DU 19 NOVEMBRE AU 25 NOVEMBRE, EXIGEONS LA FIN DES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES !

Communiqué SUD Culture Solidaires

La cause des violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes au quotidien est connue : c’est le système patriarcal. Nous devons nous y attaquer partout, toute l’année : dès l’école maternelle, dans la rue, dans les médias, dans les entreprises, au travail comme dans toutes les organisations collectives, et bien sûr dans la Culture. C’est ce système qui « autorise et tolère » voire encourage socialement les conduites de dominations et de violences envers les femmes. 225 000 femmes sont victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année, un tiers des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail, 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences…

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Prédateur sexuel présumé à la tête du CNC, toujours maintenu à son poste ?

Retour de Dominique Boutonnat sur la scène judiciaire. Le président du Centre National du Cinéma (CNC), nommé en juillet 2019 et reconduit en juillet 2022 pour 3 ans par Emmanuel Macron en échange de ses bons et loyaux services, va être jugé pour agressions sexuelles – la tentative de viol n’ayant pas été retenue après un dépôt de plainte par son filleul en octobre 2020. Comble de l’ironie : depuis octobre 2019, près d’un an après le séisme provoqué par les accusations d’Adèle Haenel sur les violences sexuelles dans le secteur du cinéma, le CNC, sous la houlette d’un agresseur sexuel présumé, a lancé un plan pour prévenir celles-ci, notamment à destination des employeurs du secteur.

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Harcèlement sexuel au musée du quai Branly : stop à l’impunité !

Depuis la rentrée 2021, une lauréate de la bourse de recherche doctorale du Musée du Quai Branly est harcelée moralement et sexuellement par un chercheur invité. Prenant le prétexte d’avoir besoin de cours de français pour l’isoler ; il se comporte de façon de plus en plus inconvenante avec elle. Il lui dit qu’il veut la « mordre » et mime le geste quand il la voit, lui fait comprendre qu’il veut la mettre enceinte. L’attitude instable de cette figure hiérarchique à chaque fois qu’elle s’oppose, inquiète l’étudiante. Face à son refus explicite de passer des moments plus « privés » avec lui, il essaie de la faire chanter affectivement. Un soir de novembre 2021, il passe à l’acte, et tente de la forcer à avoir une relation sexuelle avec lui. La doctorante ne répondant plus à ses salves de messages, il joue de son statut pour tenter de l’approcher physiquement à son insu. En décembre, il finit par forcer la porte à code de son immeuble pour déposer dans sa boîte aux lettres un courrier dans une enveloppe officielle du musée où il lui réitère ses avances.

Face à cette surenchère, la doctorante fait un premier signalement aux ressources humaines en décembre 2021. Aucune enquête administrative n’est alors engagée par le Musée du Quai Branly, l’agresseur étant seulement sommé de ne plus entrer de nouveau en contact avec sa victime. 

Nullement découragé, le harceleur continue à faire pression pendant les vacances de Noël, en envoyant des messages sur le groupe WhatsApp des doctorant·es et postdoctorant·es dont fait partie l’étudiante. Elle signale le 14 janvier le non-respect de l’interdiction qui lui avait été faite d’entrer en contact avec elle. Aucune suite n’est donnée par l’administration. Regards menaçants, présence insistante…, aidé d’autres agent·es, dont certain·es qui ont par ailleurs menacé la victime, l’agresseur peut maintenir et intensifier la pression sur les étudiantes. En juin dernier, il entre dans le bureau de la doctorante pour menacer une de ses camarades proches. 

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25 novembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Les violences sexistes et sexuelles sont systémiques et sont l’expression de la domination patriarcale. Elles sont présentes dans les différentes sphères de la société, surtout quand le développement du télétravail avec l’épidémie de Covid brouille les frontières entre vie professionnelle et vie privée.

Et ces violences n’épargnent pas le monde de la culture !

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Violences sexuelles : mais que fait la ministre ?

Ainsi donc, un responsable d’établissement du ministère de la Culture, en la personne du président du CNC, nommé en 2019 par Emmanuel Macron en échange de ses bons et loyaux services, est de nouveau sur la sellette.

L’accusation n’est pas mince : le président du Centre national du cinéma  a été mis en examen ce jeudi pour agression sexuelle et tentative de viol.  Il a également été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec la victime (son filleul) et de se rendre au domicile des parents de la victime.

Comble de l’ironie : en octobre dernier, près d’un an après le séisme provoqué par les accusations d’Adèle Haenel, le CNC avait lancé une formation pour prévenir les violences sexuelles, à destination des employeurs du secteur.

Il y a quelques temps, le ministère avait fait preuve d’une légèreté coupable à l’égard d’un haut cadre de son administration (Christian Nègre) dont l’une des occupations favorites était, entre autres, de faire boire aux agentes qui le rencontraient dans le cadre d’entretiens de recrutements, des diurétiques pour les obliger à uriner devant lui.

Il ne faut pas recommencer cette erreur. Si la présomption d’innocence doit être respectée, nous demandons à Roselyne Bachelot de l’éloigner le plus rapidement possible et à titre conservatoire, des agent.es du CNC.

A défaut tous les beaux discours sur le nécessaire combat contre les violences sexistes et sexuelles apparaîtront pour ce qu’ils sont : de la simple communication !

SUD Culture Solidaires, le 12 février 2020