Lettre ouverte des Organisations Syndicales de Radio France à la Ministre de la Culture

Paris, le 10 juillet 2020,
Madame la Ministre,
Nous vous souhaitons la bienvenue à la tête du Ministère de la Culture. Durant la crise sanitaire de ces derniers mois, Radio France a réaffirmé son rôle essentiel, en tant que dispositif de première importance pour l’information, l’éducation et la culture. Demain, nous devons pouvoir continuer à remplir ces missions et participer au soutien indispensable à la culture sous toutes ses formes. Or, la trajectoire financière pour l’instant toujours prévue pour l’entreprise conduit à une diminution de dotation et une asphyxie budgétaire. En découle un projet de réorganisation et de suppressions d’emplois qui est aujourd’hui encore sur la table. Il serait irresponsable, alors que l’ensemble des salariés démontre encore et toujours le potentiel du service public de la radio, de détruire ce qui fonctionne en supprimant, on le rappelle, plus de 250 emplois et jusqu’à un tiers des effectifs dans certains services. Les problématiques de risques psycho-sociaux sont déjà trop présentes à Radio France. En témoigne un nombre de rapports d’expertise grandissants sur certains périmètres, régions ou services, qui nous alertent sans équivoque possible, dont un rapport qui pointe à quel point le projet d’entreprise actuel peut être porteur d’une aggravation de ces risques. Nous tenons à votre disposition l’ensemble de ces rapports. La direction de Radio France a construit son projet en fonction de ses orientations stratégiques mais également afin de répondre aux injonctions contradictoires de la Tutelle : une politique de sous dotation tout en exigeant de l’entreprise qu’elle maintienne ses missions et investisse sur le numérique. Les salariés et les organisations syndicales ont dénoncé cette situation et les risques qui pèsent sur leurs métiers et leurs conditions de travail, notamment lors de mouvements de grèves depuis le mois de juin 2019. Le rapport Tandem/ISAST, délivré dans le cadre du CSE central de Radio France, est venu documenter et objectiver la présence de risques psychosociaux que ce projet de réorganisation viendra encore aggraver.

Des chantiers conséquents nous attendent pour lesquels Radio France, afin d’exercer ses missions, aura besoin de toutes ses forces, de tout son potentiel de créativité, d’innovation et d’adaptation. La production culturelle participera au soutien d’une filière aujourd’hui en grande difficulté. Les salariés de Radio France ont démontré à quel point ils savent innover et s’adapter dans cette période où les usages numériques ont poursuivi leur évolution de façon encore plus rapide. Demain, ils sauront relever le défi de proposer encore et toujours de nouvelles écritures, de nouveaux projets dont les citoyens auront plus que jamais besoin. Ils sauront l’accomplir à condition qu’on ne vienne pas tout détruire avec un plan de suppression d’emplois intenable. Nous attendons de l’état actionnaire un projet ambitieux de développement de la radio de service public L’Etat doit impérativement, en concertation avec Radio France, redéfinir la trajectoire budgétaire afin que notre entreprise puisse continuer à jouer pleinement son rôle.

Les organisations Syndicales représentatives de Radio France CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, UNSA

L’inspection du patrimoine rayée d’un trait de plume

Le ministère de la Culture | Gouvernement.fr

Communiqué SNAC-FSU / SUD Culture

Les grandes manœuvres autour de la réorganisation du ministère se poursuivent dans l’opacité la plus totale.
En début d’année, le directeur général des patrimoines espérait maintenir l’inspection des patrimoines, voire l’élargir à la prospective. En mars, Franck Riester l’a renvoyé dans les cordes au motif qu’un ministère ne pourra à l’avenir s’appuyer que sur une seule inspection. Plutôt que de fondre les différentes inspections du ministère de la Culture (inspection de la création artistique, inspection des patrimoines et inspection générales des affaires culturelles) en une seule, avec plusieurs volets, le ministre a pris la décision de ne
garder que l’IGAC. L’annonce de cette décision devait intervenir en avril mais la pandémie a gelé le processus. Avec le déconfinement, c’est désormais « open bar ».

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Il y a urgence sociale !

Les organisations syndicales et de jeunesse ont fait l’analyse de la situation économique et sociale qui s’annonce tendue pour les prochaines semaines et en particulier à la rentrée de septembre.

La pandémie a durablement affecté de nombreux secteurs d’emploi par exemple dans le domaine de la production industrielle, le tourisme, la restauration, le spectacle, le commerce… Les services publics ont démontré leur rôle de première importance que ce soit dans la santé, l’éducation, les administrations, au plus près des usagers, sans reconnaissance, ni en terme d’emplois à créer, ni en augmentation de salaire pour les personnels.

