Le 7 mars, le Grand Arrêt

N’en déplaise au gouvernement et au patronat, ce qui se passe actuellement aux quatre coins du pays est bien le signe d’une grande ambition de progrès social du monde du travail : la victoire du collectif sur les intérêts particuliers d’une poignée accaparant les richesses produites et le succès de la mobilisation du plus grand nombre sur la résignation.

Gagnée, depuis le 19 janvier, la mobilisation de millions de travailleurs.euses, jeunes, retraité.e.s qui expriment leur opposition à la réforme des retraites. Cette mobilisation connaît un retentissement sans précédent au ministère de la Culture où le taux de grévistes a atteint près de 20% des effectifs.

Gagné le libre choix des agent.e.s et salarié.e.s à faire respecter le droit de grève en reprenant les arguments de l’intersyndicale culture pour répondre à leur administration qui enfreint le droit de grève. Et au passage, gagné pour tous les agents du ministère, le retrait sur la paie du nombre de jours de grève effectués limités à deux jours par mois.

Gagnée la détermination des agent.e.s et salarié.e.s à empêcher le recul de l’âge légal à 64 ans et l’allongement du nombre de trimestres, ce qui aurait pour effet de faire aussi baisser plus rapidement leurs pensions.

Gagné le rejet massif, par l’écrasante majorité de la population comme 90% des salarié.e.s qui font ainsi preuve de « bon sens », de cette réforme brutale, inacceptable et inutile. Les débats dans les assemblées générales au ministère de la Culture mettent en avant, au-delà du refus déterminé et affiché de la réforme des retraites, une conception d’une société plus ouverte, plus démocratique, plus solidaire et plus écologique, en d’autres termes une autre vision de la société.

Gagnée l’argumentation solide et juste portée par l’intersyndicale contre la réforme. Aujourd’hui, elle est reprise par l’immense majorité des médias, des expertes et experts. Elle a convaincu l’opinion publique.

Gagnée l’unité des organisations syndicales à construire un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Ce mouvement révèle également l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat. L’unité syndicale s’affiche au travers de cortèges Culture intersyndicaux partout où cela est possible avec les professionnels du spectacle et de la presse.

Gagné le million de personnes qui ont signé et diffusent la pétition en ligne proposée par les organisations syndicales. Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population.

Gagnée l’organisation régulière de nombreuses initiatives publiques sur la réforme des retraites sur les lieux de vie et la participation de la population dans le débat public.

Gagnée l’action intersyndicale avec les organisations de jeunesse qui militent sur leurs lieux d’études pour élargir encore le rejet de cette réforme des retraites particulièrement injuste.

Gagnée la vérité sur cette réforme injuste et brutale. En effet, les femmes comptent parmi les grandes victimes de cette réforme avec l’annulation de l’effet bonificateur des maternités. Les travailleurs et travailleuses ayant commencé à travailler jeunes devraient travailler encore plus longtemps. Et seule une petite partie des retraité.e.s sera concernée par la mesure dite des 1200 euros mensuels. Le reste des mesures qui accompagnent le recul de l’âge de départ et l’accélération de la reforme Touraine, ne sont que des tentatives d’amortissement des conséquences de cette disposition injuste.

Malgré cela, le gouvernement et le président de la République restent sourds et dégradent la cohésion sociale du pays en refusant toujours de retirer ce projet injuste. Ils porteront la responsabilité du blocage du pays s’ils continuent à servir l’intérêt des plus riches. 

Alors le 7 mars, à l’appel de l’intersyndicale nationale, mettons le France à l’arrêt, en participant massivement aux manifestations et en se mettant en grève !

Les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse continuent leurs actions d’information et de conviction pour élargir encore le mouvement social. Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les chantiers et les ateliers, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports…

Elles se saisissent du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour rendre visibles les conséquences particulièrement graves de ce projet pour les femmes.

Elles soutiennent aussi la mobilisation de la jeunesse le 9 mars pour améliorer notamment le système des bourses d’études.

Et s’il faut continuer la mobilisation, pour gagner le retrait du projet de réforme des retraites, alors nous continuerons !

La seule chose qui les fera reculer est la confiance que nous nous portons à agir ensemble et déterminés à gagner le retrait du projet de réforme des retraites.