Visites-conférences : LES PONCTUELLES

2024 marquera la fin de la convention de médiation culturelle entre le GP-Rmn et le Louvre. SUD s’y était opposée, notamment parce que cette rupture comportait des risques quant à l’activité des conférencières ponctuelles.  Nos inquiétudes se confirment.

Salariées kleenex

Suite au redéploiement des CDI du Louvre sur d’autres sites, aucune proposition d’affectation n’a été faite à certaines de nos collègues ponctuelles. Pourtant, la direction nous parle de « développer l’activité des visites-conférences », alors même qu’il y a de nombreux départs à la retraite ! Mais en fait, moins d’un tiers des départs est remplacé. Cette situation confirme le constat que nous faisons à longueur d’interventions dans les instances : l’activité de visites-conférences continue de se réduire davantage, expliquant les départs massifs à la retraite non remplacés, ainsi que le non-recours aux ponctuelles. Nombre de ces conférencières vacataires ont pourtant fait « tourner la boutique » pendant des années, assurant les mêmes missions et sujets que les CDI !

Concurrences de précarités

À cette situation s’ajoute le fait que le GP-Rmn fait volontiers appel aux retraitées du service, pour assurer les missions ponctuelles, mettant ainsi en concurrence deux générations et deux précarités. En effet, si nos collègues reviennent après leur départ, c’est entre autres parce que leur retraite est bien trop basse. Une aubaine pour notre employeur, qui se voit exempté de verser ainsi certaines cotisations ! Le GP-Rmn obtiendra-t-il un nouveau label « diversité », pour employer des seniors à pas cher ?

Déprime de langue

Enfin, cerise sur le gâteau du cynisme : l’impossibilité, pour la plupart des ponctuelles de toucher la prime de langue. Revenons sur le dispositif. En 2014, un accord a été signé par 3 organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CGT). L’avenant n°1 de cet accord prévoit l’attribution d’une prime pour la pratique de langues étrangères aux conférencières. Une première prime dépend du nombre de visites effectuées sur une année, une seconde peut être versée à la première visite faite dans une deuxième langue, ce qui est rare.

Uni-es on est plus fort-es Syndique-toi !

 Malheureusement, négocié à coût constant pour l’employeur, ce dispositif lèse complètement les vacataires. Le déblocage de la première prime de langue est proratisé selon les quotités de travail (40 visites pour un temps plein, 20 pour un 50%, 24 pour un 60% etc.). Or nos collègues ponctuelles doivent effectuer 40 visites afin d’obtenir cette prime, ce qui est inatteignable de par la nature irrégulière de leur activité… on constate, par ailleurs, que souvent, les services de planification des musées les allouent sur ces visites, sans jamais atteindre le nombre requis. Nos collègues rendent un service exceptionnel, faisant des visites qui requièrent un temps de préparation très important, répondant à des sollicitations cruciales pour les musées, en assurant des visites protocolaires, quelquefois dans les expositions temporaires. Ajoutons même que certaines de nos collègues en CDI n’atteignent pas non plus le nombre de visites requis pour débloquer cette prime… ce qui assure son non-versement… vraiment, nos collègues ne coûtent pas cher ! Seul le site de Versailles fait exception pour les CDI, les visites en anglais y étant très fréquentes.

Face à cette situation injuste, SUD revendique :

l’embauche en CDI des collègues ponctuelles,

→la revalorisation des salaires afin d’assurer un revenu suffisant et des retraites dignes,

→ la fin du système de proratisation au profit du versement d’une prime à chaque visite effectuée en langue étrangère !

Section SUD Culture Solidaires Rmn-GP

Le vaisseau amiral de la Culture prend l’eau … et ce n’est pas la faute de ses matelots.

Pour la première fois de son histoire, le Louvre annule une exposition à peine inaugurée. Ce n’est pas une simple péripétie.

Mardi 14 novembre nous apprenions la fin anticipée de la partie 2 de l’exposition « Naples à Paris » et l’annulation de l’exposition Claude Gillot (après trois jours d’ouverture au public), en raison d’importantes inondations. Et, fait coutumier de la direction, les équipes en charge des expositions ont appris cette décision par voie de presse.

