Ce soir, a eu lieu une diffusion du tract intersyndical (téléchargez le ci-dessous) à un vernissage/ mécénat au Louvre par une vingtaine de militants de SUD Culture Solidaires et des non-syndiqués. Même si cela n’a pas fait trembler le gouvernement, Frédéric Mitterrand été obligé de passer par une porte dérobée, ce qui est un petit succès. Autant le rendre indésirable partout où il passe.
La grève est votée à la Réunion des musées nationaux
Aujourd’hui jeudi 10 décembre les personnels de la Réunion des musées
nationaux réunis en assemblée générale à l’initiative de
l’intersyndicale ont voté à une large majorité la grève.
Reçues hier par la direction dans le cadre du préavis de grève, les
organisations syndicales n’ont obtenu aucune réponse satisfaisante sur les
revendications présentées dans la plateforme commune :
MAINTIEN ET APPLICATION DE L’ACCORD D’ENTREPRISE
L’annonce récente d’une fusion entre les EPIC (établissement public
industriel et commercial) Grand Palais et RMN, qui prendrait
vraisemblablement effet au 1er janvier 2011, va obligatoirement conduire à
la suppression pure et simple de l’accord d’entreprise et de ses avenants. A
travers de nombreux exemples, tel le respect de l’article 37 qui permet à un
CDI à 100% de travailler à taux réduit (90% ou 80%), les salariés ont bien
conscience que notre accord est de moins en moins respecté. De plus, l’accord
d’entreprise est un obstacle à la volonté affirmée de l’administrateur
général de pouvoir faire des licenciements économique (PV de la séance
plénière du comité d’entreprise du 28 août 2009).
ARRET IMMEDIAT DES PRESSIONS SUR LE PERSONNEL ET DES MESURES DISCIPLINAIRES
Il est urgent de mettre fin à une politique managériale volontariste de
développement du stress et de la souffrance. Depuis 2004, les sanctions
disciplinaires ont été multipliées par 4. On dénombre sur la période
2004-2008 pas moins de 55 licenciements (soit 5%
des effectifs). Malgré les dénégations de la direction, l’écrasante majorité
des salariés subit une pression au quotidien qui se traduit par au mieux un
mal être généralisé et au pire par des souffrances morales et physiques.
HALTE A LA DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
La sécurité des salariés n’est plus assurée sur les lieux de travail :
nombreux sont les agents qui ne disposent plus d’outils de travail
(caisses obsolètes, absence de chauffage sur certains sites, matériel
informatique défaillant…) nécessaire pour accomplir normalement leurs
missions. La direction de la RMN fabrique ses propres salariés handicapés.
Sur les 5 dernières années, le nombre de salariés reconnus handicapés se
développe, les arrêts longue maladie augmentent et les passages en
invalidité explosent.
SUPPRESSION DU PLAFOND D’EMPLOI
Le plafond d’emploi est un prétexte pour maintenir des effectifs planchers L’application
à la RMN de cette directive du ministère des
finances est une aberration. En effet, les effectifs doivent être adaptés au
périmètre des activités et ne pas s’inscrire dans une gestion
permanente du sous effectif.
ARRET DE LA PRECARITE PAR LA TRANSFORMATION DES CDD EN CDI ET L’AUGMENTATION
DES QUOTITES DES TEMPS PARTIELS SUBIS A HAUTEUR DE 191 ETP (équivalent temps
plein)
Plus de 200 agents ont disparu des effectifs depuis 2004 et la RMN a
toutefois une masse salariale en hausse, du fait de l’arrivée massive de
directeurs embauchés au-delà de l’indice 1290 (valeur du point : 4€62). En
2008, plus de 3000 contrats en CDD ont été signés à la RMN ! Le sous
effectif permanent doit être pallié par des passages en CDI et des
augmentations de quotité de travail des temps partiels subis.
REVALORISATION DES SALAIRES
Une comparaison entre l’indice INSEE (indice officiel de l’augmentation du
coût de la vie) et l’augmentation de la mesure générale depuis 2002 fait
apparaître une perte de 2000€ annuels pour chaque salarié de la RMN.
REVISION DE LA GRILLE SALARIALE
Face à l’écrasement des rémunérations (depuis 2 ans le salaire minimum est
passé 3 fois en dessous du SMIC), qui se traduit par exemple par la fusion
entre les classes 1C et 1B, chaque salarié de la RMN constate la nécessité
de revoir la grille salariale, avec le temps nécessaire et une enveloppe
financière dédiée.
Une délégation des syndicats nationaux de la Culture est reçue à 16h par le
ministère. Des représentants des organisations syndicales de la RMN y
participeront. Un compte rendu de cette réunion vous sera fait demain lors
de l’assemblée générale.
Une nouvelle assemblée générale se tiendra au siège de la RMN, 49, rue
Etienne Marcel 75001 Paris, Le vendredi 11 décembre à 9h30.
Ensemble, nous déciderons des suites à donner au mouvement initié aujourd’hui.
