:: La logique de désengagement de l’État dans les
            Services publics 
            afin de satisfaire aux critères européens de " cadrage " des
            déficits publics et aux préconisations du MEDEF aboutit à la
            remise en question de l’intervention de l’État dans le domaine
            culturel (comme dans les autres domaines), et donc à sa stagnation
            voire sa diminution et à terme à la suppression du
            ministère de la Culture tel qu’il existe et fonctionne actuellement. 
:: Dans un contexte où la Réforme de l’État, 
            de la Loi de Finances et bientôt de la Décentralisation
            sont mises en avant pour soit disant régler les dysfonctionnements
            de Services publics qualifiés de trop coûteux, archaïques, éloignés,
            il est indispensable que notre syndicat redise fermement qu’il s’oppose à une
            redéfinition du rôle de l’État, d’inspiration
            libérale, qui a seulement pour objectif d’adapter l’organisation
            et le fonctionnement du secteur public à une logique de rentabilisation
            -présentée démagogiquement comme corollaire
            indispensable du service rendu à l’usager. 
:: Sud Culture prône, 
            quant à lui, une conception du service public fondée
            sur une logique de besoins (par définition évolutifs,
            multiples, différenciés et permanents) correspondant à la
            nécessité de garantir l’égalité des droits,
            la solidarité, la cohésion sociale, la proximité,
            etc. 
          
:: La défense de cette conception passe 
            (entre autres) par des revendications pour les besoins culturels
              des citoyens, pour les besoins des services, pour les besoins des
              personnels ; ce qui place clairement Sud Culture en opposition à la
              logique de coût/rendement, de contrats d’objectifs et de
              moyens et de l’individualisation dans laquelle les différents
              gouvernements veulent enfermer non seulement les services et leurs
              agents, mais aussi chacun et chacune d’entre nous en tant que citoyen/ne. 
            Cela passe aussi par l’articulation entre les revendications générales
            ou absolues, de fond ou de principe et les revendications immédiates,
            dans l’urgence du contexte, à l’intérieur des contraintes
            existantes et donc entre les revendications relevant de la transformation
            du droit et celles relevant de l’application d’un droit existant. 
De l’augmentation du budget de
            la Culture 
:: Depuis de nombreuses années essoufflé, le budget
            du MCC a été l’un de ceux qui ont enregistré un
            des plus forts reculs pour 2003, symbolisant clairement l’indifférence
            totale que les politiques portent à ce secteur et ses capacités à être
            un des outils de reconstruction sociale et de solidarités. 
Pour nous il doit, au contraire, être revu fortement à la
            hausse non seulement pour couvrir le fonctionnement des services
            et des grands établissements publics institutionnels mais
            aussi pour donner de nouvelles perspectives en matière d’investissement,
            d’aide à la création et aux arts vivants, aux pratiques
            culturelles amateurs et à l’éducation populaire, à l’enseignement
            et à la recherche, aux expositions et à la médiation
            culturelle, à l’aménagement du territoire, etc. 
:: Les équipements et offres culturelles ,
            les lois (1913) de protection des monuments historiques qui ont préservé les
            paysages français, sont pour beaucoup dans le fait que la
            France soit une des premières destinations touristiques. Les
            retombées en termes économiques, en termes d’emplois
            sont bien supérieures à l’investissement consenti par
            l’État ( 1% du budget) et les collectivités territoriales
            (2% de leurs budgets – avec d’énormes différences),
            et cette " rentabilité " doit en retour avoir des
            retombées sur le budget collectif de la Culture pour servir
            au développement des missions de service public tels que la
            démocratisation, le développement d’actions vers des
            publics pour lesquels l’accès à l’Art, à sa
            pratique et à la Culture restent difficiles voire impossibles,
            etc. 
De l’augmentation du budget dépendent aussi les mesures en
            faveur des personnels, tant en terme de créations d’emplois,
            de réduction du temps de travail, de résorption de
            la précarité, de repyramidage des corps et des filières,
            de mesures indemnitaires et catégorielles, de formation, d’action
            sociale, de conditions de travail, etc. 
