiative suit les manifestations très massives des 30 mai (acte 1) et du 20 juin (acte 2), c’est maintenant l’acte 3.
D’autres Marches partiront prochainement depuis d’autres villes. Le 3 octobre sera un nouveau temps fort avec des manifestations dans de nombreuses villes, en particulier à Rennes, Rouen, Lille, Strasbourg et Lyon rejoint par Grenoble.
La carte interactive de la marche :https://marches-des-sans-papiers.netlify.app/
L’Union syndicale Solidaires est aux côtés des sans papiers et nous mettrons tout en œuvre pour cette marche historique pour l’égalité !
*Pour aider au financement : https://www.lepotcommun.fr/pot/ssqm0lal
Toulouse : Communiqué après la manifestation pour de nouveaux droits sociaux et contre la « réforme » de l’assurance chômage
Mercredi 8 juillet plus de 300 personnes (chômeurs-es, précaires, intermittent-es et salarié-es) ont manifesté à Toulouse contre la réforme de l’assurance chômage et pour de nouveaux droits sociaux à l’appel des collectifs, coordinations et syndicats : Coordination des Intermittent-es et Précaires de Midi-Pyr (CIP-MP), Collectif Oc des luttes contre la précarité, CNT 31, DAL 31, Toutes en grève, SUD culture Solidaires, Solidaires 31 et sa batucada, Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), Act’Up, ATTAC et des Gilets Jaunes. Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre d’une mobilisation nationale et ici à Toulouse dans la suite de nos nombreuses occupations de Pôles emploi (une quinzaine de fois) qui se sont déroulées depuis plus d’un an.
Le chômage est en train d’exploser. Des centaines de milliers de personnes durant ces mois de pandémie ont basculé dans la précarité pour rejoindre les 6 millions de chômeur-es officiellement recensé-es par l’Unédic. Partout nous assistons au développement effréné des plans sociaux et des licenciements. Bon nombre de personnes ne retrouveront pas d’emplois. Aujourd’hui des centaines de milliers de sans-emplois et de salarié-es à emploi discontinu parce qu’ils n’avaient pas de contrats en cours n’ont pas pu bénéficier du chômage partiel et n’auront pas leurs droits au chômage prolongés. En annonçant qu’il reportait le 2ème volet de sa réforme qui prévoit une baisse drastique de l’indemnisation des travailleurs-es à emploi discontinu, le gouvernement a décidé de faire fi de la détresse sociale qui sévit dans le pays. Il maintient le cap ! Aussi pour faire face à cette urgence sociale absolue, nous appelons le plus grand nombre à rester mobilisé. Des journées d’action coordonnées au niveau national sur l’assurance chômage sont en cours de préparation pour septembre.
Contre la casse de l’assurance chômage, nous exigeons :
– le retrait définitif des 2 volets de la réforme de l’assurance chômage, celui du 1er novembre 2019 qui allonge la durée nécessaire pour ouvrir des droits ( il faut avoir travaillé 6 mois au lieu de 4 mois) et le 2ème volet qui prévoit une baisse drastique de l’indemnisation. – l’arrêt des contrôles et des radiations. – la prolongation à minima de l’indemnisation de tou.tes les sans-emplois jusqu’au 31 août 2021 comme c’est le cas pour les intermittent-es du spectacle. – l’indemnisation de tou.tes les sans-emplois, avec ou sans-papiers, et dès 18 ans (au minimum à hauteur du SMIC). – un moratoire sur l’assurance chômage
Ce n’est pas aux chômeur-es, aux plus précaires de faire les frais de cette crise car nous ne sommes en aucun cas responsables de la situation sanitaire et sociale actuelle. C’est au Capital, aux détenteurs des profits, capitalistes, actionnaires, banques et autres financiers de payer !
Plus personne aujourd’hui ne doit vivre au-dessous du SMIC ! Partage des richesses !
Abrogation immédiate de la réforme de l’assurance chômage !
Union syndicale Solidaires
Alors que déjà avant la pandémie la réforme de l’assurance chômage décidée unilatéralement par le gouvernement contre l’avis des organisations syndicales était une aberration antisociale et une attaque frontale contre les droits des travailleurs-euses, c’est encore plus le cas dans la période de crise actuelle. Elle ne doit pas être seulement suspendue dans l’attente de jours « meilleurs ». Elle doit être abrogée et immédiatement !
La crise économique actuelle va se traduire en 2020 et après par un véritable tsunami de mises au chômage. Tout comme le dispositif d’activité partielle mobilisé et financé en quelques jours par le gouvernement confronté à la vague de l’épidémie, il est donc indispensable que face à la vague exceptionnelle de chômage annoncée, ce dernier garantisse que l’amortisseur social de l’indemnisation chômage soit pleinement au rendez-vous et à la hauteur des besoins sociaux à financer. A savoir que les chômeurs-euses bénéficient des modes de calculs de leurs temps travaillés existant avant ceux de la présente réforme. Il est indispensable que comme le demandent l’ensemble des organisations syndicales, celle-ci soit en conséquence abrogée. Ce qui inclut bien évidemment son premier volet mis en place le 1er novembre dernier et qui a accru et provoqué la paupérisation de plusieurs centaines de milliers de chômeurs-euses !
L’union syndicale Solidaires exige que le décret du 28 décembre 2018 sur le contrôle des chômeurs-euses soit également abrogé. Les droits de toutes et tous doivent être revus, le chômage ne doit plus être cette période de stigmatisation et de paupérisation de la population qui y est confrontée. Et pour combattre réellement le chômage, il existe un moyen indispensable : réduire le temps de travail !
Abrogation complète et immédiate de la réforme chômage de 2019 ! Abrogation immédiate du décret sur le contrôle des chômeurs-euses ! Réduction du temps de travail à 32 h !
Paris, le 5 juin 2020