Soutien aux grèvistes de Beaubourg
Les personnels du centre Pompidou ont démarré la grève le 23 novembre pour
s’opposer entre autre, à la suppression de 26 postes. Au bout de 3 jours le
ministère a consenti la réduction à 18. Nous venons d’apprendre ce jour que
l’assemblée générale massive du centre Pompidou a reconduit la grève à
l’unanimité.
Nous décidons de soutenir inconditionnellement tous les personnels en grève
du centre Pompidou et exigeons la satisfaction des revendications suivantes :
- Aucune suppression de poste,
- Rebasage de la subvention, aucun désengagement de l’État,
- Reprise des négociations salariales engagées en 2006 (revalorisation de la
grille des salaires).
Paris, le 10 décembre 2009
Le Cabinet reçoit les organisations syndicales demain jeudi 10 décembre à 16 h
Contrairement aux assertions du ministre, la mobilisation au ministère concerne bien plus d’établissements que le seul Centre Pompidou. Les assemblées générales se sont tenues sur l’ensemble des établissements publics et services. À Orsay et au Louvre, les grévistes ont permis au public d’accéder gratuitement aux musées, recueillant ainsi le soutien approbateur d’un grand nombre de visiteurs. Demain à 14 heures, une délégation de tous les syndicats du musée sera reçue par la direction du Louvre.
Le Centre Pompidou était toujours fermé, pour le 17e jour. Le Centre, comme la Bpi, continuent de faire circuler des pétitions de soutien.
La presse reste très attentive à ce mouvement social au sein du ministère.
Les organisations syndicales appellent tous les personnels à renouveler les assemblées générales demain. L’ensemble des directeurs d’établissements publics ont été convoqués ce mercredi soir au cabinet du ministère. Et demain jeudi 10 décembre, le directeur de cabinet, Pierre Hanotaux, recevra les organisations syndicales « dans le cadre du conflit en cours ».
Nous exigeons des réponses aux revendications que nous portons depuis le début :
- PAS UNE SEULE SUPPRESSION D’EMPLOI
- RETRAIT DE L’ARTICLE 52 DE LA LOI DE FINANCES 2010
- DÉFENSE DES STATUTS
- MAINTIEN DE TOUTES LES SUBVENTIONS D’ÉTAT
- TITULARISATION DE TOUS LES PRÉCAIRES
- RETRAIT DE LA RGPP.
Paris, le 9 décembre 2009.
Rappel : pensez à la solidarité financière !
adressez vos contributions à l’organisation syndicale de votre choix
Le point sur la mobilisation à la BNF
A la BNF, à 11h, l’intersyndicale a été reçu par la directrice de la BNF et ses adjoints. Dés le départ, ils ont refusé de discuter des suppressions de postes, de la baisse de la subvention, de la RGPP, disant que cela n’est pas de leur ressort. Les organisations syndicales ont rappelé leur opposition de principe à cela et demandé que les postes gelés, donc normalement attribués à la BNF, en principe budgétisés, mais non-pourvus dans les faits, soit pourvus.
A la BNF, il y avait 46 postes gelés au début de 2009, puis, 16 ayant finalement été débloqués, il n’en reste « que » 30 pour 2009. Il y en aura autant en 2010. A cela, le DRH a répondu en disant que ce n’était qu’une moyenne, qu’un poste non-pourvu sur 12 mois pouvait correspondre en fait à 4 poste non-pourvus pendant quelques mois chacun, qu’il était difficile de prévoir et donc de pourvoir ces postes. Dans les faits, c’est un refus de dégeler ses postes.
SUD Culture a signalé les propositions de la direction du Centre Pompidou de réduire le nombre de postes supprimés en 2010, en raison de la pyramide des âges défavorables, preuve donc qu’il y a des marges de manœuvre sur ce point, lorsqu’il y a un rapport de force suffisant. Là aussi, refus de la direction de la BNF d’en discuter.
Ont ensuite été abordés les risques d’externalisation de certaines des missions de la BNF, comme la reproduction de documents, l’accueil ou le catalogage des acquisitions en langues étrangères. Pour ces différents secteurs, la direction de la BNF affirme que si des externalisations ont bien été envisagées à un moment donné, elles ont depuis été abandonnées et que la BNF a choisi de faire une réorganisation en interne, pour simplifier et rationaliser ses circuits et son fonctionnement, afin de gagner du temps et en fait de pouvoir supprimer des postes, redéployer ou non sur d’autres tâches. L’essentiel de ce travail restera donc interne, mais des partenariats sont envisagés avec des sociétés commerciales pour vendre les documents et images numérisés par la BNF, comme avec la RMN ou Muséo. Il s’agira de concessions de licences, sans exclusivité. Un suivi mensuel de la réorganisation du service reproduction doit être fait avec les agents et nous devons avoir plus de précisions lors du prochain CTP.
