Alors que nous rédigeons ces lignes sans connaître le sort qui sera réservé au Ministère de la Culture, notre seule certitude est bien celle d’une impérative mobilisation de toutes et tous.
Pas seulement pour résister à la technocratisation des politiques publiques, au délitement des solidarités sociales, à la mainmise de la finance sur nos vies, à la vision d’une humanité réduite à sa consommation de biens matériels….
Mais pour passer à l’offensive :
Redonnons du sens à nos vies, inventons de nouveaux modes du vivre ensemble, redéfinissons notre identité citoyenne.
Servons nous de cette crise pour redonner du sens à la politique, affirmer notre capacité collective d’invention de nouveaux modèles sociaux.
Le nouveau gouvernement fera-t-il enfin de la politique plutôt que de l’économie ?
Le maintien ou non de notre ministère en sera certainement un signe !
Le maintien ou non de notre ministère en sera certainement un signe !
Il ne s’agit pas de réclamer le classement comme trésor national et monument historique du ministère de la Culture qui a besoin de se réformer et de trouver un nouveau sens dans une société qui a évolué en 50 ans.
Il s’agit de nous tourner vers l’avenir en le refondant !
Construire un nouveau pacte pour la culture
Redonnons à ce ministère un objet politique : réconcilier la culture du pauvre avec la culture du riche, la culture du vieux avec la culture du jeune, la culture d’ici avec la culture d’ailleurs.
Redonnons à la culture un objectif de lien social entre toutes les composantes d’une société, de construction d’une identité qui ouvre à l’autre et ne nous replie pas sur la sphère familiale, ni ne nous enferme dans une classe sociale ou une origine géographique !
Voilà notre aspiration et notre exigence : ne pas nous réduire à l’homo economicus, ne pas nous définir en coût et bénéfice mais contribuer à rebâtir des espaces d’échanges pour que chacun-e participe à la résolution de la crise actuelle et n’attende pas la survenue de l’homme ou la femme providentielle qui aurait la solution à tous nos maux.
Oui, plus que jamais l’action politique doit dépasser l’action économique car c’est une crise du vivre ensemble et de l’identité que nous devons affronter.
La vocation d’une politique culturelle ne doit pas être la création de profits mais la création d’espaces de réconciliation et la réappropriation par toutes et tous du monde dans lequel nous vivons.
Ce ministère doit redevenir un ministère militant, un ministère qui travaille à un idéal et non une administration dont toute l’énergie est dirigée vers son propre fonctionnement !
Bien sûr qu’il faut des moyens pour la culture mais c’est de soutien politique aux actions culturelles que ce ministère a le plus besoin !
Le ministère de la culture est mort, Vive le ministère de la Culture et de l’Éducation Populaire !
Paris, le 01/04/2014