Un service public de l’archéologie sans avenir ?

CGT – FSU – Sudculture – CNT INRAP

Emploi et pyramide des âges

Le très fort besoin en emploi et en amélioration de carrière n’est toujours pas assuré et garanti ni à l’Inrap ni dans les SRA. Alors même que le renforcement des SRA fait consensus dans la communauté archéologique mettant en avant l’obligation de l’État d’exercer les missions de contrôle scientifique prévues par la loi. Les effectifs complémentaires apportés par concours de la dernière vague de recrutement d’ingénieurs restent toujours insuffisants.

À l’Inrap, les réunions Emploi mises en place au début de l’année 2020 sont au point mort. L’urgence des besoins en emploi est pourtant réelle et seuls des recrutements réguliers et annuels permettront d’endiguer le choc démographique qui s’annonce avec le départ en retraite d’une génération complète d’archéologues.

Ces recrutements doivent se faire sur de l’emploi statutaire et non instaurer une précarité en recrutant en CDD sur des missions besoins qui sont pérennes. La faiblesse du renouvellement des effectifs et des compétences à l’Inrap comme dans les services de l’État obère à court terme les capacités à remplir les missions de service public permettant de garantir la préservation du patrimoine et sa conservation par l’étude. En quelques années seulement, plus de 50 départs à la retraite sont prévus dans les SRA. À l’Inrap, en moyenne, 40 à 60 personnels sortent chaque année sans qu’aucune politique de remplacement ne soit mise en place.

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Solidarité Archéologues !

SUD Culture Solidaires relaie l’appel à solidarité financière lancé par les Groupes d’Archéologues En Lutte pour venir en aide aux archéologues précaires qui sont victimes de la crise sanitaire et sociale actuelle et qui subissent directement l’absence de mesures sociales de la part du gouvernement et des entreprises et établissement public du secteur de l’archéologie. Nous invitons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à y participer et nous invitons aussi à relayer cet appel avant le 31/05

Le Groupe Archéo En Lutte a décidé d’ouvrir ce pot solidaire destiné à soutenir les archéologues qui font face à des difficultés financières liées au confinement. Nous souhaitons clore pour le moment cette cagnotte covid le 31 mai 2020.

Merci d’envoyer vos demandes pour en bénéficier avant cette date, le montant total sera divisé équitablement entre toutes les personnes demandeuses.

Ce pot pourra être utilisé par la suite pour aider des collègues en grève, des personnels précaires ou des étudiant.e.s sans ressources ou à toute autre situation qui découle du manque de prise en compte par l’État ou par les entreprises des conditions d’existence des travailleur.euse.s.

Pour ces raisons, notre meilleure défense reste la solidarité.

https://www.lepotsolidaire.fr/pot/jda8g5dx?fbclid=IwAR3dyLC1mDJZQr9s_OPhVA3Y9R3vN95HVA2yxWSpb72HfkvlsF_isvbcxPg

Archéologie: les GAEL lancent un questionnaire en ligne

SUD Culture Solidaires relaie l’appel des GAEL et leur questionnaire afin de connaître la réalité de l’emploi, la précarité et les conditions de travail dans le secteur de l’archéologie. Nous nous y associons et nous invitons donc toutes et tous les archéologues ou les personnes qui ont travaillé ces dernières années dans le secteur de l’archéologie à le remplir. Cela permettra de peser pour porter les revendications des archéologues et pour les faire aboutir.

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Pétition pour défendre le rôle et les missions de l’archéologie préventive

La politique à coup de décrets!
Les choses se précipitent et ce sera pas de cadeau pour l’archéologie. Le mot d’ordre est assumé : un minimum de contraintes pour favoriser la relance. En somme, pas de quartier pour la législation d’avant la crise sanitaire. Il y aura bien un avant et un après, mais cet après est désormais formalisé :

« Le décret du 8 avril 2020 (2020-412) accorde des droits de dérogation élargis aux préfets de régions et de départements, sur la base de la triste expérimentation entamée en 2018, suite au passage du cyclone Irma sur les Antilles. Les préfets vont ainsi pouvoir s’asseoir sur les parties réglementaires de différents codes (Construction, Urbanisme, Environnement, Patrimoine, …). Pour le gouvernement, préparer un plan de relance économique consiste en réalité à supprimer toutes les « contraintes administratives », à commencer par celles de l’archéologie. Les objectifs sont très explicites : « avoir pour effet d’alléger les démarches administratives, de réduire les délais de procédure… », autrement dit, couper court au mécanisme de prescription archéologique.

Qu’est-ce que l’archéologie préventive ?
L’archéologie préventive est un mode de recherche archéologique mis en œuvre lorsque des travaux d’aménagement menacent de détruire des vestiges. Lorsqu’un terrain ou un bâtiment à fort potentiel archéologique fait l’objet d’un projet d’aménagement, la DRAC prescrit un diagnostic archéologique. Si le diagnostic révèle des vestiges archéologiques significatifs, la DRAC prescrit une fouille afin d’étudier le site de manière exhaustive avant sa destruction par les travaux d’aménagement. À l’issue du diagnostic ou à l’issue de la fouille, sauf classement des vestiges au titre des monuments historiques, la contrainte archéologique est levée et les travaux d’aménagement peuvent être réalisés.

Ce décret est un coup ultime à notre profession et à notre travail. Un préfet peut, s’il le souhaite, bloquer à cause  » des contraintes administratives » un projet de prescription archéologique.  

En signant cette pétition nous souhaitons le retrait de ce décret qui vise à détruite à coup de marteau pour la relance économique tout obstacle réglementaires que ce soit culturel, environnemental ou patrimoniale. 

https://www.change.org/p/retrait-du-d%C3%A9cret-du-8-avril-2020-2020-412?recruiter=false&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=psf_combo_share_initial&recruited_by_id=819a54c0-80c1-11ea-a3df-df45c801f0ea&utm_content=fht-21600612-fr-fr%3Av7&fbclid=IwAR0EygO4Oc-WgYJIkbWrFsgB-5BSXHT23Z9PG0rlv6Voa5SZCpTsAHkHS3U

Archéologie : sur les chantiers ou dans les bureaux, la reprise c’est NON !

Comme tant d’autres secteurs, l’archéologie est impactée par la crise sanitaire. *Le 16 mars dernier, les chantiers archéologiques ont été mis à l’arrêt et tous les lieux de travail fermés. *Depuis cette date, l’ensemble de la profession est « à la maison » : en arrêt pour garde d’enfant ou maladie, télétravail, en travail à distance, autorisation d’absence ou au chômage partiel. *Par manque de matériel informatique et d’accès à des données scientifiques ou professionnelles, le travail à distance est difficile voire impossible, encore plus lorsque des enfants sont à la maison. *De leur côté, les agent·es des services régionaux de l’archéologie n’étant plus présent·es en DRAC, ne peuvent pratiquement plus exercer leurs missions de prescription.

Une précarité accrue

Les très nombreux·euses salarié·es en CDD du secteur bénéficient aussi de cette situation. Enfin, surtout seul·es ceux et celles dont la date de contrat commençait au plus tard le 16 mars. Pour les autres, dépendant d’employeurs privés, leurs contrats ont été suspendus voire annulés, les renvoyant alors à la case chômage. Ceux et celles dont le contrat devrait être prolongé durant cette période de confinement verront-ils leur contrat effectivement reconduit ? Tout·es ces CDD se retrouvent à présent en plein confinement dans une incertitude professionnelle complète alors que le contexte actuel ne se prête pas aux changements de situation et aux démarches administratives.

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