Archives nationales : les ministres changent, les projets et les méthodes perdurent

Le 11 novembre dernier SUD Culture Solidaires dénonçait le comportement déshonorant du ministère de la Culture prêt à passer en force et à fouler aux pieds les droits syndicaux pour réussir coûte que coûte l’installation de la Maison de l’Histoire de France dans les locaux des Archives Nationales, projet pourtant condamné de toutes parts.

Aujourd’hui, rien n’a changé. Le déménagement au pas de charge des Archives Nationales par la Direction Générale des Patrimoines qui convoque 3 heures avant, les organisations syndicales pour une réunion « relative aux modalités d’accompagnement de l’ouverture du centre des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine », en dit long sur sa volonté de conclure ce dernier caprice présidentiel au plus vite.

Le combat des agent-es des Archives qui bloquent le site de Pierreffite, ne traduit pas autre chose que leur volonté d’avoir leur mot à dire sur un projet qu’elles/ils seront, de par leurs fonctions, les premiers à mettre en œuvre. Construire une fonction publique d’État moderne, comme le prétend le gouvernement, ne saurait se résumer à transformer les agent-es du service public en simples exécutant-es ne devant avoir aucune opinion sur l’objectif de leurs missions et de leur travail.

Au-delà du test que représente pour le nouveau ministère la résistance des agent-es des Archives nationales à ce projet désastreux et nauséabond, c’est la capacité même de résistance de l’ensemble des agent-es du ministère qui se joue ! Face à une administration soi-disant modernisée, sans âme et sans scrupule, animée par la seule raison technocratique, le courageux combat de nos collègues des Archives est un exemple à méditer pour toutes et tous.

Solidaire avec nos camarades de la CGT des Archives Nationales en grève, SUD Culture Solidaires ne participera plus aux réunions sur les Archives Nationales avant toute discussion avec la nouvelle Ministre sur le sujet.

Le 25 mai 2012,
SUD Culture Solidaires

Fin des poursuites contre les trois militants syndicaux des Archives Nationales

Notre organisation syndicale vient d’apprendre que Frédéric Mitterrand abandonne les poursuites engagées contre trois militants syndicaux des Archives Nationales. Nous nous félicitons de cette décision, qui montre bien le caractère infondé des accusations portées contre nos camarades syndicalistes qui n’ont fait qu’exercer leurs droits syndicaux.

La cause de toute cette affaire, c’est uniquement la volonté de la direction du ministère de la Culture de passer en force dans la réorganisation du site parisien des Archives Nationales et dans le dossier de la Maison de l’Histoire de France. Ce n’est pas la première fois que cette direction tente de sanctionner des militant-es syndicaux/ales afin de casser des mouvements de luttes des agents du ministère de la Culture et de se débarrasser de syndicalistes qui lui résistent.

Nous restons donc vigilants afin que ces tentatives d’entrave à la liberté syndicale ne se répètent pas au sein du ministère de la Culture et nous interviendrons à chaque fois que les libertés et les droits syndicaux seront menacés.

SUD Culture Solidaires, le 26 décembre 2012

Protestation contre la répression anti-syndicale aux Archives Nationales

Nous, organisations syndicales de la Bibliothèque nationale de France, tenons à protester fermement contre les menaces de sanctions à l’encontre des trois militants syndicaux des Archives Nationales, Eliane Carouge, Béatrice Hérold et Wladimir Susanj. Ceux-ci risquent d’être traduits devant des conseils de discipline pour s’être opposés au démantèlement des locaux des Archives Nationales à Paris et à la dégradation des conditions de travail de leurs agents.

Or, ces trois militants n’ont fait qu’agir dans le cadre de leurs mandats syndicaux et de ceux confiés par les agents des Archives Nationales à l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT de cet établissement. Le fait de les poursuivre de manière disciplinaire pour avoir simplement exercer leur droit d’expression syndicale est donc une attaque claire et inacceptable contre les libertés syndicales.

Nous tenons aussi à dénoncer le comportement déshonorant du ministère de la Culture dans cette affaire, qui est prêt à passer en force et à fouler aux pieds les droits syndicaux pour réussir coûte que coûte l’installation de la Maison de l’Histoire de France dans les locaux des Archives Nationales, projet pourtant condamné de toutes parts. Cela en dit long sur l’instrumentalisation de ce ministère à des fins politiques, au lieu de lui permettre d’accomplir sa mission de service public.

