Avenir des DRAC : Une nécessaire mobilisation

Alors que l’administration nous submerge, depuis quelques semaines, de réunions
sur les conséquence de la RGPP sur les futures directions générales et les « procédures
RH », elle avait renvoyé à la mi-mai toute concertation sur la Réforme Administrative
Départementale de l’Etat (RADE) qui impactera profondément l’organisation future des
DRAC. Sud culture Solidaires s’était vivement élevé contre cette inertie de
l’administration centrale, alors même que l’ensemble des DRAC sont à la manoeuvre
pour décliner, sans la moindre logique collective, notamment en matière de concertation
avec les personnels, des projets de service qui renouvelleront plus au moins
profondément leur future organisation.

Sur notre insistance, les organisations syndicales ont finalement été invitées, ce 27
avril, à « discuter » du projet de circulaire de François Fillon et des deux versions
alternatives du projet de décret DRAC/SDAP. Nous vous avions fait parvenir ces textes,
il y a quelques jours, au grand dam de l’administration qui se refuse à admettre que
notre organisation syndicale diffuse largement les informations dont elle dispose. Même
s’ils ne sont pas finalisés, ils intéressent bien évidemment l’ensemble des personnels
concernés qui ont le droit d’être informés.

La discussion sur le décret DRAC/SDAP, qui manifestement fait encore l’objet de
débats entre le secrétariat général et la future direction des patrimoines, a été renvoyée
au 18 mai. Vous avez donc encore le temps de relire attentivement ses deux versions afin
de nous faire part de vos observations.

Au sujet de la circulaire de François Fillon – qui ne concerne ni la DRAC Ile de
France, ni les régions d’Outre-mer !- elle fournit enfin des éléments de cadrage sur les
objectifs des futurs projets de service des DRAC, leur élaboration, la fusion
DRAC/SDAP, l’organisation des services du patrimoine et de l’architecture.

Favorable à l’intégration des SDAP au sein des DRAC, SUD Culture Solidaires
n’en combattra néanmoins pas moins les effets indésirables induits par un sous-effectif
chronique. Il est ainsi prévu que 10% des actuels SDAP fassent l’objet de regroupement,
dès lors qu’ils n’auraient pas la « taille critique » pour subsister. Pour nous, le principal
critère qui vaille d’être pris en considération, c’est le maintien d’une mission de service
public au plus proche du citoyen, bénéficiant des effectifs suffisants et de moyens
adaptés. Il importe également que les futures « unités territoriales » soient clairement
identifiées par l’ajout des termes « en charge de l’architecture et du patrimoine ». Il est
d’autre part hors de question qu’elles deviennent des « guichets » qui déclineraient
l’ensemble des missions traditionnelles des DRAC, car elles n’en ont ni le s moyens ni les
compétences.

Nous avons également dénoncé certains des objectifs revendiqués par cette
circulaire. A savoir, une réorganisation qui s’inscrive dans une réduction des effectifs,
d’ores et déjà programmée de manière fine jusqu’à l’horizon 2011. Une nouvelle fois,
nous avons exigé que les données chiffrées DRAC par DRAC nous soient fournies. Une
nouvelle fois, il nous a été assuré qu’elles le seraient prochainement… !

Il se confirme que les « économies de moyens » affecteront principalement les
fonctions supports, via des « mutualisations », y compris avec d’autres services
déconcentrés de l’Etat. Est principalement concerné ce qui relève plutôt des « affaires
générales » : CHORUS, qui patine toujours autant, le traitement des payes, la politique
des achats, les plates-formes RH qui faciliteront les mobilités plus ou moins forcées, la
convergence des intranet et des messageries, les centres de documentation,… Sur tous
ces sujets cruciaux, nous n’avons aucune réponse.

Par ailleurs , selon d’autre sources, France Domaines applique partout une
politique immobilière brutale, imposant 12 m²/agent ainsi que des loyers énormes qui
vont affecter les services publics de l’Etat qui d’affectataires deviennent locataires,
désorientant et cassant l’organisation des services publics.

