Musée du Louvre : Déjà-vu désenchanteur

Déclaration SUD au CHSCT du 15 février 2022

C’est avec une consternation certaine que SUD Culture note que, non contente de ne jamais s’adresser directement aux personnels de l’établissement, la présidence fait désormais des annonces à la presse sans avoir pris la peine de présenter sa politique culturelle à celles et ceux qui devront censément la faire vivre.

Ainsi les différents projets qui semblent être dorénavant portés n’ont, à aucun moment, été discutés au sein des instances de l’établissement. Veuillez-vous reporter au dossier de presse pour obtenir quelque information quant à votre avenir !

Il est dommage de se priver ainsi de l’expertise des hommes et femmes qui animent le musée depuis des années, et en connaissent donc un certain nombre de dossiers. Car la vie du Louvre n’a pas débuté en septembre 2021…

En guise de nouveauté, nous assistons surtout à une resucée de projets antédiluviens.

Nouvelles entrées, nouveaux départements, nouveaux horaires dans le but de « réenchanter » le Louvre qui devait sans doute n’être qu’une sinistre gargote jusqu’à ces derniers mois.



De manière inquiétante, nombre de dossiers semblent peu maîtrisés : la Petite Galerie n’a jamais été un projet pour les enfants, les projets de nouvelles entrées sont un serpent de mer aussi ancien que l’élargissement des horaires d’ouverture… Quant aux Arts Premiers, nous ignorions que l’EPLM s’était vu rattacher le Musée du Quai Branly ainsi que ses collections.

En revanche, toujours pas d’adresse officielle aux représentant-es du personnel. Les agent-es du musée semblent n’être parmi les préoccupations de personne. Néanmoins, nous voudrions rappeler à cette présidence invisible parmi la canaille mais si présente parmi les puissants (médias, sénateurs…) que tous ces desseins seront sans objets sans la présence encombrante des louvrières et des louvriers. 

Les travailleurs et travailleuses du Louvre ne sont pas le dernier maillon de la chaîne. Ils en constituent le premier. Si la direction ne se rend pas compte de ce dont elle a hérité, nous n’oublions pas sa responsabilité envers les personnels, envers toutes les filières qui travaillent dans cet établissement. Quels que soient les projets d’avenir annoncés, ils ne pourront aboutir sans leur implication.

Et dans l’immédiat, plutôt que de rêver à ouvrir plus et plus longtemps, il serait pertinent que la direction s’attelle à régler l’urgence : obtenir les effectifs indispensables au fonctionnement « normal » de l’établissement.

Enfin, dans une société terriblement fracturée, le Louvre doit tenir sa place et permettre à toutes et tous d’accéder au patrimoine commun que sont à la fois nos collections et les espaces qui les accueillent. La majorité du public n’est ni érudite, ni habituée des dîners mondains. Elle a pourtant sa place dans nos murs. Nous continuerons de défendre un service public qui contribue à la cohésion sociale et à l’émancipation de chacune et chacun par la connaissance de son patrimoine. Et nous militerons, contre l’air du temps, pour que le musée soit une ouverture sur le savoir et la connaissance tant pour le public que pour les salarié-es qui y travaillent.

SUD Culture Solidaires, le 15.02.2022