Le verdict scandaleux est tombé: deux journalistes en tout et pour tout ont bénéficié du
tour de rattrapage pour les primes et promos 2007. L’an dernier déjà, seuls cinq
journalistes avaient été « rattrapés ». Cette fois on frôle la provocation. D’autant qu’il
a fallu que les syndicats relancent à plusieurs reprises la Direction pour le maintien de
ce 2ème tour traditionnel que les tenants du « travailler plus pour gagner moins » avaient
bel et bien l’intention de supprimer. La majorité des syndicats avait proposé une liste
limitée à une dizaine de journalistes « laissés pour compte » depuis des années: qui en 3e
catégorie à quelques encablures de la retraite, qui en 5e après 14, 15 ans dans cette
catégorie et bien d’autres cas qui nécessitaient pour le moins un coup de pouce… signe
de reconnaissance du travail accompli. La Direction s’était targuée d’avoir accordé plus
de primes et promotions au 1er tour que l’an dernier. Mais qui empêche la Direction de
dépasser les critères du nouveau plan minimum de carrière? Certes on ne peut pas à la
fois octroyer un golden parachute de 350.000 euros à un ancien directeur et avoir un
budget primes et promotions digne de ce nom pour l’AFP d’en bas. En pratiquant le « deux
poids, deux mesures » en permanence, la Direction vise à créer un véritable fossé dans la
rédaction. Promotions au compte goutte, séniors placardisés, CDD multipliés, précarité
accrue, polyvalence démultipliée, horaires de travail explosés. Les promesses d’un
dialogue social renoué sont en voie d’extinction.
Les syndicats exigent donc instamment que la Direction revienne sur sa décision et opère
un véritable rattrapage en tenant réellement compte des journalistes « oubliés ». Ils
appellent la rédaction à se tenir prête à toute forme d’action en cas de refus de la
Direction.