Depuis le 2 décembre, à l’appel de l’intersyndicale du ministère de la culture, le personnel du musée d’Orsay est en grève et l’établissement a fermé ses portes.
La grève a démarré le 23 novembre au Centre Pompidou, et s’est étendue à de nombreux autres établissements : le Louvre, le château de Versailles, l’Arc de triomphe, la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, les Tours de Notre-Dame, le musée Gustave-Moreau, le musée d’archéologie de Saint-Germain en Laye, le château de Compiègne, le château et les remparts de Carcassonne, et d’autres encore.
Mardi 8, la bibliothèque nationale de France rejoindra le mouvement.
Le principal objectif des personnels du musée, c’est la satisfaction de tous les visiteurs. Les contraintes aujourd’hui imposées par l’État la mettent en péril.
Aujourd’hui, dimanche 6 décembre, nous interrompons la grève, avant de la reprendre mardi 8. Parce que la gratuité est appliquée le premier dimanche de chaque mois. Parce que cette gratuité mensuelle est une mesure que les personnels approuvent et qu’ils défendent, nous ne voulons pas que vous, visiteurs, soyez pénalisés aujourd’hui.
Bienvenue au musée d’Orsay !
Pourquoi la grève ? Parce que le gouvernement se désengage massivement du service public, réduit les effectifs de personnel et les budgets (dans la culture mais aussi dans l’Education, dans la Santé, dans la Justice, dans les transports, la Poste…)
Pour subsister, les établissements culturels doivent se tourner de plus en plus vers la recherche de ressources propres, ce qui conduit à une marchandisation de la culture et à la marginalisation de missions de service public (accueil qualitatif des handicapés, des publics socialement défavorisés…)
Les conséquences sont lourdes pour les personnels et les activités, et donc pour les visiteurs :
les personnels : fragilisés par un recours croissant aux personnels précaires, voire à des salariés privés, sous-payés et peu protégés. Les conditions de travail se dégradent, les pressions s’accentuent sur les personnels surchargés.
les activités : menacées dans leurs diversité et leur richesse. Les missions se tournent vers la prospection.
les visiteurs : considérés comme des « clients », et non plus comme des usagers d’un service public. Des droits d’entrée augmentés, même en période de travaux. Les oeuvres transformées en actifs financiers.
Nous exigeons le maintien des missions de service public culturel, c’est-à-dire le sens même de nos métiers :
garantir une qualité d’accueil et de programmation de haut niveau
favoriser l’accès de tous à la culture, dans les meilleures conditions
Pour atteindre ces objectifs en développement, il faut des moyens humains et matériels.
Nous en appelons à votre compréhension et à votre soutien.
Chers visiteurs du musée d’Orsay, nous vous souhaitons
une bonne visite !
Paris, le 6 décembre 2009.