

Le 30 mai dernier, 10000 manifestant·es pour l’essentiel sans-papiers ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans de nombreuses villes. Ces manifestant·es ont contribué à faire tomber l’interdiction générale de manifestation et à permettre à tous et toutes de descendre dans la rue maintenant.
Ils et elles réclament : la régularisation pour tous et toutes, la fermeture des centres de rétention, l’accès à un logement digne.
Ils et elles ont dénoncé les conditions dans lesquelles leur extrême précarité les a fait survivre pendant le confinement : ceux et celles qui se sont trouvées sans aucune ressource, ceux et celles qui ont continué de travailler exploité·es comme jamais et la peur au ventre, travailleurs et travailleuses invisibles parmi les invisibles. Et nombreux·ses sont ceux et celles qui ont subi des conditions sanitaires dégradées dans des logements vétustes, laissé·es pour compte dans la lutte contre le virus.
Après les grèves de 2019 dont la grève de Chronopost qui a permis la régularisation de 72 travailleurs à ce jour, des livreurs de l’entreprise Frichti sont aujourd’hui en grève à Paris pour leur embauche et leur régularisation.
A l’appel de la Marche des solidarités, ce sont maintenant 200 collectifs, associations, organisations, syndicats qui appellent à la régularisation dans toute la France.
Le 20 juin, dans de nombreuses villes de France, ce sera une nouvelle occasion pour porter ensemble ces revendications. A Paris, la manifestation débutera à 14h de la Place de la Nation et rejoindra le cortège de la manifestation contre le racisme et les violences policières en hommage à Lamine Dieng à Père Lachaise.
Nous vous invitions à y participer nombreux et nombreuses.
Union syndicale Solidaires
Ce samedi 13 juin, le juge des référés du Conseil d’Etat a suspendu l’interdiction générale et absolue de manifester sur la voie publique, contenue dans l’article 3 du décret du 31 mai 2020 dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire.
L’Union syndicale Solidaires, avec d’autres organisations syndicales et associatives, avait saisi le Conseil d’Etat pour lui demander de déclarer illégale cette restriction du droit de manifester. Il n’était pas possible, pour notre organisation, que la liberté d’expression soit bâillonnée, alors que commerces te transports reprennent leurs activités de façon normale.
Le Conseil d’Etat nous a donc donné raison, et nous nous en réjouissons.
L’Union syndicale Solidaires regrette toutefois que cette décision n’ait pas été signifiée plus tôt à la préfecture de police de Paris, qui a empêché ce jour des milliers de manifestant-es rassemblé-es contre le racisme et les violences policières de défiler dans Paris à l’appel du collectif Justice pour Adama et les a dispersés à coup de gaz lacrymogènes.
Ces atteintes au droit de manifester ont aussi eu lieu dans d’autres villes, ce n’est pas acceptable !
Au vu de la décision du Conseil d’Etat, l’Union syndicale Solidaires exige que soient abandonnées toutes les poursuites et amendes à l’encontre des manifestant-es de ces dernières semaines, verbalisé-es ou interpellé-es simplement parce qu’ils/elles exerçaient leur liberté d’expression.
Les interdictions du droit de manifester n’avaient pas dissuadé des dizaines de milliers de personnes de descendre dans la rue pour affirmer leurs convictions. La décision du Conseil d’Etat, véritable camouflet pour le gouvernement, nous permettra d’être encore plus nombreuses et nombreux aux côtés des soignant-es ce mardi 16 juin pour la santé, le social, et les services publics.
Paris, le 13 juin 2020
L’Union syndicale Solidaires et SUD Culture appellent à rejoindre la marche « Vérité et Justice » à Paris (rendez-vous 13h30 république) et tous les rassemblements ce samedi 13 juin à l’appel du Comité Justice pour Adama.
Nous ne négocierons aucune de nos libertés publiques, jamais !
Dans le monde d’après, nous allons les exercer et en grand !
Black Lives Matters !
