Covid-19 : Battantes face à la crise, gagnantes pour nos droits !

Union syndicale Solidaires

La crise du coronavirus impacte tout le monde, mais certaines plus que d’autres ! La situation d’ «état d’urgence sanitaire» décidé par le gouvernement accentue des inégalités liées au patriarcat et à la répartition genrée des rôles, déjà bien ancrées. En outre, le confinement renforce la vulnérabilité des femmes victimes de violences dans la sphère domestique.

Plus on vit dans la précarité, plus on est exposée aux effets sanitaires et sociaux de cette pandémie, qui révèle toutes les incohérences et inégalités politiques, économiques et sociales de nos sociétés. C’est bien à la fois contre le patriarcat et le capitalisme qu’il faut lutter, et la crise sanitaire ne doit en aucun cas servir de prétexte pour casser nos droits et nos solidarités.

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CE GOUVERNEMENT EST-IL « EN GUERRE » CONTRE LE CORONAVIRUS OU CONTRE LES DROITS DES SALARIÉS ?

Les unions régionales Ile-de-France (URIF) CGT, FO, Solidaires, FSU, avec l’UNEF et l’UNL, rejettent la loi relative à l’ « état d’urgence sanitaire » adoptée hier à l’Assemblée nationale : cette loi ne prend aucune mesure destinée à fabriquer en urgence des stocks massifs de masques FFP2, aucune mesure pour ouvrir des lits de réanimation et de soins intensifs dans les hôpitaux, aucune mesure pour organiser le dépistage systématique comme c’est le cas dans d’autres pays.

En revanche, cette loi permet d’habiliter le gouvernement à légiférer par ordonnances pour remettre en cause les droits et libertés des salarié.e.s pour une durée indéterminée, notamment en matière de congés payés, de réduction du temps de travail, de repos hebdomadaire ou de liberté de réunion. Pour les URIF, cette loi reste plus que jamais inacceptable.

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Le capitalovirus à l’assaut de nos congés !

Tout à son obsession de faire primer la vie économique sur la santé et le bien être des travailleurs et travailleuses, le gouvernement entend profiter de la mise en place de l’état d’urgence sanitaire pour abattre définitivement ces 35 heures qu’il déteste tant. Ce sont donc nos congés, jours de RTT et autres CET qui vont faire les frais de la lutte contre le coronavirus. Le gouvernement a décidé que les employeurs pourraient imposer à leurs salarié-es la prise de 6 jours de congés (confinés) sans avoir à respecter de délai de prévenance qui est d’un mois avant la date prévue de départ en congés. Il faudra juste que pour cela il y ait, maigre concession, conclusion d’un accord collectif : au vu de la période et le chantage à la continuation de l’activité, on peut craindre qu’il ne va pas être très difficile à obtenir.

Pour les jours RTT et ceux portés aux crédits des comptes épargne temps (CET), il n’y aura même pas besoin d’accord, l’employeur pourra imposer sans délai la prise de 6 jours (au maximum) sur ces contingents. D’ailleurs le même article dispose que le gouvernement pourra modifier les règles d’acquisition des congés. Avec l’allongement possible de la durée hebdomadaire du temps de travail à 48h et à 13h par jour, soit les limites permises par les directives communautaires, la possibilité de déroger au temps de repos hebdomadaire et au travail dominical, on peut dire que c’est open bar pour le patronat ! Durées allongées de temps de travail certes limitées à des secteurs « utiles à la sécurité de la nation » et « à la continuité de la vie économique et sociale » : le caractère volontairement flou de ces expressions laisse surtout présager que c’est toute l’économie qui est potentiellement concernée !

Certes, ce sont des mesures exceptionnelles au regard d’une situation exceptionnelle. Sauf qu’il n’est pas sur que ces mesures seront levées une fois le virus vaincu tant la tentation est grande chez nos dirigeant·es de remettre en cause la réglementation sur le temps de travail. En effet, le texte définitif dispose que celles-ci s’appliqueront tant qu’il faudra « faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire ». Le risque est grand de voir des politiques d’austérité s’appliquer et les exigences qui vont avec. Et d’exiger des travailleurs et travailleuses qu’ils et elles se retroussent les manches dès la crise sanitaire finie…

Une chose est certaine, l’union syndicale Solidaires n’entend certainement pas laisser faire un gouvernement dont la logique est par nature antisociale. Solidaires appelle les salarié-es à faire usage de leurs droits, et notamment de grève, pour empêcher ces régressions inadmissibles sur le dos d’une crise sanitaire et bientôt économique dont ils et elles souffrent comme le reste de la population et dont ils et elles ne sont pas plus responsables. Elle appelle tous les syndicats à refuser de signer un quelconque accord dérogatoire au Code du travail.

Aucune prétendue union nationale n’empêchera nos luttes légitimes de s’exprimer, d’imposer une meilleure répartition des richesses et un temps de travail fortement diminué.

Virus ou pas, construisons le rapport de force !

Manifestant-es couleur Solidaires

https://solidaires.org/Le-capitalovirus-a-l-assaut-de-nos-conges

FERMONS AMAZON ET LES GRANDES SURFACES CULTURELLES PLUTÔT QUE DE ROUVRIR LES LIBRAIRIES!

CGT Gibert Joseph, Sud Commerces et Services, Sud Culture Solidaires, Syndicat des libraires d’Ile-de-France

Si Bruno Le Maire voulait faire le buzz, c’est réussi après son intervention sur France Inter mercredi 18 mars. Alors qu’une majeure partie de la profession est à l’arrêt (librairie) ou en train de diminuer son activité (édition, diffusion, distribution, etc.) certaines entreprises en profitent pour augmenter leurs profits quitte à manier le bâton et la carotte comme Amazon qui recrute à tour de bras, annonce des hausses de taux horaire tout en menaçant les salarié·e·s qui voudraient exercer leur droit de retrait et ne garantit pas les mesures sanitaires indispensables dans cette période de pandémie.

Santé publique et capitalisme ne font pas bon ménage Le patronat commence à s’inquiéter de la hausse verti- gineuse des demandes de retraits et d’arrêts maladie. Même confiné·e·s ils veulent nous faire tourner la machine économique ! En quoi l’achat d’un livre, d’un DVD, d’un grille-pain, d’un nouveau téléphone portable ou d’une console de jeu est une nécessité vitale? Il semblerait que la liberté d’entreprendre et du commerce l’emportent sur le droit à la santé et à la sécurité des travailleurs·euses comme les caissier·e·s, les livreurs·euses… Le 20 mars l’Assemblée nationale a voté des m esures dérogatoires au droit du travail qui permettent aux patrons d’imposer aux salarié·e·s de prendre des congés, de modifier leurs jours de récupération, de RTT…

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