Plus que jamais le 1er Mai !

Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce premier mai
sera plus que jamais la journée internationale de luttes des
travailleuses et travailleurs.

Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont
confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié-es, aux invisibles
de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque
de leur propre vie.

Évidemment ce sont d’abord l’ensemble des personnels de santé qui
n’ont pas comptées leurs heures, leur dévouement. Ensuite il y a tous
les salarié-es, souvent des femmes, du commerce, de l’agro-alimentaire,
du paramédical du social, du nettoiement…, ainsi que tous-tes ces
agent-es de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs
missions de service publics, et plus largement ceux et celles qui
travaillent au service de la population.

Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies
d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer
notre colère, et notre détermination à faire changer les choses. Nous porterons ce 1er mai 2020, bien que confiné-es, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :



Car sacrifier la santé des travailleurs-ses n’est pas admissible :

Si la « reprise » de la vie sociale, dont le travail fait partie, est
une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous, (et pour
d’autres plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut
se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun,
chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité, le droit
de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !!

Car sacrifier les droits des travailleuses-eurs sur l’autel de
l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la
situation :

Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours
de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne
sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée
au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle
aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs-euses : ce sont de
vraies revalorisations salariales du SMIC et des salaires en particulier
dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme
dans la fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité :

Vacataires, intérimaires, intermittent-es, services civiques, la
précarisation des travailleur-euses s’est multipliée ces dernières
années, et la situation des chômeur-euses et étudiant-es a été dégradée,
tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré-es sur le plan
sanitaire comme social.

Elles et ils payent le prix fort de la situation, et les inégalités
sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la
réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite pas
points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle
protecteur.

De plus, le développement des services publics est nécessaire et
indispensable pour assurer l’égalité et répondre aux besoins de la
population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors
que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles
restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des
dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux
transports, car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la
situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.

Cette situation inédite, qui peut malheureusement perdurer et/ou
continuer, a remis en lumière l’essentiel : Un hôpital et un système de
santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un
système de protection sociale large tout au long de la vie, des services
publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de
restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui
prospèrent dans ce système capitaliste !

Le 1er mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications, et par tous les moyens de les rendre visibles.

Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec
des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(…) et
donnons à cette journée une véritable force collective !

Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.

Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !

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