Justice pour George Floyd, pour Adama, pour toutes les victimes des violences policières et du racisme !
Union syndicale Solidaires
Malgré l’interdiction de la préfecture de Paris, la première grosse manifestation post déconfinement pour les droits des personnes sans papiers a été un vrai succès. A l’appel de la marche des solidarités dont l’union syndicale Solidaires, des milliers de personnes ont ainsi pu exprimer leur colère quant à leurs conditions de vie qui ne leur permettent pas de se protéger de l’épidémie. Invisibles parmi les invisibles, précaires parmi les plus précaires, ils et elles exigent de pouvoir se protéger correctement du virus ainsi que la fermeture des centres de rétention administrative qui ont été de nombreux foyers épidémiques. Une nouvelle fois, ils et elles ont fait la démonstration de leur exigence à obtenir l’égalité en tout, et notamment de leurs droits. Et cela débute par leur régularisation administrative !
A toutes ces revendications légitimes, la réponse du pouvoir a été comme à son habitude le déni et la répression. Gazages, nassages, interpellations et gardes à vue ont été le lot de cette manifestation, le préfet Lallement et ses troupes guerrières ne pouvant s’empêcher de nombreuses violences policières que l’union syndicale Solidaires condamne fermement. Si nous nous félicitons que toutes les personnes interpellées aient été relâchées, Solidaires réclame que les auteur-es et responsables des violences policières soient poursuivi-es et condamné-es.
Après les rassemblements de la semaine dernière devant les hôpitaux, le succès de cette manifestation est le signal pour enclencher la contre-offensive sociale indispensable afin d’empêcher le capitalisme et le patronat fassent du monde d’après, un monde encore plus décasté socialement que celui de l’avant. Ce monde d’après doit être sans violences policières, sans Didier Lallement et ses semblables, il doit être celui des travailleurs, des travailleuses, avec ou sans papiers, se mobilisant massivement pour défendre nos droits, notre protection sociale, nos vies.
Pour reconquérir nos droits perdus et en gagner de nouveaux. Un monde d’espoir.
Paris, le 31 mai 2020
Union syndicale Solidaires
Le gouvernement déconfine le pays. Mais s’il devient à nouveau possible de consommer, de circuler à plus de 100 km, voire de se distraire dans l’espace public tout en respectant les gestes barrière, la démocratie reste largement confinée. Avec une répression sociale qui, des quartiers populaires aux mouvements sociaux, ne s’est jamais arrêtée depuis le 17 mars avec son corollaire de violences policières, le droit de se rassembler dans la rue reste lui interdit au-delà de 10 personnes. La rue doit être l’apanage de la consommation et certainement pas celui de l’expression sociale et politique, notamment dissidente. Et nul doute que la police y veillera.
Un choix idéologique a donc été clairement fait. Déjà celui de privilégier l’économie sur la santé avait fortement alerté. Il est désormais complété par un « ferme ta gueule » que symbolisent des interdictions de manifester, comme celle signifiée à l’encontre de la manifestation pour les droits des personnes sans papiers du 30 mai. De la même manière, de nombreux rassemblements, même limités à 10 personnes, sont systématiquement contrôlés et verbalisés, comme cela s’est produit à Nancy cette semaine. La croissance économique plutôt que la démocratie, comme un résumé liberticide du monde d’après. Celui-ci s’annonce donc bien pire que celui d’avant, le pouvoir politique profitant pleinement de la sidération provoquée par la pandémie sanitaire pour accélérer son projet autoritaire.
Alors que le patronat et le gouvernement mettent à sac ce qu’il reste de droits sociaux et de garanties collectives, l’Union syndicale Solidaires dénonce fortement l’interdiction faite au mouvement social de ne pouvoir rendre visible dans l’espace public son point de vue et son opposition à des politiques antisociales.
Nous exigeons le rétablissement immédiat du droit de manifester et mettrons tout en œuvre pour qu’en tous lieux puissent s’exercer nos droits sociaux et nos libertés publiques pour une véritable démocratie sociale.