Charte de l’adhérent/e de
SUD Culture SOLIDAIRES – 2006

Le principe et le contenu d’une charte de l’adhérent/e
ont été adoptés lors du 2ème Congrès
de SUD Culture, en 2002. La présente version a été actualisée à l’issue
du 3ème congrès de janvier 2006. Elle a pour objectif
de donner quelques uns des principes essentiels que nous nous sommes
donnés collectivement –notamment à travers nos
statuts et textes d’orientation.

Diffusée à l’ensemble des adhérent/e/s, elle
a été systématiquement adressée lors
de toute nouvelle demande d’adhésion avec les statuts du syndicat.

Cette charte stipule que le/la salarié/e qui décide
d’adhérer à SUD Culture Solidaires doit se reconnaître –ou
ne pas être en opposition – avec les positions affichées,
défendues collectivement par le syndicat. Pour cela, il/elle
doit en connaître très rapidement les bases, afin d’adhérer
en toute connaissance de cause.

La Charte de l’adhérent/e permet ainsi à chacun/e
d’avoir un minimum d’éléments de compréhension
de SUD Culture Solidaires et de l’Union syndicale Solidaires.

L’adhérent/e  est la base
même du syndicat
Décider d’adhérer est le résultat
d’un choix individuel

Cette décision implique un certain nombre d’obligations de
la part du syndicat envers l’adhérent/e – principalement
des obligations de défense, de formation, d’information
et de consultation.

L’adhérent/e peut décider, ou non, de militer
au sein du syndicat.

L’adhérent/e peut décider, ou non, selon les
modalités prévues par les statuts et règlements
du syndicat, d’assumer des responsabilités au sein de
celui-ci.

Assumer des responsabilités implique pour l’adhérent/e
un certain nombre d’obligations (information et consultation
des adhérent/e/s et des salarié/es qu’il/elle
représente, participation régulière aux instances
pour lesquelles il/elle est mandaté/e et aux instances internes
du syndicat).

Conformément à ses statuts, SUD Culture Solidaires
poursuit l’objectif de construction d’un syndicalisme
:

– de transformation sociale dans la perspective de la construction
d’une société autogestionnaire et égalitaire,
anticapitaliste et anti-totalitaire ; – indépendant de l’Etat,
du patronat et de tout groupe politique ;

– pluraliste et fédéraliste, c’est à dire
acceptant en son sein la pluralité des opinions, hors l’affichage
et la diffusion d’opinions sexistes, xénophobes ou racistes,
et reconnaissant à tous/tes le droit d’opinion sur la
base du respect des mandats syndicaux ;

– féministe, dans le sens qu’il lutte pour l’égalité,
tant professionnelle et  sociale que citoyenne, entre les femmes
et les hommes ;

– reposant sur la mobilisation, l’action et la négociation,
et cherchant dans la lutte à réaliser l’unité la
plus large des citoyens et la démocratie syndicale ;

– ne se réfugiant pas dans des intérêts catégoriels
et corporatistes, mais ayant une vision interprofessionnelle ;

– faisant de la lutte contre la précarité, les exclusions,
les inégalités, les discriminations une priorité et à ce
titre, partenaire des structures citoyennes impliquées dans
ces mêmes combats ;

– cherchant à développer une stratégie et une
pratique syndicale permettant aux salariés de mieux faire
le lien entre ce qu’ils vivent au quotidien sur leur lieu de
travail et une

mondialisation capitaliste libérale et financière
en marche d’un bout à l’autre de la planète ;

– oeuvrant pour l’émancipation des individus, afin
qu’ils puissent penser et agir sur leur environnement de travail
et être acteurs de leur vie.

Pour tout/e adhérent/e,
adhérer à SUD Culture Solidaires c’est :

– adhérer aux statuts, chartes, règlements et orientations
du syndicat ;

– acquitter sa cotisation ;

– se reconnaître – ou ne pas être en opposition
– avec les positions affichées, défendues collectivement
par le syndicat, à savoir notamment:

Sur la base d’études, travaux, réflexions… –
en particulier dans le cadre de l’Union syndicale Solidaires
– visant à la mise en place d’une autre politique économique
et sociale, une juste répartition des richesses et des revenus
et une égalité des droits, nous revendiquons (entre
autres) :

– l’arrêt de la précarité et de la flexibilité comme
norme d’emploi et le droit pour tous à un emploi stable
et correctement rémunéré ; 

– la réduction massive du temps de travail avec création
d’emplois correspondants, sans perte de salaire, sans flexibilité ;

– la mise en place d’un nouveau statut du salariat, assumé financièrement
par le patronat en tant qu’entité collective, garantissant
la continuité d’emploi, de rémunération,
de droits sociaux, de qualification et de carrière ;

– l’harmonisation des différents régimes de
retraite, avec le maintien du principe de répartition et le
retour du droit à une retraite pleine et entière à 60
ans maximum (sur la base de 37,5 annuités au maximum) pour
toutes et tous et dès 55 ans pour les travaux pénibles
ainsi que le maintien de toutes autres acquis liés aux régimes
spécifiques; 

– la création d’un revenu universel garanti et l’élargissement
des minima sociaux, notamment aux jeunes dès leur majorité ou
leur émancipation ;

