Le 6 novembre devait avoir lieu un CHSCT exceptionnel consacré au fonctionnement de l’établissement pendant la période du nouveau confinement.
Loin de garantir la protection maximale des personnels de la bibliothèque en période de reprise forte de l’épidémie, le projet de la direction envisage, entre autres, de rouvrir la bibliothèque de recherche (François-Mitterrand, Richelieu, Arsenal…) dès que possible et d’obliger un grand nombre de personnels à venir travailler sur place 4 jours sur 5.
Vendredi 16/10, les agent-e-s du site de Bussy-Saint-Georges ont décidé de se mobiliser pour protester, à l’occasion de la clôture des candidatures dans le cadre de l’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) pour la construction du nouveau centre de stockages des collections (voir ici sur le sujet : https://sudculturebnf.wordpress.com/2020/09/25/igdc-et-avenir-des-sites-de-bussy-et-de-sable-un-ami-qui-nous-veut-du-mal/), contre les menaces qui pèsent sur l’avenir de leur site. A cette occasion ils et elles ont réalisé une créative campagne d’affiches sur le site et installé-e-s des banderoles indiquant clairement leurs demandes. Car les agent-e-s de Bussy sont légitimement très inquiet-e-s pour leur avenir.
Bien avant la fin de l’AMI, les médias ont indiqué que plusieurs villes, très éloignées, sont candidates pour accueillir le nouveau site de stockage des collections, ce qui contraste avec la communication floue de la direction même de la BnF, alors que cela fait maintenant deux ans que celle-ci ne cessait de dire aux collègues de Bussy de ne pas s’inquiéter : ce mépris, en plus des conditions de travail dégradées sur le site, a conduit les collègues à agir.
Pourtant, Bussy Saint Georges a été créé en 1995 pour pallier à l’accroissement des collections, en privilégiant un terrain étendu pour de nouveaux magasins, l’espace est à l’heure actuelle toujours disponible, mais il est maintenant question d’ouvrir un site différent.
Or, un seul site signifie le sacrifice soit du site de Bussy soit du site de Sablé, si ce n’est les deux. La colère des agent-e-s est d’autant plus grande que la direction de la BNF donne l’impression d’avoir laissé à l’abandon le site de Bussy ces dernières années afin d’en conclure qu’il n’est plus fonctionnel et de pouvoir plus légitimement s’en débarrasser.
Les collègues de Bussy sont nombreux/ses à avoir fait leurs vies en Seine-et-Marne, ils/elles ne veulent pas devoir se déplacer ou être obligé-e-s de déménager, peut-être à des centaines de kilomètres.
Nous nous opposons énergiquement aux fermetures des sites historiques, aménageables et nécessaires de Bussy Saint-Georges et de Sablé-sur-Sarthe, et appellerons à de nouvelles actions prochainement.
La construction d’un nouveau site de stockage est impérative face à l’accroissement des collections, mais cela doit se faire sur l’espace libre à Bussy-Saint-Georges. Sauvons Bussy, sauvons l’outil de travail !
Nous avons appris lundi dernier le suicide d’un de nos collègues dans le jardin du site François Mitterrand.
Cette tragédie est un choc terrible pour l’ensemble des agent-es de l’établissement qui entraîne tristesse, colère et incompréhension.
Car elle touche l’un des nôtres aujourd’hui : le corps entier de l’établissement ne peut qu’être affecté par cette perte et par ses circonstances violentes et chacun-e de nous se sent solidaire de ses collègues proches dont l’émotion est grande. Nous somme partagé-es entre une profonde tristesse et une colère légitime face à ce que nous refusons de considérer comme une fatalité.
Car elle intervient sur le lieu de travail. Se donner la mort est toujours une terrible extrémité dont les motivations sont complexes et difficilement réductibles à un seul facteur. Mais nous savons que passer à l’acte sur son lieu de travail est toujours symptomatique d’un mal-être lié à l’environnement professionnel. Nous savons aussi que cet environnement se dégrade d’année en année et qu’il est facteur de stress, d’angoisses, de dépression. Malgré les nombreuses alertes sur l’insuffisance de la prévention des risques psycho-sociaux et une pression managériale toujours croissante, nous déplorons le peu de moyens mis en œuvre par l’établissement pour préserver la santé et garantir la sécurité des agent-es dont il a la responsabilité. Ne sommes-nous que de simples « ressources humaines », des outils qui cassent parfois de façon inéluctable et qu’on remplace par d’autres qu’on utilisera avec la même absence de précaution ?
