Toutes et tous en grève le jeudi 15 mai pour la défense et l’amélioration de la Fonction publique et pour l’essor du service public culturel

L’intersyndicale Culture et les personnels ont appelé à la convergence des luttes des différents ministères. Une grande journée de manifestations et de grève est prévue pour le 15 mai à l’appel de quasiment toutes les organisations syndicales de la Fonction publique sous des formes diverses pour la défense et l’amélioration de la Fonction publique, et pour le développement de services publics de progrès social au service de la population.

Cet appel à la grève intervient dans le contexte d’une levée de boucliers contre la Révision Générale des Politiques Publiques, contre les violentes attaques du gouvernement et de la majorité sur le Statut général des fonctionnaires et l’emploi public. Partout, dans tous les ministères, des luttes sont ainsi engagées pour faire échec à la politique de casse du service public et à ce qui constitue bel et bien un plan social touchant l’ensemble de la Fonction publique (à raison de 35 000 à 40 000 suppressions d’emplois par an).

Au Ministère de la Culture, la mobilisation n’a cessé de croître depuis l’automne. Au travers de rassemblements et manifestation massifs, de forte participation à la grève ou encore d’occupations remarquées de directions et bureaux, les personnels ont fait entendre fort et clair qu’ils ne céderaient pas une once de terrain au plan de la défense du service public culturel et de toutes ses missions comme sur celui de la défense de leurs emplois, statuts et droits.

Le 29 avril, les organisations syndicales étaient conviées, par le cabinet du Ministère de la Culture, à une réunion censée établir un « calendrier de travail » pour discuter de leurs futures mesures RGPP. De véritable débat, il n’y en a jamais eu jusqu’ici, ni sur les conséquences des restructurations ni sur l’emploi. L’intersyndicale Culture ne reviendra à la table des discussions que sur la base d’informations préalables et précises sur les implications concrètes des diverses restructurations qui vont toucher le ministère : missions et devenir des personnels.

D’ores et déjà, l’unité et la force exemplaires de ce mouvement de fond ont fait reculer Christine Albanel et son cabinet quant à leurs projets néfastes, notamment en ce qui concerne la sphère muséale et plus particulièrement le devenir des musées sous statut de services à compétence nationale.

Bien que sensiblement ébranlée par la détermination et la pugnacité des agents à dire non à la RGPP, la ministre de la Culture entend maintenir coûte que coûte le cap fixé par le Président de la République et le Premier ministre : démantèlement de structures ; cure d’austérité budgétaire dans le cadre général d’un vaste plan de désengagement de l’Etat.

Alors que le 3ème Conseil de Modernisation des Politiques Publiques devrait se tenir fin mai, toujours sous l’égide de Nicolas Sarkozy, la journée de grève du 15 mai doit sans nul doute permettre à notre mouvement de franchir un nouveau palier.

Les semaines à venir seront cruciales.

Les convergences nécessaires sont mises en oeuvre par l’intersyndicale Culture avec l’ensemble des acteurs culturels qui pâtissent eux aussi de la politique de Christine Albanel.

Les convergences s’étendent non seulement à toute la Fonction Publique mais aussi bien au delà avec tous ceux qui refusent l’instauration d’une société profondément inégalitaire.

Avec 301 manifestations dans toute la France et plus de 200 000 personnes dans les rues le 1er Mai, la fête des travailleurs, vient de donner le coup d’envoi d’un mois de mai à très forte tonalité sociale. Cette journée placée sous le signe de l’unité syndicale a de nouveau montré la volonté des salariés de se battre sur les questions brûlantes des salaires et des retraites.

Ce pouvoir politique quoi qu’il en dise n’a aucune légitimité à détruire les services publics et les acquis sociaux.

Ce sont les travailleurs qui tout au long des décennies passées ont conquis de haute lutte ces acquis.

Ce sont les salariés qui ont construit une Fonction publique au service de tous. Aujourd’hui, c’est tout cela qui est contesté par ce gouvernement.

NON, nous ne capitulerons pas devant ceux qui veulent imposer l’abandon de l’intérêt général au profit des intérêts particuliers de certains.

Ceux-là même qui possèdent et en veulent toujours plus !

Ceux-là même qui veulent moins de service public.

Ceux pour qui le mot SOLIDARITE ne signifie rien.

L’intersyndicale convaincue que seule la convergence des luttes permettra de mettre en échec cette politique gouvernementale, appelle l’ensemble des personnels du Ministère de la Culture
à prendre part massivement à la journée de grève et de manifestations du 15 mai.