Des Réformes de l’État
            et de la Loi de Finance 
:: Mises en place sous couvert d’une modernisation de l’État
            (dont nous ne nions pas la nécessité si elle est faite
            dans l’intérêt des citoyens), nous refusons que les
            réformes mises en place apportent avec elles leurs méfaits, à savoir
            : 
– le développement excessif de la recherche de ressources
            propres (sponsors, mécénat, etc.) pour financer tout
            ce qui n’est pas fonctionnement (exemples : une expo, un achat d’œuvre, 
-une restauration, la mise en place d’un projet d’activité pédagogique
            , etc.), 
– un redéploiement des crédits autorisés pour
            les personnels vers les autres crédits autorisés dans
            un programme parce que ceux-ci auront été sous dotés, 
– l’ externalisation des missions vers des sociétés
            prestataires de service afin que les salariés qu’elles emploient
            n’apparaissent pas au sacro-saint Budget de l’Etat -dans l’hypocrisie
            sociale la plus crasse-, 
– la multiplication des Etablissements publics dans la même
            optique, avec les parcellisations des missions et les gestions et
            traitements inégalitaires des personnels que nous connaissons
            tous, 
etc…
De la précarité comme
            norme d’emploi et des statuts des salariés 
:: Dans l’administration et ses services centraux ou déconcentrés 
            comme dans les établissements publics dépendant du
            droit public ou privé, elle touche toutes les catégories
            socioprofessionnelles et remet en cause les statuts des travailleurs/euses
            et leur droit à un emploi stable. 
:: Elle se décline à plusieurs niveaux : CDD, vacataires,
            CES, CEC, emplois jeunes, 
            saisonniers, occasionnels, temporaires, temps incomplet contraint,
            salariés des prestataires de services, stagiaires non payés
            et même parfois travailleurs au noir. 
:: C’est pourquoi nous exigeons :
– un arrêt du recours à des prestataires de services
            autrement que pour des missions ponctuelles et l’intégration
            -sur des statuts fonctionnaires quand ils existent ou sur des contrats à durée
            indéterminés dépendants directement des établissements-
            des salariés qui exercent parfois depuis de longues années
            les mêmes fonctions dans les mêmes établissements
            ou services, au fil des renouvellements de marchés et souvent
            dans des emplois les plus pénibles et les moins qualifiés, 
– la requalification en CDI de tous les salariés CDD de droit
            public comme de droit privé qui exercent des fonctions permanentes, 
– une intégration directe et sans concours de tous les emplois
            précaires de la fonction publique, 
– une interdiction des temps partiels imposés lorsque ceux-ci
            ne sont créés que pour cacher des manques de créations
            d’emplois stables et à temps complet. 
Du temps de travail
:: La revendication de réduction du temps de travail 
            massive avec création d’emplois a été détournée
            dans le secteur public comme dans le secteur privé au profit
            de l’employeur. 
            Même si un gain de temps a été obtenu (souvent
            en deçà des attentes des personnels), les textes de
            lois ont trop souvent été l’occasion, dans les secteurs
            où la mobilisation des personnels n’a pas pu se faire, pour
            mettre en place l’annualisation, pour remettre en cause des droits
            conquis, pour mettre en place plus de flexibilité et avec
            les réorganisations du travail ayant pour objectif de gagner
            du temps pour augmenter les charges de travail et les objectifs individuels
            et pour soumettre les personnels à un contrôle constant
            de leur temps au travail. 
:: Dans les établissements et services du MCC 
            la répercussion de la non-création d’emplois correspondante
            commence à se faire sentir d’autant que le sous effectif constitue
            depuis de nombreuses années un problème récurrent
            de ce ministère souvent réglé à coup
            de développement de l’emploi précaire. 
            C’est pourquoi nous revendiquons toujours une véritable RTT
            créatrice d’emplois et qui doit se traduire par des avancées
            sociales pour toutes et tous et une baisse du chômage en parallèle
            et non pas par une dégradation des conditions de travail et
            d’emploi ou par une diminution des droits des agents pour cause d’insuffisance
            de moyens et de nécessités de service. 