De nombreuses suppressions d’emploi sont engagées, par le biais de plans sociaux, de licenciements individuels et beaucoup de salarié-es notamment dans les petites et moyennes entreprises sont dans l’incertitude, et cela, malgré un fort recours au chômage partiel et des aides sans conditionnalité. Certaines entreprises profitent de l’effet d’aubaine pour licencier. L’intersyndicale souligne le rôle majeur des syndicats dans le combat pour préserver l’emploi, améliorer les conditions de travail et les rémunérations.

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Fonction publique : Rencontre bilatérale avec Amélie de Montchalin

Solidaires Fonction Publique

Amélie de Montchalin, ministre de la transformation publique et de la fonction publique, nouvellement nommée, a reçu les organisations syndicales représentatives en réunion bilatérale.

Lors de sa rencontre, Solidaires a indiqué à la ministre que la création d’un ministère de plein exercice répond à une demande qui avait été portée en début de quinquennat. Cependant, son intitulé qui rappelle le nom de la loi de août 2019 génère des inquiétudes que la ministre a tenté de dissiper.

Solidaires a insisté sur la nécessité que le dialogue social change sur le fond et la forme pour une véritable prise en compte des revendications des agents.

Par ailleurs la répression anti syndicale envers les représentant-e-s du personnel doit cesser.

Solidaires a réaffirmé lors de cette rencontre la nécessité de tirer les enseignements de la crise afin de prendre des orientations totalement opposées à celles qui prévalent depuis de trop nombreuses années. Il est indispensable que la Fonction publique et les services publics aient enfin les moyens humains et matériels pour assumer des missions de qualité dans tous les aspects de la vie, sur l’ensemble du territoire. Cela passe notamment par des recrutements de fonctionnaires, la titularisation des contractuel-les et l’arrêt des réformes destructrices en cours.

Les services publics sont une richesse pour la population d’un pays, en aucun cas un coût comme cela est systématiquement présenté. Ils ne peuvent être une variable d’ajustement budgétaire.

Solidaires a réaffirmé que le statut est à la fois protecteur pour les agent-es des pressions politiques notamment et qu’il garantit à la population un accès aux services publics sans discrimination, en toute égalité et neutralité.

Solidaires a ainsi réaffirmé sa demande d’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique et que soient rétablies toutes les instances de représentations des personnels (CAP, CHSCT…) et l’ensemble de leurs prérogatives.

Solidaires est par ailleurs revenu sur la nécessité de revalorisation des carrières et rémunérations de l’ensemble des 5,5 millions d’agent-es publics, notamment les carrières féminisées.

Solidaires sera vigilant et défendra ces revendications.

10 juillet 2020

Le Conseil d’État interdit une nouvelle fois au gouvernement de fouler aux pieds la liberté de manifester

Saisi par le SAF, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le SM, l’UNEF, le DAL et Attac, le Conseil d’État vient de suspendre pour la deuxième fois les dispositions du décret du 31 mai 2020 qui, selon une nouvelle rédaction du gouvernement, soumettait la liberté de manifestation à un régime d’autorisation.

Nos organisations se félicitent de cette décision, l’épidémie de COVID19 ne peut justifier une telle atteinte à la liberté de manifester, composante essentielle de la démocratie.

La liberté de manifester est donc désormais entièrement et pleinement rétablie, seule une déclaration suffit !

En revanche, nous déplorons que le Conseil d’État n’ait pas censuré l’interdiction de principe de tout rassemblement de plus de 5000 personnes qui limite de fait drastiquement la liberté de manifester et ouvre la voie à une part importante d’arbitraire dans la décision de l’administration.

Nous resterons vigilants pour assurer le respect de la liberté de manifester et nous nous opposerons à toute nouvelle règlementation, en application de la loi organisant la « sortie » de l’état d’urgence sanitaire, qui porterait atteinte à nos libertés fondamentales.

Signataires : SAF, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le SM, l’UNEF, le DAL, Attac

Branche de l’animation (Eclat*) : Le CNEA veut détricoter la convention collective et faire voler en éclat les droits sociaux des salarié.e.s du secteur

Le CNEA**, syndicat employeur du secteur associatif, projette de diminuer les salaires dans une logique comparable à celle du MEDEF. Profitant de la demande de l’Union syndicale Solidaires et de la FERC-CGT de travailler sur la question des bas salaires, le CNEA propose un nouvel avenant qui précarise encore plus les salarié-e-s des associations :

Communiqué disponible ici :