N.B : Un préavis de grève a été déposé couvrant l’ensemble des personnels du ministère, de droit public et de droit privé.

5 mai 2008

image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer

Culture : le Synavi lance aussi un APPEL À TOUS LES CITOYENS POUR UNE RELANCE GÉNÉRALE DES POLITIQUES PUBLIQUES

Nous refusons avec la plus grande détermination l’application sans concertation de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), contraire à l’idée même de bien public et à toute pensée et politique novatrices.

Du 24 au 31 mai 2008, partout en France, dans tous les lieux de création des arts vivants nous appelons au témoignage, à la revendication, à l’organisation solidaire pour une Relance Générale des Politiques Publiques !

C’est à une accélération sans précédent du renoncement à la notion de bien public et de service public à laquelle nous assistons, à un processus de désengagement entrepris depuis plusieurs années et dont on voit maintenant très clairement l’objectif poursuivi : la privatisation de l’ensemble des richesses collectives. Voici un rapt qui nous lèse tous, dans notre avenir, dans celui de nos enfants.

Cette politique très organisée, dans de multiples secteurs où la notion de service public tendait à assurer une égalité pour chaque citoyen, est une négation de la dimension sociale et collective. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, des universités et de la recherche, de la justice, de la poste, des transports collectifs, mais aussi de l’accès à la culture, à l’art et à la création artistique, avec constance ce gouvernement démantèle, désorganise et liquide les fondements du pacte républicain.

Dans les dernières décennies, de nombreuses mutations sociétales se sont opérées : les services publics ont couvert en grande partie les territoires, avec une dynamique favorisée par le développement considérable des mutations techniques et permettant une plus grande proximité avec l’usager. Mais dans le même temps, nous avons vu aussi se développer une marchandisation de la presque totalité des secteurs, nous avons assisté à leur mise aux normes des valeurs marchandes et du libéralisme, de la finance et des intérêts privés qui se substituent peu à peu à l’intérêt général.

Au-delà du secteur public, des salariés sont en lutte pour la défense de leurs droits les plus élémentaires. Le droit à ne plus être considérés comme des clandestins et pour d’autres à pouvoir travailler là où vivent leurs familles ; à s’assurer ne serait ce que le minimum nécessaire à une vie dans la dignité ; à ne pas connaître une espérance de vie de dix ans moindres que les autres travailleurs ; à bâtir un avenir d’émancipation pour chaque personne, où qu’elle soit et qu’elles que soient ses origines et conditions sociales.

Aujourd’hui, nous voyons se multiplier des initiatives, des appels à réagir [[- Journée nationale du 29 février 2008 contre le désengagement de l’État dans l’art et la culture et pour la défense de la diversité artistique et culturelle

Actions et pétitions

 « Le service public est notre richesse : mobilisons-nous !», contact@service-public-notre-richesse.fr

 Appel à défendre la culture, intersyndicale du ministère de la Culture CFDT – CFTC- CGT- FO- FSU – SUD – UNSA

 « Sauvons l’université ! », sauvonsluniversite@googlegroups.com

 grève des enseignants et manifestation le jeudi 15 mai

+ autres appels et actions nationales et locales à venir]], à se mobiliser, et nous nous y associons sans réserve. À ce mouvement, nous voulons contribuer le plus utilement possible : nous proposons de mettre nos énergies et nos outils de travail à la disposition d’une lutte solidaire et transversale à l’ensemble des champs et secteurs concernés.

Nos lieux de travail sont faits pour des actions partagées et pour la parole adressée publiquement. Pour dire quelle société nous souhaitons construire ; en quoi et comment nous aspirons à nous enrichir mutuellement de l’expérience et des savoirs humains et professionnels ; quelle place est faite dans nos cités, dans nos entreprises, dans nos espaces publics pour que soient mis en œuvre des processus d’émancipation, pour que soient démultipliées les démarches de mise en représentation du monde et que puissent ainsi s’ouvrir des horizons.

Du 24 au 31 mai, dans nos cités, dans nos quartiers, dans ces espaces ouverts au débat [[– théâtres, fabriques de création, lieux d’exposition, cinémas, lieux de musique vivante, espaces transversaux, Centres culturels, MJC et lieux d’éducation populaire, lieux ouverts et publics, etc…]], vivons et disons notre exigence, dressons nos revendications comme autant d’appels à s’organiser. Pour que le mouvement aujourd’hui engagé se développe et s’élargisse, mettons nos efforts et nos aspirations en commun, manifestons notre volonté pour une société solidaire et juste.