La lecture de la circulaire Fillon révèle également la portion congrue qui sera
désormais réservée à tout ce qui n’est pas patrimonial, notamment le spectacle vivant.
Celui-ci devra prendre en compte les préconisations actées par les Entretiens de Valois,
lesquelles visent à un désengagement accru de l’Etat.

SUD Culture Solidaire a entrepris un important travail de coordination de ses
représentants des CTP régionaux et de ses adhérents afin qu’ils exigent collectivement
que la plus large concertation soit menée sur l’ensemble des projets de réorganisation.
Les discussions, ne sauraient être réduites aux seuls chefs de service, éventuellement
assistés de consultants privés. Quelles que soient les modalités d’organisation retenues
pour l’élaboration des projets de service, ils doivent être largement ouverts à l’ensemble
des personnels qui ne doivent pas accepter que leur avenir se décide sans eux.

Les représentants du personnel doivent être informés régulièrement de l’avancée
des discussions. Au cas où les Dracs tarderaient à réunir les CTP régionaux, il leur
appartient de les faire convoquer afin de débattre et de donner leur avis sur les projets
de réorganisation ainsi que sur l’état des effectifs quand cela n’a pas encore été fait. Pour
information, de prochains CTP doivent être réunis pour débattre des macroorganigrammes
fonctionnels et des engagements de service DRAC-préfets de
département (au plus tard dans la deuxième quinzaine de juin pour les DRAC pilotes -Lorraine, Midi-Pyrénées, PACA et Rhône-Alpes-, avant le 15 septembre pour les
autres) et des projets de service finalisés (avant la fin 2009).

Nous sommes à votre disposition pour toute information complémentaire.

SUD Culture Solidaires, le 28 avril 2009.

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Un nouveau syndicat au sein d’EuroPalaces

En février 2009 est né un nouveau
syndicat au sein d’EuroPalaces : CinéSolidaires – SUD Culture.

Des convergences sur des valeurs communes sont apparues entre ce nouveau syndicat et le SNCA – FO (implanté depuis 1998 chez Gaumont): l’indépendance et la volonté de
se battre pour augmenter le pouvoir d’achat par une autre répartition des richesses.

Vous trouverez en pièce jointe le communiqué « Une intersyndicale Solidaire ».

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Quatrième congrès de Sud Culture Solidaires

Communiqué du 06 avril 2009

SUD Culture Solidaires a tenu à Die, du 25 au 27 mars, son quatrième congrès. Il a réuni une soixantaine de militant-es du secteur public (ministère de la culture et de la communication : administrations centrales, services déconcentrés, établissements publics) et du secteur privé (spectacle vivant, médias, édition et industries culturelles, éducation populaire, etc.). Etaient également présents nos invités : Annick Coupé du secrétariat national de Solidaires et un camarade de SUD Radio France.

En adoptant la résolution d’orientation générale du syndicat, les congressistes ont réaffirmé leur refus de la marchandisation de la culture qui s’inscrit dans le contexte international et national d’une mondialisation libérale et financière. A force de spéculations effrénées, celle-ci a abouti à une crise financière, économique et sociale qui a entraîné dans la récession l’ensemble de la planète avec son cortège de fermetures d’usines, de faillites, de surendettement des ménages, de limitation encore plus forte des salaires, de recrudescence du chômage. Il en résulte une précarité forcée, y compris pour un nombre croissant de retraité-e-s qui voient leurs conditions de vie se dégrader. A l’évidence, cette
crise aura des conséquences néfastes sur les politiques culturelles comme le montre l’orientation actuelle du ministère de la culture qui organise la baisse continuelle des crédits de fonctionnement et d’investissement, le recours accru aux ressources extra-budgétaires non pérennes et la destruction, via la RGPP, de ce qui constitue le coeur même de ses missions traditionnelles. Des pans entiers de la diversité culturelle sont désormais menacés, que ce soit dans le domaine du patrimoine, du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel, de l’éducation populaire ou du multimédia. Partout, il s’agit d’imposer l’idéologie dominante du marché, de rechercher le profit maximum tout en surveillant et punissant celles et ceux qui refusent de se couler dans le moule de celle-ci.