Des salaires, rémunérations
            et leurs compléments, du pouvoir d’achat, des négociations
            salariales. 
:: Dans une organisation salariale hiérarchisée 
            où la revendication salariale s’appuie sur les qualifications
            des salariés, notre syndicat se prononce : 
– pour une revalorisation régulière du pouvoir d’achat
            du point d’indice pour les agents publics, du taux horaire pour les
            salariés du privé, avec un rattrapage régulier
            pour les bas salaires pour diminuer les écarts croissants
            des revenus, qui reflètent de plus en plus l’acceptation d’un
            processus de reconduction des inégalités où les
            moins instruits et/ou moins qualifiés, les agents ayant les
            emplois, les conditions de travail les plus pénibles gagnent
            toujours moins que les plus instruits et/ou plus qualifiés, 
-pour des négociations salariales annuelles dans le privé et
            dans le public (pour les titulaires comme pour les non titulaires
            qui doivent notamment se voir reconnaître leur ancienneté),
            et pour la transparence dans l’attribution d’augmentations individuelles
            et dans l’application des coefficients dans les parts variables qui
            doivent avant tout récompenser le collectif, 
-pour le retour à l’indexation des salaires sur les prix,
-pour l’égalité salariale entre les hommes et les
            femmes, 
-pour des primes égales entre agents des mêmes corps
            et pour l’intégration dans les salaires et traitements des
            primes attribuées en reconnaissance des qualifications, technicité,
            etc., 
-pour le maintien et l’augmentation des régimes indemnitaires
            pour les sujétions spéciales liées à la
            pénibilité de certaines tâches, aux conditions
            particulières d’exercice de certaines missions, aux contraintes
            du travail décalé, nocturne, dominical, etc., 
-contre toute modulation sur la base du mérite , du rendement,
            de la compétition qui engendre la division à tous les
            niveaux, 
-contre tout emploi public ou privé rémunéré en
            dessous d’un SMIC , qui doit par ailleurs être unifié et
            fortement revalorisé afin de permettre à chacun un
            niveau de vie et un pouvoir d’achat décent, 
-etc.
Des conditions de travail,
            de l’organisation du travail, de la protection des agents. 
:: Le développement de nouvelles méthodes managériales 
            dans le privé comme dans le public, la mise en compétition
            des salariés, la gestion des personnels par le stress, l’augmentation
            de la charge de travail dans les établissements publics culturels
            souvent en corrélation avec l’augmentation des publics et
            des services exigés, la multiplication des réorganisations
            comme méthode préconisée pour " re-motiver " les
            personnels, la diversité dans les mêmes entités
            de travail des statuts des personnels avec leur lot d’inégalités
            de traitement entraînent de plus en plus une dégradation
            dans les conditions de travail et à terme une détérioration
            de la santé physique et/ou psychique des personnels. 
:: L’évolution de la législation sur les CHS et CHS-CT
            ,
            la reconnaissance du harcèlement moral comme un délit,
            la création au MCC par exemple d’un groupe de travail sur
            la souffrance au travail ayant pour objectif la mise en place d’une
            politique de prévention, etc., tenteraient de prouver que
            les employeurs et le législateur prennent en considération
            les revendications des salariés pour une amélioration
            de leurs conditions de vie au travail. 
            Malheureusement tant les moyens humains (médecin du travail,
            de prévention, infirmier(e)s, psychologues, ergonomes, etc.
            ) que financiers ne sont pas à la hauteur des besoins et les
            instances consultatives (Comités d’Hygiène et de Sécurité et
            des Conditions de Travail) sont loin d’être des lieux où la
            voix des représentants des personnels est prise au sérieux,
            où des décisions visant à l’amélioration
            demandée sont prises et où tous les salariés
            sont pris en compte. 
:: C’est pourquoi nous revendiquons notamment :
– une mise en place de CHS CT dans le privé comme dans le
            public commun à tous les salariés d’un lieu professionnel
            (quels que soient les statuts et les employeurs de ces salariés), 
– une évolution de cette instance afin que les salariés
            aient vraiment des recours en cas de non suivi par l’employeur des
            préconisations actées, 
– une augmentation du pouvoir d’intervention de l’inspection du
            travail à l’intérieur de ceux-ci dans le privé comme
            dans le public, etc., 
– ainsi que la création de postes à l’intérieur
            des lieux de travail pour des professionnels de la santé pour
            donner aux salariés une réelle médecine du travail
            avec des moyens suffisants. 