Pour agir ensemble et trouver toute information et contact : SYNAVI 36 cours Général Giraud 69001 LYON – tel : 04.78.39.47.17 Port : 06.68.62.00.69 – Mail : contact@synavi.info

Nous sommes un tiers secteur de la culture : des compagnies, des structures, équipes et collectifs des arts de la scène et de la culture, organisés au sein du SYNAVI (Syndicat national des arts vivants) et rassemblés au sein de l’UFISC (Union fédérale d’intervention des structures culturelles).

image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer

« L’information, c’est notre affaire », 17 mai 2008 – Où ? Quoi ? Comment ?

Téléchargez ici l’Ordre du jour provisoire de la deuxième session des Etats généraux et modalités de participation« L’information, c’est notre affaire » est un appel à une nouvelle session des Etats généraux pour une information et des médias
pluralistes.
SUD Culture Solidaires participe à cette 2 ème session qui aura lieu
samedi 17 mai, 9h-18h, Bourse du travail, à Paris (M° République). Celles
et ceux qui se sentent intéressés y sont cordialement invité-es : voir le
programme et les modalités de participation en fichier joint.

image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer

RGPP : Christine Albanel persiste et signe !

Ce jeudi 17 avril, malgré la décision scandaleuse de Christine Albanel d’interdire l’accès
aux Colonnes de Buren, ainsi qu’aux jardins du Palais Royal (dont les grilles étaient
fermées) et de déployer un dispositif policier démesuré, 800 agents du ministère se sont
rassemblés place Colette, devant la Comédie Française, à l’occasion du CTPM consacré à la
RGPP.

Loin de céder aux manoeuvres d’intimidation et au double langage de la ministre et de son
cabinet, les personnels ont fait de nouveau une extraordinaire démonstration de force et de
pugnacité.

Déjouant les plans de Christine Albanel, les agents en lutte ont même, de façon spontanée,
défilé dans les rues adjacentes au ministère, faisant une halte bruyante et très remarquée
devant le siège de la Réunion des Musées Nationaux (RMN), rue Etienne Marcel, dont les
salariés ont engagé ce jour une grève pour faire barrage à la filialisation des activités
éditoriales et commerciales (filialisation synonyme de disparition pure et simple de
l’établissement comptant encore aujourd’hui près de 1000 salariés).

Le CTPM a vu la ministre prononcer un discours convenu et lénifiant sans aucune
information concrète sur les mesures à l’exception du rattachement de la Direction du
Développement des Médias (DDM) au ministère.

Bien qu’elle ait confirmé la création de 3 directions générales plus d’un secrétariat général
aux pouvoirs élargis, elle a renvoyé au mois de juillet l’organigramme de ces nouvelles
entités administratives et a indiqué qu’elle n’avait pas tranché en ce qui concerne le sort
réservé à la Direction du Livre et de la Lecture et à la Direction Générale à la Langue
Française et aux Langues de France.

S’agissant des Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC), la ministre a confirmé
leur maintien mais n’a nullement démenti l’annonce de la suppression d’une centaine de
postes en DRAC et Services Départementaux de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP)
[Cf. Projet de loi de finances 2008]. Elle a pareillement été dans l’incapacité de s’expliquer
sur la suppression programmée des SDAP en Midi-Pyrénées suite à l’injonction pressante du
Président de la République dans son discours de Cahors le 8 avril dernier.

S’efforçant de nous faire croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes
puisque, dixit, elle aurait évité le pire en matière de RGPP, elle a soigneusement évacué la
question récurrente de la suppression d’emplois qui on le sait va bien au-delà du non
remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite (c’est la bagatelle de 180 000
emplois que le gouvernement entend supprimer pour toute la Fonction publique entre 2009
et 2011).

La ministre a de même refusé de s’exprimer sur la 2ème vague de la RGPP et les mesures
qu’elle doit présenter au prochain Conseil de Modernisation des Politiques Publiques de la
mi-mai.

Les organisations syndicales qui, à vrai dire, s’attendaient à ce type de réponses dilatoires de
la part de Christine Albanel, ont, comme elles en avaient convenu, quitté le CTPM à 12h30
pour rejoindre les agents rassemblés place Colette.

Si notre département ministériel a bien été l’une des premières cibles de la RGPP,
aujourd’hui celle-ci touche l’ensemble des ministères. C’est donc avec l’ensemble des agents
de la Fonction publique que nous devons désormais converger pour faire reculer le
gouvernement.