Nous demandons donc l’arrêt immédiat et complet des poursuites disciplinaires contre les trois militants syndicaux des Archives Nationales et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour cela.

Les syndicats CFDT, CFTC, FO, FSU, SUD, UNSA du ministère de la Culture portent à votre connaissance un communiqué de l’intersyndicale Archives ( CFDT, CFTC, CGC, CGT)

Non à la Maison de l’Histoire de France aux Archives nationales !

Occupation des Archives nationales :
« JE NE DEMANDERAI PAS À LA FORCE PUBLIQUE DE VOUS ÉVACUER »

Le jeudi 10 mars 2011, l’intersyndicale Archives était reçue par M. Pierre Hanotaux, directeur de Cabinet du ministre de la Culture, suite au limogeage de la directrice des Archives nationales et à la remise en cause des engagements ministériels pris le 27 janvier dernier.

Si M. Hanotaux a exprimé « la profonde estime » qu’il portait à Mme Neuschwander, il a néanmoins souligné que, grâce à la nomination de Mme Agnès Magnien, les Archives nationales disposaient dorénavant d’une « direction claire ». C’est-à-dire d’une direction prête à faire de l’installation de la Maison de l’Histoire de France aux Archives nationales sa priorité.

M. Hanotaux a estimé avoir été « poignardé » par l’intersyndicale : « La lettre au Président de la République me gêne dans la confiance établie ». M. Hanotaux a tenté d’expliquer que les engagements qu’il avait pris sur le maintien des missions et des fonds des Archives nationales sur le site de Paris ne remettaient pas en cause le projet de Nicolas Sarkozy d’y installer la Maison de l’Histoire de France. Il lâche : « un directeur de cabinet ne peut pas contredire les décisions d’un Président de la République ».
Apparemment, M. Hanotaux a dû en discuter longuement avec l’Elysée…

A propos du projet scientifique, culturel et éducatif (PSCE) des Archives nationales, M. Pierre Hanotaux a précisé que l’institution avait besoin d’ « un nouvel élan ». Mme Agnès Magnien a ajouté que « le PSCE mérite d’être actualisé dans le cadre des engagements » et a indiqué qu’ « il sera débattu dès lundi (14 mars, en réunion des chefs de service) avec l’objectif de le valider ». « La méthode sera également présentée lundi ».

A la question, le PSCE sera t-il configuré selon les besoins de la Maison de l’Histoire de France, la réponse de M. Philippe Bélaval, directeur général des Patrimoines, sonne comme un aveu : « Ce n’est pas que cela » ! Traduction : c’est essentiellement cela.
M. Hanotaux a conclu : « si le but est de faire valider un PSCE qui interdit absolument d’installer la Maison de l’Histoire de France, la réponse est non ! »

En définitive, il s’agit bien de réviser, au sens le plus péjoratif du terme, le PSCE et de mettre à disposition de la Maison de l’Histoire de France tous les espaces jugés nécessaires.

Pour finir, la question de la reprise de l’occupation de l’Hôtel de Soubise a été abordée. M. Hanotaux a indiqué : « Je ne demanderai pas à la force publique de vous évacuer ». D’après M. Hanotaux, l’occupation « ce n’est pas sain, ce n’est pas la bonne manière ».

Ce qui n’est pas la bonne manière, c’est de trahir les engagements pris devant les agents des Archives nationales et leurs organisations syndicales. Ce qui n’est pas la bonne manière, c’est de réviser le projet des Archives nationales pourtant établit depuis 7 ans. Ce qui n’est pas la bonne manière, c’est ne pas entendre le refus qui monte de toute part pour condamner l’installation de la Maison de l’Histoire de France aux Archives nationales. Ce qui n’est pas la bonne manière, c’est de « limoger » brutalement une directrice coupable aux yeux de l’administration de complaisance à l’égard des personnels et de la remplacer par une autre qui affirme déjà son intention d’être plus docile.

NOUS NE RECULERONS PAS !

TOUS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ORGANISÉE MARDI 15 MARS 2011 À 10 HEURES

 HÔTEL DE SOUBISE –