AFDAS « Elle est où la moulaga ? »

Depuis mi-octobre, l’AFDAS (Assurance Formation Des Activités du Spectacle) ne finance plus les formations des artistes-auteur·ices et des journalistes pigistes. Depuis mi-novembre, c’est l’intégralité des formations pour l’ensemble des intermittent·es, des artistes-auteur·ices, des journalistes pigistes qui est concernée.

Cette mesure poursuit un processus de délitement de ces droits remarqué dès l’année dernière, notamment à travers une redéfinition des critères d’attribution et une réduction des champs de formations envisageables. Ce remaniement des critères rend compte d’un manque de considération des enjeux contemporains de la culture, négligeant la transdisciplinarité des pratiques.



Pire encore, avec la suspension totale des financements, ce sont aussi les formations obligatoires de sécurité qui ne sont plus financées (CACES, travail en hauteur, habilitation électrique, secourisme, etc.) alors qu’elles sont obligatoires et demandées par les employeur·ses.

Nous rappelons que pour beaucoup d’intermittent·es, notamment dans le secteur évènementiel et du spectacle vivant qui effectuent beaucoup d’heures sur les festivals estivaux, les mois de novembre, décembre et janvier sont les mois privilégiés pour la formation. La temporalité choisie pour suspendre l’accès aux formations n’est donc pas anodine.

Cette coupure brutale intervient sans aucun préavis et n’est transmise qu’individuellement par mail ou téléphone lors des refus de financement. Aucune communication claire et explicite n’est fournie ni par l’AFDAS ni par les syndicats représentatifs y siégeant.

Lors de la première coupure, il a été avancé qu’elle était due au nombre croissant de demandes de la part des artistes auteur·ices et à la non participation financière de certains organismes de gestion collective. Il a ensuite été vaguement évoqué d’autres réponses floues : répercutions des années Covid, baisse du volume d’embauches, épuisement d’un fonds européen, etc., sans aucune réponse claire sur la non anticipation du manque de liquidité et la coupure brutale du jour au lendemain.

À la violence matérielle de se retrouver privé·es de nos droits, s’ajoute la violence politique d’être laissé·es dans l’ombre.

Nous exigeons transparence et réparation de la part de toutes les structures siégeant à l’Afdas.

Dans ce contexte, nous demandons :

  • Des explications publiques sur ces coupures brutales ;
  • Le droit de toutes les travailleuses et tous les travailleurs à un accès à la formation ;
  • Que soient prises en charge toutes les formations adressées à l’AFDAS ;
  • Une transparence totale et permanente de l’ensemble du budget de l’AFDAS ;
  • La contribution obligatoire des OGC ;
  • Le maintien du seuil d’accès à la formation ;
  • L’absence de période de carence entre deux formations ;
  • L’impossibilité d’interrompre une formation en cours : en cas de suspension ou d’épuisement des budgets, la possibilité d’aller au bout de la formation ;
  • La mise en place de procédures de recours officielles (actuellement inexistantes) ;
  • La réévaluation de critères d’attribution qui ont été abaissés.

Aussi, dans le contexte actuel, nous demandons la fin de la politique d’austérité qui touche les services publics en général, et le service public de la culture en particulier.

STUCS Syndicat des Travailleur·euses Uni·es de la Culture et du Spectacle – CNT-SO, STAA Syndicat des Travailleur·euses Artistes-Auteur·ices – CNT-SO, SUD Culture – Métier Intermittents de la Création des Arts et de la Médiation – Solidaires
28 novembre 2025