Résolue à élargir encore son combat pour la défense du service public culturel et le
développement des politiques culturelles, l’intersyndicale culture vient par ailleurs de
s’adresser aux acteurs et professionnels de la culture pour donner suite notamment à l’action
du 29 février.

L’intersyndicale culture appelle les agents du ministère à participer
massivement à la journée de manifestation et de grève de toute la Fonction
publique le 15 mai prochain.

Paris, le 17 avril – 16h

Nota Bene : Si d’aucuns laissent à penser que les organisations syndicales ont la manie de
noircir systématiquement la situation, nous vous invitons à prendre connaissance de la
dépêche de l’AFP ci-jointe qui présente les principales mesures du livre blanc sur la
Fonction publique dont Jean-Ludovic Silicani, ancien directeur de l’administration
générale du ministère et actuel président du conseil d’administration de la RMN est l’auteur.
Sans commentaire !

image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer

Deux déclarations de SUD Culture Solidaires au CTPM du 17 avril 2008

1ère intervention (début de séance)

Madame la Ministre,

Au CTPM de septembre 2007, lors de la première présentation aux organisations syndicales de
la RGPP, nous vous avions indiqué que :

1. tant le contenu que la méthode utilisés pour réformer les services publics étaient très
inquiétants

2. le fait que ce soit le Ministère de la Culture qui ait été un des premiers ministères
désignés pour cette vaste opération de « révision » était un facteur aggravant.

Vous nous avez proposé diverses réunions et rappelé l’originalité du ministère. Soit.
Cette originalité le rend peu adapté aux projets de la RGPP, avez-vous martelé,,, tout en
affirmant qu’en tant que ministre de ce gouvernement vous vous deviez de proposer des
réformes et d’appliquer sans états d’âme le mot d’ordre du Président de la République – qui
vous a choisie – de supprimer un emploi sur deux partant à la retraite, même si, avez-vous pris
le soin de préciser, ces mesures ne doivent pas être « mathématiques » mais réfléchies.

Qu’en est-il sept mois plus tard ? En est-on arrivé enfin au moment de vérité ?
Quand allez-vous enfin nous expliquer, Madame, vous qui êtes responsable politique du
Ministère de la Culture au sein de ce gouvernement, quelle ambition de politique culturelle vous
porte lorsque apparaissent les premières décisions de modernisation de notre ministère ?
Comment pouvez-vous justifier le regroupement de dix à trois directions en administration
centrale ?
Comment, en outre, pouvez-vous parallèlement réaffirmer que le Ministère de la Culture sort
conforté, voire renforcé, dans ses services publics après cette opération ?
Seriez-vous, Madame la Ministre, devenue une adepte de la fameuse – et sinistre – maxime
« On se renforce en épurant » dont nous savions jusqu’à présent qu’elle ressortissait à l’arsenal
propagandiste du totalitarisme et non à la conception démocratique et républicaine du service
public ?

Vous faites preuve en la matière, Madame la Ministre, d’une méconnaissance du Ministère qui,
non seulement ne vous honore pas, mais qui traduit à nos yeux une conception erronée et,
dans ses conséquences, dangereuse, pour ne pas dire calamiteuse, pour l’avenir du service
public culturel dans ce pays : souhaitez-vous vraiment en arriver aux conclusions logiques de
cette contre réforme qui aura pour conséquence l’écrasement de la diversité et des spécificités
des missions du ministère en organisant son fonctionnement selon une logique uniquement
comptable dont la seule ambition est de réduire par tous les moyens les services, les missions
dans la perspective radieuse de générer des millions d’économies, ce qui somme toute devrait
s’avérer possible, selon les instructions du Président de la République et du Premier ministre,
grâce à la suppression d’emplois, par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant
en retraite, par la mise en disponibilité puis au licenciement d’autres agents dont les missions
disparaîtront et qui perdront leur emploi.
Partout en effet, les missions et les emplois vont disparaître dans la fonction publique et, c’est
votre « boulot » à vous, ministre de la culture, de réduire de manière drastique les effectifs déjà
peu nombreux de ce ministère.
Nous l’avons écrit à plusieurs reprises : cette opération est assimilable à un travail de
fossoyeurs. Ni plus, ni moins !

Nous sommes en face d’un plan social en préparation qui ne dit pas son nom, car ce
gouvernement dont vous êtes membre et structurellement solidaire – vous n’avez pas manqué
de nous le rappeler – avance masqué derrière sa communication et son discours lénifiant sur la
modernisation et l’amélioration du service public.