Des recrutements,des
            déroulements de carrières, de la formation, des métiers
            et professions, des filières, de la qualification, de l’évaluation,
            des CAP, des CCP. 
:: Dans la Fonction publique comme dans le secteur privé nous
            réclamons 
            en premier lieu que les emplois soient ouverts sans discrimination
            de nationalité. 
            Pour les recrutements de fonctionnaires, le concours doit être
            l’accès normal, lui seul permet l’égalité des
            chances ( à contrario, la titularisation sans concours doit être
            une logique dans tous les plans de résorption de la précarité présents
            ou à venir). 
            L’accès au concours externe doit évoluer vers une diminution
            de l’importance du diplôme, celui-ci ne doit plus être
            un facteur d’éviction des candidats, toutes les expériences
            professionnelles ou équivalences doivent être recherchées,
            la réussite à un concours d’une catégorie donnée étant
            le gage du niveau du candidat et de ses possibilités d’adaptation
            aux missions. 
:: Nous demandons dans un premier temps que l’accès à la
            catégorie C 
            se fasse sans critère de diplôme, et par un concours
            adapté, voire sans concours dans certains cas à définir, à tous
            ceux n’ayant pu accéder qu’à un niveau d’instruction
            minimale : 
            c’est en effet la seule manière de garantir encore que la
            Fonction publique soit toujours un ascenseur social possible pour
            toutes et tous et qu’elle reflète bien la " photographie " de
            tous les niveaux d’instruction des citoyens au seind’une génération
            donnée et ne soit pas un milieu d’exclusion de plus. 
:: Dans le public comme dans le privé, la formation initiale
            et continue 
            doit être améliorée, les qualifications reconnues,
            les déroulements de carrière linéaires et automatiques,
            les systèmes de notation et d’évaluation infantilisants
            et cherchant à développer les réflexes de compétition
            supprimés. 
:: Dans le public, le rôle des CAP et des CCP 
            doit être renforcé et concerner en tant qu’instance
            de recours les personnels de tous statuts. 
            Dans le privé, des instances comparables de consultation avec
            les délégués des personnels doivent être
            mises en place. 
            Dans les deux secteurs, en effet, ces instances pourraient permettre
            aux salariés d’avoir un vrai droit de regard et d’action sur
            les déroulements de carrière, les métiers, les
            professions, les missions, les filières, les évolutions
            et les conditions d’emploi, de rémunération, de qualifications,
            de recours disciplinaire, ce qu’elles sont loin d’être réellement à l’heure
            actuelle, étant souvent cantonnées et réduites à une
            gestion a minima sur les promotions et les mutations. 
:: Des groupes de travail internes doivent être créer 
            et faire avancer nos réflexions et nos revendications professionnelles,
            qui ont jusqu’à présent été laissées
            de côté pour cause de mise en place d’analyses et de
            revendications sociétales et interprofessionnelles qui puissent être
            partagées par les adhérents présents et futurs
            de notre syndicat. 
Du dialogue social,
            des instances consultatives, du droit syndical, du droit des salariés. 
:: Que ce soit dans le privé, 
            avec les Comités d’Entreprise et les Délégués
            des Personnels, ou dans le public, avec les Comités techniques
            paritaires, et dans les deux secteurs pour les Conseils d’Administration
            et les CHS-CT cités plus haut, le constat partagé est
            que le dialogue social institutionnalisé dans ces instances
            fonctionne souvent à vide, que celles-ci sont souvent des
            chambres d’enregistrement des décisions de l’employeur et
            que les militants syndicaux et les représentants des personnels
            y usent souvent une énergie disproportionnée par rapport
            aux résultats. 
:: Ceci démontre que la gestion paritaire du dialogue social 
            est souvent un leurre, et que le conflit social et le rapport de
              forces restent souvent le seul moyen pour les salariés et
              leurs représentants d’être entendus. 
