Quatrième congrès de Sud Culture Solidaires
SUD Culture Solidaires a tenu à Die, du 25 au 27 mars, son quatrième congrès. Il a réuni une soixantaine de militant-es du secteur public (ministère de la culture et de la communication : administrations centrales, services déconcentrés, établissements publics) et du secteur privé (spectacle vivant, médias, édition et industries culturelles, éducation populaire, etc.). Etaient également présents nos invités : Annick Coupé du secrétariat national de Solidaires et un camarade de SUD Radio France.
En adoptant la résolution d’orientation générale du syndicat, les congressistes ont réaffirmé leur refus de la marchandisation de la culture qui s’inscrit dans le contexte international et national d’une mondialisation libérale et financière. A force de spéculations effrénées, celle-ci a abouti à une crise financière, économique et sociale qui a entraîné dans la récession l’ensemble de la planète avec son cortège de fermetures d’usines, de faillites, de surendettement des ménages, de limitation encore plus forte des salaires, de recrudescence du chômage. Il en résulte une précarité forcée, y compris pour un nombre croissant de retraité-e-s qui voient leurs conditions de vie se dégrader. A l’évidence, cette
crise aura des conséquences néfastes sur les politiques culturelles comme le montre l’orientation actuelle du ministère de la culture qui organise la baisse continuelle des crédits de fonctionnement et d’investissement, le recours accru aux ressources extra-budgétaires non pérennes et la destruction, via la RGPP, de ce qui constitue le coeur même de ses missions traditionnelles. Des pans entiers de la diversité culturelle sont désormais menacés, que ce soit dans le domaine du patrimoine, du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel, de l’éducation populaire ou du multimédia. Partout, il s’agit d’imposer l’idéologie dominante du marché, de rechercher le profit maximum tout en surveillant et punissant celles et ceux qui refusent de se couler dans le moule de celle-ci.
Moyennant une analyse spécifique en cours sur les implications des activités humaines sur la planète, les congressistes ont fait leurs les principaux axes revendicatifs de l’Union syndicale Solidaires adoptés par la délégation de SUD Culture Solidaires au congrès de juin 2008.
Ils ont réaffirmé et réactualisé leurs orientations revendicatives propres à la culture et au
Ministère de la culture. Ces dernières s’articulent, entre autres, autour du refus du démantèlement des Services Publics de la culture (mis en place par la Lolf, la réforme de l’Etat, la RGPP et la future loi « mobilité »), d’une nécessaire augmentation des effectifs, de la fin du développement de la précarité, de l’abandon d’une logique purement managériale sur des critères de performance individuelle sur le court-terme, d’une augmentation salariale, notamment pour les salaires les plus faibles ( par l’augmentation du point d’indice, par la requalification des emplois vers le haut de toutes les filières), de l’amélioration des conditions de travail y compris pour les salariés des prestataires de services et sociétés extérieures, de nouvelles orientations en matière d’action sociale (aides, logement social, restauration collective, gardes d’enfants,…) ou de formation continue.
L’aboutissement ce ces revendications passe par la mise en place de véritables instances de dialogue social qui jouent pleinement leur rôle et ne soient pas de simples chambres
d’enregistrement. A défaut et chaque fois que nécessaire, SUD Culture Solidaires privilégiera le
développement de luttes et de mobilisations pour construire un véritable rapport de force en faveur des salariés. C’est pourquoi, SUD Culture Solidaires, sans perdre sa liberté d’analyse et d’action, continuera à oeuvrer pour le maintien de l’unité syndicale la plus large possible dés lors qu’il y va de l’intérêt des salariés.
Deux débats ont eu lieu. Le premier sur la précarité a permis l’échange d’expériences militantes tant sur le secteur privé que public et conduit à l’adoption d’une motion réaffirmant la nécessité de poursuivre les réflexions et d’élaborer des pistes d’actions, en particulier dans le cadre de notre participation aux prochains Etats-généraux du chômage et de la précarité (16 et 17 mai 2009). Le second, sur les rapports syndicats/partis politiques, au-delà de l’engagement individuel, a réaffirmé la volonté d’indépendance de notre structure syndicale vis à vis des partis politiques, même s’il existe des combats partagés.
