Tous salariés, Tous usagers, Tous concernés !

Aujourd’hui, mardi 10 juin, le président de la «République», ou plutôt du MEDEF et de la bourse, vient à la Cinémathèque, présenter son plan d’intégration des handicapés. A l’image de toute sa politique depuis un an, fondée sur l’opposition du discours et des actes, sur des mots vidés de leurs sens, une telle visite ressemble surtout à une provocation.

Une provocation, parce que parler de «l’intégration des handicapés» alors que des dizaines de milliers d’entre eux/elles survivent avec seulement 500 euros par mois, c’est se moquer des gens.

Une provocation, parce que, même s’il fait semblant de s’occuper du sort des fractions les plus fragiles de notre société, en réalité le gouvernement supprime des milliers de postes dans l’éducation nationale, rendant ainsi plus difficile l’accueil des enfants handicapés et remplace le principe de solidarité par celui de rentabilité, laissant ainsi de côté tous ceux qui ne peuvent pas payer.

Une provocation, car le président se sert de la Cinémathèque comme d’une tribune médiatique pour sa carrière, alors que l’Etat supprime 2 millions d’euros du budget de cet établissement public.

Une provocation, car le chef de l’Etat vient ainsi dans un établissement public le jour d’une grève générale des agents des services publics, qui a pour but de lutter contre la politique de destruction qu’il a lui-même mis en place.

Cette politique de destruction passe avant tout par le projet de loi «relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique ».
En effet, ce projet est une arme de plus dans l’arsenal gouvernemental pour défaire les droits acquis par les travailleurs par des dizaines d’années de lutte. Après la casse de la Sécurité sociale, la réécriture du Code du Travail, la liquidation en marche des retraites, l’allongement du temps de travail…, il s’agit cette fois d’en finir avec ce volant de salariés pas encore assez flexibles au goût du patronat : les fonctionnaires.

Cette loi, si nous la laissons passer, signifie ni plus ni moins que la fin des services publics accessibles à tous (même si cette notion est mise à mal depuis trop longtemps). Les fonctionnaires, si décriés et caricaturés – à dessein –, deviendront des salariés aussi menacés dans leur emploi que les autres travailleurs ; il s’agit concrètement d’aligner par le bas !

Ce projet de loi est destiné à mettre en pratique la « Révision générale des politiques publiques » (RGPP), qui prévoît de soumettre les établissements publics à la logique de la rentabilité, du chiffre et des économies budgétaires, n’hésitant pas à en transformer certains en société privées, comme à la Culture, au ministère de l’Ecologie et à l’Equipement

Concrètement, pour mettre en œuvre ces opérations de restructurations, le projet de loi prévoit :

  • La possibilité de priver les fonctionnaires de postes et de salaires, un « licenciement » qui ne dit pas son nom. Si le poste d’un fonctionnaire est supprimé, que ce fonctionnaire reste deux ans sans poste et qu’il refuse, pendant ces deux ans, une réorientation professionnelle et trois propositions de poste, il pourra être mis en disponibilité d’office, sans salaire et sans chômage.
  • La possibilité, même la généralisation, pour les titulaires, du cumul d’emplois à temps non-complet. Or, ces temps partiels risquent d’être subis et non choisis, le secteur privé est là pour nous le prouver.
  • L’extension du recours à la précarité, que ce soit par l’augmentation des CDD, qui sont pourtant déjà nombreux dans la fonction publique, par la gestion des précaires du secteur public par des « Agences de service public » qui se substitueront aux établissements publics en tant qu’employeurs et par la possibilité de faire appel à des intérimaires pour remplacer des agents publics sur certaines fonctions. Donc, une généralisation de la sous-traitance déjà bien implantée dans les établissements.

Cette politique de casse en règle, inspirée des directives européennes et de l’OCDE, exposée clairement dans le rapport de Jacques Attali pour « la libération de la croissance », doit amener, comme l’annonce le gouvernement, à supprimer jusqu’à 150 000 emplois dans la fonction publique d’Etat d’ici 2012.

