SUD Culture Solidaires agit contre l’extrême droite !

Tous les domaines de la culture sont touchés par la progression et la banalisation des idées d’extrême droite en cours depuis plus de 30 ans !

Cette triste évolution est favorisée par les politiques ultra-libérales qui, se succédant, poussent toujours plus loin la privatisation des institutions culturelles et la recherche « à tout prix » et à court terme d’une rentabilité de la culture. Il en résulte un recul net de la liberté d’exprimer les diversités d’être, de dire et de penser !



Dans l’air du temps, rendu irrespirable par l’omniprésence des obsessions de l’extrême droite (ordre, sécurité, préférence nationale…), la culture est mise au pas de l’uniformisation et de la fascisation.

Ainsi, la concentration horizontale et verticale des médias et des canaux de diffusion favorise-t-elle l’instrumentalisation de la culture et de ses messages par quelques individus tels que Bolloré, Dassault, Arnault, Bouygues, Saadé, Pinault, Kretinsky (etc.) dont le moins que l’on puisse dire, c’est que la soif de profit qui les mène les rend tous perméables aux idées d’extrêmes droites. Bolloré ne se cache pas d’un projet politique visant l’union de la droite et de l’extrême droite par tous les moyens culturels et médiatiques dont il dispose.

Le secteur du livre subi aussi une forte concentration autour de quelques groupes tels que Hachette, Editis, Madrigall, Média-Participations, réalisant plus de 70 % du chiffre d’affaires de l’édition en France. De même, la production-diffusion-billetterie dans le secteur de la musique se trouve désormais concentrées entre les mains d’un véritable oligopole où se retrouvent Bolloré, Arnault, Kretinsky (révélation du Syndicat des Musiques Actuelles dans StreetPress).

La privatisation rampante des lieux culturels et historiques, ainsi que leur détournement à travers des spectacles au service du « roman national » de la « France éternelle », sert aussi l’entrisme idéologique des nationalistes, impérialistes, suprémacistes et traditionalistes. Ainsi, De Villiers utilise-t-il le Puy du Fou, depuis plus de 35 ans, comme vitrine d’une histoire fantasmée, Stérin finance-t-il le spectacle immersif des Fables de la Fontaine, à Paris ; Ménard, maire de Béziers projette-t-il, lui-aussi, d’imposer sa vision falsifiée de l’Histoire à travers un « parc historique et touristique ».

Dans ce climat d’uniformisation de la culture et de banalisation des idées d’extrême droite, se multiplient les actes hostiles à tout ce qui exprime l’ouverture et la diversité de genre, de classe, d’origine. Les agressions verbales puis physiques (insultes, cyberharcèlement, prise à partie et violences) menacent directement l’intégrité des artistes et travailleureuses du spectacle vivant qui les portent. Les librairies, lieux d’échanges culturels par excellence, n’échappent pas aux attaques violentes de l’extrême droite.

C’est aussi via le gel de subventions et d’autres procédés de censure économique que l’extrême droite et ses organismes sympathisants ciblent certains événements et structures culturelles. On se souvient du refus du conseil régional de PACA, soutenu par le RN, d’accorder une dotation subvention à plusieurs associations dont à l’école Kourtrajmé à cause de l’utilisation de l’écriture inclusive ou récemment la coupe des subventions de la région Île-de-France au festival Rock en Seine à cause de la présence du groupe Kneecap qui dénonce le génocide à Gaza.

Luttes victorieuses

Le lundi 6 octobre dernier était organisé à Aix-en-Provence « La Nuit du Bien commun », gala de charité fondé par le catholique intégriste et libertarien Pierre-Édouard Stérin et organisé par des milliardaires d’extrême droite. Leur but est la privatisation des milieux associatifs et culturels et la création d’une
hégémonie politique et culturelle, en profitant de la destruction des services publics de la culture par le gouvernement actuel et les précédents.
La grève des technicien·nes de la salle de spectacle le 6MIC, chargé·es d’accueillir ce gala et la force de l’union intersyndicale a permis l’annulation de la soirée, qui s’est finalement tenue en visio. Des collectifs antifascistes locaux ont soutenu cette mobilisation devant la salle de spectacle toute la journée.

De même, plusieurs bagads bretons ont pris position face au label « Les plus belles fêtes de France », ce label faisant partie de la galaxie Stérin. Par ce boycott, ces artistes qui luttent ont poussé les organisateurices de festivals n’ayant pas encore pris position à se retirer de ce label, quitte à perdre des financements.

Ces luttes s’organisent également en interprofessionels : SUD-Rail a fait retirer l’affichage publicitaire en gares d’un livre de Jordan Bardella. Les syndicats de cheminots ont dénoncé cette campagne car elle contrevient « aux principes de neutralité » propres à la régie publicitaire de la RATP et SNCF en étant « au service d’un parti politique d’extrême droite ».

Le temps de la riposte

Face à l’ampleur du danger et à l’accélération de la mainmise de l’extrême droite sur le monde de la culture, une riposte large, unitaire et systématique s’impose et doit être nourrie au long court. Partout où l’extrême droite s’implante, nous ripostons.

Notre riposte syndicale met en place des outils pour faire face aux attaques :

  • Création d’une cellule de veille de l’extrême droite au sein de Sud Culture Solidaires afin de renforcer la solidarité entre les travailleureuses de la culture, de les protéger et d’informer largement le grand public ;
  • Création d’un kit de défense à destination des libraires avec possibilité d’une riposte juridique en cas d’attaque ou de menace de groupe d’extrême droite ;
  • Participation à VISA (Vigilance et initiative syndicale antifasciste) : visa-isa.org ;
  • Participation à la commission antifasciste de l’Union syndicale Solidaires.

Elle s’accompagne d’une grande coordination d’actions mise en place notamment avec Culture en luttes qui a rejoint la coalition « Désarmer Bolloré » et les Contre-nuits du bien commun.

un Front unitaire antifasciste se met en place dans la culture en intersyndicale et avec des collectifs antifascistes.
Contactez-nous, rejoignez-nous
 !

SUD Culture Solidaires,
28 novembre 2025