Plusieurs motions[[Motions accessibles sur le site internet de SUD Culture Solidaires]] ont été également adoptées : [sur le projet de loi « Création et Internet » (dite loi
Hadopi)->art705], contre la répression et en soutien aux inculpés du 11 novembre (Tarnac).
Les congressistes ont également largement débattu du mouvement social actuel et de la stratégie de Solidaires avec Annick Coupé. SUD Culture Solidaires considère que les journées nationales des 29 janvier et 19 mars, malgré leur succès auprès des salarié-e-s du privé comme du public, n’ont pas permis de faire céder Nicolas Sarkozy et son gouvernement sur la plate forme revendicative élaborée par les huit organisations syndicales. Répondre à cette formidable et croissante mobilisation en ne proposant qu’une manifestation unitaire le premier mai ne peut que susciter déception et défiance vis-à-vis des organisations syndicales. Au cas où les confédérations syndicales persisteraient dans cette stratégie, les congressistes ont jugé nécessaire que l’Union syndicale Solidaires soit à la base et s’engage vers un mouvement interprofessionnel qui, dès la mi-avril, s’inscrive dans la durée, avec la programmation d’une manif unitaire et de grèves dès la seconde moitié d’avril 2009.
SUD Culture Solidaires, le 6 avril 2009
Lettre ouverte à M. Jean-Michel Knop, mesdames les directrices, messieurs les directeurs des écoles d’architecture, membres du collège des directeurs.
Vous trouverez en pièce jointe la réponse en forme de lettre ouverte
des syndicats CFDT-Culture, SNEA-CGT-Culture, SUD-Culture à un communiqué du 16 janvier 2009 du collège des directeurs des écoles d’architecture.
Nos organisations syndicales avaient déposé pour la journée du 8 janvier 2009 un préavis de grève pour soutenir les personnels de l’ENSA de Grenoble.
Congrès SUD Culture SOLIDAIRES de mars 2009
Note de présentation des modifications proposées aux statuts, RI et chartes
Tous les textes en téléchargement ci-dessous.
Consultez aussi la note de présentation !
Attention : Danger imminent menaçant les écoles d’architecture
Attention : Danger imminent menaçant les écoles d’architecture
La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) que le gouvernement met en place a une signification particulière au Ministère de la Culture, notamment pour les écoles d’architecture. La ministre a d’ores et déjà fixé un objectif de réduction de 20% du budget du ministère à travers une vaste opération de réorganisation et de « modernisation ». Ce qui est aujourd’hui encore un projet discuté et préparé pour l’après des élections municipales va rapidement se révéler destructeur pour la jeunesse et l’avenir de ce pays.
Il serait impensable que les organisations syndicales qui défendent les intérêts des usagers du service public et de ses personnels et la continuité de sa qualité, assistent en silence et dans l’immobilité à la mise en oeuvre d’un démantèlement programmé du Ministère de la Culture qui ouvre la voie à des privatisations déclarées ou déguisées des secteurs de l’enseignement, artistiques ou médiatiques ; impensable que les principales victimes désignées de ces politiques –les écoles d’architecture- soient détruites sans réaction de notre part. Ceci, non pas tant pour sauvegarder les acquis des agents, administratifs, enseignants et chercheurs, mais surtout pour défendre les intérêts des étudiants auxquels ce service public appartient et qu’aucun gouvernement ne pourra leur retirer sans réaction virulente.
La France compte moitié moins d’architectes que la moyenne européenne, la demande de nouveaux architectes se fait massive alors que des pans entiers de la profession partent à la retraite. Malgré cela les étudiants en architecture continuent à coûter à la communauté nationale trois fois moins qu’ils ne coûtent en moyenne européenne. Ces étudiants qui constituent 60% du ministère de la culture ne lui coûtent que 30% des subventions.