Pour le catalogage, il s’agira de remplacer le catalogage des acquisitions en anglais, allemand, italien et espagnole au sein de la BNF par l’importation de notices des catalogues des bibliothèques nationales des pays concernés, afin de gagner du temps et donc de pouvoir mettre les agents concernés, surtout des Bibliothèquaires Adjoints Spécialisés et des Assistants de Bibliothèque (catégorie B) sur d’autres tâches, sans plus de précision pour l’instant. Pour tout cela, la direction de la BNF doit faire un communiqué aux agents, pour les « rassurer ». Cela ne rassure pas vraiment. Car, s’il n’y a pas d’externalisation stricto-sensu, il y a une réduction de la palette des savoirs faire à la BNF, ces réorganisations posent de grosses difficultés techniques et le fait que l’audit sur le catalogage soit fait par la société Van Dyck, qui fait aussi des marchés de…catalogage, n’est pas bon signe. Bref, cela est flou et, sur le long terme, peut finalement renforcer les liens avec le secteur privé.
Comme d’ailleurs au Dépôt Légal, où il est prévu de faire un partenariat avec Electre, pour récupérer les scanners des couvertures des livres. De plus, on voit bien que l’une des raisons de ces réorganisations, c’est de faire des économies de postes, pour redéployer les agents restants sur des tâches peut-être moins intéressantes et pouvoir aussi rendre des postes dans le cadre de la RGPP. On y revient toujours.
Le seul point sur lequel il y a eu une vrai avancée, c’est sur la question des précaires. En effet, la direction de la BNF a annoncé qu’elle va mettre en oeuvre un dispositif pour sortir de la précarité les vacataires ayant plus de 9 ans d’ancienneté à la BNF, ceux et celles qui y sont entrés avant le 1er janvier 2001. Il s’agit de 26 agents. Le DRH pense que tous ne voudront pas être titularisés ou passés à temps plein et que cela concernera donc en fait une vingtaine d’agents. Parmi ceux-ci, les 4-5 agents de niveau B ou A passeront sur des postes de contractuels sur emplois, comme le permet la loi, en 2010 et 2011. Pour ceux de niveau C, la BNF va demander à ses tutelles la possibilité d’organiser, lors du recrutement direct dit « sans concours » de la filière ASM prévu en 2010, un recrutement interne réservé, qui se résumera à un examen professionnel simplifié et ouvert uniquement à ces vacataires très anciens. Il y aura 7-8 postes sur la liste principale en 2010 et une liste complémentaire de 7-8 personnes qui sera appelé en 2011, ce qui permettra de titulariser la quinzaine de vacataires concernés. En précisant quand même que cela prendra tous les postes de la filière ASM prévu pour le recrutement 2010.
En soit, c’est une vrai avancée, car ce recrutement réservé en interne était demandé depuis des mois et cela crée un précédent important, pour le CMN avant tout, mais aussi pour le Louvre et ailleurs. Attendons tout de même de voir ce que va dire la tutelle et d’avoir le texte écrit exact en main. Le problème, c’est que cela ne concerne qu’une vingtaine de vacataires, que pour ceux ayant entre 3 et 9 ans d’ancienneté, soit une centaine de personnes et dont certains auront les 9 ans d’ancienneté d’ici la fin 2011, date de fin de ce processus, il n’y a qu’une vague promesse de peut-être pérenniser ce dispositif pour une partie des postes lors du recrutement direct de la filière de magasiniers des bibliothèques en 2011 et que cela ne règle donc pas tous les problèmes des précaires, loin de la. Surtout que sur les contrats courts, 2 mois, 6 mois, 10 mois, faux occasionnels sur des besoins en fait permanents, dont la BNF abuse depuis le début 2009, la direction a refusé de changer quoi que ce soit. Il est vrai que le budget de vacation va baisser de 10 % en 2010. Après cette réunion, une AG du personnel de la BNF a réuni 120 personnes, soit autant que le mardi 8 décembre , ce qui pour la BNF est énorme.
Les syndicats ont dit tous clairement que les propositions de la direction de la BNF n’était pas suffisantes, qu’il fallait continuer à se mobiliser pour obtenir plus et qu’il fallait aussi rester en lien avec le mouvement national de lutte au ministère de la Culture. Les interventions des agents allaient aussi dans ce sens.
Si SUD culture préférait une grève reconductible dès vendredi, l’AG a cependant décidé d’entamer la grève le mardi 15 décembre, en organisant des actions le lundi 14 décembre (manifestation à la cantine et dans les bureaux) et en faisant de l’affichage demain. Des réunions de groupes de travail pour préparer les journées de lundi et surtout de mardi sont aussi prévu demain. Pour mardi, il y aura un appel aux agents à se rassembler tôt sur le site de Tolbiac. De plus, une motion d’adresse aux dirigeants des fédérations syndicales de la Fonction Publique a été adoptée.
En définitive, la BNF est toujours en mouvement, avec des gens combatifs, dont des non-syndiqués ou syndiqués de base que l’on voit rarement, avec pas mal d’agents de catégorie A.
La grève du 15 décembre sera sûrement un succès.
Café Solidaire… … avec les collègues en lutte, à Beaubourg, à la Bibliothèque nationale, à Orsay, au Louvre… !
Lisez ci-dessous le communiqué.