Car elle s’inscrit dans une longue et funeste série de chutes volontaires ou accidentelles dont la BnF est le théâtre depuis une décennie et qui s’intensifie de façon inquiétante ces dernières années.
SUD Culture Solidaires dépose un préavis de grève couvrant l’ensemble du personnel de la Bibliothèque nationale de France à compter du lundi 10 août début de service au 30 septembre inclus, fin de service.
Dans le contexte du suicide d’un agent du DEP intervenu le lundi 3 août 2020 dans l’emprise de la BnF, des alertes nombreuses de notre organisation syndicale concernant le mal-être des personnels, de leur colère légitime face une reprise d’activité chaotique, après une période de confinement déjà éprouvante pour tout.es, reprise qui n’a généré que désorganisation et souffrance au travail et dans un contexte plus général d’attaque des droits des travailleurs.ses, de casse de la fonction publique et d’une violence sociale toujours plus forte, la section SUD Culture de la BnF revendique :
Sections FSU et SUD Culture Solidaires de la BnFfsu@bnf.fr / sudbnf@hotmail.fr
Communiqué
Le 10 mai 2020
Près de 2 mois après la fermeture totale de ses sites, la Bibliothèque nationale de France annonce sa réouverture partielle au personnel à compter du 11 mai et la reprise d’une partie de ses activités. Sans prendre en compte le contexte sanitaire incontrôlable en Île-de-France, région parmi les plus touchées par le coronavirus, la direction marche sans surprise dans les pas du gouvernement en demandant à ses agent-es de retourner au travail.
Cette réouverture précipitée fait peser sur les personnels un risque sanitaire. En effet l’usage des transports en commun s’annonce particulièrement difficile en Île-de-France et le brassage inévitable de la population dans des espaces confinés expose les personnels à un fort risque de contamination. Ce déconfinement prématuré pourrait d’ailleurs engendrer une seconde vague épidémique, « risque sérieux » selon les mots même du premier ministre, qui pourrait amener la BnF à fermer de nouveau. Dans ces conditions, la décision de rouvrir la BnF est pour nous inacceptable : elle se ferait au détriment de la santé et de la sécurité des agent.es dont la direction a pourtant la responsabilité au regard du code du travail.
Sections FSU et SUD Culture de la Bibliothèque nationale de France
Déclaration liminaire au CHSCT BnF du 7 mai 2020
« Nous – organisations soussignées FSU et SUD Culture – prenons toute la mesure du contexte de pandémie mortelle qui frappe la population et en particulier ses composantes les plus fragiles et les plus démunies.
Un confinement a été soudainement décrété par le gouvernement le 16 mars dernier face à l’imminence d’une catastrophe sanitaire dont la survenue aurait, si elle n’avait été provisoirement enrayée, anéanti ce qui demeure d’un système de santé laminé par trente ans de politiques néo-libérales. Aujourd’hui, la décrue des cas de contamination et des décès est sensible mais encore insuffisante quand de nouvelles infections sont diagnostiquées par milliers chaque jour. En dépit de cela, le gouvernement a pris la décision de dé-confiner la population à partir du 11 mai, dans le but de la remettre au travail, en balayant toute incertitude et subordonnant la santé publique aux injonctions politiques et économiques exigeant le redémarrage coûte que coûte de la production.
C’est dans un tel contexte extrêmement dangereux et incontrôlable que la décision d’appeler les agents à reprendre à marche forcée l’activité à la BnF, afin de pouvoir rouvrir l’établissement au début du mois de juillet, a été prise par la direction avec l’accord de ses tutelles. En outre, la direction semble considérer le CHSCT comme une simple chambre d’enregistrement. En effet, une partie du plan de reprise détaillé a commencé à circuler dans les départements bien en amont du CHSCT, alors même que celui-ci n’en avait aucun document, ni même un ordre du jour. De même, la date très tardive de la tenue de l’instance et très rapprochée de la réouverture de la BnF démontre le peu de considération de la direction pour les remarques des organisations syndicales. Pourtant, en pleine pandémie mortelle, le CHSCT n’a jamais eu autant d’importance et tous les moyens doivent lui être donnés pour exercer pleinement ses missions.
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