La réforme du LMD a été menée de façon superficielle, en malmenant dans les faits le statut du diplôme professionnalisant ; elle montre l’improvisation de l’administration et son incapacité à saisir les impératifs pédagogiques, en se contentant d’afficher des pseudo-réussites alors que le terme clé de la réforme, le doctorat, ne voit aucun moyen nouveau mis en place. Cet amateurisme politique entraîne le retard de la mise en réseau des écoles et de leurs centres de recherche ; la mise en place du doctorat tarde énormément faute de mise en œuvre du statut d’enseignant-chercheur, du développement d’une recherche originale, de liens sérieux avec les écoles doctorales. La HMONP a été mise en place sans moyens, sans garde-fous vis–à–vis de la profession. En effet, la prise en charge financière des stagiaires diplômés ne doit-elle pas être reconsidérée d’urgence ?
Alors que la ministre de l’éducation nationale annonce l’augmentation tangible des budgets pour former les étudiants de l’université, aucune voix ne s’élève pour que soient augmentés les budgets permettant la formation des étudiants en architecture.
Briser la continuité du service public n’est ni une modernisation ni un gain de performance mais un gaspillage
La politique de démantèlement du service public de l’enseignement de l’architecture est incohérente. Depuis l’adoption de la réforme LMD nous avons toujours répété que cet alignement sur les standards européens nécessitait une intervention accrue de l’Etat et un renforcement des structures de l’enseignement en lui accordant plus de moyens, en facilitant la constitution d’équipes enseignantes stabilisées et efficaces, en mettant l’accent sur les nouveaux efforts d’innovation et de création nécessaires.
Or, la politique actuelle efface les écoles d’architecture des priorités du ministère, la lettre de mission de la ministre d’août 2007 les ignore : elle ne les cite pas. Cette politique ne permet pas aux organisations du personnel de participer aux discussions sur le changement des statuts des établissements, elle ne répond pas aux demandes d’accroissement des moyens pour mettre en œuvre les réformes pédagogiques, mais elle comporte implicitement une décision de réduire le rôle de la culture dans la société bien loin des rodomontades présidentielles sur la politique de civilisation. Est-il étonnant que l’enseignement de l’architecture soit minoré ? Est-il étonnant que la politique culturelle telle que la conçoivent nos dirigeants aboutisse au démantèlement du Ministère de la Culture ? Si les écoles d’archi n’ont plus leur place dans la culture, où doivent-elles s’ancrer ? La question mérite d’être posée et largement débattue.
Les écoles d’architecture ont toujours été les mal-aimées de ce ministère, en effet depuis leur rattachement aucun effort sérieux pour les développer n’a été entrepris : ce n’est pas un bâtiment neuf par décade qu’il faut mais dix, ce n’est pas une politique de l’image à travers un monument unique par décade qui répondra aux besoins des écoles de se développer et de se moderniser spatialement. De plus, les écoles d’architecture arrivent à un moment crucial de leur histoire : celui du départ à la retraite de la moitié de leurs enseignants dans les quelques années à venir. Cette conjonction de la politique ministérielle actuelle et de l’évolution propre aux écoles d’architecture risque fort de générer une crise grave qui aboutirait à leur démantèlement pour les besoins d’une pseudo rationalisation. Or, celle-ci ne sert qu’à masquer un désengagement total, une contradiction de fait avec les réformes exigées précédemment et un abandon du service public.
Non au modèle post-soviétique de privatisation des services publics de l’enseignement et de la recherche en architecture
La privatisation de nombre des services qui dépendaient du ministère ainsi que la politique générale du gouvernement au niveau de l’enseignement supérieur ne copient pas seulement un quelconque modèle anglo-saxon basé sur la constitution de contre-pouvoirs s’équilibrant dynamiquement. Elles créent des pouvoirs locaux non-encadrés. La façon de conduire les réformes actuelles ne peut que déboucher sur des appropriations par des groupes qui profiteraient ainsi de la privatisation de fait des pans entiers de la culture. A travers le renforcement autoritaire du rôle des directeurs et la réduction du dialogue entre les acteurs concernés, c’est le modèle post-soviétique que l’on nous prépare, un modèle où règneront des autocrates qui marginaliseront toute contestation, critique ou innovation. Un modèle où la précarité des statuts des personnels va être accrue et le contrôle sur la qualité des enseignements relâché au profit de gestions non-régulées. La culture peut-elle être réduite au statut de marchandise et les écoles d’architecture au rang de prises de guerre de groupes aux intérêts contraires ou divergents de celui des étudiants ?
