Le gouvernement vient certes de changer de personnel mais la politique annoncée par Macron et Castex reste identique : à droite toute ! Même mâtinée en apparence d’écologie, la soupe antisociale proposée est totalement indigeste. Alors que l’épisode pandémique n’est toujours pas terminé, les beaux discours sociaux de mars dernier ont donc vite été oubliés. Le monde d’avant et ses inégalités abyssales, ses ravages sociaux et environnementaux, son chômage de masse, ses attaques contre les plus pauvres, les services publics et les libertés politiques : ce monde est plus que jamais d’actualité même et ce, s’il a failli comme jamais. Le monde des affaires et le grand patronat, premiers soutiens de Macron, n’ont en effet aucun intérêt à ce qu’il en soit autrement !
Le nouveau chemin d’Emmanuel Macron ne l’est qu’en apparence. Il s’agit essentiellement de poursuivre une politique patronale et antisociale dans la ligne de son gouvernement de droite assumée. Déclinée ensuite par Jean Castex dans son discours de politique générale, cette politique habillée du vocable de la modernité rappelle furieusement l’ancien monde, sa violence antisociale et son inefficacité. Prime à l’emploi des jeunes, multiplication des services civiques et contrats d’insertion (toujours la précarité), poursuite des exonérations de cotisations patronales (toujours les mêmes qui paieront moins), les mesures promises ne seront bien évidemment pas à la hauteur de la catastrophe sociale annoncée. Tout juste avons-nous eu droit à un couplet sur les entreprises invitées à la “stricte modération dans la distribution des dividendes”. Sans contrainte ni taxation… L’emploi, c’est être davantage à travailler, pas travailler davantage ! Certes un plan de relance de 100 milliards pour une économie plus verte est annoncé. Rénovation thermique des logements, mesures contre l’artificialisation des sols, promotion des productions agricoles de qualité et des circuits courts… Un véritable catalogue de mesures écologiques a été énoncé qui pourrait aller dans le bon sens ; toutefois comment croire que l’écologie et le localisme revendiqués résisteront aux contradictions de Macron et de son monde qui n’entendent pas remettre en cause les dogmes de la croissance et du libre-échange mais cherchent à satisfaire un patronat rétif à toute écologie et une finance qui ne connaît que la rentabilité ?
Face à l’urgence sanitaire, des mesures de rupture sont nécessaires. A la suite de la tribune « Plus jamais ça, préparons le jour d’après », les signataires de cette pétition demandent au gouvernement de prendre immédiatement 4 mesures : 1. L’arrêt immédiat des activités non indispensables pour faire face à l’épidémie. 2. Les réquisitions des établissements médicaux privés et des entreprises afin de produire dans l’urgence masques, respirateurs et tout le matériel nécessaire pour sauver des vies. 3. La suspension immédiate du versement par les entreprises de dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG. 4. La décision de ne pas utiliser les 750 milliards d’euros de la BCE pour alimenter les marchés financiers mais uniquement pour financer les besoins sociaux et écologiques des populations.
Il ne s’agit pas ensuite de relancer une économie profondément insoutenable écologiquement et socialement ! Nous demandons que s’engagent sans plus attendre des politiques publiques de long terme pour ne plus jamais revivre ça : 1. Un plan de développement de tous les services publics 2. Une fiscalité bien plus juste et redistributive, un impôt sur les grandes fortunes, une taxe sur les transactions financières et une véritable lutte contre l’évasion fiscale. 3. Un plan de réorientation et de relocalisation solidaire de l’agriculture, de l’industrie et des services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels de populations, de répondre à la crise écologique.
Mobilisons-nous dès maintenant et donnons-nous rendez-vous le « jour d’après » pour réinvestir les lieux publics pour reconstruire ensemble un futur, écologique, social et démocratique, en rupture avec les politiques menées.
Nous avions été scié-es ce matin en découvrant la vidéo de Macron souhaitant une bonne fête aux travailleurs et travailleuses. Nous avions même cru à un gag, quand il semblait regretter les « 1er mai parfois « chamailleurs ».
Parler de « chamaillerie » quand le 1er mai 1891, à Fourmies, la répression a fait 10 morts, dont 2 enfants, et que cela reste une date symbolique du mouvement ouvrier ? Parler de « chamaillerie » quand ces dernières années, les manifestations du 1er mai ont été noyées sous les gaz ? Parler de « chamaillerie » quand des manifestant-es sont obligé-es de se réfugier dans un hôpital pour échapper aux tirs de LBD et aux grenades explosives comme en mai 2019 à Paris ?
Non, la lutte des classes, la lutte pour une autre répartition des richesses, la lutte pour assurer la liberté d’expression et de manifestation ne sont pas des chamailleries, pas des jeux d’enfants, pas une « guerre des boutons »… Cette lutte fait des mort-es, des blessé-es, des mutilé-es !
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