            Cet état de fait doit faire l’objet à l’intérieur
            de notre syndicat d’un débat et de propositions de stratégies
            communes aux deux secteurs pour faire avancer la prise en compte
            par l’employeur des analyses, des revendications, des exigences et
            le poids des salariés dans le lieu de travail. 
:: Le droit syndical et le droit des salariés 
            est l’autre volet à faire avancer par exemple pour : 
-l’obtention pour les établissements publics culturels de
            droit privé sous tutelle du ministère des dispositions
            du droit syndical appliqué dans la fonction publique en ce
            qui concerne les différentes décharges d’activités
            de service : décharges permanentes, autorisations spéciales
            d’absence, etc., 
-l’autorisation pour les personnels du privé à des
            heures mensuelles d’information syndicale, 
-la rémunération complète par l’employeur et
            la prise sur le temps de travail des formations économiques,
            syndicales et ouvrières pour tous les salariés. 
-etc.
De l’action sociale
:: Les prestations d’action sociale 
            sont un facteur déterminant de qualité de la vie quotidienne
            de nombreux salariés. Dans nombre de cas, les syndicats y
            sont associés, soit de façon paritaire dans les C.AS.
            et associations – dans le public, soit par les élus des CE
            – dans le secteur privé. 
            Y sont abordés : logement social et aide au logement, secours
            et prêts sociaux, restauration, service social, aide à la
            formation, etc. 
:: Notre investissement dans ces instances 
            est importante et représente un véritable enjeu pour
            les salariés et doit faire l’objet de réflexions collectives
            régulières sur les méthodes de gestion des fonds
            sociaux, sur leur emploi. 
De la Déconcentration,
            de la Décentralisation. 
:: La décentralisation, qui faisait l’objet de nombreux projets 
            et expérimentations sous l’ancien gouvernement et l’ancien
            ministre de la Culture, est l’une des priorités gouvernementales. 
            Qu’elle soit présentée comme la panacée universelle à tous
            les maux dont souffre la France, ou plus modestement comme une amélioration
            faite au sort des Français " d’en bas ", elle est
            très populaire dans le public et chez les citoyens qui assimilent
            sa mise en place à plus de services publics de proximité ;
            proximité souvent liée dans l’imaginaire populaire
            comme garantie de plus d’efficacité et de plus de rapidité. 
:: Le manque de distance et l’unanimisme 
            qui entourent les projets de décentralisation, que ce soit
            sur le plan politique, à droite comme à gauche, ou
            sur le plan syndical devrait inciter à plus de méfiance. 
            D’abord rappelons que le moins d’État préconisé par
            tous les néo-libéraux passe par une décentralisation
            massive des services de l’État, de la culture à l’éducation
            nationale en passant par les services de santé, les services
            de communications ; ce qui resterait à l’État serait
            alors l’armée, la police…les affaires étrangères,
            la justice ? les impôts ?…c’est à dire strictement
            les missions régaliennes, en abandonnant son rôle d’opérateur
            et de garant de l’égalité des droits et d’accès
            dans ses missions plus " sociales " et " sociétales ",
            un Etat qui serait représenté dans le futur, en région,
            par un préfet et quelques experts ou au mieux quelques conseillers
            culturels ( pour notre partie). 
:: Si donc la décentralisation se fait, elle doit se faire
-avec des réformes démocratiques venant garantir effectivement
            le slogan de " démocratie de proximité ", 
-avec les garanties nécessaires à l’égalité des
            droits et à la péréquation entre tous les territoires
            ; et pour cela la déconcentration qui est son corollaire doit
            d’abord être renforcée et bénéficier des
            moyens humains et financiers indispensables à ses missions
            de contrôle, d’évaluation, d’impulsion, d’allocation
            des subventions pour la création contemporaine et d’aides
            diverses aux projets d’action culturelle de proximité mais
            aussi à ses missions d’opérateur que les services déconcentrés
            doivent retrouver, 
-avec des transferts de crédits en rapport avec le transfert
            de charges, 
-sans détérioration des conditions d’emploi pour les
            agents de l’État acceptant de passer au statut d’agents de
            la Fonction publique territoriale, et donc avec un alignement sur
            le statut des agents de la Fonction publique d’État ; le droit
            d’option et donc de refus existant par ailleurs, celui-ci ne devant
            pas aboutir à un déplacement obligatoire ayant pour
            conséquence la détérioration évidente
            des conditions de travail et de vie. 