Êtes vous à ce point naïve, Madame la ministre, pour penser réellement que la modernisation
des musées nationaux, actuellement encore structurés en SCN, doive passer dans un futur
proche par leur transformation en établissements publics toujours plus autonomes et en
concurrence ?

Comment pouvez-vous accorder un quelconque crédit à ces pseudo remèdes concoctés par
des experts de boîtes d’audit, payés à prix d’or au demeurant, qui promettent d’améliorer la
situation actuelle sans apporter le moindre commencement de démonstration sérieuse de la
véracité de leur diagnostic, emportés qu’ils sont dans cette idéologie que, pour notre part, nous
continuons de qualifier de pensée unique et qu’on résumer ainsi : sans État, le ciel (le
marché ?) t’aidera ?

Beaucoup de questions restent posées, auxquelles vous ne répondez pas :

 sur les missions et moyens des DRAC ;

 sur le devenir des SDAP convoités par le MEDATT et le ministère de l’Intérieur qui les
fondraient bien dans une structure départementale d’aménagement du territoire.

Comment allez -vous vous y prendre pour convaincre vos services de la nécessité d’intégrer
cette structure, jusqu’ici départementale, dans une entité régionale, les DRAC ?

Autres questions :

 RGPP : Contrairement à ce que vous vous efforcer de faire accroire, la transparence de votre
démarche n’est pas au rendez-vous,
Rappelez-vous, Madame la Ministre : vous aviez promis la transparence sur les chantiers
arrêtés le 12 décembre (Administration Centrale, inspection, audiovisuel public, SCN muséaux,
filialisation RMN, contrat performance + lettre mission, CNC, réunion Palais de la Découverte
avec le CSI, transfert musées+monuments aux Collectivités territoriales, réorganisation de l’État
local : DRAC+SDAP, expérimentation agences, etc. ).
Pourtant, nous n’avons reçu que deux notes concernant les musées SCN et la RMN.
Tout le reste s’est fait dans l’ombre.,,,,

Allez-vous continuer sur cette absence de transparence des projets retenus, alors que ce leurs
implications sont fondamentales pour les missions du service public culturel, pour l’avenir
professionnel et humain des agents ?

Sur les administrations centrales :
Quelle structuration des trois futures Directions générales ?
Quelles économies d’échelle attendez vous?
Vous engagez-vous à ce que ce ne soit pas un plan social déguisé (permis bientôt par projet de
loi sur mobilité)?

Comment comptez-vous préserver la place centrale de l’enseignement supérieur et la
recherche ? C’est l’une des priorités que vous avez affichées, Serait-elle, elle aussi, aussitôt
oubliée?
Quels services seront mutualisés ?
Quel sera le rôle du secrétariat général ? Sera -t-il « Chef » de tout ?
Quelle réorganisation des instances de dialogue social (CTP) : que prévoyez vous ?

La RGPP entraine-t-elle nécessairement selon vous la fusion des inspections ?

Enfin, on nous annonce en toute quiétude qu’une nouvelle commission Rémond (« bis ») va
être créée pour redéfinir un certain nombre de règles permettant de poursuivre le mouvement
de décentralisation des monuments et musées nationaux, entamé il y a trois ans.
Il n’est pas sérieux de parler de décentralisation dans ce domaine précis qui a trait au
patrimoine culturel, Vous le savez, Madame la ministre : pour nous ,ce n’est que du bradage pur
et simple.
Vous n’êtes pas sans savoir en effet que bon nombre de règles très strictes – même si nous
n’avons jamais été d’accord sur le fond avec cette démarche – établies par la commission
Rémond ont été foulées aux pieds par l’administration elle-même, alors qu’elle était sensée les
faire respecter.
Nous avons eu l’occasion d’examiner ici même, en comité technique paritaire ministériel, des
projets culturels ineptes présentés par certaines collectivités qui, sur pressions politiques – et
uniquement sur pressions politiques – se sont vues agréées pour exercer la lourde
responsabilité de la gestion de monuments historiques, avec la bénédiction de la DAPA et du
Ministère.

Non, Madame la Ministre, décidément, nous ne pouvons accorder un quelconque crédit à vos
déclarations lénifiantes.
Votre politique désastreuse est condamnée par tout ce que ce pays compte de créateurs dans
tous les domaines de l’art et de la culture. Elle est condamnée aussi – et tout autant – par ces
modestes passeurs que sont les agents du service public culturel, dont une grande partie est
placée sous votre autorité.

