Union syndicale Solidaires
Tandis que le 3eme cycle de concertation portant sur le financement commence, la première ministre a jugé bon d’annoncer dans une interview les grandes lignes du contenu du futur projet de loi sur les retraites. Le gouvernement sort donc du bois. Rien de très surprenant, ni dans la méthode (des annonces à la presse, sans attendre la fin du cycle de concertation), ni sur le fond. Les annonces “finalisées” seront dévoilées le 15 décembre prochain.
Elle annonce un report progressif de 62 à 65 ans jusqu’en 2031, en légitimant tout ça à nouveau, par l’équilibre financier du système (après avoir 2 fois changé de motif justifiant cette réforme).
Comme d’habitude tout ceci sera saupoudré de mesurettes vendues comme positives pour les femmes et les seniors ou les petites pensions. La première ministre parle d’un stand by de la décote à 67 ans, d’un assouplissement d’anticipation de départ pour les carrières longues, d’élargissement possible des critères de pénibilité, de la prise en compte du congé parental dans le calcul de la durée de cotisation…et d’aller vers un minimum de pension (si carrière complète) à 85% du Smic (1300 euros à la date d’entrée en vigueur de la réforme).
Ce gouvernement reste donc sur le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans («négociable» à 64 avec des contre-parties ?) met fin progressivement à tous les régimes spéciaux (via des clauses du grand-père-mère) et on est très loin de vraies mesures pour faire cesser la différence de 40 % de pensions des femmes par rapport aux hommes, et de sortir de la logique de paupérisation des retraité-es !
Rien n’est dit sur la méthode : projet de loi sécurité sociale rectificatif dès janvier ? Projet de loi en mars ? Pour une application annoncée début d’été.