-sans développement du recours à des salariés
            précaires : emplois jeunes surtout mais aussi CDD pour effectuer
            des missions culturelles de proximité, 
-avec des garanties pour qu’elle ne soit pas un enjeu de propagande
            pour les élus locaux auprès de leurs électeurs,
            mais un véritable enjeu d’aménagement du territoire
            et sans concession ou soumission aux intérêts néo-libéraux, 
-etc.
:: Sinon cette décentralisation ne sera en fait qu’un démantèlement
            de l’État 
            au profit des plus riches, des mieux dotés, des entrepreneurs,
            etc., et non pas un processus de rapprochement, d’amélioration
            et d’augmentation des services rendus aux citoyens, garantissant
            aussi aux plus défavorisés (socialement, financièrement,
            géographiquement, intellectuellement, etc.) les chances et
            les moyens d’accès à la diversité culturelle
            et donc au lien social. 
Des effectifs, de l’emploi
:: Indissociable des revendications sur l’augmentation du budget
            MCC, sur la diminution du temps de travail, sur la précarité,
            sur les conditions de travail, sur l’exclusion, sur les besoins des
            services et des citoyens, etc., cette revendication transversale
            est le lien qui unit davantage les secteurs publics et privés
            où Sud Culture a ouvert son champ syndical. 
            Le dogme du trop d’emplois de fonctionnaires dans le public comme
            celui de l’impossibilité du plein emploi dans le privé sont
            tous les deux issus d’un même esprit libéral qui ne
            vise qu’une chose, à travers la déréglementation
            et le démantèlement des structures, des services publics
            et la fragilité et l’exclusion générées
            par la précarité de l’emploi qui peut atteindre aujourd’hui
            chaque travailleur : faire plus de bénéfices en faisant
            moins de dépenses. 
:: L’idéologie libérale triomphante a banni toute
            notion de " pacte social " 
            comme utile à son développement, elle a pour projet
            de rechange de nous faire devenir, pour les plus aisés, des
            investisseurs/exploiteurs potentiels et, pour les plus défavorisés,
            un réservoir d’exploités. 
            La bataille pour l’emploi et sa protection est donc bien au cœur
            de la lutte syndicale que nous devons menée au sein de la
            Culture comme ailleurs, en parallèle à la lutte contre
            la mondialisation financière et pour une politique en faveur
            des pays pauvres ou en voie de développement.
:: L’emploi et les besoins en effectifs au sein du MCC 
            ont fait l’objet d’un début d’analyse et de revendications,
            celles ci, bien que nécessitant un travail complémentaire
            et affiné, sont à la base de nos revendications ministérielles. 
:: Au-delà de cette plate forme, 
            il s’agit aujourd’hui de mettre en œuvre dans les établissements
            publics et les entreprises où se trouvent implantées
            des sections Sud Culture, un examen de l’emploi, des statuts des
            salariés et des évolutions des missions afin de nous
            permettre de mettre en lumière tous les " poches " d’emplois
            existantes et non comblées, qui existent, et celles masquées
            par l’intensification du travail exigée de plus en plus à tous
            les niveaux de catégories de personnel par les directions
            des ressources humaines et appliquées grâce aux méthodes
            de management (par le stress entre autres). 
:: Les revendications de créations d’emplois 
            stables que nous portons, ne doivent en aucun cas ne se faire entendre
              que sur les emplois publics, sous peine d’être regardées,
              jugées et dénoncées comme catégoriels
              par des patrons, des administrations et des médias très à l’aise
              pour certains quant il s’agit de porter un discours dominant sur
              le corporatisme des syndicats de " fonctionnaires ou assimilés ",
              ce que d’ailleurs n’est pas Sud Culture.