« Mieux avec moins » (Fillon) ? Non : pire avec encore moins de bouts de chandelles !!

Tous les usagers que nous sommes pâtiront de cette purge des services publics. Il est fini le temps où l’on tentait de nous faire croire que la privatisation et l’ouverture à la concurrence étaient synonymes de baisse des prix pour les usagers : la liquidation des PTT, d’EDF-GDF et autres entreprises publiques n’ont en rien entraîné de baisse des prix, comme le montre la hausse du prix du gaz. Par contre, cela a débouché sur des politiques salariale et sociale catastrophiques envers les travailleurs de ces entreprises (précarité, bas salaires, plans sociaux, harcèlement, cadences intenables, répression anti-syndicale, etc.). Pour les usagers, cela se traduit en plus par une dégradation de la qualité des services publics ou par leur disparition pure et simple dans de nombreuses zones géographiques (fermetures de bureaux de poste, d’hôpitaux, de gares, de classes d’école, etc.). L’usager, devenant « client », n’a plus qu’à être la vache à lait des actionnaires.
Par ailleurs, l’Etat applique une politique d’affichage : prétendant vouloir résorber le déficit public, il transfère de plus en plus de compétences vers les collectivités territoriales. Si l’impôt sur le revenu baisse, les impôts locaux devront bien compenser… en attendant que la TVA sociale revienne sur le tapis ? Les dindons de la farce seront, là encore, les travailleurs, les usagers… nous tous !

Enrayons la machine !!

L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas seulement d’empêcher la marche vers la précarité de ceux qui n’y sont pas encore. L’enjeu est aussi d’en sortir ceux qui y sont déjà ; dans quelque secteur que ce soit, le public comme le privé. Nous y parviendrons en conquérant une vraie stabilité des emplois et des conditions de vie.
La lutte contre la précarité et pour défendre les services publics est une lutte quotidienne, ici et maintenant. Une lutte dans laquelle le plus grand nombre de travailleurs peut trouver leur place dans l’intérêt de tous.

Passons à l’offensive pour porter un coup d’arrêt à la casse sociale et pour reconquérir nos droits !!

Pour des services publics utiles et accessibles à TOUS !
Contre la précarité : titularisation des précaires et créations de postes !
Contre la dévastation capitaliste !

Aucun secteur ne peut espérer gagner seul. C’est seulement par une action interprofessionnelle commune que nous pourrons faire reculer le gouvernement. C’est pourquoi il faut nous unir concrètement dans la mobilisation le plus tôt possible. Organisons des réunions communes dans nos quartiers, mettons en place une Assemblée Générale d’arrondissement.

Luttons plus pour gagner plus !

Collectif intersyndical et interprofessionnel du 5ème -13ème (CNT, SUD, FSU), UL CNT 5e-13e, CNT-BNF, SUD-BNF, SUD-Rail PRG, SUD-PTT Paris, CNT-STE 75, SUD-Culture, CNT-Cinémathèque, SUD-Education 13e, SUD-Photos, SUD-FNAC Italie2, CNT-Paris I, CNT-Paris III, etc…

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-Appel à la grève du 18 juin 2008- Non à la casse du service public audiovisuel !

Le 8 janvier 2008, le président Sarkozy annonçait la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Cette décision entrainera un manque à gagner de 810 Millions d’euros de recettes publicitaires auxquels il faut ajouter le coût de remplacement des programmes (400 Millions d’euros) soit 1,2 Milliards d’euros, représentant environ 40% du budget de France télévisions, et 45 Millions d’euros pour Radio France !

Cette simple annonce a d’ores et déjà provoqué une déstabilisation économique et financière du groupe France télévisions qui, pour la première fois depuis sa création, affichera un résultat déficitaire en 2008. Les 317 salariés de la régie publicitaire (FTP) sont les premières victimes de ce plan social élyséen.