– la progression du pouvoir d’achat à travers l’augmentation,
de manière significative, des minima sociaux, des revenus
sociaux et des salaires (avec priorité pour les plus bas d’entre
eux), dans le sens d’une réduction des écarts
sociaux. La reconnaissance de droits économiques et sociaux
fondamentaux : droit au revenu, au logement, aux transports, à la
santé, à l’éducation, à la culture… ; 

– l’instauration d’un régime universel de l’assurance
maladie de haut niveau allant vers la gratuité totale des
soins ; 

– l’égalité professionnelle et salariale réelle  entre
les hommes et les femmes ; 

– la mise en place de mesures concrètes contre toutes les
formes de discrimination, qui frappent notamment les femmes, les
immigré/e/s, les jeunes (plus particulièrement issus
des milieux défavorisés), les handicapé/e/s,
les minorités…… 

– la suppression des conditions de nationalité qui existent
dans de nombreux emplois (du privé comme du public) ;

Pour SUD Culture Solidaires, assurer l’égalité d’accès
de tous et toutes aux mêmes prestations c’est se battre
pour le service public. Par essence au service du public, il doit
le rester et contribuer ainsi à  la cohésion
sociale. Défendre le service public, cela passe pour nous
(entre autres) : 

– par une politique de dépenses publiques basée sur
leur utilité collective, sociale et économique et l’extension
de l’intervention publique à d’autres domaines
pour répondre aux besoins croissants et diversifiés
de la population ;

– par la lutte contre la déréglementation, la libéralisation,
la privatisation, le démantèlement des services publics
;

– par une fiscalité juste visant d’une part à baisser
la taxation des revenus du travail et des produits de première
nécessité et, d’autre part, à augmenter
de manière significative la taxation des revenus financiers
et des gros patrimoines afin de mieux répartir la richesse
produite ; 

– par la création d’emplois dans le secteur public
et la mise en place de plans de titularisation sans concours des
personnels précaires.

SUD Culture Solidaires défend le pluralisme culturel,
la liberté totale pour les artistes, la défense des
professionnels quelle que soit la discipline, l’accès à la
culture et aux pratiques culturelles le plus large, en particulier
pour celles et ceux qui vivent dans la précarité et
l’exclusion, en dehors des grands centres urbains, etc. Nous
luttons pour une vraie politique publique culturelle qui soit (entre
autres) : 

– accessible au plus grand nombre, avec des tarifs de spectacles,
d’expositions, de services culturels, etc. accessibles à tous,
la gratuité pour les sans ressources, des tarifs réduits
pour les précaires et les étudiant/e/s ;

– favorisant la rencontre des cultures dans le respect de l’autonomie
culturelle et de l’identité collective des populations, œuvrant
pour le lien social et contrant ainsi la volonté de domination,
de contrôle et d’uniformisation au profit des seuls grands
groupes marchands des pays industrialisés ; 

– avec de réels moyens humains et financiers à tous
les niveaux (Union européenne, Etat, région, département,
commune, intercommunalité),au-delà même
du caractère factice d’affichage du fameux 1% minimum
pour le Budget du ministère de la
culture, largement insuffisant.

Par ailleurs, nous revendiquons que cette politique culturelle fasse
l’objet d’un grand débat national incluant notamment
la question de son financement.

Partisan d’un syndicalisme impliqué dans la
vie de la Cité, SUD Culture Solidaires a fait de la lutte
contre la précarité, les exclusions, les discriminations… le
fondement de son engagement.

Ce combat, nous le menons à travers des interventions propres à notre
champ de compétence mais aussi externes à celui-ci,
c’est pourquoi (entre autres) : 

– nous sommes engagés auprès de ceux qui luttent contre
toutes les formes d’exclusions et plus particulièrement
tous les “sans ” : sans-papiers, sans-travail, sans-logement,
etc. ; 

– nous soutenons, aidons, travaillons et luttons avec les organisations
structurées sur ces terrains de lutte (AC ! , DAL, Droits
devant !, Collectifs de sans- papiers, Ras l’ front…)

– nous luttons pour la satisfaction des revendications des sans-papiers
(régularisation de tous par une carte de 10 ans, abrogation
des lois anti-immigrés et de la double-peine, fermeture des
centres de rétention …) ; 

– nous luttons pour la liberté de circulation et d’installation
des individus et l’égalité des droits des populations
immigrées (droit de vote en particulier) ;

– nous luttons aussi pour le droit à pouvoir vivre dans son
pays d’origine ce qui suppose l’arrêt des politiques
néo-colonialistes de pillages des ressources naturelles, humaines
et culturelles au seul profit des pays dits « développés » ;

– nous participons à des structures de réflexion et
de lutte qui dénoncent sous toutes ses formes la mondialisation
financière du capital et une vision de l’Europe où seule
prime la loi du marché et où les préoccupations
humaines, sociales et démocratiques sont oubliées.

Adhérer à SUD Culture c’est militer
pour un projet social émancipateur, pour un syndicalisme
qui agit avec les salariés, et non à leur place,
pour un syndicalisme de lutte et de contre-pouvoirs ancré dans
les réalités de la société…… pour
mieux la transformer.

La présente charte doit obligatoirement être
remise à chaque nouvel/le adhérent/e.

Mai 2006