Darmanin : un pas de plus vers l’autoritarisme et l’indignité

Communiqué Union syndicale Solidaires

Hier soir, les migrant-es qui avaient installé leurs tentes Place de la République à Paris ont été évacué-es dans la violence par les agents aux ordres du Préfet de Police et du ministre de l’Intérieur, tentes arrachées alors même que des personnes se trouvaient à l’intérieur, migrant-es malmené-es, coursé-es comme des bêtes dans les rues de Paris. Des soutiens et des journalistes ont été frappés à terre, menacés, insultés par ces mêmes agents aux ordres.

Les campements de réfugié-es aux abords de Paris se créent faute de moyens pérennes d’hébergements dignes et salubres, et se font « nettoyer » manu militari tout aussi régulièrement dans la violence, et souvent dans le silence et l’invisibilité. Cela a été le cas dernièrement pour le camp de migrant-es de Saint-Denis, et tous et toutes n’ont pas été relogé-es. Ce sont ces migrant-es qui ont tenté de sortir de l’invisibilité hier soir soutenu-es notamment par les associations qui se battent pour elles et eux.

L’Union syndicale Solidaires dénonce et condamne fermement ces faits, qui ne font que confirmer un peu plus chaque jour l’inhumanité de la politique de ce gouvernement qui nie la situation dramatique des migrant-es et sans papier-es, qui s’enfonce dans la dérive autoritaire et la répression violente sciemment.

Le « tweet » du ministre de l’Intérieur qui parle d’images choquantes et qui veut qu’une enquête soit diligentée est tout aussi hallucinant ! Qu’il (et son gouvernement) assume donc sa politique ! Celle d’un projet de loi sur la sécurité globale qui va museler les journalistes désignés clairement pour cible désormais, celle de violences policières qui ont lieu au su et vu de tous et toutes en totale impunité depuis plusieurs années dans les quartiers populaires à l’encontre des manifestant-es et des gilets jaunes, et désormais et de tous ceux et celles qui contestent.

L’Union syndicale Solidaires appelle à renforcer la lutte pour la régularisation de tous les sans-papier-es et leur traitement humain, à renforcer la lutte pour la liberté de la presse, contre les violences policières. L’Union syndicale Solidaires appellera aux manifestations, rassemblements qui auront lieu en ce sens.

Paris, le 24 novembre 2020

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Exilé⋅es à la rue : Combien de morts faudra-t-il encore ?

Dossier Liberté de circulation.

Communiqué du GISTI

Le 10 juillet 2020, un exilé soudanais a été retrouvé noyé dans le canal Saint-Denis près de Paris, non loin du campement où il vivait avec des centaines d’autres.

Ce n’est pas la première fois et, si l’État et les collectivités locales ne déploient pas les moyens nécessaires au respect des droits fondamentaux des personnes exilé⋅es, ce ne sera certainement pas la dernière fois qu’un tel drame se produit.

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Le coronavirus ne connait ni couleur, ni nation, ni frontières !

Pour les soutiens aux exilé·es, l’état d’urgence sanitaire et les mesures de confinement menacent toutes les personnes à qui l’on refuse le droit de circuler et de s’installer en France et en Europe.

Si des mesures ont été prises comme le renouvellement de titre de séjour, des autorisations provisoires et de l’aide médicale d’État, les conditions d’existence des exilé·es en font à l’évidence des « personnes à risque » face au coronavirus et pour autant cela n’est pas pris en compte par les pouvoirs publics.

Que ce soit aux frontières de la forteresse Europe ou intérieures, sur les campements et les habitats de fortune, dans la rue mais aussi dans les structures d’hébergement ou les foyers de travailleurs migrants, la violence d’État durant l’épidémie du Covid-19 continue par des agressions policières comme à Calais, des refoulements, expulsions ou placements en Centre de rétention, mais aussi par une indifférence des plus froides.

Des collectifs et associations ne baissent pas les bras et malgré le confinement. Elles
poursuivent leurs actions de soutien direct aux exilé·es par des distributions de repas dans la rue. Elles dénoncent les pratiques préfectorales qui maintiennent les obligations de présentation en commissariat pour les personnes assignées à domicile et enferment des sans-papiers dans les endroits les plus propices à la contamination. Elles utilisent les armes juridiques pour contester des ordonnances de la loi d’urgence sanitaire qui mettent en suspens le droit d’asile, continuent leurs actions de plaidoyer et d’informations.

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Une main d’œuvre étrangère si nécessaire

Communiqué Union syndicale Solidaires

Le Préfet de Seine et Marne, et son fidèle ouvrier l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), ont su procurer à 56 réfugié·es un CDD à hauteur du SMIC afin de prêter main forte au secteur agricole en manque de main d’œuvre composée habituellement de 200 000 saisonnier·es, dont 8000 non européen·nes (embauché·es sous contrat OFII). 

Dans un premier temps, nous pourrions nous satisfaire du geste d’une telle humanité… démontrant au passage que « les migrants » ne « volent » pas toujours le travail des Français » comme le clament les milieux d’extrême-droite et leurs publics nombreux. Mais ce qu’il nous faut dénoncer ici encore une fois, c’est le mépris des étranger·es en France : leur situation régulière aux yeux du droit Français et des règles de Dublin, ne les met pas à l’abri d’un total cynisme de la part du gouvernement. 

A ce jour, la moitié de l’économie serait paralysée, les demandes de chômage partiel se multiplient d’un côté tandis que de l’autre, on ne compte plus les témoignages de menaces de licenciement de la part des patrons, petits ou grands. C’est dans ce climat délétère qu’est apparu le « réfugié sauveur sous CDD » ; Pour combien de temps ? Aux premières heures du « déconfinement », elle et ils seront malheureusement sans doute remercié·e·s.

Paris, le 3 avril 2020.