Cinq mois après l’annonce, aucun modèle économique alternatif n’a été élaboré alors que tous les verrous semblent se lever pour accompagner le développement du secteur privé (double coupure, suppression des seuils anti-concentration, etc.). Dans le même temps, ce sont l’INA et RFI qui se voient privés de leur ressource.

Dans ce contexte, les risques de démantèlement de l’audiovisuel public sont plus que jamais évidents. Dorénavant l’onde de choc touche toutes les entreprises de l’audiovisuel public, France télévisions, Radio France, l’INA, RFI, TV5, CFI, France 24, etc.

L’Intersyndicale de l’audiovisuel public refuse cette logique de casse qui met en danger le pluralisme de l’information et la production-fabrication de nos programmes. Elle exige le maintien d’un financement intégral et cohérent de toutes les entreprises de l’audiovisuel public. Elle réaffirme son attachement à la redevance qui doit rester le socle de son financement, avec des ressources complémentaires crédibles. Elle refuse que l’ajustement économique se fasse sur le dos des salariés :

 par la réduction du périmètre,

 par des suppressions massives d’emplois,

 par la casse des conventions collectives.

A cette fin, l’Intersyndicale appelle les salariés de l’ensemble des sociétés du service public audiovisuel à cesser le travail le 18 juin et à manifester à Paris Place de la Bastille à 14h.

Paris, le 9 juin 2008

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Contre Eurosatory 2008

BIENVENUE A EUROSATORY
LE MARCHE DE LA MORT ! !

Du 16 juin au 20 juin 2008, se tient EUROSATORY, le salon international de la défense terrestre, aéroterrestre et de la sécurité, salon officiel du commerce des armes organisé tous les deux ans au parc des expositions de Paris-Nord –Villepinte (93), avec pour slogan « Préparer la défense du futur ».

Comme le vante la pub officielle, Eurosatory 2008 c’est : «60 000 m2 d’exposition intérieure et 60.000 m2 d’exposition extérieure, 1 200 exposants de 50 pays, 30 pavillons nationaux, 72% d’exposants étrangers, la gamme mondiale la plus étendue de matériels et de services (Produits, services et secteurs industriels concernés), et aussi 50.000 visiteurs de 145 pays, 600 journalistes internationaux, 110 délégations officielles ».

Vendeurs et acheteurs potentiels d’engins de mort vont pouvoir « échanger » leur savoir-faire en matière d’armement et se livrer à de nombreuses « démonstrations » officielles. Ils y parleront de « défense », de « sécurité », de « méchants », d’axe du mal, de « terrorisme ». Mais éviteront soigneusement de prononcer le mot « guerre », synonyme de destruction à grande échelle. C’est vrai que : « Eurosatory : Préparons la Guerre de Demain », ça ne ferait pas un bon slogan pour l’être humain lambda ! Mais chut ! Ne dites pas que les armes tuent, ce qui importe ici c’est que ça rapporte le maximum de fric !

Le terrain aura été préparé par nos propres responsables politiques : « Si tu veux la paix, prépare la guerre » (Kouchner – septembre 2007), adage bien poussiéreux et tout aussi nauséeux, ou encore «la bombe ou le bombardement» (Sarkozy – aout 2007) au sujet de l’Iran. Combien de populations civiles vont-elles encore subir l’archaïsme de décisions prises après la tenue de tels propos ?

Et pourtant, parmi les 50 000 visiteurs attendus, combien viennent de pays ou les peuples sont opprimés, muselés par des dictatures militaires, des partis uniques, des théocraties, etc., pays sur lesquels ne pèse aucun embargo ? C’est la stratégie du surarmement qui se vend dans ce salon et la préparation des guerres de demain qui décimeront les populations civiles.

Il est plus que jamais indispensable de le crier :

La paix ne se prépare que grâce au courage
et à la volonté politique.

Mais pourquoi donc Sud Culture Solidaires se mêle t-il de cela ? Quel point commun entre Défense et Culture ?

