Communiqué SUD Culture Solidaires
Mardi 25 janvier 2022, le ministre de l’intérieur a annoncé lancer une procédure de dissolution du média indépendant « Nantes Révoltée » en prenant prétexte d’un appel à manifester contre l’extrême-droite relayé par le site.
Nantes Révoltée a mené, depuis des années, un travail quotidien de journalisme, réalisé des d’articles, de reportages, d’analyses et publié dix revues. Le site a documenté les violences d’État, et joue un vrai rôle de contre-pouvoir local et national. Il est consulté par plusieurs millions de personnes chaque mois. Sans Nantes Révoltée, il n’y aurait sans doute pas eu d’affaire Steve Maia Caniço en 2019, ce jeune homme noyé dans la Loire à la suite d’une charge de la police.
Nantes Révoltée donne la parole à celles et ceux qui sont inaudibles dans les médias dominants, qu’on exploite, qu’on réprime. Elle relaie donc les appels à manifester. C’est ce point que le gouvernement prend comme prétexte pour dissoudre ce média. Et c’est une attaque en règle contre la liberté de la presse et la liberté d’expression. Tout média qui aurait l’heur de déplaire à Jupiter sera-t-il menacé de dissolution ?
Et si relayer des appels à manifester est susceptible de tomber sous la menace d’une dissolution, demain le ministre de l’intérieur va-t-il dissoudre des syndicats, des associations ou des organisations politiques ?
Ne nous leurrons pas, c’est davantage pour son ancrage à l’extrême-gauche que Nantes Révoltée est la cible du ministre de l’Intérieur aujourd’hui. Serait-ce pour contre-balancer ses condamnations de pure forme contre des groupes violents tels que Génération Identitaire ou Les Zouaves, sachant par ailleurs la mansuétude dont bénéficient les groupuscules d’extrême-droite de la part de l’exécutif comme de la Justice ? Et donc renvoyer encore une fois dos à dos le fascisme et celles et ceux qui le combattent réellement ?
SUD Culture Solidaires ne peut tolérer qu’une procédure de dissolution soit lancée contre un média indépendant en raison de son orientation politique. Nous apportons tout notre soutien à Nantes Révoltée.
Paris, le 26 janvier 2022