Ces fausses réformes pour un vrai démantèlement préparées sans transparence et sans discussion ouverte, ces réformes dont l’objectif n’est qu’un rabais comptable, vont appauvrir la richesse nationale et aboutir à des pertes massives de capital foncier, humain ou symbolique. Alors que le gouvernement veut changer de méthodes de calcul de la richesse nationale, nous disons haut et fort que la culture est une richesse qui ne se mesure pas qu’en termes financiers. Nous disons haut et fort que ce n’est pas dans les écoles d’architectures que l’on peut faire les 20% d’économies exigées par la ministre en décembre.
SNE-SUP-FSU et SUD-Culture Solidaires dénoncent les politiques actuellement mises en place qui visent à assassiner le service public de l’enseignement de l’architecture et appellent à la plus vaste mobilisation des personnels, administratifs et enseignants, qui vont être plongés dans la précarité ainsi que qu’à la mobilisation des étudiants dont l’avenir sera fermé par des formations au rabais.
NON à la révision des politiques publiques que l’on nous prépare, OUI à l’unité syndicale pour imposer un dialogue social et sauver le service public.
Avec l’ensemble du mouvement syndical
Demandons la création d’une Direction de l’Enseignement et de la Recherche au sein du Ministère et signons la pétition de l’intersyndicale sur la RGPP massivement
Exigeons la stabilisation des institutions, des personnels et des programmes pédagogiques pour assurer la continuité du service public
Expliquons la nécessité de la création massive de postes et leur définition impliquant l’ouverture de l’enseignement sur la recherche et le renforcement de la professionnalisation des diplômes et non pas leur affaiblissement et leur banalisation
Défendons une conception de l’architecte comme homme de culture et de l’architecture comme acte de création culturelle et de renforcement du lien social et citoyen et dans la maîtrise de la qualité de l’environnement
Affirmons notre conception de l’architecture non pas comme vecteur de spéculation foncière (on a vu ce qu’il en est aux USA) mais porteur d’une modernité architecturale soucieuse de la qualité et de la durabilité des interventions et de la création de cadres de vie humanisés
Offrons toute l’information nécessaire aux étudiants pour qu’ils occupent une position centrale dans la définition de leur avenir et pour qu’ils se mobilisent de façon unitaire avec les personnels
Préavis de grève à L’ECOLE D’ARCHITECTURE DE PARIS-VAL-DE-SEINE
Paris le 15 octobre 2007
Les secrétaires généraux de la
CFDT Culture, CGT-Culture, FSU-Sne-sup, SNAC-FO, Sud-Culture Solidaires, UNSA
à
Madame le Ministre de la culture
et de la communication,
3 place de Valois –
75001 Paris
Madame le Ministre,
La présente lettre vaut préavis de grève le mardi 23 octobre 2007 pour les
personnels de l’école nationale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine.
Nos revendications sont les suivantes :
● Maintien de l’emploi des 26 Maîtres-Assistants-Associés sans contrat depuis
le 30 septembre 2007
● Respect des charges de service contractuelles des enseignants titulaires, contractuels et vacataires de Paris Val de Seine.
Arrêt de tous nouveaux recrutements en attendant la mise à plat des charges de services.
● Rétablissement immédiat de conditions normales de fonctionnement de l’école et de sa gestion institutionnelle et administrative.
Organisation par l’administration des :
Inscriptions pédagogiques des étudiants, distribution du règlement des études, des emplois du temps, affectations des salles, respect des conditions de sécurité.
Nous souhaiterions être reçus par votre cabinet pour trouver une issue satisfaisante
à nos revendications pour l’ensemble de l’école et ainsi assurer la rentrée
universitaire.
Nous vous prions d’agréer, Madame le Ministre, l’expression de notre considération
distinguée.
Copie à Michel Clément, Jean Gautier, Maylis Roques.