Parce que ce mardi 17 juin 2008 (jour de fermeture au public), les responsables du Musée du Louvre, pour la 6ème fois consécutive, déroulent le tapis rouge devant ces sombres marchands et acheteurs.

C’est entre un raout sous la pyramide et une visite privée des chefs-d’œuvre que vont se nouer des contacts et se finaliser des contrats. Une nouvelle fois, sans le moindre état d’âme, notre administration loue des espaces prestigieux de notre patrimoine contre des espèces sonnantes, trébuchantes et nauséabondes.

Notre organisation syndicale SUD Culture Solidaires manifestera à cette occasion, comme elle le fait tous les deux ans, son opposition à cette manifestation guerrière.

Elle manifestera parce qu’elle refuse que de hauts lieux de Culture, comme le musée du Louvre, qui sont au centre des échanges pacifiques entre les hommes, femmes, et enfants du monde entier, deviennent des officines macabres, des lieux de réjouissance pour ceux qui participent à la destruction de leurs semblables, pour toujours plus de puissance et de profit !

Une nouvelle fois, Sud Culture Solidaires interpelle Christine Albanel, ministre de la Culture et le président-directeur du musée du Louvre afin qu’il soit mis fin à cette mise à disposition du personnel, des lieux et des œuvres du « plus prestigieux musée du monde ». Parallèlement, Sud Culture Solidaires appelle à rejoindre tout rassemblement destiné à rappeler aux invités d’ « Eurosatory » qu’ils ne sont pas les bienvenus.

Sud Culture Solidaires, le 9 juin 2008.

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SUD INRAP N°56

Lire le bulletin N°56 de Sud-Inrap (juin 2008)Le N° 56 (juin 2008) du journal de SUD-Inrap est paru.
Au sommaire :

  • Face à la surdité gouvernementale, amplifions la mobilisation !
  • Pétition : le service public est notre richesse, mobilisons-nous
  • Débat : Etes-vous pour ou contre la mécanisation des fouilles ?
  • Déshabiller Paul pour habiller Pierre ou bienvenue chez les Chti’s.
  • Demande d’entrevue au ministère
  • Pogroms à Naples…
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La situation de l’art et de la culture en France

Cette conversation-réflexion sur la situation de l’art et de la culture en France et l’avenir du service public de la culture dans notre pays aura lieu à 19h30 à la Chapelle des Récollets 148, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 – Paris. En compagnie des collaborateurs et intervenants de la revue Cassandre/Horschamp, de leurs amis, des Ours, et de tous ceux qui sont proche de notre engagement dans le combat culturel et souhaitent en parler pour trouver ensemble des modalités d’action. Vous devez faire savoir rapidement si vous pourrez être présent le 12 juin en écrivant à nr@horschamp.org.

RESISTANCE : ARTISTE, ESPÈCE EN DANGER. « Quand les ours font cause commune avec la cigale raillée par la fourmi… ». D’autre part, comme chaque premier jour du mois, afin de manifester notre attachement à l¹Art et la Culture menacés, tous les artistes, public, journalistes, sont invités, munis de masques d’Ours à se rassembler, dimanche 1er juin, de 13h à 13h15, pour une courte performance poétique. À Paris, rendez-vous à 13h au jardin du Palais Royal (espace des colonnes Buren) sous les fenêtres du Ministère de la Culture. En Province, rendez-vous à 13h devant le siège du pouvoir culturel.

Les Ours sont un petit groupe déterminé d’artistes et de citoyens qui se réunit tous les premiers du mois pour un acte poétique, sans cris ni gémissements, avec pour seuls panneaux « Résistance ! L’artiste espèce en danger » et leur masque d’ours. Au-delà de la situation financière et professionnelle des artistes dramatiquement dégradée, ce rassemblement régulier, lancinant, qui deviendra avec le nombre dérangeant, vise à défendre la place de l¹art et de la culture dans notre société : c’est donc une manifestation éminemment politique qui concerne tous les citoyens.

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