Nul n’aura fait mieux que vous pour désespérer la création et la diffusion culturelle non
marchande.
C’est pourquoi, dans la convergence avec les professionnels de la culture, nous continuerons à
combattre sans relâche votre politique désastreuse, calamiteuse, rétrograde et mortifère pour la
culture dans ce pays.

Ce gouvernement n’a pas été mandaté ni élu pour engager ce qui est en réalité une
contre révolution dans la Fonction publique.

Vous n’avez donc pas de légitimité démocratique pour proposer ces « réformes » qui
s’inscrivent dans un contexte de déréglementation et de privatisation.
C’est là un tournant et une remise en cause des fondamentaux de notre société : une remise en
cause des solidarités entre classes et entre générations et une remise en cause des politiques
publiques.

Ces attaques d’une ampleur inégalée contre les personnels, contre les missions, contre les
solidarités et contrer la justice sociale sont au menu de la RGPP que vous allez appliquer au
MCC.

Cette contre réforme a été décidée dans quelques salons feutrés, de manière opaque, sans
débat citoyen, discrètement, sans consultation syndicale préalable, sous le fallacieux prétexte
d’un fonctionnement non rentable des institutions culturelles et d’un échec de la démocratisation
de la culture. Or, c’est l’orientation politique que vous êtes chargée de mettre en oeuvre qui va
progressivement détruire l’essence même d’une politique culturelle digne de ce nom au profit
d’actions populistes et au profit du marché.

Toutes ces raisons font, Madame la Ministre, qu’il est de notre devoir de continuer à combattre
votre politique calamiteuse pour la culture et d’en appeler à la mobilisation du personnel du
ministère et des professionnels de la culture pour mettre un terme à vos projets qui tournent le
dos à une quelconque ambition d’amélioration du service public culturel de ce pays.

Deuxième intervention (en fin de séance):

La ministre ayant évoqué l’ensemble de sa politique culturelle, au-delà de la seule RGPP, pour
s’en féliciter, SUD a tenu à rappeler ce qui suit :

Depuis l’annonce du projet de budget pour la culture pour 2008 en novembre dernier, les
mobilisations réussies et convergentes des artistes, des créateurs et de l’ensemble des
professionnels du monde de la culture, des défenseurs du service public culturel et des agents
du ministère de la culture n’ont cessé de croître. Contrairement à vos propos rassurants, votre
action politique est de plus en plus discréditée aux yeux du monde de la culture, victime de ces
très graves attaques contre la diversité artistique.

La liste est longue en effet des dossiers explosifs laissés en suspens. Ne citons que les
principaux :
1.- les restrictions dans le budget de la culture mettent en danger d’existence de nombreuses
compagnies et les institutions sont souvent contraintes de réduire leurs « marges artistiques ».

2- Malgré vos promesses, Madame la ministre, d’y regarder de plus près, vous n’avez toujours
rien entamé pour mettre fin au laminage des artistes et techniciens du spectacle, victimes de la
« réforme » des annexes 8 et 10 (assurance -chômage des « intermittents » du spectacle).

3- Sans parler de cette fausse/bonne idée du Président de la République de suppression de la
publicité dans l’audiovisuel public que vous allez devoir « gérer », en tant que ministre de la
culture et de la communication,

4. Etc.

Enfin, pour en revenir à la mise en oeuvre de la RGPP dans l’ensemble de la Fonction publique,
SUD a rappelé que dans d’autres ministères, notamment au MEDATT, il y avait un avis de
grand vent et ça tanguait sec !
La mobilisation ne fait que commencer.
Dans cette perspective, Sud a fait état de la pétition « Le service public est notre richesse» qui
s’élève contre la destruction des fondements du Service public et de la Fonction publique.
Parmi les premiers signataires, on trouve, à côté de syndicalistes (Bernard Thibault/CGT,
Gérard Aschiéri/FSU, Annick Coupé/Union syndicale Solidaires) et de personnalités politiques
(Jack Ralite, Nicole Questiaux, André Laignel), d’anciens hauts responsables du ministère de la
culture (Jean-Paul Demoule, ancien président de l’INRAP, Gilles Guglielmi, ancien délégué de
la DGLFLF, Alain Schnapp, ancien directeur de l’Institut national de l’Histoire de l’Art).

A la sortie du CTPM, SUD a remis un exemplaire de cette pétition (diffusée par SUD Culture sur
l’Intranet du ministère) à l’ensemble des représentants de l’administration, y compris à la
ministre elle-même,,,,,,,

image_pdfTélécharger en PDFimage_printImprimer