Soutien au Musée du Louvre et à ses agent·es

Ce dimanche 19 octobre 2025, le Musée du Louvre a fait l’objet d’un cambriolage qui a immédiatement déclenché un large traitement médiatique.

Si le mode opératoire, la rapidité et la violence matérielle de l’exécution et bien sûr la rareté et la portée patrimoniale des pièces d’orfèvrerie dérobées ont largement défrayé la chronique, nous souhaitons avant tout avoir une pensée pour nos camarades du Louvre et apporter, plus largement, tout notre soutien à l’ensemble des personnels de cet établissement. Nous saluons leurs compétences et courage pour faire face à cette situation traumatisante et préserver les visiteurs.

Pour nous archéologues, dont l’activité quotidienne est de mettre au jour les vestiges laissés par les sociétés qui nous ont précédé, voir un objet présenté dans les collections d’un musée, c’est en quelque sorte lui donner une seconde vie. C’est permettre au plus grand nombre d’accéder à toutes les connaissances que l’objet véhicule.

C’est cette mission que les personnels du Musée du Louvre, comme de différents musées, remplissent au quotidien. Ce dimanche, le délicat équilibre entre la conservation et la présentation de notre patrimoine a été détruit au profit d’une approche probablement mercantile.

Si de prime abord, aucune violence physique directe n’a, semble-t-il, été exercée sur les personnels ou les visiteurs et visiteuses, nous pensons qu’il ne faut pas sous-estimer le traumatisme engendré par une telle attaque. En cela nous exprimons tout notre soutien aux personnes touchées, avec une pensée particulière pour les services d’accueil et de surveillance. 
Nous demandons que tout l’accompagnement nécessaire soit mis en place pour leur permettre de surmonter ce choc.

Au-delà, ce sont de vrais moyens en matériel et en personnels que les autorités doivent déployer afin que les institutions, comme le Louvre, soient à la hauteur de la mission de conservation et de présentation dont elles ont la responsabilité.

Ces bijoux volés sont le témoignage de notre histoire commune et ne doivent pas être confondus avec ceux que l’on croit pouvoir oublier d’inscrire dans une déclaration de patrimoine personnel, fût-on ministre de la Culture.

Que ce soit dans les musées ou en archéologie, nous exigeons un respect des personnels et des moyens pour une vraie conservation du patrimoine et une reconstruction du service public !

SUD Culture Solidaires, section Inrap, le 20 octobre 2025

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