Le vendredi 2 juin, s’est tenue l’audience du procès au pénal de Jamila A. contre le directeur administratif et la directrice artistique du Studio théâtre de Stains. Ce procès intervenait après le procès aux prud’hommes, remporté en départage par Jamila A., et donc une première reconnaissance des faits de discrimination pour grossesse et de harcèlement moral. Il est le résultat de la saisine et de l’enquête faite par l’inspection du travail. Dans les deux procédures, Sud Culture Solidaires s’est porté partie civile en soutien de la plainte de Jamila A.
Au bout de 6 heures d’audience, les réquisitions sont lourdes pour les deux prévenu-es. Le procureur a requis :
· Une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis pour le directeur administratif du théâtre, assortie de l’interdiction de travailler en lien avec la gestion de ressources humaines,
· Une peine de 6 mois avec sursis pour la directrice artistique du théâtre,
· L’affichage de la condamnation durant deux mois dans les locaux du théâtre.
Il s’agit là d’une lourde réquisition, assez rare, qui mérite donc d’être soulignée, indépendamment du délibéré final de la Cour renvoyé au 22 septembre.
#BalanceTonClown
Article de Frédéric Legrand du Ravi
Directeur du théâtre Daki Ling à Marseille, Christian Favre est accusé
de harcèlement moral par d’anciens salariés et de harcèlement sexuel
par des bénévoles. Des accusations qu’il nie.
Grille salariale des entreprises culturelles et artistiques : SUD Culture ne signera pas !
Après une dénonciation de l’accord sur les salaires 2021 menée communément avec la CGT, où l’augmentation proposée par les organisations patronales était juste indécente, nous avons entamé une nouvelle négociation sur les salaires en ce début 2022.
Dans un contexte de sortie de crise sanitaire mais aussi d’inflation galopante, nous avons avancé des arguments simples d’indexation de nos salaires sur le coût de la vie. Nous avons défendu notre vision durant les phases de négociations et, sur les bases du projet d’accord, nous nous refusons à donner notre aval aux arguments avancés par les syndicats d’employeurs.
Continuer la lecture de « Grille salariale des entreprises culturelles et artistiques : SUD Culture ne signera pas ! »Harcèlement moral et discrimination au Studio Théâtre de Stains : SUD Culture Solidaires intervient aux côtés d’une ancienne salariée
À l’annonce de sa deuxième grossesse, Jamila, comédienne au Studio Théâtre de Stains s’est vu stipuler son retrait de toutes les pièces de théâtre dans lesquelles sa participation était prévue. Agressivité, colère et mépris ont été les réactions de la direction du théâtre.: « Tu nous as trahis » ; « il faut choisir entre être comédienne et avoir des enfants. » ; « Tu finiras femme au foyer »… Traumatisée par ces pressions, Jamila a été contrainte à des arrêts maladie successifs durant une grande partie de sa grossesse. À son retour de congé maternité, semaine de réouverture des lieux culturels, elle a été la seule employée à être placée en chômage partiel. « Maintenant, il faut que tu partes ! Il faut laisser les autres travailler… », lui dit alors un membre de la direction. Elle a finalement été licenciée en novembre 2021 « pour inaptitude d’origine professionnelle ».
Aujourd’hui, Jamila conteste son licenciement en saisissant le Conseil des Prud’hommes, procédure à laquelle SUD Culture Solidaires a formé, en soutien, une demande d’intervention volontaire.
Par ailleurs, à la suite de la plainte de Jamila, avec l’appui de l’Inspection du Travail qui a saisi le procureur pour harcèlement moral et discrimination en raison de l’état de l’état de grossesse, SUD Culture Solidaires se constituera partie civile aux côtés de Jamila. Comment pourrait-il en être autrement concernant des faits si graves? Le secteur du spectacle vivant n’est pas une zone de non-droit du travail !
Malgré une parole féministe qui a su s’imposer dans l’espace public et sa reprise par les institutions, nous constatons, avec regret et colère, que ces abus collectifs et ces drames personnels se produisent toujours, dans le monde du travail comme ailleurs.
Nous ne tolérerons jamais, que ce soit dans les théâtres, dans les écoles d’art, dans les cinémathèques, dans les festivals ou dans toutes institutions culturelles, que, devant les caméras, la lutte pour les droits de femmes soit instrumentalisée, récupérée pendant qu’en off les violences et discriminations envers les femmes, souvent les plus précaires, perdurent. La cause des femmes ne doit pas être réduite à l’état de spectacle ! C’est une lutte de tous les instants, dans tous les domaines de la vie ! Pour TOUTES les femmes !
Une victoire syndicale : création dʼun fonds de soutien pour les artistes et technicien.ne.s (FonSAT, Loiret)
Culture en danger ! Lettre à la Ministre de la Culture
Madame la Ministre,
Depuis la réouverture des salles, la reprise escomptée des activités du spectacle vivant et du cinéma n’a pas eu lieu. Pire, la déclaration du Premier Ministre Jean Castex, le 6 décembre dernier, selon laquelle « jusqu’aux fêtes de fin d’année, on lève le pied, on arrête, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de Noël », a accentué la vague d’annulations et de reports de nombreux événements culturels.
La crise est violente depuis bientôt deux ans. Elle n’est pas terminée au 1er janvier 2022. Comme nous le disons collectivement depuis des mois, son impact va se faire ressentir durant de nombreuses années.
Le public n’est pas revenu dans les salles. C’est le triste constat que dressait une étude publiée dans Le Monde le 16 octobre dernier, qui indiquait que “39 % des Français n’ont pas remis les pieds dans un lieu culturel depuis l’instauration du passe sanitaire”.
Le secteur dit du « spectacle occasionnel » et des arts de la rue voient s’aggraver une situation déjà catastrophique : un niveau d’emploi à 20% pendant les six premiers mois de 2021, une reprise partielle à l’été aussitôt entravée par des annulations en août suite à la mise en place du passe sanitaire – bien souvent impossible pour des événements en extérieur, dans les rues des communes-, une cascade d’annulations en décembre, dans les comités des fêtes, les CSE (ex-comités d’entreprises), les feux d’artifice, les rendez-vous festifs de fin d’année en espace public et autres spectacles de Noël, … Des musiciennes et musiciens ont par exemple vu supprimer tous leurs concerts de décembre comme de janvier. Rappelons que ce secteur, bien que dit « occasionnel » représente un emploi sur dix dans le spectacle, et que pour les artistes et technicien·ne·s concerné·e·s il s’agit de leur activité principale.
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