Pourquoi n’a-t-on pas écouté les personnels qui, en début d’été, se sont déplacés en masse pour dire, notamment,qu’ils constataient et subissaient quotidiennement la dégradation du bâtiment et le tragique accroissement de la vétusté du palais et de ses équipements ? De nombreux travaux d’importance ont été repoussés ; où est passé l’argent prévu ?

Alors que sept schémas directeurs ont été adoptés en Conseil d’Administration, force est de constater que leur mise en œuvre n’est pas acquise dans les temps prévus et que le maintien de leur budget est incertain (des financements ont-ils été fléchés vers d’autres projets de la direction, sans que l’on puisse définir quelle est l’ampleur de ces modifications ni ses bénéficiaires ?).
Pourquoi les instances dédiées du personnel ne sont plus ni informées, ni consultées bien en amont des projets ? Le nombre de fois où SUD a alerté sur la nécessité de tenir compte de la matérialité du musée ne se compte plus.

Nous sommes en colère, car la même direction qui prétend modifier en profondeur (et en même temps) l’espace des expositions, l’entrée Denon et l’aile de la Colonnade de Perrault ne paraît pas se donner les moyens de ses missions.
Pas plus qu’elle ne s’entoure des expertises nécessaires, ne serait-ce que pour garantir la tenue d’une exposition…
Et, malgré les éléments de langage à destination des médias visant à atténuer les responsabilités de la direction, si les fuites d’eau ne sont pas une nouveauté au sein du palais, c’est bien la première fois que l’on atteint ce niveau d’inconséquence. Le risque – connu – des inondations, s’il n’a pas toujours été suffisamment maîtrisé, a toujours été assez anticipé pour éviter ce type de déboire.

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Musée du Louvre : rencontre interdite entre le Pilier des migrants et les personnes à qui il rend hommage

Communiqué de la section SUD Culture Louvre

C’est une honte ! On communique, on s’extasie sur l’œuvre contemporaine installée sous Pyramide, le Pilier des migrants disparus de Barthélémy Toguo… Un campement de jeunes migrants s’installe place du Palais-Royal et la réaction du Louvre : se barricader! Quel message de solidarité… ! Une création contemporaine sur les exilés disparus en mer, le Louvre l’expose, rendant visible l’invisible, mais quand les survivants de ces traversées mortelles sont concrètement là, on leur claque la porte au nez, on se barricade. La misère sublimée en œuvre d’art, oui. La misère en vrai, dehors !

La section SUD Culture du Louvre apporte tout son soutien aux migrants qui campent place du Palais Royal et luttent pour obtenir un hébergement.

Pour la liberté de circulation et d’installation ! Pour un réel accueil des migrant.es !

La Commission Consultative Paritaire (CCP) est une commission qui statue sur les questions d’ordre individuel concernant les contractuel-les de droit public. La structuration du ministère de la Culture en une myriade d’établissements a conduit à la mise en place d’un grand nombre de CCP. Voici les listes locales et nationales présentées par SUD Culture Solidaires :

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Musée du Louvre : Déjà-vu désenchanteur

Déclaration SUD au CHSCT du 15 février 2022

C’est avec une consternation certaine que SUD Culture note que, non contente de ne jamais s’adresser directement aux personnels de l’établissement, la présidence fait désormais des annonces à la presse sans avoir pris la peine de présenter sa politique culturelle à celles et ceux qui devront censément la faire vivre.

Ainsi les différents projets qui semblent être dorénavant portés n’ont, à aucun moment, été discutés au sein des instances de l’établissement. Veuillez-vous reporter au dossier de presse pour obtenir quelque information quant à votre avenir !

Il est dommage de se priver ainsi de l’expertise des hommes et femmes qui animent le musée depuis des années, et en connaissent donc un certain nombre de dossiers. Car la vie du Louvre n’a pas débuté en septembre 2021…

En guise de nouveauté, nous assistons surtout à une resucée de projets antédiluviens.

Nouvelles entrées, nouveaux départements, nouveaux horaires dans le but de « réenchanter » le Louvre qui devait sans doute n’être qu’une sinistre gargote jusqu’à ces derniers mois.

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