Moyennant une analyse spécifique en cours sur les implications des activités humaines sur la planète, les congressistes ont fait leurs les principaux axes revendicatifs de l’Union syndicale Solidaires adoptés par la délégation de SUD Culture Solidaires au congrès de juin 2008.

Ils ont réaffirmé et réactualisé leurs orientations revendicatives propres à la culture et au
Ministère de la culture
. Ces dernières s’articulent, entre autres, autour du refus du démantèlement des Services Publics de la culture (mis en place par la Lolf, la réforme de l’Etat, la RGPP et la future loi « mobilité »), d’une nécessaire augmentation des effectifs, de la fin du développement de la précarité, de l’abandon d’une logique purement managériale sur des critères de performance individuelle sur le court-terme, d’une augmentation salariale, notamment pour les salaires les plus faibles ( par l’augmentation du point d’indice, par la requalification des emplois vers le haut de toutes les filières), de l’amélioration des conditions de travail y compris pour les salariés des prestataires de services et sociétés extérieures, de nouvelles orientations en matière d’action sociale (aides, logement social, restauration collective, gardes d’enfants,…) ou de formation continue.

L’aboutissement ce ces revendications passe par la mise en place de véritables instances de dialogue social qui jouent pleinement leur rôle et ne soient pas de simples chambres
d’enregistrement. A défaut et chaque fois que nécessaire, SUD Culture Solidaires privilégiera le
développement de luttes et de mobilisations pour construire un véritable rapport de force en faveur des salariés. C’est pourquoi, SUD Culture Solidaires, sans perdre sa liberté d’analyse et d’action, continuera à oeuvrer pour le maintien de l’unité syndicale la plus large possible dés lors qu’il y va de l’intérêt des salariés.

Deux débats ont eu lieu. Le premier sur la précarité a permis l’échange d’expériences militantes tant sur le secteur privé que public et conduit à l’adoption d’une motion réaffirmant la nécessité de poursuivre les réflexions et d’élaborer des pistes d’actions, en particulier dans le cadre de notre participation aux prochains Etats-généraux du chômage et de la précarité (16 et 17 mai 2009). Le second, sur les rapports syndicats/partis politiques, au-delà de l’engagement individuel, a réaffirmé la volonté d’indépendance de notre structure syndicale vis à vis des partis politiques, même s’il existe des combats partagés.

Plusieurs motions[[Motions accessibles sur le site internet de SUD Culture Solidaires]] ont été également adoptées : [sur le projet de loi « Création et Internet » (dite loi
Hadopi)->art705], contre la répression et en soutien aux inculpés du 11 novembre (Tarnac).

Les congressistes ont également largement débattu du mouvement social actuel et de la stratégie de Solidaires avec Annick Coupé. SUD Culture Solidaires considère que les journées nationales des 29 janvier et 19 mars, malgré leur succès auprès des salarié-e-s du privé comme du public, n’ont pas permis de faire céder Nicolas Sarkozy et son gouvernement sur la plate forme revendicative élaborée par les huit organisations syndicales. Répondre à cette formidable et croissante mobilisation en ne proposant qu’une manifestation unitaire le premier mai ne peut que susciter déception et défiance vis-à-vis des organisations syndicales. Au cas où les confédérations syndicales persisteraient dans cette stratégie, les congressistes ont jugé nécessaire que l’Union syndicale Solidaires soit à la base et s’engage vers un mouvement interprofessionnel qui, dès la mi-avril, s’inscrive dans la durée, avec la programmation d’une manif unitaire et de grèves dès la seconde moitié d’avril 2009.

SUD Culture Solidaires, le 6 avril 2009

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