Aujourd’hui 15 novembre, une assemblée générale des personnels du Louvre se tient, dans le cadre d’un appel à la grève reconductible. La branche médiation culturelle de Sud-Culture soutient ce mouvement car les professionnel·les du guidage et de la transmission des savoirs subissent de plein fouet cette crise du Louvre, ainsi que celle qui s’étend à bas bruit dans d’autres établissements et à d’autres échelons, régionaux et locaux, du fait des baisses de financements.
Le préavis intersyndical du Louvre est déposé dans un contexte révélateur des manquements du musée quant à sa mission de conservation et de préservation des oeuvres et du patrimoine bâti. Les éléments les plus saillants de cette crise sont le cambriolage spectaculaire du 19 octobre dernier et la fuite d’eau ayant endommagé entre 300 et 400 ouvrages dans la bibliothèque du département d’égyptologie, dans la nuit du 26 ou 27 novembre dernier, rendu publique seulement en début de semaine dernière
Mais cette crise a des racines bien plus profondes, qu’illustre la dégradation des conditions de travail des agent·es de la filière accueil et surveillance, dont les effectifs sont en baisse alors que la surfréquentation est patente. À cela s’ajoute les détériorations constatées dans les espaces muséographiques (fuites d’eau, mauvaise isolation, problèmes électriques…). En conséquence, des salles sont fermées de manière imprévue, au nez des visiteur·euses en pleine journée ainsi qu’aux guides-conférencier.es privé·es, les chargé·es de TD de l’Ecole du Louvre … mais aussi celles et ceux en charge des visites pour le compte du musée lui-même ! On voudrait saboter la démocratisation culturelle, qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
Le désengagement de l’État auprès de ses établissement publics, dont fait partie le Louvre, est en cause. La politique néo-libérale des gouvernements successifs, qui vise à « rendre autonome » les établissements publics en exigeant une plus grande part de fonds propres, impose un système de prétendue rentabilité.
Afin d’économiser sur le « plafond d’emploi » (qui privilégie des postes comme la communication et le mécénat, liés à la quête de fonds), le recours à la sous-traitance est devenu la norme. Sont concernées des missions pourtant essentielles, comme le ménage, la surveillance mais aussi les activités culturelles comme les visites-conférences et ateliers (rappelons que le Louvre n’emploie plus les services des guides-conférencier·es du GP-Réunion des Musée Nationaux, au profit d’agences employant des conférencier·es ultra précaires).
Par ailleurs, ces fonds sont orientés préférentiellement sur des activités lucratives et génératrices de buzz, plutôt que vers les travaux pourtant nécessaires.
Les travailleur·euses du guidage en soutien aux personnels du Louvre !
Le Louvre est devenu un lieu d’affichage touristique, aux parcours balisés et surfréquentés, dont les conditions de visites sont indignes pour tous les publics, en particulier pour les plus fragiles (enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap).
Il est devenu un lieu très cher, à 22 euros l’entrée, bientôt 32 pour les visiteur·euses non communautaires, avec des péages à l’entrée pour les guides-conférencier·es tellement élevés qu’ils mettent à mal leur activité. Mais il y a peu de chance que ces augmentations tarifaires règlent les problèmes organisationnels profonds de cet établissement !
Cette politique est cousue de fil blanc : la transmission des savoirs importent peu à cet établissement. Seul importe le flux : vite consommé, vite oublié. Tout est fait pour remettre en question la place de la médiation humaine, en interne, aussi bien pour les conférencier·es travaillant au Louvre, que pour des employeurs extérieurs ou bien à leur compte.
Fonctionnaires, travailleur.euses privé·es de la Culture, nous sommes bien tous.tes dans le même bateau. Et … il prend l’eau !
Nous, travailleur·euses du guidage de Sud Culture, exprimons notre pleine solidarité avec les personnels du musée du Louvre, qui garantissent, par leur mission quotidienne, l’accès de tous·tes à la culture et au patrimoine.
Nous appelons à de nouvelles politiques de protection du patrimoine et de sa diffusion, garantes d’un service public fort !

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SUD Culture Solidaires – Branche médiation culturelle
15 décembre 2025




